LA FORMULE DU BONHEUR De et par Rainer Sievert mardi 26 avril / 20 h 30 mercredi 27 avril / 19 h 30 vendredi 29 avril / 19 h 30 studio Rainer, je voudrais que tu nous racontes la genèse de « La formule du bonheur » C’était en avril 2013. J’étais à Nouzonville (Ardennes) pour la création lumière des Ratés. Il y avait une grande friche industrielle qui m’intriguait. Le Directeur technique du Théâtre M. Grunenberger me raconte les premières difficultés financières, le fond américain qui pille l’usine en un an, le combat des ouvriers, la fermeture en 2008. Étonnement. Indignation. Avec cette conscience que ça arrive tout le temps, qu’on le sait et que pourtant ça reste lointain. L’usine est le point central de la ville avec la forge, les machines, les 3x8, le bruit des marteaux pilons qui fonctionnent tout le temps et qui rythment la vie. Je m’étonne de pouvoir entrer comme ça, juste en pliant un grillage. Soit personne ne veut s’en occuper, soit personne n’a envie d’y toucher. C’est sale, pillé. Cet endroit a été conçu pour le travail et il est vide et vide de sens. Comment on fait avec ça ? Avant d’être un projet artistique, cette histoire est avant tout pour moi, une question sur le travail. De quelle façon arrive le projet artistique ? Je discute avec Mr Lataoui, agent de sécurité qui a travaillé à l’usine. Il me parle du combat, des CRS envoyés par le gouvernement, de la déception après la fermeture. C’est fini pour lui et depuis toutes ces années, c’est la première fois qu’il en reparle... Je sens que la colère n’est pas partie. Il évoque l’idée d’un spectacle sur la friche industrielle de Nouzonville. Il me demande de le faire… sans vraiment me le demander. Et je me dis qu’il a raison. Mais « Comment faire ? » Comment cette usine a pu fermer, quels sont les mécanismes juridiques et financiers. Je me rends compte que je n’y connais absolument rien Encore au- jourd’hui je me dis « Mais qu’estce que tu as foutu pendant ces trente années ? ». Ma propre ignorance de ce qui arrive tous les jours à des gens m’a blessé. J’étais loin de ce qui est arrivé dans cette ville, et pourtant je me sentais très proche. En automne 2014, je passe une semaine à Nouzonville. Je rencontre ceux qui furent au cœur de l’histoire : l’avocat, l’ingénieur qui avait conçu cette pièce automobile, des syndicalistes, des ouvriers, un historien, un journaliste qui avait suivi l’affaire, le directeur de l’usine, un homme extraordinaire qui dit combien tout le monde a été traumatisé. Chaque rendezvous me complique la tâche car les informations se multiplient, parfois se contredisent. Après une semaine, j’ai 16 h d’interview. En avril 2015, Pierre Kechkéguian me propose la création à Auxerre en avril 2016. Par rapport à cette histoire, il fallait que je comprenne comment fonctionnent l’économie, le monde du travail. Je vais assister à des conférences et je rencontre des chercheurs, des gens qui ne sont pas à la télé, qui ne culpabilisent pas les chômeurs, qui cherchent à comprendre, qui partagent leur savoir. C’est une conférence sur l’économie et le bien-être qui a donné son titre au spectacle. J’ai appris qu’il y a des gens qui regardent comment trouver des algorithmes pour gérer notre bonheur. Terrifiant. Et très ambigu. Le spectacle sera créé en avril 2016. Où en es-tu aujourd’hui ? Au départ, je pensais traiter ça de manière drôle, dans l’esprit cabaret politique allemand. Aujourd’hui, je n’arrive pas à trouver le virage comique... Je vais y arriver mais ... J’en suis à une écriture très précise de l’histoire, et j’arrive à la phase terrifiante où il faut tout réduire pour en faire un spectacle. Ce sera une forme cabaret-conférence, avec un narrateur et un musicien. Est-ce que des gens de Nouzonville viendront voir le spectacle ? Oui, peut-être pas tous. Il y a aussi cette envie d’oublier cette histoire douloureuse. J’ai rencontré des gens formidables. Les ouvriers, le directeur, on ne leur a pas enlevé juste le boulot. On leur a enlevé des vies. Propos recueillis par Michèle Vannini le 25/01/2016 Journal des Amis du Théâtre / mars - avril - mai 2016 EDITORIAL 1200 ! Vous avez été 1200 spectateurs à assister à ce fameux Tu vas l’dire ou tu vas l’chanter ? du 23 janvier ! Vous avez vibré en compagnie des chanteurs, danseurs, théâtreux et diseurs qui se sont succédé sur scène. Vous avez même chanté avec eux. Bonheur sur scène. Bonheur dans la salle. Que rêver de mieux ? 70 ! Vous avez été 70 à notre dernière séance de Ciné-club pour découvrir Le labyrinthe de Pan. 65 ! Vous avez été 65 au foyer-bar à partager la lecture des textes de Kateb Yacine ainsi que les douceurs algériennes et le thé à la menthe du 5 février. Prochaines invitations : en écho au spectacle Le Poète comme Boxeur (montage de textes inédits de Kateb Yacine), le film de René Vautier Avoir 20 ans dans les Aurès (1972) au ciné-club le jeudi 3 mars à 19h30, présentation et débat assurés par Jean-Marie Barbaro. Une lecture hors les murs des Amis du Théâtre, Naissance et maternité, le samedi 9 avril à 17 h à la bibliothèque de Migennes. Et puis nous attendons avec impatience Le Révizor, Rajenka !, Bovary, Les Méchants de Bourgogne et La Formule du bonheur pour finir en beauté cette saison qui fut riche en spectacles époustouflants dont certains hanteront pour longtemps les mémoires. Nombreux autour de moi, parlent encore de Glace, Les Chatouilles, l’Ensemble Aedes…, moi, c’est surtout Torreton avec Mec ! Danièle Pangrazi / présidente des Amis du Théâtre RAJENKA ! UNE SOIRÉE AU PAYS DES ROMANÈS ! ET DU CIRQUE ! mercredi 11 mai à 19h30 / grande salle jeudi 12 mai à 20h30 / grande salle CINÉ-CLUB mardi 5 avril à 19h30 grande salle / entrée libre ROMANÈS documentaire réalisé par Jacques Deschamps Les 11 et 12 mai, le théâtre accueillera la famille Romanès pour le plus grand bonheur des amateurs de cirque : un mélange d’art du cirque et de joie de vivre, une immersion dans le monde des Gitans ! Depuis bientôt 22 ans le Romanès Cirque Tzigane rayonne dans le monde entier. C’est le premier cirque tzigane au monde. Comme les oiseaux migrateurs, la tribu Romanès revient chaque année à Paris avec un nouveau spectacle. Quand en juin 2015, il s’installe à Paris au Square Parodi, dans le XVIème arrondissement, espace dédié aux arts vivants, il y fait face à des actes d’une extrême violence qui mettent en danger son outil de travail et leur sécurité : intimidation ? racisme ? … n’aurait-il pas sa place dans les beaux quartiers de Paris ? C’est de la joie de vivre, de l’amour, de la poésie que les Romanès souhaitent partager « Plus qu’un spectacle, il y a dans notre famille un souffle de vivre » ! Le public est entraîné dans un joyeux tourbillon, danses, contorsions, rubans, funambules, trapèze… rythmé par une fanfare tzigane des Balkans – violon accordéon, contrebasse, guitare, clarinette et au chant Délia avec ses cinq filles, la voix profonde de Délia ! Rajenka, gitane hongroise, s’avance, elle illumine la scène en dansant ! Rajenka, qui a inspiré le titre du spectacle, est la plus jeune fille d’Alexandre et Délia Romanès. Danseuse, contorsionniste, trapéziste, elle est le fil rouge du spectacle, « une princesse gitane aux semelles de vent » Des numéros surprenants se succèdent : Betty funambule danse sur un câble, Laura et Olivier, acrobates – danseurs , exécutent une chorégraphie à couper le souffle ! Le spectateur est emporté sur les chemins d’un peuple nomade, dans un rêve tout en rythmes et couleurs, au pays de l’âme tzigane : de quoi faire perdre la tête ! LE COIN DES TROUPES DU COIN à Ouzouer sur Trézée salle des fêtes 20 h 30, le samedi 30 avril à Brienon au théâtre perché à 20 h 30, le samedi 7 mai à Parly salle des fêtes à 21 h 00 L’Escamoulin va jouer l’intervention de V. Hugo le vendredi 11 mars à Château Renard au cinéma le Vox à 21 h 00, le samedi 19 mars Madame la Comtesse jouera Ernest ou comment l’oublier le samedi 23 avril à 20 h au Conservatoire de Tonnerre et le samedi 7 La Cie de l’ Escampette jouera Independence au Moulin de Hausse-Côte (Saints en Puisaye) le samedi 21 mai. La Compagnie du Taltrac donnera la première de son nouveau spectacle Au bord du monde d’après le livre de Gérald Chevrolet, Miche et Drate, Paroles blanches, le samedi 21 mai à 20 h 30 à la Chapelle du Beugnon à Arcy sur Cure. Comment soutenir l’association ? DEVENEZ MEMBRE DES AMIS DU THÉÂTRE J'apporte au guichet du théâtre d'Auxerre ce bulletin et un chèque de 13 euros à l'ordre des Amis du Théâtre nom prénom adresse mail Un spectacle unique, à ne pas manquer ! Marité Catherin Les Nébuleux joueront Chez Harold de H. Pinter le samedi 12 mars à Bourbon Lancy (71) et le samedi 21 mai à Brienon mai à 20 h 30 au Théâtre Perché de Brienon. téléphone BOVARY De et par Cendre Chassanne mardi 1er mars / 20h30 / grande salle mercredi 2 mars / 19h30 / grande salle Quelle fut l’origine du projet ? Une passion pour le livre de Flaubert, une grande compassion pour Emma. Le désir de reprendre la parole au plateau. Et puis une phrase : c’est Truffaut qui aurait du faire le film, à la place de Chabrol. Pourquoi Truffaut ? Parce qu’il a un regard amoureux pour ses personnages. Comment faire d’un roman un instant de théâtre ? La pièce raconte l’histoire d’une femme qui décide de contacter F. Truffaut pour faire ce film qu’il n’a pas fait. Elle est construite en trois parties : d’abord la jeunesse, l’éducation, l’émancipation ratée ; puis l’adultère, la découverte du plaisir, la dépression ; enfin l’enfance, le suicide, la transmission. Est-ce une pièce sur le cinéma, sur la littérature ? La pièce met en scène le processus de création. Elle est traversée du désir de s’émanciper par le rêve de cinéma. VALÉRIE DURIN Parle-t-elle à de la jeunesse d’aujourd’hui ? Le roman commence par l’entrée dans l’adolescence d’Emma et Charles, dans une adolescence exempte de singularité, porteuse d’un ratage annoncé. Ils ne savent pas marcher. La femme aime leur histoire. Elle parle de l’engagement nécessaire dans une vie. Il a réellement eu lieu avec 13 lycéens (de J. Amyot et de Vauban) qui collaborent en donnant leurs voix (dans la première partie). LES MÉCHANTS DE BOURGOGNE mardi 8 mars / 20 h 30 mercredi 9 mars / 19 h 30 vendredi 11 mars / 19 h 30 studio / à partir de 10 ans Valérie Durin, après avoir parlé de Lepeletier de Saint Fargeau qui était opposé à la peine de mort et considéré comme premier martyr de la Révolution, pourquoi ce contraste dans votre nouveau spectacle « Les Méchants de Bourgogne » ? Heureusement que les projets se suivent et ne se ressemblent pas ! C’est ce qui me passionne le plus dans ce métier : la pluralité des entreprises. Lepeletier a été poignardé pour avoir voté la mort du Roi. Comment être à la fois abolitionniste et coupeur de tête ? Je posais la question. Aujourd’hui Pierre Kechkéguian me parle de son envie de faire de « La Guerre des Gaules » de Jules César, un projet théâtral. J’ai répondu à cette idée en m’emparant de la question Alésia. Ce qui m’intéresse, c’est le questionnement. Dès qu’on pose une question, on ouvre la porte aux échanges, aux débats, aux partages. Le spectateur a-t-il besoin d’avoir lu Madame Bovary ? Non. J’aimerais que le spectacle donne envie de le (re)lire. Quelques mots sur la mise en scène et la scénographie ? C’est une mise en scène contemporaine, épurée. J’avais envie de faire jouer la transmission entre une jeune comédienne, à l’écran (Pauline, ma fille), et une comédienne plus âgée, au plateau. La vidéo (réalisée par Pauline et Octave) permet d’aller au bout du roman en posant la question de l’héritage : le regard de Berthe. Propos recueillis par Jérôme Lainé Site : compagniebarbes35.com Blog : bovary2015.wordpress.com Cette femme qui dirait : « J’ai des insomnies » est comme une grande voix off dans un film. Je me suis amusée à l’écriture d’un dialogue avec les morts : Flaubert, Emma, Charles, Truffaut. CINÉ-CLUB jeudi 3 mars / 19h30 grande salle / entrée libre en lien avec le spectacle Le Poète comme boxeur AVOIR 20 ANS DANS LES AURÈS Film du réalisateur René Vautier Sortie en 1972 (version numérique restaurée en 2012) durée : 97’ Chefs opérateurs (couleurs) Pierre Clément/Daniel Turban Chanson générique : Yves Branellec et Pierre Tisserand Avec : Philippe Léotard, Alexandre Arcady, Hamid Djellouli ….. Ce film est certainement la plus courageuse des fictions cinématographiques sur la guerre d’Algérie. Tourné dans « la Montagne fauve » l’Aurès, à l’est de l’Algérie et en Tunisie en 1971, 16 ans après les Accords d’Evian, René Vautier devra entamer une grève de la faim afin d’obtenir un visa lui permettant de présenter son film à Cannes. Il y obtiendra le Prix de la Critique Internationale. Ce cinéaste militant, dès 1950, avec un premier film « Afrique 50 » interdit pendant plus de 40 ans, s’engage, dès 1956, dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. Dans le film, il met en scène, au cœur du djebel, des soldats français, d’origine bretonne et modeste, prenant d’assaut une planque d’indépendantistes algériens. Commandés par un professionnel de la guerre (formidable Léotard), ils vont perdre leurs repères moraux : « Au début on tue n’importe où parce qu’on a la trouille, après on vise parce qu’on y prend goût » Le réalisateur-scénariste alterne récit linéaire, et flash-backs, images d’archives et fiction pour un véritable combat visuel pour la reconnaissance de cet état de guerre, trop longtemps resté « sans nom ». René Vautier, décédé le 4 janvier 2015, est une figure incontestable du cinéma engagé qui se battra toute sa vie contre le capitalisme, la colonisation, la censure et le racisme. Plus de 50 ans après sa sortie « Avoir 20 ans dans les Aurès » est de pleine actualité et pourrait s’appeler (par exemple)… « Avoir 20 ans en Syrie ! » aujourd’hui. Jean-Marie Barbaro Pourquoi « Les Méchants de Bourgogne » ? À Besançon où je suis née, on n’aimait pas trop les gens de Dijon. Je me souviens qu’à l’école, on disait « Les Méchants de Bourgogne » parce qu’ils étaient plus puissants que nous ! La fusion de nos deux régions me fait penser à un mariage forcé. Depuis 150 ans, la localisation de la célèbre bataille d’Alésia fait l’objet de querelles entre Bourgogne et Franche-Comté. Ça m’amuse de mettre cette dispute au théâtre. Et cette dispute se déroule entre un homme et une femme ? C’est un duel ou une histoire d’amour. Tout dépend de l’angle de vue. Cet homme et cette femme sont à l’image des deux régions. L’alliance est nécessaire mais leurs chemins les séparent... L’un est stratégique, l’autre théorique. L’une se veut libre, l’autre partisan. Tous deux affirment. LE REVIZOR OU L’INSPECTEUR DU GOUVERNEMENT De Nicolas Gogol Par la compagnie Toda Via Teatro jeudi 7 avril / 20 h 30 durée : 2 h / Grande Salle Un Ancien disait : « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. » Un contemporain pourrait affirmer qu’on ne voit jamais deux fois Le Revizor, tant cette comédie, jouée pour la première fois le 19 avril 1836 à Pétersbourg, se prête à toute forme de mises en scène. L’intrigue en est connue : un inspecteur venu incognito et muni d’instructions secrètes de Pétersbourg est attendu dans une petite ville de province. Et toutes les autorités du coin se Leurs différences sont parfois comiques, parfois inquiétantes. La conviction transforme l’individu mais il n’est pas certain qu’elle le rende meilleur. Même quand elle est l’objet d’une réflexion, d’un développement, d’une recherche. Qui changera de route pour rejoindre l’autre ? Comment accepter de s’être trompé ? Avez-vous une réponse ? Venez voir la pièce ! Propos recueillis par Jacques Terraz mettent à trembler; il y a de quoi figurez-vous : personne n’a la conscience tranquille ; alors, qu’on vînt mettre et fourrer son nez dans leurs vilaines affaires... cadeaux sans le désirer, noyé de compliments sans le vouloir, qui n’en peut mais et qui ne moufte pas, qui n’en revient pas d’abord, tout étonné qu’il est de n’y comprendre rien. Or, voilà que Bobtchinski & Dobtchinski (on songe aux Dupont/Dupond de Tintin), deux propriétaires, propagateurs de nouvelles, s’en viennent annoncer qu’un jeune homme, inconnu, est descendu à l’auberge et que ce serait bien... lui. S’enclenche alors le quiproquo... Paula Guisti, metteuse en scène, a connu en 2013 à Avignon une grande réussite avec l’adaptation du Grand Cahier d’Agota Kristof, les acteurs étant à la fois personnages et marionnettes. Pour la notoriété, Gogol (Nicolaï Vasilievic 1809-1852) est, à la littérature théâtrale russe, ce que Molière est à la nôtre, Shakespeare aux Grands-Bretons, et les Chevaliers du Fiel... je m’égare... je m’égare... Trois raisons d’aller (re)voir cette pièce. Parmi les notables de la bourgade visités, corrompus, stupides, avides, déshonnêtes, Toi spectatrice ou spectateur, Tu vas bicher et jubiler à l’idée d’être le Revizor, comblé de Ultime raison : pour qui, comme moi, est las des spectacles à personnage seul, voilà une troupe, enfin : ils sont huit, pour nous, notre plaisir, notre agrément, notre réflexion aussi : cette société russe, contemporaine de Gogol, ne pourrait-elle être aussi nôtre ? Un peu seulement, bien sûr... Ne pas oublier le jeune traducteur : André Markowicz, de Dostoïewski actuel excellent traducteur qui privilégie la truculence du langage à l’académisme de la langue. Michel Darche