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Rev.
sci.
tech.
Off.
int.
Epiz.,
19
(2)
mortalité spécifique dépendant de la dose et de la virulence de
l'inoculum, de l'âge et de la race des animaux et de la présence
ou de l'absence
d'une
immunité passive s'ajoutent les pertes
indirectes qui sont les conséquences de l'immunodéficience
acquise
ou des interactions que
l'IBDV
peut
avoir avec
d'autres
pathologies virales, bactériennes ou parasitaires. À
cela
s'ajoutent des pertes liées au retard de croissance et au
rejet
de carcasses en raison de leur aspect hémorragique.
Des
études conduites en Irlande du Nord (98, 99) ont signalé
une diminution de 14 % du chiffre d'affaire dans des
troupeaux de poulets de chair atteints de bursite infectieuse
sub-clinique par
rapport
aux troupeaux sains. Une
diminution de 11 % du rendement fut rapportée pour les
troupeaux atteints de bursite infectieuse
durant
une période
moyenne d'engraissement de 42 jours, en comparaison avec
les
troupeaux non
exposés.
Une chute de profit de 10 %, pour
les
991 troupeaux infectés par
l'IBDV
dans l'étude, fut
consécutive
à une perte de poids et une baisse de la
conversion
alimentaire en comparaison avec les troupeaux
non infectés.
Deux
simulations ont été effectuées à dix ans d'intervalle. La
première (20) évaluait à dix millions de dollars par an les
pertes financières consécutives à une possible introduction de
souches classiques en Nouvelle-Zélande. Dans la deuxième,
Shane
et
coll.
(133),
simulant les performances de deux
organisations productrices de poulet de chair, affectées ou
non par la maladie, dans un même contexte nord-américain,
ont estimé que l'introduction de la maladie correspondrait à
une augmentation de 10 % du coût de production.
L'émergence
des souches hypervirulentes un peu partout dans
le
monde a encore augmenté cet impact financier sur les
producteurs.
Implications sur la santé publique
Aucun cas de transmission du virus de la maladie de
Gumboro à l'homme (125) n'a été reporté et cette maladie
n'aurait donc aucun impact direct sur la santé publique.
Le virus de la bursite infectieuse
Description de
l'agent
étiologique
Le
virus responsable de cette maladie fait partie du genre des
Avibirnavirus
appartenant à la famille des
Birnaviridae,
qui se
caractérise
par un génome constitué de deux segments d'acide
ribonucléique
(ARN)
bicaténaire. Ces virus sont non
enveloppés, ont une capside de structure simple,
icosahédrique et un diamètre de 58 nm à 60 nm (75, 159).
Cette
structure relativement simple leur confère une très
grande résistance dans le milieu extérieur. Il existe deux
sérotypes
d'IBDV
: le sérotype 1 est pathogène pour la volaille
et
le sérotype 2, apathogène, a été isolé de la volaille et du
dindon. Ces deux sérotypes se différencient in
vitro,
par
l'absence
de séroneutralisation croisée et, in vivo, par l'absence
de protection croisée (8, 61, 65, 66, 97).
Outre leur différentiation en sérotypes, les souches virales
peuvent également être classées selon leur virulence
(mortalité,
lésions de la bourse de Fabricius). Ainsi, les
souches
d'IBDV
peuvent être définies comme apathogènes,
atténuées
(vaccins),
virulentes classiques, variantes, ou
hypervirulentes
(vvIBDV).
Les souches de sérotype 2 ne
provoquent ni mortalité ni destruction de la bourse de
Fabricius
sur poulets
EOPS
et sont donc apathogènes pour le
poulet. Au sein du séotype 1, il subsiste encore beaucoup de
confusion
dans les descriptions. En particulier, le terme de
souches « hypervirulentes » a été utilisé pour décrire à la fois
les
souches hypervirulentes européennes et les souches
variantes américaines provoquant moins de 5 % de mortalité
spécifique.
Structure du virus
Deux
protéines virales nous intéressent dans le cadre de cette
revue. Il s'agit des protéines de structure VP2 et VP3 qui
forment la capside virale. Les epitopes responsables de
l'induction des anticorps neutralisants et protecteurs se
situent sur la protéine VP2 (5, 6, 122, 158) et plusieurs
groupes en Europe, aux États-Unis d'Amérique et en Australie
ont obtenu des anticorps monoclonaux neutralisants dirigés
contre la protéine VP2 (29,
30,128,141,162,164).
Tous les
anticorps monoclonaux neutralisants sont sérotype-
spécifiques
; les anticorps monoclonaux non neutralisants
sont dirigés soit contre VP2 soit contre VP3 ; certains sont
spécifiques
de groupe,
d'autres
spécifiques de type (66, 123).
Protection
L'immunité humorale joue un rôle déterminant dans la
protection contre la maladie de Gumboro. En
effet,
il existe
une étroite corrélation entre les titres en anticorps
neutralisants et la protection (71, 114, 161, 163).
Ceci
est
démontré par l'excellente protection passive apportée par les
anticorps maternels respectivement contre l'immuno-
suppression, les lésions de la bourse de Fabricius ou la
mortalité. La demi-vie des anticorps passifs, dépendant du
volume sanguin, se situe entre trois jours (pour les poulets de
chair)
et cinq jours (pour les pondeuses) (27,
138).
Dès lors,
connaissant le titre en anticorps des poussins à la naissance, le
moment de susceptibilité maximale au virus sauvage ou
vaccinal
peut
être déterminé.
Ceci
est très important dans
l'établissement des programmes de vaccination (27, 91).
Évolution des virus de la bursite infectieuse
L'évolution
du vims a été marquée depuis 1984 par deux
événements majeurs. Le premier consiste en la mise en
évidence
d'une
dérive antigénique des virus du sérotype 1. À
partir de
1984,
plusieurs souches virales de ce sérotype ont été
isolées
aux États-Unis d'Amérique, dans des lots de poulets de
chair
ayant
pourtant
été convenablement vaccinés
(131).
Ces
nouveaux vims n'induisaient pas les signes cliniques
caractéristiques
de l'affection, mais sont dotés d'un fort