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1- INFORMATIONS DE L’AFSSAPS, DE L’AGENCE EUROPÉENNE (EMA) ET DE
L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE
A- Le prasugrel (Efient®) mis à disposition du corps médical avec une mise en garde sur son
risque hémorragique chez certains patients chez lesquels la seule dose disponible (10 mg) sera contre-
indiquée
Le prasugrel est un nouvel anti-agrégant plaquettaire de la classe des thiénopyridines (comme le
clopidogrel ou Plavix®). Comme ce dernier, il s’agit d’un promédicament inactif par lui-même qui est
transformé en une molécule active sur les plaquettes via les récepteurs PY12.
Il a reçu une AMM européenne le 25/02/2009 : « en association avec l’acide acétylsalicylique
(AAS), dans la prévention des événements athérothrombotiques chez les patients avec un syndrome
coronaire aigu (c'est-à-dire angor instable, infarctus du myocarde sans sus-décalage du segment ST
[AI/NSTEMI] ou infarctus du myocarde avec sus-décalage du segment ST [STEMI]) traités par une
intervention coronaire percutanée (ICP) primaire ou retardée ».
Cette AMM a été octroyée suite aux résultats de l’étude TRITON-TIMI 38 portant sur 13 608
patients correspondant à l’indication thérapeutique qui a été ensuite donnée à ce médicament. Cette
étude a montré en association avec l’aspirine :
- un effet non différent de celui de l’association clopidogrel-aspirine sur la mortalité
sur un suivi de 15 mois,
- une meilleure prévention des événements ischémiques incluant les thromboses de
stent (9,4 % contre 11,5 %) essentiellement du fait de la réduction du risque
d’infarctus du myocarde non fatal,
- un surcroît par contre d’hémorragies avec plus de saignements majeurs non liés à un
pontage (2,17 % contre 1,65) et d’hémorragies engageant le pronostic vital (1,26
contre 0,83 %) dont les hémorragies fatales (0,31 contre 0,07 %).
Deux classes de patients sont plus particulièrement à risque :
- les patients âgés de plus de 75 ans,
- les patients de moins de 60 kg.
La dose de 10 mg sera la seule dose disponible dans un premier temps. Or, une dose de 5 mg
serait à privilégier chez ces patients. Les comprimés de 10 mg ne doivent ni être coupés ni écrasés. De
ce fait, le prasugrel ne doit pas être utilisé chez les patients de ces deux classes (> 75 ans et/ou
< 60 kg).
B- Suspension d’AMM pour la sibutramine (Sibutral®). Il ne faut plus instaurer ou renouveler
de traitement par cet anorexigène
Nous avions évoqué dans le Vigipharm de décembre la diffusion de nouvelles données en faveur
d’une augmentation du risque cardiovasculaire avec ce médicament notamment chez les patients
présentant des facteurs de risque. Ces données provenaient de l’analyse de résultats préliminaires de
l’étude SCOUT (Sibutramine Cardiovascular OUTcomes Trial) portant sur 9 805 patients. Il était
précisé que les résultats définitifs de cette étude seraient connus en janvier 2010. Ces résultats
analysés par l’EMA (Agence Européenne du Médicament) confirment la réalité de complications
cardiovasculaires (accident vasculaire cérébral ou coronarien) plus élevée chez les personnes traitées
par sibutramine par rapport à celles ayant reçu un placebo. La majorité des personnes incluses dans
l’étude présentaient des antécédents cardiovasculaires correspondant aux contre-indications
mentionnées dans le RCP. Cependant, dans la mesure où les personnes obèses ou en surpoids présentent
un risque cardiovasculaire accru par rapport à la population générale, l’EMA a considéré que les
résultats de l’étude pouvaient être extrapolés aux conditions normales d’utilisation de la sibutramine.