P R O G R A M M E D E L ' O C D E S U R L ' E N V I R O N N E M E N T
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Dans la mise en oeuvre
des politiques
environnementales, des
progrès ont été obtenus
concernant les objectifs
environnementaux, les
infrastructures et le
recours à des mesures
plus efficientes…
Depuis l’examen réalisé en 1994, le Royaume-Uni a effectué des progrès remarquables
en réalisant plusieurs de ses objectifs d’environnement et en développant son
infrastructure environnementale, mais au rythme permis par les dépenses relativement
limitées de lutte contre la pollution. Les objectifs fixés pour les émissions de polluants
atmosphériques classiques, de polluants organiques persistants et de métaux lourds, et
pour la qualité de l’eau potable et des eaux de surface, ont été atteints. D’importants
investissements dans les infrastructures d’épuration des eaux usées ont été réalisés lors
de la privatisation des services des eaux en Angleterre et au pays de Galles. Le
Royaume-Uni a étendu la portée de ses objectifs environnementaux en partie pour
satisfaire à ses obligations de membre de l’UE et aux autres engagements
internationaux auxquels il a souscrit, mais aussi pour réaliser ses propres objectifs de
développement durable. Le pays s’est doté d’une panoplie de mesures plus équilibrée
en accordant ces dernières années davantage de place aux instruments économiques,
tout en continuant de mettre l’accent sur la réglementation et l’aménagement du
territoire. Depuis 1990, la réglementation des grandes sources ponctuelles de pollution
industrielle entre dans le cadre de la lutte intégrée contre la pollution (IPC), qui privilégie
les options offrant le meilleur rapport coût-efficacité (BATNEEC). Des régimes
réglementaires applicables aux différents milieux portent sur la réduction des sources
ponctuelles de pollution industrielle et sur le traitement des eaux usées urbaines. Les
modifications apportées au dispositif de lutte contre la pollution pour le mettre en
conformité avec la directive de l’UE relative à la prévention et à la réduction intégrées de
la pollution (IPPC) visent des installations autrefois exclues et introduisent de nouveaux
objectifs de prévention de la pollution et d’amélioration du rendement d’utilisation des
ressources. Les principes pollueur-payeur et utilisateur-payeur sont assez
rigoureusement appliqués dans le secteur de la distribution de l’eau et de l’épuration des
eaux usées en Angleterre et au pays de Galles, mais moins en Écosse. Le
Royaume-Uni a élaboré et commence à appliquer de nouveaux instruments
économiques, notamment une redevance de mise en décharge, une taxe sur les
matériaux de construction, une taxe sur le changement climatique et des systèmes
d’échange de droits d’émission. Une réforme est en cours pour mieux intégrer les
objectifs d’environnement dans les projets d’aménagement du territoire.
…mais il reste beaucoup à
faire, par exemple dans
les domaines des déchets,
de la pollution diffuse et
du développement de
l’infrastructure
environnementale.
Toutefois, malgré l'essor de la gestion environnementale à la fin des années 80 et des
avancées réelles que l’on vient d’évoquer, le Royaume-Uni peut encore réaliser bien des
progrès en environnement, étant donné qu'il se situe dans la moyenne des pays de l’UE
et de l’OCDE pour de nombreux indicateurs environnementaux, que plusieurs de ses
objectifs environnementaux n’ont pas encore été réalisés et que ses infrastructures
environnementales restent insuffisantes (traitement des déchets et épuration des eaux
usées, notamment). La production de déchets municipaux a continué de progresser
parallèlement au PIB, avec des taux de recyclage et de valorisation inférieurs à ceux des
pays comparables de l’UE, et des taux de mise en décharge toujours élevés. De très
gros investissements devront être réalisés pour mettre en place les infrastructures
nécessaires à l’application des meilleures pratiques d’élimination des déchets
dangereux. Il importe d’élaborer des moyens d’action mieux adaptés pour faire face au
problème des sources de pollution diffuses, notamment pour l’agriculture et les
ruissellements urbains. Bien qu’il soit en recul, l’excédent d’azote enregistré au
Royaume-Uni dépasse toujours de près de 50% la moyenne de l’UE et un certain
nombre de zones déclarées sensibles aux nitrates ne respectent pas la directive sur les
nitrates. Les mesures de protection des habitats marins et de la biodiversité doivent être
renforcées. Compte tenu de l’élargissement du champ d’application de la réglementation
IPPC, il importera de renforcer également le dispositif d’inspection et de contrôle de la
conformité. Les dépenses de lutte contre la pollution, qui continuent de représenter 0.8%
du PIB, devraient être augmentées pour financer les investissements infrastructurels
nécessaires. L’administration britannique a l’habitude d’utiliser des analyses
coûts-avantages à l’appui des processus de décision, mais à cause du nombre limité
d’informations sur les coûts et les avantages, il est difficile d’évaluer le rapport
coût-efficacité du dispositif IPC. De plus, le critère général d’efficience doit être
compatible avec les objectifs internationaux et l’objectif de développement durable qui
sous-tendent de plus en plus la politique environnementale du Royaume-Uni. En
résumé, le Royaume-Uni devra consentir des efforts et des investissements
considérables pour consolider et élargir la mise en œuvre de ses politiques
d’environnement.