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Les principales difficultés sont en relation avec la conduite de la quarantaine et des
contraintes de livraisons. Le transport des verrats du local d’isolement en local de récolte
constitue aussi un danger non négligeable. Le personnel chargé du transport doit prendre
des précautions d’usage (période de retrait, lavage des mains, vêtements et chaussures
propres, etc.). Les véhicules doivent évidemment avoir été préalablement désinfectés et
séchés, le séchage s’avérant un point critique majeur (Dee, 2004). Certaines organisations
utilisent des véhicules spécialement dédiés et effectuent le transfert en fin de semaine pour
réduire les risques de croiser des véhicules transportant des animaux infectés. Par ailleurs,
des quais de chargement bien adaptés permettent de réaliser les opérations de chargement et
déchargement dans des conditions sécuritaires tout en facilitant le travail.
Aucune autre espèce que le porc ne semble susceptible au virus du SRRP. Les rongeurs
(rats, souris), le chat, le chien, le skunk, le raton-laveur, l’opossum, le moineau et
l’étourneau ne sont pas susceptibles (Wills et al, 2000; Hopper et al, 1994; Zimmerman and
Neuman, 2003). Il faut quant même mentionner que le canard Mallard a été incriminé dans
une étude. Comme celle-ci n’a pas été confirmée, des travaux complémentaires sont
nécessaires pour éclaircir le rôle éventuel de cette espèce (Trincado et al, 2003). Par
ailleurs, dans des conditions expérimentales, les mouches et les moustiques peuvent être des
vecteurs mécaniques du virus. Par ailleurs, des mouches positives en PCR pour le virus ont
même été retrouvées jusqu’à 2,3 km d’un élevage infecté (Dee, 2003). On peut toutefois se
questionner quant au rôle réel de ces vecteurs dans les conditions de terrain
L’humain constitue lui aussi un vecteur mécanique potentiel du virus du SRRP. Son
importance demeure relativement mal documentée (Amass et al, 2000; Otake et al, 2002;
Dee et al, 2002, 2003). Il semble que des mesures élémentaires de biosécurité comme le
lavage des mains et/ou la douche et le changement de vêtements et de chaussures suffiraient
pour prévenir le transfert du virus. Le respect d’un temps de retrait («down time») ne sont
probablement pas indispensable lorsque ces mesures sont correctement appliquées. Ceci dit,
la visite des centres d’IA par des personnes étrangères devrait être réduite au minimum. Les
visiteurs devraient être informés de leurs responsabilités et compléter un registre («log
book») facilitant leur retraçage en cas de problème.
L’équipement, le matériel et les véhicules représentent d’autres vecteurs mécaniques
potentiels du virus (Dee et al, 2002, 2003). Les introductions d’équipements et de matériels
doivent être réduites au minimum et ceux-ci devraient être préalablement désinfectés et
séchés. Le séchage des surfaces constitue un élément essentiel des protocoles de
désinfection (Dee, 2003). Les transports de porcs vivants (réformes) ou morts (cadavres)
doivent être effectués de façon sécuritaire. Aucun véhicule ayant transporté des porcs
vivants ou morts ne doit pouvoir s’approcher des bâtiments sans avoir été préalablement
désinfecté et séché. Les camions de transport de porcs et les camions d’équarrissage ne
doivent pas pouvoir s’approcher à proximité des bâtiments (clôture, barrière).
Même si la transmission éventuelle du virus du SRRP par l’air demeure un sujet polémique
(synthèse de Desrosiers, 2004), il existe par contre un consensus quant à la notion de
« transmission régionale (« area spread »). Dans beaucoup de situations, la voie aérienne
(aérosol) apparaît la voie la plus probable (Desrosiers, 2000) même si d’autres voies ne