CIEL DE SEPTEMBRE 2014 Bonjour à toutes, bonjour à tous ! L'amas des Pléiades Septembre, c’est le mois où la durée de la nuit rattrape celle du jour dans l’hémisphère nord et invite à des observations plus longues du ciel. Les planètes Vénus, Mars, Jupiter et Saturne continuent en SEPTEMBRE 2014 le chemin qu’elles ont suivi sous nos yeux le mois d’août dernier au fil des nuits. En soirée sur l’horizon sud-ouest, la progression de MARS reste spectaculaire. Nous avons vu en août la planète rouillée cheminer d’ouest en est par rapport aux étoiles et croiser la planète Saturne. Au début de ce mois de septembre, le soir des LUNDI 1er ET MARDI 2, le quartier de Lune dépasse le joli triangle formé par MARS, SATURNE ET ZUBENELGENUDI puis trône au-dessus d’ANTARÈS, l’étoile principale de la constellation du SCORPION. En se rapprochant de cette dernière nuit après nuit, c’est le LUNDI 29 que Mars se retrouvera au-dessus d’Antarès. Cette rencontre nous donne l’occasion rêvée de comparer la planète et l’étoile, le nom d’Antarès (anti-Arès) ayant justement été attribué par les Grecs à l’étoile du Scorpion pour désigner la "rivale" de Mars. À vous d’apprécier les nuances de rouge des deux astres, l’un tirant vers l’orange et l’autre d’une couleur plus vive. En éclat, Mars (de magnitude 0,8) est un rien plus lumineuse qu’Antarès (magnitude 1,1). Pour rehausser la beauté du tableau un CROISSANT DE LUNE passe au-dessus du duo. La planète SATURNE, qui a fait le bonheur des observateurs d’été, certain-e-s l’ayant découvert avec émotion (j’en témoigne) pour la première fois, finit sa période de visibilité. Elle décline rapidement sur l’horizon et se couche en début de nuit. L’occasion de la saluer une dernière fois nous est donnée le soir des SAMEDI 27 ET DIMANCHE 28 SEPTEMBRE avec le saut d’un jeune croissant de Lune d’un côté à l’autre de la planète aux anneaux. L’un des faits saillants du mois est l’arrivée de JUPITER le matin. La planète se lèvera quatre heures et trente minutes avant le Soleil en fin de mois et commence à devenir intéressante à observer. Je rappelle qu’elle est visible dans un petit instrument et constitue de ce fait, avec la Lune, l’objet céleste de choix avec lequel inaugurer un instrument astronomique. Après tout, Galilée s’est bien engagé dans la découverte du ciel avec Jupiter et a découvert ses quatre satellites, tandis qu’il n’a pas pu distinguer les anneaux de Saturne. Le spectacle de Jupiter est saisissant et c’est un bonheur de la voir revenir vers nous. Si vous jouez les Galilée, notez précieusement la NUIT DU MARDI 23 AU MERCREDI 24 où vous pourrez voir les quatre satellites alignés dans leur ordre naturel de distance à la planète : IO, EUROPE, GANYMÈDE ET CALLISTO. Autrement, sans éphémérides, il n’est pas possible de distinguer qui est qui parmi les satellites. Ne manquez pas encore du VENDREDI 19 AU DIMANCHE 21, à l’éveil de l’aube, le passage près de la planète géante des derniers croissants de la lunaison. La mystérieuse lumière cendrée qui habille la Lune donne une vision à trois dimensions du globe lunaire et la présence à sa gauche de la plus grosse des planètes a de quoi nous éblouir. Comme annoncé le mois dernier, la planète VÉNUS plonge vers le Soleil et devient très difficilement observable malgré sa luminosité éclatante. C’est Jupiter qui la remplace comme astre le plus brillant du ciel. La reine a fait place au roi. On pourra cependant tenter une observation gratifiante si on dispose d’un horizon est-nord-est parfaitement dégagé le matin des VENDREDI 5 ET SAMEDI 6 SEPTEMBRE. Il s’agit de voir Vénus se lever juste à côté de RÉGULUS, l’étoile principale de la constellation du Lion. La conjonction est serrée puisque moins de un degré sépare les deux astres. Il sera sans doute bon de s’aider de jumelles afin de repérer plus aisément l’étoile dans un ciel empli des lueurs de l’aube. Le contraste d’éclat entre Vénus et Régulus est frappant. Une belle observation se présente dans la NUIT DU MERCREDI 17 AU JEUDI 18 avec l’occultation de l’étoile brillante Lambda des Gémeaux par la Lune. La disparition de l’étoile se produit à 5h15 et sa réapparition à 6h29 (à quelques minutes près selon le lieur d’observation). Observez le phénomène à travers des jumelles ou un petit instrument, ce qui vous permettra d’apprécier la magie de la scène et de prendre conscience de la vitesse de déplacement de la Lune par rapport aux étoiles. J’aime bien aussi voir apparaître (ou selon le cas disparaître) l’étoile sur la face non éclairée de la Lune car on a alors l’illusion que cette étoile était (ou est) cachée par un corps invisible. La Lune occulte bien entendu une multitude d’étoiles, à chaque instant pourrait-on dire, mais il n’est pas si courant qu’elle masque une étoile aussi brillante, d’où cette invitation à profiter du spectacle. Du côté des étoiles, septembre est le mois de transition par excellence entre les ciels d’été et les ciels d’hiver. En milieu de nuit, et de plus en plus tôt chaque jour, apparaissent vers l’est l’amas des PLÉIADES, l’un des joyaux des ciels d’hiver, situé dans la constellation du TAUREAU. Amas composé en vrai de plusieurs milliers d’étoiles, il montre à l’œil nu six splendides diamants (ou sept dans un ciel noir avec une bonne vue, d’où le nom de "Seven Sisters" donné au petit groupe dans les pays anglo-saxons) dessinant une Grande Ourse miniature. Mais ne confondons pas tout de même pas les Pléiades avec la Grande Ourse. Sur la gauche des Pléiades, vers le nord-est, se lève un astre très brillant, CAPELLA, l’étoile principale de la constellation du COCHER (Auriga en latin). Capella, l’une des étoiles les plus brillantes du ciel boréal, est le pendant d’ARCTURUS (que l’on trouve très facilement en prolongeant la courbe du manche de la casserole de la Grande Ourse). Comment être sûr qu’il s’agit bien de Capella ? C’est facile : Capella, qui signifie en latin la (petite) chèvre est flanquée sur sa droite d’un petit triangle isocèle dont les trois étoiles, d’éclats quasi identiques, sont identifiées par la tradition comme les chevreaux qui accompagnent la chèvre. J’ai l’habitude de dire que Capella ouvre la marche des étoiles d’hiver, tandis qu’Arcturus conduit celle des étoiles d’été. Tourné vers le nord, en contemplant Arcturus sur sa gauche et Capella sur sa droite, on a l’illustration de la majestueuse révolution annuelle des étoiles, reflet de la révolution de la Terre autour du Soleil, comme nous l’ont appris Copernic et Galilée. Alors que les étoiles d’hiver se préparent sous l’horizon est, le GRAND TRIANGLE D’ÉTÉ a passé le méridien et s’approche peu à peu de l’horizon ouest au fil des nuits. Découvrons une autre étoile (que je n’ai pas su identifier du premier coup la veille où j’écris ce bulletin!). Quelle est cette étoile qui brille au-dessus de l’horizon sud et aiguise ma curiosité ? Isolée, elle est difficile à reconnaître et a pour nom FOMALHAUT, étoile principale de la constellation du POISSON AUSTRAL, dont les autres étoiles sont, pour corser l’histoire, fort peu repérables. A vrai dire pour identifier Fomalhaut, il faut savoir à quelle époque elle brille dans le ciel (en septembre elle passe au méridien en milieu de nuit) et ne pas hésiter à recourir à une carte du ciel ou aux compétences d’un astronome amateur. Saurez-vous trouver la belle esseulée ? Puisque la Terre tourne autour du Soleil, l’orientation de son axe de rotation par rapport à notre étoile-mère change au fil de l’année. Cet axe, incliné sur le plan de rotation (ou écliptique) tantôt pointe son extrémité nord vers le Soleil, et c’est l’été dans l’hémisphère nord, tantôt pointe son extrémité sud, et c’est l’été au sud, l’hiver au nord. Entre ces périodes, l’axe de rotation de la Terre se présente de biais pour le Soleil, et notamment aux ÉQUINOXES où il se trouve exactement de profil. C’est ce qui se produira le MARDI 23 SEPTEMBRE. Ce jour-là la durée du jour sera égale à celle de la nuit (d’où le nom d’équinoxe, de "aequus", égal, et "nox", la nuit) partout sur Terre (aux corrections près dues à la taille du Soleil et à la réfraction atmosphérique, peu importe). À l’équinoxe le Soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest : c’est l’occasion de vérifier vos points cardinaux domestiques. Et puis il peut y avoir de plus fortes marées. Pourquoi ? Parce que, étant donné la symétrie de la configuration Soleil-Terre, l’équateur terrestre est vu par la tranche depuis le Soleil, de sorte qu’un même point de cet équateur subira deux fois le même jour l’effet maximal du renflement océanique, une première fois lorsque ce point est le plus proche du Soleil et une deuxième fois lorsqu’il est le plus loin. D’où un phénomène de résonance se traduisant par des marées de plus forte amplitude. Cela n’a rien à voir avec un alignement entre Terre, Soleil et Lune. Équinoxe de septembre: bientôt ce sera l'automne et ses matins gris. LE CHIFFRE DU MOIS : 444. 444 années de lumière, est-ce le dernier mot des astronomes pour la distance de l’amas des Pléiades ? Le doute plane sur cette distance, estimée à 400 années de lumière par le satellite européen Hipparcos. Devant ce 10% d’imprécision sur la distance de cet amas voisin, on ne pourra pas me convaincre que les distances des galaxies situées à des milliards d’années de lumière sont connues avec une précision suffisante pour affirmer que l’expansion de l’Univers va en s’accélérant. L’attribution du prix Nobel de physique 2011 aux découvreurs de la prétendue accélération de l’expansion reste une comédie pitoyable. Il faut faire avec cette imprécision sur les mesures de distance et éviter de penser que l’Univers s’ajuste à des chiffres exacts. Pour en savoir plus sur la question de la distance des Pléiades (et sur d’autres questions célestes), consultez l’indispensable bulletin de notre ami et guide du ciel Guillaume Cannat sur son blog du Monde http://autourduciel.blog.lemonde.fr/2014/08/29/le-probleme-de-la-distance-despleiades-enfin-resolu/ Bonnes Christian nuits sous les étoiles SEPTEMBRE 2014 AU JOUR LE JOUR Tous les soirs : la progression de Mars d’ouest en est par rapport aux étoiles et les dernières soirées pour observer Saturne dans de bonnes conditions Le matin : l’arrivée de Jupiter dans le ciel Toutes les nuits : les étoiles d’hiver se préparent à remplacer celles d’été Lundi 1er et mardi 2 au soir : le quartier de Lune passe Saturne et Mars puis surplombe Antarès Vendredi 5 et samedi 6 : Vénus se lève à côté de Régulus sur l’horizon est-nordest (observation délicate) Nuit du dimanche 14 au lundi 15 : le quartier de Lune est dans les Hyades, près d’Aldébaran Du mercredi 17 au mardi 23 : le croissant lunaire du matin et sa lumière cendrée Nuit du mercredi 17 au jeudi 18 : occultation d’une étoile des Gémeaux par la Lune entre 5h15 et 6h29 (à deux ou trois minutes près selon le lieu d’observation) Du vendredi 19 au dimanche 21 : sur l’horizon est deux heures avant le lever du Soleil le passage près de Jupiter des derniers croissants de la lunaison Mardi 23 : à l’est une petite heure avant le lever du Soleil un très mince croissant de Lune sourit cinq degrés à droite de Vénus (observation délicate) Mardi 23 : équinoxe de septembre : la durée du jour égale celle de la nuit, le Soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest Nuit du mardi 23 au mercredi 24 : les satellites de Jupiter rangés dans leur ordre naturel de distance à leur planète-mère Mercredi 24 : Nouvelle Lune et nuits sombres autour de cette date Du vendredi 26 au lundi 29 : le croissant de Lune du soir Samedi 27 et dimanche 28 : le soir sur l’horizon ouest-sud-ouest le jeune croissant de Lune passe d’un côté à l’autre de Saturne Lundi 29 : le soir au sud-ouest Mars est au-dessus de sa rivale Antarès et le croissant lunaire croise au-dessus d’elles