Diploweb.com, revue geopolitique, articles, cartes, relations internationales > Monde > Transversaux >
Seconde Guerre mondiale : le sens du 70 e anniversaire du début du (...)
1er - 17 septembre 1939 / 2009
Seconde Guerre mondiale : le sens du 70 e
anniversaire du début du conflit
mardi 1er septembre 2009, par Pierre VERLUISE
Histoire stratégique. Presque 20 ans après la fin de la Guerre froide, il est plus que temps de
lever certains silences complaisants à propos des dynamiques à l’origine de la Seconde Guerre
mondiale.
QUEL est le sens du 70e anniversaire du début de la Seconde Guerre mondiale ? Une semaine après la
signature du pacte germano-soviétique, le 23 août 1939, la Seconde Guerre mondiale débute le 1er
septembre 1939. Ce jour, l’Allemagne nazie attaque la Pologne par l’Ouest. Alors que la France et le
Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne mais abandonnent la Pologne, Joseph Staline attend le
moment opportun pour prendre sa part. L’Union soviétique attaque la Pologne le 17 septembre 1939 par
l’Est. Dès le 28 septembre 1939, un nouvel accord sur l’amitié germano-soviétique est signé, confirmant le
nouveau partage de la Pologne et mettant fin à sa souveraineté. Un des protocoles secrets de ce nouvel
accord énonce l’obligation qu’a chacune des deux parties de prendre des mesures pour prévenir et
empêcher toute action de la Résistance polonaise. Les parties prévoient des consultations mutuelles à
propos de toutes les actions répressives qui leur semblent utiles.
C’est donc bien l’alliance de deux totalitarismes – nazi et communiste – qui est à l’origine du
déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. En signant le pacte germano-soviétique, J. Staline donne à
Adolf Hitler les garanties dont il a besoin pour lancer ses troupes sur la Pologne, puis mettre le monde à
feu et à sang. Le Secrétaire général du Parti communiste d’Union soviétique escompte alors pouvoir tirer
ensuite profit du chaos pour exporter la révolution.
La Gestapo et le NKVD [1] collaborent activement durant l’hiver 1939-1940. Les points communs entre les
deux systèmes totalitaires n’empêchent évidemment pas des différences dans leurs comportements à
l’encontre des Polonais. Les Allemands mettent en avant des critères raciaux et les Soviétiques des
critères de classes. Cependant, les deux régimes se retrouvent pour chasser avec la dernière énergie le
prêtre catholique et le résistant militaire ou civil.
J. Staline met en œuvre l’élimination systématique des élites polonaises. Il fait assassiner – notamment à
Katyn – plus de 25 000 officiers polonais. En outre, sa police politique déporte près de 1,7 million de
Polonais au goulag. Plus d’un million y périssent. [2]
Ce n’est pas Staline mais Hitler qui prend l’initiative de la rupture. Après avoir écrasé une large partie de
l’Europe, Hitler retourne le 22 juin 1941 ses troupes contre l’URSS, avec l’opération Barbarossa. Si on en
croit les inscriptions sur les monuments aux morts soviétiques, c’est pourtant seulement en juin 1941 que
débute la Seconde Guerre mondiale pour l’URSS. Opération de prestidigitation qui passe à la trappe
les responsabilités soviétiques durant vingt et un mois déterminants, entre septembre 1939 et
juin 1941. En partie parce que Staline a précédemment décapité son commandement militaire, ses
troupes perdent d’abord pied. Le soutien anglo-saxon et le sacrifice de millions de soviétiques renversent
progressivement la situation à partir de la victoire de Stalingrad, en février 1943. Staline se met alors en
position de force pour obtenir dès la conférence de Téhéran des assurances quant à l’issue du conflit.
Bien qu’adversaire, l’URSS s’associe d’une certaine manière une nouvelle fois à l’Allemagne nazie lorsque