P R O G R A M M E D E L'O C D E S U R L'E N V I R O N N E M E N T EXAMEN DES PERFORMANCES ENVIRONNEMENTALES DU ROYAUME UNI SYNTHESE Pendant près d’une décennie, le Royaume-Uni a enregistré une croissance régulière de son PIB, supérieure à la moyenne tant de l’OCDE que de l’UE. Depuis le début des années 90, le PIB par habitant a progressé de 20% en termes réels. Cette expansion résulte principalement de l’essor rapide des services (transports, communications, finances et services aux entreprises). Ces derniers représentent actuellement plus de 70% de la production totale, tandis que la part de l’industrie a été ramenée à 25% du PIB, malgré la croissance des secteurs de la haute technologie et de l’industrie légère. Cette dématérialisation de l’économie, conjuguée à l’évolution des approvisionnements énergétiques et à une mobilité croissante des modes de vie, a contribué à transformer les modes de production et de consommation du Royaume-Uni d’une manière qui a atténué une partie des pressions exercées par la pollution, et soulevé un certain nombre de nouveaux défis environnementaux. Depuis le début des années 90, le Royaume-Uni a marqué des progrès notables concernant le découplage d’un certain nombre de pressions environnementales et de la croissance économique. Il est parvenu à un fort découplage pour les principaux polluants atmosphériques et le CO2, pour les prélèvements d’eau et pour la consommation de produits agrochimiques. Ces progrès reflètent à la fois la refonte de l’économie et le renforcement des politiques environnementales du Royaume-Uni dans le contexte de l’UE. Le pays est foncièrement attaché, au plus haut niveau du gouvernement, à la protection de l’environnement et au développement durable. Or, il pourrait encore améliorer son classement parmi les pays de l’OCDE et de l’UE s’agissant d’un certain nombre d’indicateurs de l’intensité des pressions environnementales. Aujourd’hui, les problèmes d’environnement prioritaires comprennent la pollution diffuse, la gestion des déchets, la gestion des sols et de l’eau, la préservation des paysages et de la biodiversité, et la protection du climat. Face à ces défis, le Royaume-Uni devra : i) renforcer son infrastructure environnementale (par exemple pour le traitement des déchets et l’épuration des eaux usées) et poursuivre la mise en œuvre de ses politiques environnementales ; ii) mieux intégrer les considérations d’environnement dans les décisions économiques et sociales ; et iii) renforcer la coopération internationale dans le domaine de l’environnement. Le présent rapport examine les progrès réalisés par le Royaume-Uni depuis le précédent examen des performances environnementales que lui a consacré l’OCDE en 1994, et évalue dans quelle mesure le pays a atteint ses objectifs nationaux et respecté ses engagements internationaux. Il examine également les progrès réalisés * dans le contexte de la Stratégie de l’environnement de l’OCDE Quelque ** 51 recommandations de nature à contribuer au renforcement des performances environnementales du Royaume-Uni dans l’optique du développement durable sont formulées. * ** Les objectifs de la Stratégie de l'environnement de l'OCDE de 2001, évoqués dans les présentes conclusions et recommandations, sont : l'intégrité des écosystèmes (section 1), le découplage des pressions sur l'environnement de la croissance économique (section 2), l'interface social-environnement (section 2) et l'interdépendance environnementale à l'échelle planétaire (section 3). Voir Annexe. 1 P R O G R A M M E D E L'O C D E S U R L'E N V I R O N N E M E N T Dans la mise en oeuvre des politiques environnementales, des progrès ont été obtenus concernant les objectifs environnementaux, les infrastructures et le recours à des mesures plus efficientes… Depuis l’examen réalisé en 1994, le Royaume-Uni a effectué des progrès remarquables en réalisant plusieurs de ses objectifs d’environnement et en développant son infrastructure environnementale, mais au rythme permis par les dépenses relativement limitées de lutte contre la pollution. Les objectifs fixés pour les émissions de polluants atmosphériques classiques, de polluants organiques persistants et de métaux lourds, et pour la qualité de l’eau potable et des eaux de surface, ont été atteints. D’importants investissements dans les infrastructures d’épuration des eaux usées ont été réalisés lors de la privatisation des services des eaux en Angleterre et au pays de Galles. Le Royaume-Uni a étendu la portée de ses objectifs environnementaux en partie pour satisfaire à ses obligations de membre de l’UE et aux autres engagements internationaux auxquels il a souscrit, mais aussi pour réaliser ses propres objectifs de développement durable. Le pays s’est doté d’une panoplie de mesures plus équilibrée en accordant ces dernières années davantage de place aux instruments économiques, tout en continuant de mettre l’accent sur la réglementation et l’aménagement du territoire. Depuis 1990, la réglementation des grandes sources ponctuelles de pollution industrielle entre dans le cadre de la lutte intégrée contre la pollution (IPC), qui privilégie les options offrant le meilleur rapport coût-efficacité (BATNEEC). Des régimes réglementaires applicables aux différents milieux portent sur la réduction des sources ponctuelles de pollution industrielle et sur le traitement des eaux usées urbaines. Les modifications apportées au dispositif de lutte contre la pollution pour le mettre en conformité avec la directive de l’UE relative à la prévention et à la réduction intégrées de la pollution (IPPC) visent des installations autrefois exclues et introduisent de nouveaux objectifs de prévention de la pollution et d’amélioration du rendement d’utilisation des ressources. Les principes pollueur-payeur et utilisateur-payeur sont assez rigoureusement appliqués dans le secteur de la distribution de l’eau et de l’épuration des eaux usées en Angleterre et au pays de Galles, mais moins en Écosse. Le Royaume-Uni a élaboré et commence à appliquer de nouveaux instruments économiques, notamment une redevance de mise en décharge, une taxe sur les matériaux de construction, une taxe sur le changement climatique et des systèmes d’échange de droits d’émission. Une réforme est en cours pour mieux intégrer les objectifs d’environnement dans les projets d’aménagement du territoire. …mais il reste beaucoup à faire, par exemple dans les domaines des déchets, de la pollution diffuse et du développement de l’infrastructure environnementale. Toutefois, malgré l'essor de la gestion environnementale à la fin des années 80 et des avancées réelles que l’on vient d’évoquer, le Royaume-Uni peut encore réaliser bien des progrès en environnement, étant donné qu'il se situe dans la moyenne des pays de l’UE et de l’OCDE pour de nombreux indicateurs environnementaux, que plusieurs de ses objectifs environnementaux n’ont pas encore été réalisés et que ses infrastructures environnementales restent insuffisantes (traitement des déchets et épuration des eaux usées, notamment). La production de déchets municipaux a continué de progresser parallèlement au PIB, avec des taux de recyclage et de valorisation inférieurs à ceux des pays comparables de l’UE, et des taux de mise en décharge toujours élevés. De très gros investissements devront être réalisés pour mettre en place les infrastructures nécessaires à l’application des meilleures pratiques d’élimination des déchets dangereux. Il importe d’élaborer des moyens d’action mieux adaptés pour faire face au problème des sources de pollution diffuses, notamment pour l’agriculture et les ruissellements urbains. Bien qu’il soit en recul, l’excédent d’azote enregistré au Royaume-Uni dépasse toujours de près de 50% la moyenne de l’UE et un certain nombre de zones déclarées sensibles aux nitrates ne respectent pas la directive sur les nitrates. Les mesures de protection des habitats marins et de la biodiversité doivent être renforcées. Compte tenu de l’élargissement du champ d’application de la réglementation IPPC, il importera de renforcer également le dispositif d’inspection et de contrôle de la conformité. Les dépenses de lutte contre la pollution, qui continuent de représenter 0.8% du PIB, devraient être augmentées pour financer les investissements infrastructurels nécessaires. L’administration britannique a l’habitude d’utiliser des analyses coûts-avantages à l’appui des processus de décision, mais à cause du nombre limité d’informations sur les coûts et les avantages, il est difficile d’évaluer le rapport coût-efficacité du dispositif IPC. De plus, le critère général d’efficience doit être compatible avec les objectifs internationaux et l’objectif de développement durable qui sous-tendent de plus en plus la politique environnementale du Royaume-Uni. En résumé, le Royaume-Uni devra consentir des efforts et des investissements considérables pour consolider et élargir la mise en œuvre de ses politiques d’environnement. 2 P R O G R A M M E D E L'O C D E S U R L'E N V I R O N N E M E N T Selon ses propres engagements pour un développement durable, des progrès ont été obtenus en intégration institutionnelle… Depuis le début des années 90, l'économie britannique enregistre une croissance de près de 2.5% par an. Un fort découplage a été opéré entre, d'une part, la croissance du PIB et, d'autre part, les émissions des principaux polluants atmosphériques et du CO2, les prélèvements d'eau et l'application de produits agrochimiques. Une stratégie de développement durable est en place. L'intégration institutionnelle et l'intégration par la voie du marché dans plusieurs secteurs ont contribué aux progrès vers le développement durable. L'intégration institutionnelle du développement durable a été favorisée par une série de comités de coordination à haut niveau (Green Ministers Committee ou Cabinet "vert", Comité d'audit environnemental, par exemple) et d’organes consultatifs (Commission du développement durable, par exemple). Des procédures renforcées visant à prendre en compte les questions d'environnement ont été intégrées aux processus d'élaboration des politiques. Le filtrage traditionnel des mesures gouvernementales par l'analyse coûts-avantages a été étendu, avec une importance plus grande à la fixation d'objectifs et au suivi des progrès à l'aide d'indicateurs. Des résultats non négligeables ont été obtenus en matière d'intégration des politiques dans les secteurs de l'énergie, des transports, de la construction et de l'agriculture. Le Royaume-Uni a commencé à utiliser le mécanisme de modulation de la PAC, renforçant les stratégies intégrées de développement rural, notamment par des aides ciblées en faveur de la gestion environnementale et de la biodiversité. Un certain nombre d'instruments fondés sur le marché ont été introduits, notamment la taxe sur le changement climatique, afin de mettre en pratique le principe qui consiste à taxer les "mauvais élèves" et à utiliser les recettes au profit des "bons élèves". Dans les transports, le coefficient d’indexation des taxes sur les carburants supérieur à l’inflation a influé sur la répartition modale, en inversant la tendance au profit du chemin de fer et du bateau, et a ainsi aidé le Royaume-Uni à réduire ses émissions de polluants atmosphériques. Au niveau des projets, des études d'impact sur l'environnement sont réalisées pour les grands projets, et de récentes modifications législatives en ont élargi la portée, conformément à la législation européenne. … mais beaucoup reste à faire concernant les politiques sectorielles (par ex. concernant énergie, transport et agriculture) et régionales. Par ailleurs, de nombreux indicateurs britanniques de l'intensité des pressions environnementales continuent de se situer dans la moyenne de l'OCDE. L'évolution des modes de consommation suscite des problèmes d'environnement ou accentue ceux qui existent. Ainsi, le volume de la circulation continue d'augmenter, et la production de déchets municipaux suit de près la croissance du PIB. Le découplage de la pollution diffuse et de la croissance économique exigera des efforts soutenus. Il reste beaucoup à faire pour concrétiser les orientations du développement durable et intégrer pleinement les considérations économiques, sociales et environnementales dans les politiques sectorielles importantes. Si les efforts engagés par l’État à cet égard ont une portée relativement générale, leur matérialisation dans des priorités de développement régional et des actions locales est fragmentaire. L'intégration des objectifs environnementaux dans les politiques de régulateurs économiques comme l'OFGEM devrait être améliorée. La fonction d'orientation des importantes taxes environnementales sur l'énergie et les transports devrait être réexaminée. Les progrès vers des objectifs nationaux concernant les énergies renouvelables, la gestion des déchets et les préoccupations agro-environnementales sont encore trop lents. 3 P R O G R A M M E D E L'O C D E S U R L'E N V I R O N N E M E N T Les engagements internationaux ont été atteints sur plusieurs fronts… Concernant le changement climatique, le Royaume-Uni a réduit ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 13.5% entre 1990 et 2000. Le pays s'est donc considérablement rapproché de l'ambitieux objectif qu'il s'était fixé de réduire les émissions de CO2 de 20% entre 1990 et 2010, ainsi que de son objectif international au titre du Protocole de Kyoto (réduction de 12.5% des émissions de GES entre 1990 et 2008-12). Un programme global sur le changement climatique a été lancé en 2000, dans le but de concrétiser ces réductions d'émissions et d'atteindre l'objectif défini à l'échelon national pour le CO2. Concernant la pollution atmosphérique transfrontière, le Royaume-Uni a respecté tous ses engagements internationaux en matière de réduction des émissions de NOx, SOx et COVNM. S'agissant des questions liées au milieu marin, le Royaume-Uni a étendu les interdictions concernant l'immersion en mer des déchets industriels et des boues d'épuration dans les années 90, et a systématiquement veillé à ce que 25% au moins des navires étrangers faisant escale dans ses ports fassent l'objet d'une inspection destinée à vérifier leur conformité avec le Mémorandum d'entente sur le contrôle des navires par l'État du port. Il a également modernisé les installations de gestion des déchets dans ses ports, anticipant les prescriptions internationales. Les performances de transposition et d’application des directives de l'UE sur l'environnement se sont globalement améliorées, encore que les tribunaux aient été saisis de plusieurs cas de non-conformité (par exemple sur les nitrates et les habitats marins). Une étude de grande envergure menée en 2000 sur les programmes de crédits à l'exportation a conduit à adopter une Déclaration de principes à l’intention des entreprises qui détermine les méthodes d’appréciation des demandes d’aide en tenant compte des préoccupations liées au développement durable. … et devront être renforcés et étendus, par exemple concernant les GES, nitrates, pêcheries et APD. Or, pour que la réduction des émissions de GES s'inscrive dans la durée, le pays a besoin de s'appliquer résolument à mettre en œuvre les politiques et les mesures supplémentaires décrites dans le Programme sur le changement climatique. Atteindre ses objectifs concernant le développement des sources d'énergie renouvelables et de la cogénération contribuerait à assurer les performances du pays à long terme (au-delà de 2010) en matière de protection du climat et de lutte contre la pollution atmosphérique transfrontière (conformément à la stratégie européenne de lutte contre l'acidification et à la directive sur les plafonds nationaux d'émissions). Des mesures supplémentaires seront aussi nécessaires pour modérer la demande de transports routiers et la consommation d'électricité. De nouvelles technologies de contrôle des émissions atmosphériques devront être introduites dans les raffineries et les installations offshore si l'on veut atteindre les objectifs futurs de réduction des émissions de SOx, NOx et COVNM à l'échelle internationale. Le Royaume-Uni n'a pas respecté ses engagements internationaux dans le domaine de la réduction des rejets de nitrates dans les mers régionales. Les installations offshore ont mis longtemps à respecter les limites OSPAR sur la teneur en hydrocarbures de l'eau produite. Comme dans d'autres pays de la mer du Nord, la moitié environ des stocks de poissons exploités par la flotte de pêche britannique est considérée comme en dehors des limites biologiques de sécurité. Les programmes visant à réduire la capacité de pêche ont eu un impact modéré. L'aide publique au développement (APD) du Royaume-Uni totalise 0.32% du RNB, soit bien moins que l'objectif de 0.7% fixé à Rio. Les actions entreprises pour intégrer les préoccupations environnementales dans les projets d'APD ont contribué à améliorer la perception de ces questions, mais n'ont jusqu'à présent pas conduit à l'élaboration de lignes directrices claires et concrètes, ni à l'utilisation de pratiques exemplaires. Pour vous procurer l’Examen des performances environnementales du Royaume Uni ou d’autres publications de l’OCDE, vous pouvez vous connecter à la librairie en ligne de l’Organisation (OCDE Online Bookshop, http://www.oecd.org/bookshop) ou envoyer un courrier électronique à [email protected] Pour plus d’informations sur la collection des examens par pays des performances environnementales, publiée par l’OCDE, veuillez contacter M. Christian Avérous, Chef de Division, Division des Performances et de l'Information Environnementales, Direction de l’environnement. [email protected] Télécopie : +33 1 44 30 61 81. Pour des informations générales sur le Programme de l’OCDE sur l’environnement, vous pouvez vous rendre sur notre site Internet : http://www.oecd.org/env/ ou envoyer un courrier électronique à [email protected] 4 P R O G R A M M E D E L'O C D E S U R L'E N V I R O N N E M E N T Annexe: 51 Recommandations* Gestion environnementale • • • • • Air • • • • • • Eau • • • • • • Déchets • • • • • • * renforcer les inspections et les mesures de contrôle de la conformité, ainsi que les activités de surveillance connexes, de façon à faire appliquer la réglementation environnementale révisée ; revoir les systèmes actuels de tarification des services de gestion des déchets et d’assainissement et examiner comment renforcer les incitations économiques pour améliorer la protection et le rendement d’utilisation des ressources ; revoir les dépenses d’environnement et accroître les investissements dans l’infrastructure environnementale (installations de traitement des déchets et d’épuration des eaux usées, par exemple) ; élaborer et mettre en œuvre les instruments économiques et réglementaires nécessaires pour atteindre les objectifs de réduction de la pollution diffuse imputable notamment à l’agriculture et aux transports ; continuer d’intégrer les considérations environnementales dans les projets d’aménagement du territoire poursuivre les efforts de réduction des émissions de NOx, de particules et de COVNM, pour résoudre les problèmes persistants liés aux hautes concentrations de NO2, de PM10 et d’ozone dans certaines zones ; assurer la mise en œuvre plus rigoureuse des mesures de lutte contre les émissions en fournissant aux collectivités locales des orientations plus précises et prendre des mesures pour renforcer leur capacité de gestion en cas de besoin ; augmenter la perception par le public de l’utilité des taxes sur les carburants et les véhicules pour atteindre des objectifs environnementaux, améliorer les transports publics et promouvoir les véhicules à faibles émissions et les infrastructures de ravitaillement ; renforcer les mesures de gestion de la demande de transports, grâce aux nouvelles prérogatives des collectivités locales qui peuvent appliquer des mesures de tarification routière et de stationnement sur le lieu de travail ; mieux intégrer les objectifs de gestion de l’air dans les politiques et programmes de transport, notamment au plan local en améliorant l’aménagement du territoire ; continuer d’intégrer les problèmes de gestion de l’air aux niveaux local, régional et mondial dans les politiques énergétiques. accroître le nombre de zones sensibles désignées et compléter l’infrastructure de traitement des effluents urbains, notamment les installations nécessaires pour réduire les rejets polluants dans les eaux côtières ; achever le tracé des zones vulnérables à la pollution par les nitrates, dans lesquelles le respect des codes de bonnes pratiques agricoles et de gestion des éléments nutritifs doit être obligatoire ; s’orienter vers une gestion de l’eau à l’échelle des bassins hydrographiques (en fixant par exemple des objectifs qualitatifs et quantitatifs réglementaires) en élargissant les compétences des agences environnementales infranationales ; continuer de développer un cadre pour la gestion des boues d’épuration fondé sur une analyse économique et environnementale ; étudier plus avant la possibilité d’introduire des taxes sur les éléments nutritifs et les pesticides en vue d’internaliser les coûts externes de la pollution diffuse ; étudier la possibilité de faire payer à l’industrie des redevances de pollution de l’eau, dans l’objectif d’améliorer l’efficacité et le financement. établir un système de collecte de données et d’information sur la production, la valorisation et l’élimination des déchets non municipaux ; introduire des mesures efficaces pour minimiser la production de déchets (redevances sur les ordures ménagères, normes de rendement d’utilisation des matériaux) et redoubler d’efforts pour accroître le taux de recyclage des matériaux ; renforcer les mesures destinées à prévenir et dissuader les rejets sauvages de déchets, en mettant l’accent sur l’inspection et la vérification de la conformité ; réexaminer et réviser les mesures de mise en décharge (taxes et exemptions, inspection et contrôle de la conformité) afin de contribuer plus efficacement à la réalisation des objectifs de réduction des quantités de déchets mis en décharge ou détournés vers des sites non agréés ; intensifier les mesures pour assurer une gestion écologiquement rationnelle et économiquement efficiente des opérations de traitement et d’élimination des déchets dangereux (suppression de la "mise en décharge conjointe"), et évaluer précisément les besoins d’infrastructures ; assurer la mise en œuvre de la nouvelle législation sur la remise en état des terres contaminées. Ces recommandations ont été approuvées formellement par le Groupe de Travail de l'OCDE sur les performances environnementales. 5 P R O G R A M M E Nature et biodiversité D E • • • • • • Vers un développement durable • • • • • Interface socialenvironnement • • • • • Intégration sectorielle : construction • • • • • Engagements internationaux • • • • • • • L'O C D E S U R L'E N V I R O N N E M E N T développer et d0e renforcer l’usage d’accords de gestion dans les zones protégées ; mettre en œuvre le plan d’action pour la biodiversité dans son intégralité, par des plans d’action locaux, et améliorer la surveillance des espèces et des habitats ; continuer de favoriser l’expansion des terrains forestiers et boisés et promouvoir la foresterie durable en accord avec le "Forestry Standard" ; continuer à encourager les programmes agro-environnementaux, en accord avec les dispositions de la Politique agricole commune (PAC) de l’UE ; élaborer et mettre en œuvre un dispositif législatif et institutionnel général pour assurer la protection du milieu marin, en appliquant pleinement la directive Habitats sur la ZEE large de 200 milles ; continuer d’encourager les mesures de protection des espèces sauvages en déclin, et contrôler régulièrement l'état de ces espèces, afin de prendre les mesures de protection qui s’imposent. refléter plus systématiquement des objectifs de développement durable dans les accords de service public et par l’analyse intégrée (analyse coûts-avantages étendue, par exemple) des mesures gouvernementales ; veiller à ce que les initiatives de l'État pour améliorer l'intégration environnementale et assurer un développement durable se matérialisent effectivement dans des priorités de développement régional et des actions locales ; renforcer le rôle incitatif des instruments économiques induisant une évolution ciblée de la répartition modale dans les transports, selon un calendrier et un processus de consultation appropriés ; continuer à étendre le transfert des ressources de la PAC à des programmes intégrés de développement rural, notamment par des mesures agro-environnementales ; étudier et mettre au point l’extension de la taxe sur le changement climatique pour la faire évoluer vers une taxe d'application plus générale sur les émissions de gaz à effet de serre. prendre des mesures concertées pour réduire les disparités dans l'exposition aux risques et l'accès aux services environnementaux ; suivre la mise en œuvre et assurer le respect des dispositions concernant l'accès à l'espace rural et les droits de passage ; continuer à renforcer l'intégration des objectifs et actions liés à l'environnement dans les initiatives de lutte contre l'exclusion sociale et la pauvreté, et s’assurer que les mesures de compensation sociale ne compromettent pas l'efficacité des politiques environnementales ; assurer l'intégration effective des objectifs environnementaux dans les stratégies locales de partenariat en faveur du développement durable ; améliorer la possibilité pour les ONG de se pourvoir en justice, et de poursuivre la mise en oeuvre de la législation récente sur l'accès à l'information environnementale. continuer à promouvoir l'intégration des mesures liées à l'environnement dans les stratégies et programmes visant à améliorer les performances du secteur de la construction ; modifier la loi sur la construction afin de traiter la question de l'efficacité énergétique effective des bâtiments existants, et lancer une politique d'ensemble, assortie d'objectifs clairement définis, afin d'améliorer considérablement l'efficacité énergétique des bâtiments existants ; poursuivre les efforts engagés pour améliorer le rendement d'utilisation des ressources et leur conservation en développant le recyclage et le réemploi des matériaux et sites de construction, et renforcer la lutte contre l'élimination illicite des déchets de construction et de démolition ; s’assurer que le secteur public, par sa politique de marchés publics, donne l'exemple d’opérations de construction et d'exploitation durables des bâtiments et infrastructures ; étoffer par des indicateurs environnementaux l'ensemble d'indicateurs de performances du secteur de la construction et sensibiliser le public aux systèmes de notation et de labellisation comme les méthodes SAP et BREEAM. examiner et modifier, s’il y a lieu, les incitations économiques offertes dans les secteurs de l'énergie et des transports pour faciliter une mise en œuvre totale du Programme sur le changement climatique ; renforcer et développer les mesures visant à limiter les apports de nitrates dans les mers régionales, en s'attachant tout particulièrement aux sources diffuses telles que l'agriculture ; renforcer les mesures de mise en application des règlements et de lutte contre la pollution dans les installations offshore et les raffineries dans le respect des objectifs fixés au niveau international (OSPAR, MARPOL, directive de l’UE sur les plafonds d’émission, par exemple) ; continuer à réduire la capacité de la flotte de pêche et les subventions correspondantes, et œuvrer à l'adoption de stratégies de gestion des stocks de poisson surexploités fondées sur le principe de précaution ; suivre la mise en œuvre des initiatives volontaires destinées à assurer l'intégration des préoccupations de développement durable dans les crédits et garanties à l'exportation ; augmenter l'aide publique au développement en vue de respecter l'engagement pris à Rio de la porter à 0.7% du RNB, et établir des procédures claires pour intégrer les objectifs environnementaux dans les projets ; ratifier et mettre en œuvre les accords environnementaux internationaux récemment signés (annexe II). 6