elle la voie du développement et de l'excellence. Partant, il doit
être défini par des normes légales, intellectuelles et pragmatiques
sans quoi cet ijtihad se verra vidé de sens et ne sera, par
conséquent, que pure improvisation et qu'enlisement sans espoir.
Au fond, l'ijtihad est l'expression d'une volonté d'un
renouvellement qui sert l'intérêt de l'homme et jette les bases de la
civilisation. A ce titre, il s'apparente au modernisme en ce sens qu'il
tend à l'évolution positive. Seulement, la notion d'évolution est toute
relative car, comme elle peut se faire vers l'avant, l'évolution peut
aussi se faire à rebours. La même définition peut s'appliquer au
modernisme qui, intellectuellement, signifie l'usage de la science
pour trouver des solutions aux problèmes civilisationnels. Partant de
ce constat, on peut affirmer qu'il existe une relation entre ijtihad et
renouvellement, c'est-à-dire entre l'ijtihad et l'aspiration au progrès
dans les différents domaines de la vie
Dans la présente étude, je soutiens que l'ijtihad est le passage
d'une étape à une autre. Dans ce passage, l'homme concrétise son
aspiration à une vie plus développée, plus stable et plus paisible,
une vie où les droits de l'individu et de la société sont protégés
et où règnent droit, justice et équité.
Par ailleurs, j'ai essayé de démontrer que l'ijtihad est, en outre,
une source de droit en islam. En effet, il n'est pas de savant, de faqih
ou de responsable qui ait rendu une fatwa, un jugement ou un ordre
sans maintenir ouverte la porte de l'ijtihad. Ce qui s'est fermé, en
revanche, c'est l'esprit à travers, ce refus obstiné de s'adapter à tous
ces développements qui ont changé la face du monde sans que le
monde islamique n'y prête grande attention.
L'intelligence défectueuse de la relation qui existe entre
l'ijtihad et le modernisme entraîne inéluctablement des effets
indésirables et ouvre la voie vers toutes sortes d'interprétations
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