Armée romaine

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17/12/2002 |
Armée romaine
Après la bataille de Bibracte, l'armée romaine ne joua un rôle dans l'histoire de la future Suisse qu'à partir des
campagnes de Drusus et de Tibère dans les Alpes, sous l'empereur Auguste. Elle occupa dès lors divers sites,
d'abord dans le cadre des préparatifs des campagnes en Germanie, puis, après la défaite de Varus dans la
forêt de Teutobourg (9 apr. J.-C.), sur la frontière du Rhin (Limes), pour en tenir les points stratégiques.
Quand l'empereur Tibère fit ouvrir un front sur la rive droite du Rhin (à la fin de 16 apr. J.-C.), un camp fixe fut
établi à Vindonissa; il servit de quartier à la legio XIII Gemina jusqu'en 45/46, à la legio XXI Rapax jusqu'en 70,
puis à la legio XI Claudia pia fidelis jusqu'en 101 et commandait, jusqu'au milieu du Ier s. au moins, à plusieurs
petits castra au bord du Rhin (Augusta Raurica, Zurzach). Dans ces castra et à Vindonissa même, on trouvait
en outre plusieurs corps de troupes auxiliaires. Ces unités formaient ensemble le groupe sud de l'armée de
Germanie supérieure (exercitus Germanicus superior), placée sous le commandement du légat impérial de
Mayence et dont le rôle consistait surtout à contrôler le glacis de la rive droite du Rhin et à protéger les
domaines de la rive gauche qui approvisionnaient les troupes. En outre, les soldats avaient des tâches de
police et d'administration et participaient à des travaux d'intérêt public. Des postes militaires avancés,
relevant en partie de Vindonissa, préparèrent l'occupation des Champs Décumates et la création de la
province de Germanie supérieure sous Domitien (81-96); la frontière fut officiellement déplacée vers l'est, loin
du camp de Vindonissa, que Trajan put donc abandonner quand il fit appel en 101 à la XIe légion pour sa
campagne contre les Daces.
Une légion comptait de 5000 à 6000 hommes, citoyens romains, pour la plupart volontaires. A Vindonissa, la
majorité des légionnaires étaient originaires d'Italie du Nord, quelques-uns venaient de Gaule méridionale,
plus tard d'Espagne et d'Orient. Les troupes auxiliaires étaient, sous l'Empire, des unités spécialisées
(cavaliers, archers) d'environ 500 hommes; elles se composaient de soldats recrutés à l'origine dans les
peuples sujets ou alliés de Rome, puis, de plus en plus, dans l'arrière-pays de leur lieu de stationnement.
C'est pourquoi des Helvètes servaient déjà au début du Ier s. dans les auxilia, surtout comme cavaliers. Notons
cependant que les milites Helvetiorum qui furent exterminés lors de la guerre civile de 69 apr. J.-C.
n'appartenaient pas à l'armée romaine. Les soldats auxiliaires recevaient la citoyenneté romaine au moment
de leur licenciement. Légionnaires ou auxiliaires, beaucoup de vétérans s'établissaient aux alentours de leur
ancien camp, ce qui facilitait la romanisation de la région (diffusion de la langue, des valeurs, des usages et
de la culture de Rome).
Depuis le retrait de la XIe légion jusqu'à la fin du IIIe s., l'armée romaine n'eut plus de camp permanent sur le
territoire de la Suisse actuelle. Cependant, de nouvelles troupes auxiliaires furent levées vers la fin du Ier s. et
au IIe s. chez les Helvètes, les Rauraques et en Valais. On trouvait aussi des Helvètes dans d'autres unités
auxiliaires et même dans la garde montée de l'empereur.
Après les incursions des Germains vers le milieu du IIIe s., les empereurs Dioclétien (284-305), Constantin Ier
(306-337) et Valentinien Ier (364-375) firent de nouveau fortifier la frontière du Rhin et une partie de ses voies
de ravitaillement. Parmi les troupes stationnées au Bas-Empire en territoire suisse, seuls sont attestés des
détachements de la legio I Martia à Kaiseraugst (dès le début du IVe s.) et la cohors Herculea Pannoniorum au
castrum d'Arbon (fin du IVe s. au plus tard). Des flottes surveillaient le lac de Constance et le Léman. On
admet généralement que les dernières troupes romaines se sont retirées de la frontière du Rhin en 401/402.
URL: http://www.hls-dhs-dss.chF24628.php
© 1998-2017 DHS: tous les droits d'auteur de cette publication sont réservés au Dictionnaire historique de la Suisse, Berne. Les textes sur
support électronique sont soumis aux mêmes règles que les textes imprimés. Droits d'utilisation et modalités de citation (PDF)
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Bibliographie
– R. Fellmann, La Suisse gallo-romaine, 1992
– M.A. Speidel, Die römischen Schreibtafeln von Vindonissa, 1996
Auteur(e): Michael A. Speidel / PM
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