Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 2000,19 (2), 509-526 La bursite infectieuse (maladie de Gumboro) (z) T.P. van den Berg(1), N. Eterradossi , D. Toquin |2) & G. Meulemans( 1) (1) Section de virologie aviaire, Centre d'études et de recherches vétérinaires et agrochimiques, 99 Groeselenberg, 1180 Bruxelles, Belgique (2) Agence française de sécurité sanitaire des aliments, Unité de virologie et parasitologie aviaire et cunicole, B.P. 53,22440 Ploufragan, France Résumé La bursite infectieuse (maladie de Gumboro) a été décrite partout dans le monde et son i m p a c t s o c i o - é c o n o m i q u e au niveau international est considérable. Différentes f o r m e s de la maladie s o n t d é c r i t e s mais le t y p a g e reste c o n f u s c a r des critères antigéniques ou pathotypiques sont utilisés sans d i s c e r n e m e n t et leur i n c i d e n c e réelle est difficile à préciser. En outre, l'infection, lorsqu'elle n'est pas fatale, mène à une i m m u n o s u p p r e s s i o n dont l'importance est souvent difficile à mesurer. Enfin, il y a une grande variabilité dans les mesures de contrôle qui se c o n f o r m e n t assez r a r e m e n t à un plan spécifique ou standardisé. Dans le cadre de l'internationalisation des é c h a n g e s c o m m e r c i a u x , les auteurs f o n t le point s u r les c o n n a i s s a n c e s actuelles afin d'améliorer les informations relatives à l'épidémiologie de la maladie de Gumboro, l'identification de m a r q u e u r s viraux s u f f i s a m m e n t fiables pour le diagnostic et la mise au point de mesures de prophylaxie spécifiques permettant d'appréhender cette maladie d'une f a ç o n globale et c o o r d o n n é e . Mots-clés Bourse de Fabricius - Bursite infectieuse - Diagnostic - Immunosuppression - Maladie de Gumboro - Maladies aviaires - Pathotype - Vaccination - Variation antigénique. Introduction La bursite infectieuse (maladie de Gumboro) constitue un réel problème pour l'industrie aviaire depuis de nombreuses années et la « ré-émergence » récente du virus de la bursite infectieuse (infectious bursal disease virus : IBDV) sous forme de variants antigéniques ou de souches hypervirulentes a été la cause de pertes très importantes pour le secteur avicole. Les pertes directes sont liées à la mortalité spécifique et dépendent de la dose et de la virulence de l'inoculum, de l'âge et de la race des animaux et de la présence ou de l'absence d'une immunité passive. D'autre part, cette maladie possède aussi un impact économique indirect très important du fait de l'immunodépression viro-induite et/ou des interactions que l'IBDV peut avoir avec d'autres virus, bactéries ou parasites. Ces pertes indirectes sont liées aux infections secondaires, aux retards de croissance et aux saisies de carcasses à l'abattoir. En outre, l'utilisation accrue d'antibiotiques pour lutter contre les infections secondaires est une préoccupation croissante en termes de santé publique. Lors de sa dernière enquête auprès de spécialistes aviaires du monde entier, la revue World Poultry montrait que le statut sanitaire de la volaille reste encore un sujet de grande préoccupation pour le secteur. La maladie de Gumboro y apparaît en tête de liste des maladies aviaires les plus importantes (165). Le présent article de revue tente de faire le point des connaissances actuelles sur les différentes formes de la maladie et leur contrôle, afin de permettre au lecteur d'aborder cette pathologie complexe de façon globale. La maladie Définition La maladie de Gumboro est une infection virale du système immunitaire de la volaille. C'est une affection virale très contagieuse du jeune poulet caractérisée par la destruction des organes lymphoïdes et plus particulièrement de la bourse de Fabricius, lieu de formation et de différenciation des lymphocytes B chez les oiseaux. La cellule cible du virus est, en effet, le lymphocyte B à un stade immature et l'infection, lorsqu'elle n'est pas fatale, mène à une immunosuppression, dans la plupart des cas transitoire, mais dont l'importance est souvent difficile à mesurer. 510 Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 19 Incidence et distribution L'existence d'une maladie spécifique affectant la bourse de Fabricius du poulet fut pour la première fois rapportée par Cosgrove en 1962 (21). Les premiers cas furent observés dans la région de Gumboro dans le Delaware aux États-Unis d'Amérique, ce qui explique l'origine du nom de « maladie de Gumboro », plus fréquemment utilisé que « bursite infectieuse », lequel reflète pourtant mieux la maladie, comme sa dénomination anglaise : infectious bursal disease ou infectious bursitis. La plupart des régions nord-américaines ont été affectées de 1960 à 1964 (85) et les pays d'Europe de 1962 à 1971 (34). De 1 9 6 6 à 1 9 7 4 , la maladie a été identifiée au Moyen-Orient, en Afrique du Sud et de l'Ouest, en Inde, en Extrême-Orient et en Australie (34, 3 6 , 7 2 , 8 4 , 126, 159, 165). La bursite infectieuse aviaire est actuellement une affection cosmopolite : 9 5 % des soixante-cinq pays qui répondaient en 1 9 9 5 à une enquête de l'Office international des épizooties (OIE) se déclaraient infectés (28), à l'instar de la Nouvelle-Zélande pourtant restée indemne jusqu'en 1993 (72). Ces observations ont fait l'objet d'une résolution spécifique du Comité international de l'OIE lors de sa 6 3 Session générale en mai 1995 (117). e Morbidité et mortalité La maladie de Gumboro est extrêmement contagieuse. Elle se traduit, dans les troupeaux infectés, par une morbidité très élevée (taux de séroconversion après infection atteignant 100 % ) et une mortalité variable. Ainsi, jusqu'en 1987, les souches isolées sur le terrain étaient peu virulentes et ne causaient que 1 % à 2 % de mortalité spécifique. A partir de 1987, par contre, une augmentation de la mortalité spécifique a été décrite en différents endroits du monde. Aux États-Unis d'Amérique, de nouvelles souches provoquant jusqu'à 5 % de mortalité spécifique ont été décrites (131). Au même moment, en Europe puis au Japon, des taux de mortalité allant jusqu'à 50 % à 6 0 % sur poules pondeuses et 2 5 % à 3 0 % sur poulets de chair ont été observés. Ces souches hypervirulentes isolées sur le terrain provoquèrent jusqu'à 100 % de mortalité sur poulets exempts d'organismes pathogènes spécifiés (EOPS) (116,160). Signes cliniques La période d'incubation est très courte : deux à trois jours. Dans les cas aigus, les animaux sont abattus, prostrés, déshydratés, atteints de diarrhée aqueuse et les plumes sont ébouriffées. La mortalité débute au troisième jour de l'infection, atteint un pic, puis diminue rapidement et les poulets survivants retrouvent un état de santé apparent après cinq à sept jours. La sévérité de la maladie dépend de l'âge et de la sensibilité du type de volaille infectée, de la virulence de la souche et de l'importance de l'immunité passive transmise par les parentales. Une première infection dans une exploitation est en général très aiguë, avec des taux de mortalité très élevés s'il s'agit d'une souche très virulente. Lors de la persistance du virus dans l'élevage et sa transmission aux troupeaux successifs, les formes cliniques de la maladie apparaissent plus précocement, puis sont progressivement remplacées par des formes sub-cliniques. Néanmoins, des épisodes aigus de la maladie restent toujours possibles. D'autre part, une primo-infection peut aussi être inapparente si la souche virale est peu pathogène ou lors d'infection en présence d'anticorps maternels. Le tableau clinique associé à la maladie de Gumboro varie considérablement d'une ferme, d'une région, d'un pays voire d'un continent à l'autre. La situation mondiale actuelle peut être schématisée en trois formes principales de la maladie : a) la forme classique : décrite depuis le début des années 1960, elle est due aux souches virulentes classiques de la maladie. La mortalité spécifique est relativement faible et la maladie est surtout sub-clinique, après la chute des anticorps passifs (34) ; V) la forme immunosuppressive : essentiellement décrite aux États-Unis d'Amérique, elle est due à des souches d'IBDV peu pathogènes ainsi qu'à des souches variantes d'IBDV, comme les souches Delaware variantes E ou GLS, échappant partiellement à la neutralisation par les anticorps dits « classiques » ( 6 7 , 1 4 0 ) ; c) la forme aiguë : décrite d'abord en Europe puis en Asie, elle est due aux souches « hypervirulentes » d'IBDV. Elle se caractérise par une forme clinique aiguë de la maladie et se traduit par des taux de mortalité élevés dans les élevages atteints ( 1 7 , 1 4 5 , 1 6 0 ) . Pathologie et lésions Bien que les autres organes lymphoïdes soient également touchés ( 1 3 5 , 148, 149), le principal organe cible de l'IBDV est la bourse de Fabricius (73), réservoir des lymphocytes B chez les oiseaux. En effet, la cellule cible du virus est le lymphocyte B en division active dans lequel l'infection est cytolytique (14). Des études de triage cellulaire ont montré que le lymphocyte B est sensible au stade immature où il porte des immunoglobulines M en surface ( 5 5 , 112). Cette observation a permis d'expliquer le paradoxe de la réponse immunitaire face à l'IBDV où l'immunosuppression s'accompagne de hauts titres en anticorps anti-Gumboro. En effet, les lymphocytes matures et compétents effectueront leur expansion suite à la stimulation par le virus de Gumboro, alors que les lymphocytes immatures seront détruits. Des lésions macroscopiques sont observées principalement dans la bourse de Fabricius qui présente tous les stades de l'inflammation suite à une infection aiguë (96, 166). L'autopsie d'oiseaux morts lors de la phase aiguë de l'infection (trois à quatre jours après infection) montre des bourses de Fabricius hypertrophiées, hyperhémiques et œdémateuses. Dans les cas les plus sévères, il y a une inflammation importante de la muqueuse et un transsudat séreux donnant à la surface de la bourse un aspect jaunâtre. Cet aspect s'accompagne souvent de pétéchies et d'hémorragies. À partir du cinquième jour, la bourse retrouve une taille normale et s'atrophie dès le huitième jour jusqu'à plus du tiers de sa taille normale. Les animaux sont sévèrement déshydratés et de 511 Rev.sci. tech. Off. int. Epiz., 19 (2) nombreux oiseaux présentent des reins hypertrophiés et blanchâtres contenant des dépôts de cristaux d'urates et de débris cellulaires. Des hémorragies au niveau des muscles pectoraux et des cuisses sont fréquemment observées ; elles seraient liées à un défaut de coagulation (139). Il faut néanmoins signaler que certaines souches variantes américaines provoqueraient une atrophie rapide de la bourse de Fabricius sans phase d'inflammation préalable ( 9 4 ) . D'autre part, dans les formes aiguës de la maladie dues aux souches hypervirulentes, des lésions macroscopiques peuvent aussi être observées dans d'autres organes lymphoïdes (thymus, rate, amygdales caecales, glandes de Harder, plaques de Peyer et moelle osseuse) ( 5 1 , 5 9 , 6 0 , 1 5 5 ) . Immunosuppression La destruction de la bourse de Fabricius mène à une immunosuppression qui est d'autant plus importante que l'infection a lieu à un âge précoce (35). En plus de son impact sur les performances zootechniques et de son rôle dans le développement d'infections secondaires, elle peut affecter la réponse immunitaire du poulet aux vaccinations ultérieures, qui sont essentielles dans tout type d'élevage intensif (39). L'immunosuppression la plus importante et de plus longue durée se produit lorsque des poussins d'un jour sont infectés par l'IBDV (4, 3 5 , 1 3 4 , 136). Dans les conditions du terrain, une telle contamination se produit rarement mais l'infection a lieu lors de la chute des anticorps maternels, vers l'âge de deux Henry et coll. (50) ont développé un système d'évaluation (score de 1 à 5 selon la gravité) des lésions microscopiques des organes atteints. Les lymphocytes B sont détruits dans les follicules de la bourse de Fabricius ainsi que dans les centres germinatifs et les manchons périvasculaires de la rate. La bourse de Fabricius est infiltrée par des cellules hétérophiles et subit une hyperplasie des cellules réticuloendothéliales et du tissu interfolliculaire. À mesure que la maladie évolue, l'épithélium disparaît de la surface et des cavités kystiques se développent dans les follicules. Une sévère panleucopénie est également observée. Ces lésions microscopiques sont exacerbées dans les formes aiguës de la maladie. Distribution et persistance du virus Une étude cinétique effectuée par immunofluorescence (109) a montré que, quatre heures après inoculation par voie orale, le virus est retrouvé dans les tissus lymphoïdes associés au tube digestif, où se déroule un premier cycle de réplication virale. Le virus rejoint ensuite la circulation générale via la veine porte hépatique. 11 s'ensuit une phase de virémie primaire qui conduit le virus à la bourse de Fabricius, onze heures après l'infection, et où un important cycle secondaire de réplication a lieu. Une phase de virémie secondaire se produit alors, et les autres organes lymphoïdes deviennent massivement infectés. à trois semaines. Il a été démontré que le virus a un effet immunosuppresseur jusqu'au moins l'âge de six semaines (38, 9 2 , 1 7 5 ) . Cette immunosuppression est le plus souvent objectivée à l'aide de modèles expérimentaux basés sur la mesure de la réponse humorale induite par différents antigènes tels que Brucella abortus ( 5 7 ) , les globules rouges de mouton ou les vaccins contre la maladie-de Newcastle ( 4 , 3 5 , 3 9 ) (Tableau I). La meilleure évaluation est sans aucun doute la mesure de la protection vaccinale contre une épreuve virulente de virus de la maladie de Newcastle, telle que le stipule le Manuel des normes pour les tests de diagnostic et les vaccins de l'OIE ( 1 1 9 ) , puisqu'elle représente à la fois une mesure de l'immunité humorale et cellulaire. Malheureusement, ces techniques sont longues, laborieuses, coûteuses et elles nécessitent l'utilisation d'animaux. Elles sont dès lors le plus souvent limitées aux procédures d'enregistrement des vaccins contre la maladie de Gumboro. Impact économique L'estimation de l'impact économique de la maladie de Gumboro est rendue difficile par la nature multifactorielle des pertes enregistrées. E n effet, aux pertes directes liées à la Tableau I Modèles expérimentaux permettant la mise en évidence de l'immunodépression induite par le virus de la bursite infectieuse chez le poulet exempt d'organismes pathogènes spécifiés Groupes Âge des sujets Traitement reçu 1 jour 21 jours 42 jours Inoculation de l'IBDV Injection d'un vaccin inactivé de la maladie de Newcastle Épreuve avec un virus virulent de la maladie de Newcastle 1 jour 14 jours Inoculation de l'IBDV Injection intramusculaire de I O UFC de Brucella abortus par sujet Suivi cinétique du titre des anticorps sériques agglutinant B. abortus Jusqu'à 7 semaines 10,6 +Traitement reçu -Traitement non reçu * Pourcentage de mortalité observé après épreuve de 25 sujets B C D - + + + + 100%* 8% -+ Moyenne maximale du lot >300 Ul/ml 84% + + Moyenne maximale du lot< 21 Ul/ml IBDV : virus de la bursite infectieuse (maladie de Gumboro) UFC : unité formant colonie Référence - 100% 57 512 mortalité spécifique dépendant de la dose et de la virulence de l'inoculum, de l'âge et de la race des animaux et de la présence ou de l'absence d'une immunité passive s'ajoutent les pertes indirectes qui sont les conséquences de l'immunodéficience acquise ou des interactions que l'IBDV peut avoir avec d'autres pathologies virales, bactériennes ou parasitaires. À cela s'ajoutent des pertes liées au retard de croissance et au rejet de carcasses en raison de leur aspect hémorragique. Des études conduites en Irlande du Nord (98, 9 9 ) ont signalé une diminution de 14 % du chiffre d'affaire dans des troupeaux de poulets de chair atteints de bursite infectieuse sub-clinique par rapport aux troupeaux sains. Une diminution de 11 % du rendement fut rapportée pour les troupeaux atteints de bursite infectieuse durant une période moyenne d'engraissement de 4 2 jours, en comparaison avec les troupeaux non exposés. Une chute de profit de 10 %, pour les 9 9 1 troupeaux infectés par l'IBDV dans l'étude, fut consécutive à une perte de poids et une baisse de la conversion alimentaire en comparaison avec les troupeaux non infectés. Deux simulations ont été effectuées à dix ans d'intervalle. La première (20) évaluait à dix millions de dollars par an les pertes financières consécutives à une possible introduction de souches classiques en Nouvelle-Zélande. Dans la deuxième, Shane et coll. (133), simulant les performances de deux organisations productrices de poulet de chair, affectées ou non par la maladie, dans un même contexte nord-américain, ont estimé que l'introduction de la maladie correspondrait à une augmentation de 10 % du coût de production. L'émergence des souches hypervirulentes un peu partout dans le monde a encore augmenté cet impact financier sur les producteurs. Implications sur la santé publique Aucun cas de transmission du virus de la maladie de Gumboro à l'homme (125) n'a été reporté et cette maladie n'aurait donc aucun impact direct sur la santé publique. Le virus de la bursite infectieuse Description de l'agent étiologique Le virus responsable de cette maladie fait partie du genre des Avibirnavirus appartenant à la famille des Birnaviridae, qui se caractérise par un génome constitué de deux segments d'acide ribonucléique (ARN) bicaténaire. Ces virus sont non enveloppés, ont une capside de structure simple, icosahédrique et un diamètre de 5 8 nm à 6 0 nm ( 7 5 , 159). Cette structure relativement simple leur confère une très grande résistance dans le milieu extérieur. Il existe deux sérotypes d'IBDV : le sérotype 1 est pathogène pour la volaille et le sérotype 2 , apathogène, a été isolé de la volaille et du dindon. Ces deux sérotypes se différencient in vitro, par Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 1 l'absence de séroneutralisation croisée et, in vivo, par l'absence de protection croisée (8, 6 1 , 6 5 , 6 6 , 9 7 ) . Outre leur différentiation en sérotypes, les souches virales peuvent également être classées selon leur virulence (mortalité, lésions de la bourse de Fabricius). Ainsi, les souches d'IBDV peuvent être définies comme apathogènes, atténuées (vaccins), virulentes classiques, variantes, ou hypervirulentes (vvIBDV). Les souches de sérotype 2 ne provoquent ni mortalité ni destruction de la bourse de Fabricius sur poulets EOPS et sont donc apathogènes pour le poulet. Au sein du séotype 1, il subsiste encore beaucoup de confusion dans les descriptions. En particulier, le terme de souches « hypervirulentes » a été utilisé pour décrire à la fois les souches hypervirulentes européennes et les souches variantes américaines provoquant moins de 5 % de mortalité spécifique. Structure du virus Deux protéines virales nous intéressent dans le cadre de cette revue. Il s'agit des protéines de structure VP2 et VP3 qui forment la capside virale. Les epitopes responsables de l'induction des anticorps neutralisants et protecteurs se situent sur la protéine VP2 (5, 6, 122, 158) et plusieurs groupes en Europe, aux États-Unis d'Amérique et en Australie ont obtenu des anticorps monoclonaux neutralisants dirigés contre la protéine VP2 (29, 3 0 , 1 2 8 , 1 4 1 , 1 6 2 , 1 6 4 ) . Tous les anticorps monoclonaux neutralisants sont sérotypespécifiques ; les anticorps monoclonaux non neutralisants sont dirigés soit contre VP2 soit contre VP3 ; certains sont spécifiques de groupe, d'autres spécifiques de type (66, 123). Protection L'immunité humorale joue un rôle déterminant dans la protection contre la maladie de Gumboro. En effet, il existe une étroite corrélation entre les titres en anticorps neutralisants et la protection ( 7 1 , 114, 1 6 1 , 163). Ceci est démontré par l'excellente protection passive apportée par les anticorps maternels respectivement contre l'immunosuppression, les lésions de la bourse de Fabricius ou la mortalité. La demi-vie des anticorps passifs, dépendant du volume sanguin, se situe entre trois jours (pour les poulets de chair) et cinq jours (pour les pondeuses) (27, 138). Dès lors, connaissant le titre en anticorps des poussins à la naissance, le moment de susceptibilité maximale au virus sauvage ou vaccinal peut être déterminé. Ceci est très important dans l'établissement des programmes de vaccination (27, 9 1 ) . Évolution des virus de la bursite infectieuse L'évolution du vims a été marquée depuis 1 9 8 4 par deux événements majeurs. Le premier consiste en la mise en évidence d'une dérive antigénique des virus du sérotype 1. À partir de 1984, plusieurs souches virales de ce sérotype ont été isolées aux États-Unis d'Amérique, dans des lots de poulets de chair ayant pourtant été convenablement vaccinés (131). Ces nouveaux vims n'induisaient pas les signes cliniques caractéristiques de l'affection, mais sont dotés d'un fort 513 Rev. sci. tech. Off. int. Epiz.. 19 (2) potentiel immunodépresseur. Ils ont été qualifiés de « variants » pour rendre compte de leur capacité à infecter des sujets porteurs d'anticorps à des taux normalement protecteurs. Les virus variants ont depuis été caractérisés comme porteurs d'épitopes neutralisants modifiés, et plusieurs générations successives de ces virus, qui accumulent progressivement les mutations antigéniques, ont été mises en évidence aux États-Unis d'Amérique. Ainsi, six sous-groupes ont été décrits parmi les treize souches testées en séroneutralisation (67). Ces résultats ont été confirmés à l'aide d'anticorps monoclonaux neutralisants ( 1 4 1 , 143). Néanmoins, seulement un de ces sous-types a pu être considéré comme variant « vrai » dans des tests de protection croisée (131). La prophylaxie vaccinale des infections qu'ils provoquent a nécessité le développement de vaccins spécifiques ( 4 0 , 4 7 , 6 2 , 108). Le second événement épidémiologique majeur a consisté en l'apparition, à partir de 1 9 8 7 , des virus européens dits « hypervirulents » (vvIBDV), en particulier dans des exploitations parfaitement tenues où toutes les mesures de prophylaxie hygiénique et médicale étaient appliquées (17, 2 9 , 1 4 5 , 1 5 4 , 1 6 0 ) . Significativement plus pathogènes que les souches virales classiques, ces virus sont eux aussi capables d'infecter des sujets porteurs de taux d'anticorps habituellement protecteurs (161). Aucune mutation antigénique permettant de caractériser les vvIBDV n'ayant été mise en évidence, ces virus sont plutôt considérés comme des variants pathotypiques ( 1 6 0 , 164). En l'absence d'identification de marqueurs spécifiques de virulence, les seuls critères valables pour la ' classification des souches d'IBDV en « pathotypes » devraient être basés sur leur virulence (mortalité, lésions) sur poulets EOPS. En outre, l'augmentation de virulence semble indépendante de la variation antigénique et la recherche de marqueurs de virulence est en cours à l'heure actuelle. Systèmes de multiplication du virus Le virus de la bursite infectieuse peut être multiplié sur œufs embryonnés EOPS de neuf à onze jours. Dans ce cas, l'inoculation sur la membrane chorio-allantoïdienne ou la voie intra-vitelline sera préférée à la voie allantoïdienne classique car elle permet d'obtenir des rendements viraux plus élevés (56, 130, 147). La mortalité embryonnaire survient trois à sept jours après inoculation. Les embryons lésés sont oedématiés, congestifs, leur peau prend un aspect gélatineux, et des hémorragies sont souvent présentes au niveau des doigts ou de l'encéphale. Les annexes embryonnaires ne sont pas modifiées. Les virus variants nord-américains induisent une mortalité embryonnaire moindre, ainsi qu'une Splénomégalie et des lésions de nécrose hépatique marquées. Des différents compartiments de l'œuf inoculé, c'est l'embryon qui permet de retrouver les titres viraux les plus importants. Le foie est parsemé de pétéchies et de foyers de nécrose. Il représente l'organe le plus riche en particules virales (96). Après adaptation, certaines souches d'IBDV peuvent être multipliées à hauts titres sur culture cellulaire primaire ou en lignées établies ( 2 2 , 4 7 , 5 4 , 6 3 , 7 6 , 77, 9 3 , 1 5 5 , 1 8 1 ) . Par contre, la plupart des souches isolées du terrain, en particulier les souches hypervirulentes, ne peuvent pas être multipliées en culture cellulaire car elles nécessitent soit des passages préalables sur œufs embryonnés soit de nombreux passages aveugles en culture cellulaire avant l'apparition d'un effet cytopathogène. Cette adaptation s'accompagne d'une atténuation de la souche. Dès lors, pour la préparation de virus d'épreuve ou la caractérisation de ces souches selon leur virulence, aucune alternative satisfaisante à l'utilisation de poulets EOPS âgés de trois à six semaines n'a pu être proposée à l'heure actuelle. Il faut cependant signaler que la lignée continue LSCC-BK3 permettrait la propagation des souches hypervirulentes, quoique sans effet cytopathogène (155), et l'utilisation possible mais probablement limitée de cellules primaires de bourse de Fabricius (132). Épidemiologie Espèces sensibles Seule l'espèce poule (Gallus gaïlus) développe la bursite infectieuse après infection par les virus de sérotype 1. La dinde (Meleagris gallopavo) héberge de façon asymptomatique le sérotype 2 ( 6 1 , 6 5 , 9 7 ) et parfois des virus de sérotype 1 au pouvoir pathogène mal caractérisé pour les dindes ( 1 2 4 , 1 2 7 ) . Le canard Pékin (Cairina moschata) héberge de façon asymptomatique des virus de sérotype 1 (97). Des anticorps anti-IBDV ont été détectés chez la pintade (Numida meleagris) (1), le faisan de Colchide (Phasianus colchicus) (89) et l'autruche (Struthio camelus) (15), qui héberge des virus de sérotype 2 (41). Des anticorps neutralisants ou précipitants ont été détectés, entre autres, chez différentes espèces sauvages de canards, oies, sternes, puffins, corneilles et manchots, ce qui pourrait suggérer un possible rôle de réservoir ou de vecteur pour l'avifaune sauvage (37, 120, 169). Facteurs de sensibilité L'âge de sensibilité maximum se situe entre trois et six semaines, période correspondant au développement maximal de la bourse de Fabricius et durant laquelle sont observés les signes cliniques aigus. Les infections antérieures à l'âge de trois semaines sont en général sub-cliniques et immunosuppressives. Des cas cliniques peuvent être observés jusqu'à l'âge de quinze à vingt semaines ( 8 6 , 1 2 1 ) . Les souches de volailles légères destinées à la ponte sont plus sensibles aux épreuves virulentes que les souches lourdes destinées à la production de poulet de chair ( 1 3 , 4 5 , 1 6 1 ) . Transmission Seule la transmission horizontale de la maladie a été décrite, les sujets sains se contaminant par voie orale ou respiratoire. Les sujets infectés commencent à excréter le virus dans leurs Rev. sci. tech. Off. int. Epiz, 19 514 matières fécales dès 4 8 heures après infection et peuvent transmettre la maladie par contact pendant seize jours (167). La possibilité d'une infection persistante chez les animaux guéris n'a pas été étudiée. La maladie se transmet par contact direct avec les sujets excréteurs, ou par contact indirect avec un vecteur souillé, inanimé (matériel) ou animé (personnel d'élevage, animaux contaminés). U n possible rôle des insectes comme vecteurs a également été suggéré (58). La transmission indirecte est favorisée par l'extrême résistance du virus dans le milieu extérieur. Le virus survit en effet quatre mois dans les litières et locaux contaminés (9), et jusqu'à 5 6 jours sur des ténébrions (Alphitobius sp.) prélevés dans un bâtiment contaminé ( 9 5 ) . E n l'absence de mesures efficaces de nettoyage, désinsectisation et désinfection, la résistance du virus conduit à une contamination pérenne des bâtiments d'élevage infectés. caractéristique du virus propre à favoriser sa possible diffusion à l'occasion des échanges de produits dérivés des viandes de volailles. Sensibilité aux désinfectants Diagnostic clinique et différentiel Le virus de la bursite infectieuse est sensible à l'hydroxyde de sodium (il est totalement inactivé par des pH supérieurs à 12), mais n'est pas affecté à un pH égal à 2 (9). Les dérivés iodés, chlorés ainsi que les aldéhydes (formaldéhyde, glutaraldéhyde) sont également actifs ( 8 3 , 1 0 6 , 1 3 7 ) . Le diagnostic clinique des formes aiguës de la bursite infectieuse est basé sur l'évolution de la maladie (mortalité en pic suivie de guérison en cinq à sept jours) et repose sur l'observation des symptômes et des lésions nécropsiques pathognomoniques de la maladie, en particulier dans la bourse de Fabricius. Les principales affections susceptibles d'être confondues cliniquement avec la bursite infectieuse sont la coccidiose aviaire, la maladie de Newcastle dans certaines formes viscérales, le syndrome de malabsorption, l'anémie infectieuse, les mycotoxicoses, et la bronchite infectieuse dans ses formes néphropathogènes. Dans tous ces cas aigus, la présence des lésions de la bourse de Fabricius permet d'identifier la bursite infectieuse. Dans le cas des infections sub-cliniques, une atrophie de la bourse de Fabricius peut être confondue avec d'autres affections comme la maladie de Marek ou l'anémie infectieuse. L'histologie sur la bourse de Fabricius permet de différencier toutes ces affections (94). Possibilités de diffusion du virus de la bursite infectieuse à l'occasion d'échanges commerciaux La maladie n'est pas transmise verticalement et les possibilités de transmission via une éventuelle contamination de surface des œufs n'ont pas été évaluées jusqu'à présent (les œufs à couver importés peuvent d'ailleurs être désinfectés par fumigation). Dès lors, les sources de contamination les plus plausibles dans le cadre des échanges commerciaux sont les animaux vivants et la viande de volaille. La maladie de Gumboro est une maladie de la Liste B de l'OIE et les pays importateurs de volailles vivantes peuvent se référer au chapitre 3.6.1 du Code zoosanitaire international (118). Concernant les animaux vivants, seul un test sérologique négatif renouvelé à l'issue d'une quarantaine suffisante pour permettre à une éventuelle séroconversion de s'établir (au moins trois semaines) permet de garantir le caractère indemne des animaux importés. Une possible importation par les viandes, bien que non encore démontrée, ne peut être a priori exclue. Une contamination des viandes peut en effet survenir, soit par l'abattage de poulets virémiques ne présentant pas de signes cliniques (167, 1 7 0 ) , soit par l'abattage de poulets convalescents qui, dix à seize jours après infection, alors qu'ils ne présentent plus de symptômes mais qu'ils hébergent toujours un virus pathogène au niveau digestif, constituent une source virale de contaminations croisées au long de la chaîne d'abattage. La résistance du pouvoir infectieux de l'IBDV aux températures négatives (au moins trois ans à - 2 0 °C) (19), comme au chauffage (2, 9 ) , constitue une autre Au delà des possibilités théoriques, il importe de noter que les données scientifiques actuelles sont insuffisantes dans plusieurs domaines pour quantifier précisément le risque discuté ici. En particulier, il conviendrait de mieux connaître la prévalence de la maladie, le tropisme des différentes souches (en particulier pour le muscle), le risque de diffusion d'un virus importé vers un cheptel indemne et la (ou les) technique(s) de choix pour la mise en évidence de l'IBDV dans les viandes. Diagnostic Diagnostic histologique Il est basé sur la mise en évidence des modifications au niveau de la bourse de Fabricius (voir la section intitulée « Signes cliniques »). La capacité à induire des lésions histologiques importantes au niveau des organes lymphoïdes non bursaux tels que le thymus (59), la rate ou la moelle osseuse (60) a été signalée comme une possible propriété particulière des souches hypervirulentes de l'IBDV. L'approche histologique présente l'avantage de permettre le diagnostic de l'affection aussi bien dans ses formes aiguës que dans ses formes chroniques ou sub-cliniques. Diagnostic sérologique En zone contaminée par l'IBDV, la plupart des lots de poulets de chair présentent des anticorps vis-à-vis de la maladie de Gumboro en fin de période d'élevage. Les tests sérologiques actuels ne permettant pas de distinguer les anticorps induits par les IBDV pathogènes de ceux induits par les virus atténués vaccinaux, l'intérêt diagnostique de la sérologie s'avère limité en zone d'endémie. Par contre, la quantification des anticorps 515 Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 19 (2) induits par l'IBDV est importante dans le cadre de la prophylaxie médicale de l'affection, chez les jeunes animaux pour mesurer les niveaux d'anticorps passifs et déterminer la date de vaccination (27, 7 8 , 1 1 0 ) , ou chez les poules reproductrices pour vérifier la bonne prise vaccinale (90, 107). La sérologie est indispensable également pour garantir le statut indemne des troupeaux EOPS. Chaque analyse sérologique doit reposer sur un nombre suffisant de sérums individuels représentatifs du lot étudié (au moins 2 0 ) . Une étude cinétique nécessite au moins deux analyses sérologiques effectuées à trois semaines d'intervalle (sérums couplés). tandis que la voie intra-allantoïdienne est la moins sensible. La spécificité des lésions observées doit être démontrée en neutralisant l'effet viral avec un sérum monospécifique anti-IBDV. L'isolement sur œuf embryonné ne requiert pas d'adaptation virale par passages sériés et convient à l'étude des vvIBDV. En l'absence de lésions, il convient de broyer stérilement et de clarifier les embryons récoltés à l'issue du premier passage, puis de procéder à deux passages sériés supplémentaires (56, 9 4 , 1 3 0 ) . Les tests quantitatifs les plus utilisés sont la détection des anticorps précipitants par immunodiffusion double en milieu gélosé ( 2 3 , 5 2 ) , les tests immuno-enzymatiques de type ELISA (enzyme-linked immunosorbent assay) ( 1 0 2 , 107), et le test de séroneutralisation virale révélée sur culture cellulaire (168). Les antigènes viraux spécifiques de l'IBDV peuvent être mis en évidence par immunofluorescence directe et indirecte (3, 105) ou par coloration à l'immuno-peroxydase (18) dans les follicules de la bourse de Fabricius de tous les poulets infectés entre le quatrième et le sixième jour après inoculation. À partir du dixième jour, plus aucun antigène viral n'est détectable. Le virus, par contre, peut être isolé à partir de bourses de Fabricius prélevées du deuxième au dixième jour, avec un titre infectieux maximal après quatre jours (167, 1 7 0 ) . L'utilisation d'anticorps monoclonaux pour la détection virale améliore la spécificité du test (18). Détection des antigènes viraux Dans des coupes minces de la bourse de Fabricius L'immunodiffusion en gélose est la technique la plus simple, mais la moins sensible. Ses résultats sont obtenus après une incubation de 4 8 heures. La variabilité des résultats en immunodiffusion en gélose peut être liée au manipulateur, ainsi qu'à la nature de la souche virale utilisée comme antigène ( 1 1 5 , 1 6 0 , 1 6 8 , 1 7 1 , 172). La séroneutralisation présente l'inconvénient de nécessiter des installations lourdes et requiert cinq jours d'incubation. Elle est beaucoup plus sensible que l'immunodiffusion en gélose et mieux corrélée au niveau de protection des sujets testés (67, 129,168). L'épreuve ELISA est la méthode la plus sensible, la plus rapide, et celle qui présente le moins de variations liées à la souche virale utilisée comme antigène (129). Une variabilité intra- et interlaboratoire importante est possible avec certaines trousses commerciales (79, 80). Bien que les titres obtenus par ELISA et par séroneutralisation soient bien corrélés, l'épreuve ELISA reste moins sensible et ne peut détecter des titres neutralisants faibles quoique suffisants pour bloquer une prise vaccinale (anticorps d'origine maternelle résiduels). Des épreuves ELISA utilisant comme seul antigène une protéine VP2 recombinante pourraient être mieux corrélées à la protection ( 7 1 , 1 6 3 ) . Dans des suspensions de la bourse de Fabricius L'immunodiffusion en gélose est basée sur la confrontation de la suspension à tester avec un antisérum spécifique ou avec un anticorps monoclonal. La mise en évidence de lignes de précipité signe la présence des antigènes viraux ( 5 3 , 1 4 2 , 146). Des tests d'agglutination, utilisant des billes de latex sensibilisées avec un anticorps monoclonal anti-IBDV ( 1 1 3 ) ou des globules rouges de mouton couplés à des immunoglobulines anti-IBDV sont également possibles (111). Le virus de la bursite infectieuse peut être mis en évidence dans la bourse de Fabricius de sujets en phase d'infection aiguë, idéalement dans les trois premiers jours d'expression des signes cliniques. La capture antigénique révélée par ELISA (AC-ELISA) consiste à capturer les antigènes viraux présent dans les suspensions étudiées, à l'aide d'anticorps anti-IBDV couplés à un support polystyrène. Les antigènes viraux capturés sont révélés selon une technique ELISA « sandwich » avec un anticorps anti-IBDV conjugué à la peroxydase (154), ou avec un anticorps anti-IBDV suivi d'un conjugué anti-espèce adapté (30, 4 6 , 8 1 , 8 2 , 1 4 1 , 164). L'utilisation pour la capture d'un sérum polyclonal améliore la sensibilité du test. L'utilisation d'anticorps monoclonaux dans les étapes de capture ou de détection permet la caractérisation antigénique fine des virus capturés. Différentes batteries d'anticorps monoclonaux permettent l'identification présomptive des virus variants nord-américains ( 1 4 1 ) ou des vvIBDV ( 3 0 , 3 1 , 32).. Isolement Détection du g é n o m e viral Un broyat de bourse de Fabricius filtré est inoculé à des œufs embryonnés âgés de neuf à onze jours et issus de poules dépourvues d'anticorps anti-IBDV. La voie d'inoculation la plus sensible est l'inoculation sur la membrane chorioallantoïdienne ; la voie intra-vitelline est également utilisable Des sondes nucléiques marquées au 32P ( 2 6 , 64„ 7 4 ) , à la biotine (68) ou à la digoxigênine ( 4 8 ) ont été employées SUIT des empreintes de tissus infectés pour détecter de multiples souches virales des sérotypes 1 et 2 , Aucune sonde Diagnostic virologique Sondes nucléiques 516 Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 19 (2) génomique adaptée à la différenciation des viras variants ou des vvIBDV n'a pour l'instant été décrite, sans doute à cause de la très forte parenté génétique qui existe entre les souches virales de sérotype 1. Transcription polymérase inverse et amplification en chaîne par La transcription inverse et amplification en chaîne par polymérase (RT-PCR) permet de détecter l'ARN viral dans des broyats d'organes ou d'embryons infectés, ainsi que dans des cultures de cellules, sans dépendre de la viabilité du virus présent. Le choix des zones génomiques amplifiées dépend de l'objectif poursuivi. Lorsque seule la détection de multiples souches virales est recherchée, des amorces sont choisies dans des zones très conservées ( 1 4 4 , 1 5 0 , 173, 1 7 4 ) . Lorsque la caractérisation du fragment amplifié doit ensuite permettre d'identifier les souches virales, c'est la portion centrale de VP2, dite variable, qui est le plus souvent retenue (87, 8 8 ) . Le fragment amplifié peut ensuite être caractérisé par séquençage direct ( 8 7 ) , et l'analyse de la séquence aminopeptidique encodée (Fig. 1). La présence simultanée de quatre acides aminés (alanine 222, isoleucine 2 5 6 , isoleucine 2 9 4 et sérine 299) est considérée comme évocatrice des vvBDV ( 1 1 , 16, 32, 1 8 2 ) . Le profil électrophorétique du fragment amplifié peut également être étudié après digestion par différentes IBDV atténués adaptés à la culture cellulaire IBDV récemment isolés (wIBDV européens, japonais, etc.) Faragher 52/70 (souche pathogène classique) IBDV variant A, E et GLS Souche standard américaine STC I OH/sérotype 2 Au sein du sérotype 1, l'analyse phylogénétique basée sur le domaine variable de VP2 montre que les IBDV récemment isolés en Europe et au Japon, parmi lesquels certaines souches sont des wIBDV caractérisés par leur pouvoir pathogène, sont plus proches du virus pathogène classique 52/70 que ne le sont les virus variants américains, tes variants américains A. E et GtS constituent un groupe génétique distinct, de même que les virus atténués adaptés à la culture cellulaire Fig.1 Représentation schématique des relations génétiques existant entre différentes souches du virus de la bursite infectieuse (IBDV) (sur la base de l'analyse du domaine variable de VP2) La souche OH du sérotype 2 est utilisée comme outgroup. Le même type d'arbre est obtenu par les méthodes dites « du plus proche voisin » [neighbour joining) et du maximum de parcimonie Source : Eterradossi et coll. (32), avec des modifications endonucléases de restriction (RT-PCR/RE) ( 7 0 , 8 8 ) . L'intérêt des résultats obtenus dépendra du choix des endonucléases utilisées. L'absence chez un même virus des sites de restriction des enzymes BstNI et Styl, respectivement situés au niveau des codons 2 2 2 et 2 5 3 du gène codant pour VP2, a été corrélée à une antigénicité atypique, telle que celle rencontrée chez les virus variants nord-américains (69, 7 0 ) . Évaluation du pouvoir pathogène La plupart des souches très pathogènes d'IBDV isolées depuis 1987 présentent des caractéristiques génétiques et antigéniques communes (voir ci-dessus les sections « Détection des antigènes viraux » et « Détection du génome viral »). Ces caractéristiques n'ont pas pour l'instant été identifiées comme des facteurs effectivement impliqués dans le pouvoir pathogène, et ne représentent donc pour l'instant que des marqueurs présomptifs (Tableau II). La démonstration formelle du pouvoir pathogène d'un isolat d'IBDV ne peut donc être obtenue qu'après son inoculation expérimentale à des poulets sensibles. Il convient néanmoins de signaler qu'aucun test standardisé n'a été défini à l'heure actuelle et que ces investigations sont le plus souvent limitées à certains laboratoires parfaitement équipés comme les laboratoires de référence de l'OIE. Méthodes de prévention et de contrôle Exclusion/éradication La très grande résistance du viras de la maladie de Gumboro aux agents physiques et chimiques (9) explique sa persistance dans le milieu extérieur, notamment dans les exploitations contaminées et ce, malgré les désinfections pratiquées. En conséquence, l'éradication de la maladie dans les pays affectés semble illusoire. Dès lors, la prévention de la maladie de Gumboro repose à la fois sur l'hygiène et sur la prophylaxie médicale. Il faut en effet souligner qu'aucun vaccin ne pourra résoudre le problème de la maladie de Gumboro si des précautions sanitaires importantes ne sont pas prises. Celles-ci comportent notamment, le respect des méthodes d'élevage all-in/all-out, le nettoyage et la désinfection des locaux ainsi que le respect d'un vide sanitaire (101). Étant donné la nature particulièrement contagieuse de la maladie et la résistance du virus, il convient de rappeler certaines étapes très importantes du processus de nettoyage/désinfection. Préalablement au nettoyage, il est nécessaire d'éliminer les insectes et les rongeurs (rats, souris) des locaux d'élevage dès que ceux-ci sont vides. L'ancienne litière et le fumier sont éliminés et soumis à un compostage. Ensuite, tout le matériel d'élevage est démonté et stocké dans un local de nettoyage situé à l'extérieur des bâtiments d'élevage. Les bâtiments, leurs abords et le matériel d'élevage sont d'abord nettoyés à sec, afin d'éliminer toutes les poussières, puis ils sont nettoyés à l'eau chaude ( 6 0 °C) contenant un détergent sous pression de 80 à 150 bar. Une deuxième désinfection est effectuée après le 517 Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 19 (2) Tableau II Informations apportées par les différents tests de caractérisation applicables au virus de la bursite infectieuse Nature de l'information recherchée ou obtenue Type de test mis en œuvre Mesure de la parenté antigénique entre différentes souches virales Séroneutralisation croisée sur œuf embryonné ou en culture cellulaire Protection croisée : administration d'une première souche à des poulets EOPS, puis épreuve après 15 jours avec la seconde Étude des différents virus à l'aide de batteries d'anticorps monoclonaux (capture antigénique, IDG, IIF) Inoculation sur poulet EOPS sensible (avec âge et souche des sujets, dose virale inoculée et voie d'inoculation standardisés) RT-PCR de la région génomique d'intérêt (le plus souvent, le domaine variable de VP2, ou le segment A) Caractérisation du fragment amplifié par séquençage ou restriction (RE/RFLP) r Évaluation du pouvoir pathogène Mesure de la parenté génétique EOPS IDG IIF RT-PCR RE RFLP : exempt d'organismes pathogènes spécifiés : immunodiffusion en gélose : immunofluorescence indirecte sur coupe d'organes infectés : transcription inverse et amplification en chaîne par polymérase : digestion par différentes enzymes de restriction. Résultat positif ou négatif (présence ou absence du site de restriction) : analyse du polymorphisme de restriction. Digestion par différentes enzymes de restriction, caractérisation du virus par la taille des fragments digérés obtenus remplissage en matériel des locaux mais avant la mise en place des poussins. Les silos de nourriture doivent être complètement vidés et nettoyés intérieurement et extérieurement. Les restes d'aliments des troupeaux précédents ne peuvent en aucun cas être réutilisés. La désinfection doit être entreprise seulement lorsque tous les bâtiments sont propres. Tous les désinfectants sont plus actifs à une température supérieure à 2 0 °C, cependant les désinfectants chlorés et iodés ne peuvent être chauffés à plus de 43 °C. La quantité de solution désinfectante utilisée est de l'ordre de 4 litres pour 15 m (104). 2 Sélection génétique pour la résistance Différentes lignées consanguines de volailles montrent des sensibilités très variables lors d'infection expérimentale avec une même souche de virus de la maladie de Gumboro. Les résultats de croisements entre lignées résistantes et sensibles démontrent que la résistance est un caractère héréditaire dominant. Cependant les gènes responsables n'ont pu être identifiés jusqu'à présent et la sélection génétique pour la résistance n'a jusqu'à présent trouvé aucune application ( 1 2 , 13). Vaccination En plus du respect strict des règles d'hygiène et de désinfection, le succès de la vaccination dépend également du choix de la souche vaccinale et du schéma de vaccination. Ceux-ci doivent prendre en compte l'existence de certains pathotypes et la présence de variants antigéniques dans certaines régions. Types de vaccins utilisés Des vaccins à virus vivants atténués et des vaccins à virus inactivé, en adjuvant huileux, sont utilisés pour lutter contre la maladie de Gumboro (153). Les principes généraux gouvernant le choix et l'utilisation de ces vaccins ont été développés par Thornton en 1 9 7 7 ( 1 5 2 ) et restent toujours d'actualité. Le vaccin vivant idéal doit présenter un bon équilibre entre son efficacité et son innocuité (43) ; c'est-à-dire qu'il ne doit provoquer ni maladie ni lésions de la bourse de Fabricius, n'être ni immunodépresseur ni excrété, et qu'il doit induire une immunité de longue durée même chez les oiseaux possédant un haut niveau d'immunité maternelle. Un tel vaccin n'existe pas (96). Vaccins à virus vivants Les vaccins à virus vivants sont très largement utilisés. Ils sont préparés à partir de souches virales atténuées par passages en série sur œufs embryonnés. Selon leur degré d'atténuation, les souches vaccinales causent des lésions histologiques plus ou moins importantes de la bourse de Fabricius sur poulets EOPS et sont classées en douces, intermédiaires, ou chaudes (hot) (119). Les souches chaudes induisent, chez des poulets EOPS, des lésions histologiques comparables à celles causées par les souches pathogènes dont elles se différencient uniquement par le fait qu'elles n'induisent pas de mortalité. Les souches douces sont utilisées principalement pour la vaccination des parentales. Elles sont très sensibles à l'interférence des anticorps homologues d'origine maternelle et elles sont administrées lorsque ces anticorps ont disparu, soit entre la quatrième et la huitième semaine d'âge selon que les grand-parentales ont été ou non vaccinées avant la ponte au moyen de vaccin à virus inactivé en adjuvant huileux. Les vaccins intermédiaires sont utilisés pour la vaccination des poulets de chair et des poussins destinés à la ponte (103). On les administre également aux poussins des troupeaux parentaux exposés au risque de contamination précoce par des souches très pathogènes. Bien que les souches vaccinales intermédiaires soient également sensibles à la neutralisation par les anticorps passifs, elles peuvent être administrées dès l'âge d'un jour par nébulisation afin de protéger tout poussin qui ne posséderait pas un taux suffisant d'anticorps spécifiques. Cette vaccination précoce a également pour but de permettre chez ces poussins une réplication du virus vaccinal et sa dissémination au sein de l'élevage, ce qui assure, du moins en partie, la vaccination indirecte des autres poussins au moment où ceux-ci deviennent sensibles à l'infection. Dans les exploitations à haut risque, deux vaccinations sont généralement effectuées en cours d'élevage. 518 Rev. sci. tech. Off. int. Epiz.. 19 L'âge auquel ces vaccinations seront pratiquées dépend des taux d'anticorps maternels présents chez les poussins à la naissance. Ces vaccinations sont éventuellement pratiquées par nébulisation, mais principalement par la méthode de l'eau de boisson. Les vaccins vivants contre la maladie de Gumboro sont compatibles avec les autres vaccins aviaires. Cependant, les souches qui causent des lésions importantes de la bourse de Fabricius sont susceptibles de causer de l'immunosuppression, d'exacerber le pouvoir pathogène d'autres virus immunosuppresseurs (virus de la maladie de Marek, virus de l'anémie infectieuse du poulet) et de compromettre l'immunisation correcte des volailles contre d'autres affections. La procédure d'enregistrement de ces vaccins doit nécessairement prévoir des épreuves destinées à démontrer l'absence d'interférence avec les autres vaccinations ainsi que l'absence de réversion de virulence de ces souches lors de passages en série sur volailles EOPS de trois à six semaines. Un vaccin destiné à la vaccination in ovo de l'embryon a été développé récemment. Ce vaccin consiste en un mélange de virus et d'anticorps spécifique ; il est injecté à l'embryon de dix-huit jours. Les poussins de chair nés de ces œufs embryonnés sont immunisés contre le virus de la maladie de Gumboro durant toute la période d'engraissement. Ce mode de vaccination permet donc d'éviter l'interférence des anticorps d'origine parentale sur la vaccination (44). Différents vaccins à virus recombinants exprimant la protéine VP2 de l'IBDV ont été décrits et se sont montrés efficaces en laboratoire. Les avantages de ces vaccins sont leur absence de pathogénicité résiduelle, de sensibilité aux anticorps maternels, de risque de sélection de mutants ainsi que la possibilité d'être utilisés in ovo et de différencier les animaux infectés et vaccinés (7, 2 5 , 4 9 , 1 5 1 , 156). Actuellement, aucun de ces vaccins n'est commercialisé. Vaccins à virus inactivés Les vaccins à virus inactivés sont utilisés essentiellement afin de produire des taux d'anticorps élevés, uniformes et persistants avant la ponte chez les volailles reproductrices vaccinées au moyen de virus vivant ou infectées naturellement par exposition au virus durant la période d'élevage (24, 4 2 , 1 7 7 , 1 7 8 ) . Ces vaccins sont administrés par voie sous-cutanée ou intramusculaire à l'âge de 16 à 2 0 semaines. Les poussins nés d'oeufs provenant de parentales vaccinées selon ce schéma sont porteurs d'anticorps protecteurs jusqu'à l'âge de 3 0 jours environ ( 1 0 , 1 6 1 , 176, 179, 180). Ces poussins sont donc protégés durant la période de sensibilité aux souches de virus de la maladie de Gumboro causant uniquement de l'immunosuppression. Par contre, ils ne sont pas protégés contre les souches hautement pathogènes susceptibles de causer une mortalité importante après cet âge (161, 178). Le choix de l'utilisation ou non de vaccins inactivés repose donc sur le contexte épidémiologique : existence ou non de souches hautement pathogènes nécessitant la vaccination des poulets de chair au moyen de vaccins à virus vivants. En l'absence de pression d'infection par des souches hautement pathogènes, il est pleinement justifié de revacciner les parentales au moyen de vaccin à virus inactivé, juste avant la ponte. Cependant, la durée de l'immunité conférée aux poussins ainsi que son uniformité dépendent largement de la concentration et de la spécificité antigénique du virus présent dans le vaccin. Ces vaccins sont produits soit à partir de broyats de bourses de Fabricius de poussins infectés, soit de cultures de virus sur œufs embryonnés ou fibroblastes puis inactivés par le formol et présentés sous forme d'emulsion huileuse. Des vaccins sous-unitaires efficaces produits en levure ( 3 3 , 100) ou en cellules d'insectes ( 1 5 7 ) ont également été décrits mais n'ont pas trouvé d'application à l'heure actuelle. Causes possibles d'échec des vaccinations Les causes d'échec des vaccinations à virus vivant sont multiples. Les causes les plus triviales sont le non-respect de la date de péremption des vaccins, le stockage inapproprié, le non-respect des doses vaccinales et l'application de techniques de vaccination inadéquates ou déficientes. Les vaccins à virus vivants lyophilisés doivent être réhydratés extemporanément dans de l'eau distillée. L'utilisation d'eau distillée pour la dilution du vaccin est impérative pour l'application par la technique de spray. Lors d'administration dans l'eau de boisson, il est particulièrement important d'assoiffer les volailles durant deux à trois heures avant la distribution de la solution vaccinale. Seule de l'eau fraîche dépourvue de matières organiques, de chlore et de métaux lourds sera utilisée. L'addition de poudre de lait à raison de 2 g par litre d'eau permet de stabiliser le virus vaccinal. L'interférence par les anticorps d'origine parentale étant l'une des causes les plus fréquentes de l'échec des vaccinations contre la maladie de Gumboro, il convient de déterminer la date de vaccination des troupeaux-filles en fonction du statut immunitaire des poussins et donc du schéma de vaccination des parentales. L'administration de vaccins à virus inactivés est rarement suivie d'échecs. Néanmoins, ceux-ci peuvent être dus soit à l'absence de contact préalable des volailles avec un virus vivant d'origine vaccinale ou non, soit à l'existence de variants antigéniques non présents dans le vaccin. Toute suspicion de variation antigénique sur le terrain devrait être testée en isolateurs sur animaux EOPS après vaccination par des souches classiques. P o s s i b i l i t é de d i f f é r e n c i e r les s o u c h e s v a c c i n a l e s d e s s o u c h e s s a u v a g e s de v i r u s Il n'existe actuellement pas de marqueurs permettant de différencier une souche vaccinale des souches sauvages de virus. Une méthode simple pour les souches hautement pathogènes, quoique réservée à certains laboratoires bien 519 Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 19 (2) équipés, pourrait consister à tenter de les cultiver sur fibroblastes d'embryons de poulets. Les souches vaccinales, à l'exception des souches chaudes, sont cytopathogènes sur ces cellules alors que les souches hautement pathogènes ne le sont pas. D'autre part, l'amplification et le séquençage du gène codant pour la protéine VP2 après transcription inverse permettrait de différencier toutes les souches vaccinales et pourrait être une méthode de choix. Il n'existe aucun test sérologique permettant de discriminer la réponse d'un troupeau à une souche pathogène ou vaccinale, la réactivité croisée étant trop importante. Conclusion Le virus de la bursite infectieuse présente un certain nombre de caractéristiques qui ont des conséquences importantes pour le diagnostic et le contrôle de l'affection. La maladie de Gumboro est provoquée par un virus de petite taille, non enveloppé et extrêmement résistant dans le milieu extérieur. Les pertes économiques importantes sont liées tant aux formes cliniques que sub-cliniques (ou immunosuppressives) de la maladie mais aussi aux interactions que le virus peut avoir avec d'autres virus (virus de l'anémie infectieuse du poulet et virus de la maladie de Marek). Le virus de la bursite infectieuse possède un taux élevé de mutation et peut, de ce fait, donner naissance à des virus ayant une antigénicité modifiée ou une virulence augmentée. Bien qu'une bonne protection puisse être obtenue par l'induction de hauts titres d'anticorps neutralisants, l'interférence des anticorps parentaux avec la vaccination est devenue le problème majeur dans l'établissement des programmes de contrôle. Cette situation nécessite une attention accrue et des outils adéquats pour contrôler le terrain de façon constante. En particulier, comme le recommande l'OIE (117), l'incidence et la prévalence des formes cliniques et immunosuppressives devraient être évaluées plus précisément, notamment par l'identification de marqueurs viraux fiables permettant de caractériser les différents pathotypes du virus. D'autre part, des mesures de prophylaxie mieux appropriées devraient être développées afin de permettre une protection plus efficace des jeunes oiseaux porteurs d'une immunité d'origine maternelle. Pour cela, des recherches doivent être stimulées, de préférence dans le cadre de programmes internationaux coordonnés et orientés. C'est, notamment, ce que tente de réaliser au niveau européen l'action concertée COST 8 3 9 sur les maladies virales aviaires immunosuppressives. La bursitis infecciosa (enfermedad de Gumboro) T.P. van den Berg, N. Eterradossi, D. Toquin & G. Meulemans Resumen La bursitis infecciosa (enfermedad de Gumboro), presente en el mundo entero, tiene repercusiones s o c i o e c o n ó m i c a s considerables a escala internacional. A u n q u e se han descrito diversas f o r m a s de la e n f e r m e d a d , su tipificación sigue resultando confusa (pues se utilizan indistintamente criterios antigénicos y patotípicos) y su incidencia real de difícil c u a n t i f i c a c i ó n . Por otra parte, cuando no c o n d u c e a un desenlace f a t a l , la enfermedad provoca una inmunosupresión cuya importancia no es fácil evaluar. Por si t o d o ello fuera poco, las medidas de c o n t r o l , rara vez inscritas en un plan específico o normalizado, resultan de lo más dispares. En el contexto de la internacionalización de los intercambios c o m e r c i a l e s , los autores intentan h a c e r balance de los conocimientos actuales sobre la epidemiología de esta e n f e r m e d a d , la identificación de m a r c a d o r e s víricos lo bastante fiables para diagnosticarla y la elaboración de medidas específicas de profilaxis que permitan considerarla de manera global y coordinada. Palabras clave Bolsa de Fabricio - Bursitis infecciosa - Diagnóstico - Enfermedad de Gumboro Enfermedades aviares - Inmunosupresión - Patotipo - Vacunación - Variación anügénica. • 520 Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 19 Bibliographie 1. Adewuyi O A , Durojaiye O.A. & Adene D.F. (1989). - The status of guinea fowls (Numida meleagris) in the epidemiology of infectious bursal disease of poultry in Nigeria. J. vet. Med., B, 36, 43-48. 2. Alexander D.J. & Chettle N.J. (1998). - Heat inactivation of serotype 1 infectious bursal disease vims. Avian Pathol., 27 (1), 97-99. 3. 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