EDITORIAL
1200 !
Vous avez été 1200 spectateurs à assister à ce fameux Tu vas l’dire ou tu vas l’chanter ? du 23 janvier ! Vous avez vibré en
compagnie des chanteurs, danseurs, théâtreux et diseurs qui se sont succédé sur scène. Vous avez même chanté avec eux.
Bonheur sur scène. Bonheur dans la salle. Que rêver de mieux ?
70 !
Vous avez été 70 à notre dernière séance de Ciné-club pour découvrir Le labyrinthe de Pan.
65 !
Vous avez été 65 au foyer-bar à partager la lecture des textes de Kateb Yacine ainsi que les douceurs algériennes et le thé
à la menthe du 5 février.
Prochaines invitations : en écho au spectacle Le Poète comme Boxeur (montage de textes inédits de Kateb Yacine), le
film de René Vautier Avoir 20 ans dans les Aurès (1972) au ciné-club le jeudi 3 mars à 19h30, présentation et débat assurés
par Jean-Marie Barbaro. Une lecture hors les murs des Amis du Théâtre, Naissance et maternité, le samedi 9 avril à 17 h à
la bibliothèque de Migennes.
Et puis nous attendons avec impatience Le Révizor, Rajenka !, Bovary, Les Méchants de Bourgogne et La Formule du
bonheur pour finir en beauté cette saison qui fut riche en spectacles époustouflants dont certains hanteront pour longtemps
les mémoires. Nombreux autour de moi, parlent encore de Glace, Les Chatouilles, l’Ensemble Aedes…, moi, c’est surtout
Torreton avec Mec !
Danièle Pangrazi / présidente des Amis du Théâtre
Journal des Amis du Théâtre / mars - avril - mai 2016
Rainer, je voudrais que tu nous
racontes la genèse de « La
formule du bonheur »
C’était en avril 2013. J’étais à
Nouzonville (Ardennes) pour
la création lumière des Ratés.
Il y avait une grande friche
industrielle qui m’intriguait. Le
Directeur technique du Théâtre
M. Grunenberger me raconte les
premières difficultés financières,
le fond américain qui pille l’usine
en un an, le combat des ouvriers,
la fermeture en 2008.
Étonnement. Indignation. Avec
cette conscience que ça arrive
tout le temps, qu’on le sait et que
pourtant ça reste lointain. L’usine
est le point central de la ville avec
la forge, les machines, les 3x8,
le bruit des marteaux pilons qui
fonctionnent tout le temps et qui
rythment la vie. Je m’étonne de
pouvoir entrer comme ça, juste
en pliant un grillage. Soit personne
ne veut s’en occuper, soit
personne n’a envie d’y toucher.
C’est sale, pillé. Cet endroit a été
conçu pour le travail et il est vide
et vide de sens. Comment on fait
avec ça ? Avant d’être un projet
artistique, cette histoire est avant
tout pour moi, une question sur le
travail.
De quelle façon arrive le projet
artistique ?
Je discute avec Mr Lataoui, agent
de sécurité qui a travaillé à l’usine.
Il me parle du combat, des CRS
envoyés par le gouvernement, de
la déception après la fermeture.
C’est fini pour lui et depuis toutes
ces années, c’est la première fois
qu’il en reparle... Je sens que la
colère n’est pas partie. Il évoque
l’idée d’un spectacle sur la friche
industrielle de Nouzonville. Il me
demande de le faire… sans
vraiment me le demander. Et je
me dis qu’il a raison.
Mais « Comment faire ? »
Comment cette usine a pu fer-
mer, quels sont les mécanismes
juridiques et financiers. Je me
rends compte que je n’y connais
absolument rien Encore au-
jourd’hui je me dis « Mais qu’est-
ce que tu as foutu pendant ces
trente années ? ». Ma propre
ignorance de ce qui arrive tous
les jours à des gens m’a blessé.
J’étais loin de ce qui est arrivé
dans cette ville, et pourtant je me
sentais très proche.
En automne 2014, je passe
une semaine à Nouzonville. Je
rencontre ceux qui furent au
cœur de l’histoire : l’avocat,
l’ingénieur qui avait conçu
cette pièce automobile, des
syndicalistes, des ouvriers, un
historien, un journaliste qui avait
suivi l’affaire, le directeur de
l’usine, un homme extraordinaire
qui dit combien tout le monde a
été traumatisé. Chaque rendez-
vous me complique la tâche car
les informations se multiplient,
parfois se contredisent. Après
une semaine, j’ai 16 h d’interview.
En avril 2015, Pierre Kechkéguian
me propose la création à Auxerre
en avril 2016.
Par rapport à cette histoire, il
fallait que je comprenne com-
ment fonctionnent l’économie,
le monde du travail. Je vais assis-
ter à des conférences et je ren-
contre des chercheurs, des gens
qui ne sont pas à la télé, qui ne
culpabilisent pas les chômeurs,
qui cherchent à comprendre, qui
partagent leur savoir.
C’est une conférence sur
l’économie et le bien-être qui
a donné son titre au spectacle.
J’ai appris qu’il y a des gens qui
regardent comment trouver des
algorithmes pour gérer notre
bonheur. Terrifiant. Et très ambigu.
Le spectacle sera créé en avril
2016. Où en es-tu aujourd’hui ?
Au départ, je pensais traiter ça
de manière drôle, dans l’esprit
cabaret politique allemand.
Aujourd’hui, je n’arrive pas à
trouver le virage comique... Je
vais y arriver mais ... J’en suis à une
écriture très précise de l’histoire,
et j’arrive à la phase terrifiante où
il faut tout réduire pour en faire
un spectacle. Ce sera une forme
cabaret-conférence, avec un
narrateur et un musicien.
Est-ce que des gens de
Nouzonville viendront voir le
spectacle ?
Oui, peut-être pas tous. Il y a aussi
cette envie d’oublier cette histoire
douloureuse.
J’ai rencontré des gens formi-
dables. Les ouvriers, le directeur,
on ne leur a pas enlevé juste le
boulot. On leur a enlevé des vies.
Propos recueillis par
Michèle Vannini
le 25/01/2016
mardi 26 avril / 20 h 30
mercredi 27 avril / 19 h 30
vendredi 29 avril / 19 h 30
studio
LA
FORMULE
DU
BONHEUR
De et par Rainer Sievert
L’Escamoulin va jouer l’intervention de V. Hugo
le vendredi 11 mars à Château Renard au
cinéma le Vox à 21 h 00, le samedi 19 mars
à Ouzouer sur Trézée salle des fêtes 20 h 30,
le samedi 30 avril à Brienon au théâtre perché
à 20 h 30, le samedi 7 mai à Parly salle des
fêtes à 21 h 00
Les Nébuleux joueront Chez Harold de H.
Pinter le samedi 12 mars à Bourbon Lancy (71)
et le samedi 21 mai à Brienon
Madame la Comtesse jouera Ernest ou
comment l’oublier le samedi 23 avril à 20 h
au Conservatoire de Tonnerre et le samedi 7
mai à 20 h 30 au Théâtre Perché de Brienon.
La Cie de l’ Escampette jouera Independence
au Moulin de Hausse-Côte (Saints en Puisaye)
le samedi 21 mai.
La Compagnie du Taltrac donnera la
première de son nouveau spectacle Au
bord du monde d’après le livre de Gérald
Chevrolet, Miche et Drate, Paroles blanches,
le samedi 21 mai à 20 h 30 à la Chapelle du
Beugnon à Arcy sur Cure.
LE COIN
DES TROUPES
DU COIN
Comment soutenir l’association ?
DEVENEZ MEMBRE DES AMIS DU THÉÂTRE
J'apporte au guichet du théâtre d'Auxerre ce bulletin et un chèque de 13 euros à l'ordre des Amis du Théâtre
nom prénom
adresse
mail
téléphone
Les 11 et 12 mai, le théâtre accueillera la
famille Romanès pour le plus grand bonheur
des amateurs de cirque : un mélange d’art du
cirque et de joie de vivre, une immersion dans
le monde des Gitans !
Depuis bientôt 22 ans le Romanès Cirque
Tzigane rayonne dans le monde entier. C’est
le premier cirque tzigane au monde.
Comme les oiseaux migrateurs, la tribu
Romanès revient chaque année à Paris avec
un nouveau spectacle.
Quand en juin 2015, il s’installe à Paris au
Square Parodi, dans le XVIème arrondissement,
espace dédié aux arts vivants, il y fait face à
des actes d’une extrême violence qui mettent
en danger son outil de travail et leur sécurité :
intimidation ? racisme ? … n’aurait-il pas sa
place dans les beaux quartiers de Paris ?
C’est de la joie de vivre, de l’amour, de la
poésie que les Romanès souhaitent partager
« Plus qu’un spectacle, il y a dans notre famille
un souffle de vivre » !
Le public est entraîné dans un joyeux tourbillon,
danses, contorsions, rubans, funambules,
trapèze… rythmé par une fanfare tzigane
des Balkans – violon accordéon, contrebasse,
guitare, clarinette et au chant Délia avec ses
cinq filles, la voix profonde de Délia !
Rajenka, gitane hongroise, s’avance, elle
illumine la scène en dansant !
Rajenka, qui a inspiré le titre du spectacle, est la
plus jeune fille d’Alexandre et Délia Romanès.
Danseuse, contorsionniste, trapéziste, elle
est le fil rouge du spectacle, « une princesse
gitane aux semelles de vent »
Des numéros surprenants se succèdent :
Betty funambule danse sur un câble, Laura et
Olivier, acrobates – danseurs , exécutent une
chorégraphie à couper le souffle !
Le spectateur est emporté sur les chemins d’un
peuple nomade, dans un rêve tout en rythmes
et couleurs, au pays de l’âme tzigane : de
quoi faire perdre la tête !
Un spectacle unique, à ne pas manquer !
Marité Catherin
RAJENKA !
UNE SOIRÉE AU PAYS
DES ROMANÈS !
ET DU CIRQUE !
mercredi 11 mai à 19h30 / grande salle
jeudi 12 mai à 20h30 / grande salle
CINÉ-CLUB
mardi 5 avril à 19h30
grande salle / entrée libre
ROMANÈS
documentaire
réalisé par Jacques Deschamps