1000 Manuel terrestre de l’OIE 2005
CHAPITRE 2.7.9.
VIRUS DE L’HÉPATITE DU CANARD
RÉSUMÉ
L’hépatite du canard est due à au moins 3 virus dont le plus commun et le plus répandu est le virus
de l’hépatite du canard de type I, un entérovirus, responsable d’une infection aiguë, létale des
canetons de moins de 6 semaines d’âge et le plus souvent de moins de 3 semaines. Il n’infecte pas
les autres oiseaux et cette maladie est dénommée généralement hépatite du canard.
Le virus de l’hépatite du canard de type II n’a été décrit qu’au Royaume-Uni. Chez des canards
âgés de 10 jours à 6 semaines, le tableau clinique est similaire à celui de l’infection par le virus de
type I. En microscopie électronique, il a été identifié comme étant un astrovirus.
Le virus de l’hépatite du canard de type III n’a été décrit qu’aux États-Unis d’Amérique. Il provoque
des lésions hépatiques chez les canetons, mais est moins pathogène que le virus de type I. Il est
considéré comme un picornavirus sans réaction sérologique croisée avec le virus de type I.
Le diagnostic de l’hépatite chez les canetons repose sur l’évolution de la maladie dans le troupeau,
l’isolement du virus sur les canetons morts et la reproduction de la maladie chez des animaux
sensibles.
Identification de l’agent pathogène : il n’est pas possible de distinguer les virus de types I, II et III
sur la base de tableau clinique et lésionnel. En revanche, des différences existent quant à l’effet
des virus isolés inoculés à des canetons, des oeufs embryonnés et des cultures cellulaires.
Épreuves sérologiques : les épreuves sérologiques présentent peu d’intérêt pour le diagnostic
des infections aiguës par les virus de types I, II et III.
Des tests de séroneutralisation in ovo ou in vitro ont été mis au point pour le virus de type I et
permettent l’identification du virus, l’évaluation des réponses vaccinales ainsi que la surveillance
épidémiologique.
Spécifications applicables aux vaccins et aux produits biologiques à usage diagnostique :
des vaccins vivants atténués et un vaccin inactivé contre le virus de type I sont disponibles.
Administrés aux reproducteurs, ils permettent de protéger les canetons en induisant une immunité.
Les vaccins vivants atténués peuvent également être utilisés pour l’immunisation active des
canetons de 1 jour.
Les canetons peuvent aussi être protégés contre le virus de type I par administration d’anticorps
vitellins de poulet.
Un vaccin vivant atténué contre le virus de l’hépatite du canard de type III est disponible pour
administration aux reproducteurs et protection passive des canetons.
A. INTRODUCTION
L’hépatite du canard est due à au moins 3 virus différents, à savoir les virus de l’hépatite du canard de types I, II
et III. Le plus fréquent est le virus de type I, un enterovirus. Les virus de type II et III sont considérés comme étant
respectivement un astrovirus et un picornavirus.
Ces virus responsables d’infections aiguës doivent être différentiés du virus de l’hépatite B du canard, un
hepadnavirus appartenant au même groupe que le virus de l’hépatite B de l’homme. L’importance de cette
infection chez le canard reste à déterminer.
Chapitre 2.7.9. — Virus de l’hépatite du canard
Manuel terrestre de l’OIE 2005 1001
B. TECHNIQUES DE DIAGNOSTIC
1. Identification de l’agent pathogène
a) Virus de l’hépatite du canard de type I
Le virus de l’hépatite du canard de type I est responsable d’une infection hautement contagieuse mais ne
représente pas de danger pour la santé publique. La maladie affecte les canetons de moins de 6 semaines
chez lesquels elle diffuse rapidement et entraîne une forte mortalité. Les symptômes cliniques sont de la
léthargie et une ataxie. Les canetons vacillent, tombent et présentent des mouvements spasmodiques avant
de mourir. Les cadavres sont fréquemment en opisthotonos. L’évolution clinique est rapide, durant parfois 1
à 2 h. La totalité du troupeau meurt en 3 à 4 jours, avec un pic de mortalité au 2e jour. Les principales
lésions macroscopiques sont une hépatomégalie associée à la présence d’hémorragies punctiformes et
d’ecchymoses sur le foie. Une splénomégalie ainsi qu’une hypertrophie des reins associés à une congestion
des vaisseaux sanguins rénaux peuvent également être observées. Les lésions microscopiques du foie sont
caractérisées par une nécrose des hépatocytes et une hyperplasie des canaux biliaires associées à une
réponse inflammatoire et des hémorragies d’importance variable.
Les observations cliniques et anatomopathologiques sont fortement indicatrices d’une infection par le virus
de l’hépatite du caneton de type I. Il est possible d’isoler le virus à partir d’un homogénat de foie en tampon
salin à 20 % (poids/vol.). La suspension est clarifiée, puis peut éventuellement être mise en présence de
chloroforme à 5 % (vol./vol.) pendant 10 à 15 min à température ambiante puisque le virus est résistant à un
tel traitement.
La présence du virus de l’hépatite du caneton de type I est généralement confirmée par l’une au moins des
méthodes décrites ci-après :
i) Par inoculation par voie sous-cutanée ou intramusculaire à des canetons âgés de 1 à 7 jours sensibles
à l’infection. La maladie typique est alors observée et les animaux meurent dans les 18 à 48 h suivant
l’inoculation, souvent en moins de 24 h. Les canetons doivent présenter les lésions caractéristiques de
la maladie et le virus doit pouvoir être ré-isolé à partir de leurs foies ;
ii) Par inoculation de dilutions sériées de l’homogénat de foie dans la cavité allantoïdienne d’oeufs
embryonnés de canard (âgés de 10 à 14 jours) ou de poulet (âgés de 8 à 10 jours). Les embryons de
canard meurent en 24 à 72 h alors que l’effet sur les embryons de poulet est moins constant ; ceux-ci
meurent généralement en 5 à 8 jours. Les lésions macroscopiques observables sur les embryons sont
un retard de croissance et des hémorragies sous-cutanées sur l’ensemble du corps, avec un œdème
marqué de l’abdomen et des pattes. Le foie des embryons peut être rouge et jaunâtre, hypertrophié et
présenter des foyers de nécrose. Si les embryons ne meurent pas rapidement, la coloration verdâtre
de l’allantoïde est plus prononcée et les lésions hépatiques ainsi que le retard de croissance sont plus
nets ;
iii) Par inoculation à des cultures primaires de cellules hépatiques d’embryon de canard (cellules DEL) qui
sont très sensibles à l’infection (10). L’homogénat de foie contenant le virus provoque un effet
cytopathogène (ECP) caractérisé par l’apparition de cellules arrondies et nécrotiques. Lorsque le milieu
de culture contient 1 % d’agarose (poids/vol.), l’ECP se traduit par la formation de plages de lyse de
1 mm de diamètre environ.
Épreuves immunologiques
Ces épreuves ne sont pas utilisées en routine pour l’identification du virus de l’hépatite du canard de type I.
Plusieurs tests de séroneutralisation ont été décrits, qui pourraient présenter un intérêt plus grand si les
infections par les virus de types II et III devenaient plus courantes. Les épreuves décrites (2, 10-12) sont les
suivantes :
i) Des canetons âgés de 1 à 7 jours sensibles au virus de l’hépatite du canard de type I sont immunisés
avec 1 à 2 ml de sérum hyperimmun spécifique ou d’anticorps vitellins spécifiques puis inoculés 24 h
après par voie sous-cutanée ou intramusculaire avec au moins 103,0 DL50 (dose létale 50 %) d’isolat
viral. Un groupe témoin de canetons non immunisés est infecté de la même façon. L’épreuve est
positive si 80 à 100 % des canetons immunisés survivent alors que 80 à 100 % des témoins meurent.
ii) Des canetons âgés de 1 à 7 jours sensibles d’une part et présentant une immunité maternelle d’autre
part sont infectés par voie sous-cutanée ou intramusculaire avec au moins 103,0 DL50 d’isolat viral.
L’épreuve est positive si 80 à 100 % des canetons sous immunité maternelle survivent alors que 80 à
100 % des sensibles meurent.
Chapitre 2.7.9. — Virus de l’hépatite du canard
1002 Manuel terrestre de l’OIE 2005
iii) Des dilutions successives au 1/10 d’isolat viral sont mises en présence de volumes équivalents de
sérum spécifique dilué entre 1/5 et 1/10. Les mélanges sont incubés à température ambiante pendant
1 h puis inoculés (0,2 ml) par voie sous-cutanée à des canetons sensibles ou dans la cavité
allantoïdienne d’oeufs embryonnés ou encore à des cellules hépatiques embryonnaires de canard.
Dans tous les cas, les témoins sont constitués par des isolats viraux mélangés à des sérums témoins.
Il semble qu’il existe peu de variabilité antigénique entre les isolats de virus de l’hépatite du canard de type I.
Néanmoins, un variant, le virus de type Ia isolé aux États-Unis d’Amérique ne réagit que partiellement avec
un sérum dirigé contre le type I classique (7, 13). D’autres variants ont été signalés en Inde et en Égypte
mais peu d’informations sont disponibles les concernant.
b) Virus de l’hépatite du canard de type II
L’infection de canards par le virus de type II n’a été rapportée qu’au Royaume-Uni (1, 4). Il s’agit d’une
maladie aiguë mortelle des canetons dont l’expression clinique ainsi que les lésions sont similaires à celles
liées au virus de type I. Les oiseaux malades présentent de la polydypsie et meurent en 1 à 2 jours après
l’apparition des symptômes.
Les lésions macroscopiques consistent en des hémorragies multiples à la fois punctiformes et sous forme
de bandes confluentes sur le foie, des reins hypertrophiés et pâles et leurs vaisseaux congestifs ainsi qu’en
une splénomégalie. Le tube digestif est souvent vide et l’intestin contient du mucus, avec parfois des zones
hémorragiques. A l’examen histologique, les lésions du foie sont semblables à celles observées en cas
d’infection par le virus de type I ; l’hyperplasie des canaux biliaires peut être plus importante, même si cela
est inconstant. L’examen des matières fécales et du foie au microscope électronique a permis de mettre en
évidence des particules de 28 à 30 nm de diamètre dont la morphologie évoque celle des astrovirus (4).
Il est possible d’isoler le virus en réalisant un homogénat de foie à 20 % (poids/vol.) en tampon salin,
suspension qui peut être utilisée pour inoculer :
i) des canetons sensibles chez lesquels l’effet est variable. Il est possible d’observer une mortalité de
20 % sur 2 à 4 jours avec un tableau nécropsique comparable à celui observé en cas d’infection
naturelle (4). Ceci diffère des observations réalisées avec le virus de type I qui est plus pathogène et
dont les effets sur les animaux sont plus rapides.
ii) des oeufs embryonnés de poulet ou de canard, dans la cavité amniotique ou le sac vitellin. Un effet
peut être ponctuellement observé après 4 passages sans mortalité lors des passages antérieurs. Les
embryons présentent de signes d’infection (nanisme et foies nécrosés et verdâtres) 6 à 10 jours après
infection.
Épreuves immunologiques
Les épreuves immunologiques ne sont pas utilisées en routine car la réponse sérologique à l’infection chez
les canetons et chez les embryons est faible. Néanmoins, un test de séroneutralisation a été utilisé (4) pour
l’identification du virus en inoculant des embryons de poulet dans la cavité amniotique selon une méthode à
sérum constant et virus variable.
Des épreuves de protection croisée peuvent être réalisées sur des canetons de 2 à 4 jours (4) auxquels on
administre des sérums dirigés contre le virus de type I ou II puis infectés 3 jours plus tard avec l’isolat viral.
Cette méthode peut permettre de distinguer le virus de type II des types I et III.
c) Virus de l’hépatite du canard de type III
Le virus de type III a été décrit aux États-Unis uniquement. Chez les canetons immunisés vis-à-vis du virus
de type I la mortalité est inférieure ou égale à 20 % (5, 8). Le virus de type III provoque des signes cliniques
similaires à ceux observés en cas d’infection par le type I.
Les lésions sont également semblables à celles dues au virus de type I. La surface du foie est pâle et
marbrée avec des bandes congestives et des pétéchies. La rate est décolorée, sans hypertrophie notable et
les reins peuvent présenter des plaques congestives.
Le virus peut être isolé à partir d’un homogénat de foie et résiste à un traitement à base de chloroforme à
5 %. Il est possible d’isoler le virus par les méthodes ci-après :
i) par inoculation à des canetons sensibles par voie intramusculaire. Le taux de mortalité peut atteindre
20 % avec 60 % de morbidité. Aucune mort n’est observée pendant les premières 24 h et les morts
surviennent entre 2 et 4 jours après inoculation. L’inoculation par voie intraveineuse est plus efficace ;
le virus de type III est moins virulent que le virus de type I.
Chapitre 2.7.9. — Virus de l’hépatite du canard
Manuel terrestre de l’OIE 2005 1003
ii) par inoculation sur la membrane chorio-allantoïdienne d’œufs embryonnés de canard âgés de 10 jours.
La réponse est irrégulière, mais de façon systématique on observe une mortalité d’embryons en 7 à 10
jours. Les membranes présentent un aspect sec et croûteux sous lequel elles sont oedémateuses. Les
embryons peuvent être nanifiés et oedémateux et présenter des hémorragies cutanées. Le foie, les
reins et la rate sont hypertrophiés.
Les essais de culture du virus sur oeufs de poulet se sont avérés infructueux.
Le virus ne provoque pas d’ECP sur les cellules en culture, mais il peut être mis en évidence par
immunofluorescence directe dans des cultures de cellules de foie ou de rein d’embryons (cellules DEL ou
DEK) infectées expérimentalement (5).
2. Épreuves sérologiques
Elles ne sont pas utilisées pour le diagnostic car l’évolution de l’infection est trop rapide.
Des tests de séroneutralisation in ovo ont été mis au point pour les 3 types de virus, avec certaines difficultés de
réplication du virus, notamment pour les virus de types II et III. Concernant le virus de type I, des épreuves in vitro
de réduction des plages de lyse et un test en microplaque existent (10, 11). La méthode de réduction des plages
de lyse est réalisée sur cellules embryonnaires de foie ou de reins. Les cultures primaires sont cultivées en milieu
MEM (Eagle’s minimal essential medium) supplémenté avec 5 à 10 % de sérum de veau fœtal, 2 mM de
glutamine, 0,17 % de bicarbonate de sodium et de la gentamicine. Après trypsinisation, les cellules sont
ensemencées dans des boîtes de Petri de 5 cm de diamètre et incubées à 37°C sous CO2. Les tapis cellulaires
doivent être confluents en 24 à 48 h. Les cellules sont lavées 2 fois en milieu sans sérum ou en solution
tamponnée de Hank afin d’éliminer le sérum avant d’infecter les cellules avec le virus de l’hépatite du canard de
type I. Du virus en milieu sans sérum à 200 UFP (unités formant plaque) dans 0,1 ml est mis au contact de
dilutions sériées au demi de sérum de canard en milieu MEM. Les échantillons de sérum sont au préalable
inactivés par incubation à 56°C pendant 30 min. Les mélanges virus/sérum sont incubés pendant 1 h à 37°C puis
0,1 ml de mélange sont mis au contact de cellules confluentes, chaque dilution étant testée en triple. Après 30
min d’incubation à température ambiante (entre 20 et 22°C), les cellules sont recouvertes d’un milieu d’entretien
avec agarose (milieu MEM supplémenté avec 2 % de sérum de poulet, et 0,1 à 0,2 % de sérum de veau fœtal et
auquel de l’agarose a été ajouté pour obtenir une concentration finale de 1 % [poids/poids]). Les plaques sont
ensuite incubées à 37°C en atmosphère enrichie en CO2 à 5 %. Le nombre de plages de lyse générées est
évalué après 48 h d’incubation. Les plages de lyse sont observées en éclairage oblique ou en fixant les tapis
cellulaires avec un tampon à 10 % de formol et colorés avec du cristal violet à 1 %. Le titre des sérums est égal à
l’inverse de la dilution pour laquelle 50 % des plages de lyse ont disparu.
Un test de séroneutralisation en microplaques sur cellules embryonnaires de rein de canard (DEK) est possible.
Des dilutions sériées au demi des sérums préalablement inactivés par chauffage sont placés dans un volume de
50 µl de milieu BME (Eagle’s basal medium) dans des microplaques de 96 puits. A chaque puits est ajouté
102,0 DICT50 (Dose de virus infectant 50 % de la culture tissulaire) de virus de l’hépatite du canard de type I dans
50 µl de milieu BME et les plaques sont incubées pendant 1 h à 37°C. Une suspension de cellules DEK en milieu
BME supplémenté avec 10 % de bouillon tryptose phosphate, 2 mM de L-glutamine, 0,17 % de bicarbonate de
sodium et 2 à 4 % de sérum de poulet est ajustée à la concentration de 3 × 105 cellules/ml. Les cellules sont
ensuite ajoutées dans les plaques à raison de 100 µl de suspension cellulaire par puits et les plaques sont
incubées pendant 96 h à 37°C en atmosphère humide enrichie en CO2 à 5 %. Après incubation, les cellules sont
fixées avec un tampon salin contenant 10 % de formol puis colorées avec du cristal violet à 1 %. Après
observation des plaques, le titre des sérums est égal à l’inverse de la dilution la plus élevée pour laquelle la
culture cellulaire est intacte (absence d’ECP), indiquant une totale neutralisation du sérum. Un titre inférieur à
4 log2 est considéré comme négatif.
Ces tests de séroneutralisation peuvent être utilisés pour évaluer la réponse immunitaire humorale après
vaccination, ainsi que dans le cadre d’études épidémiologiques ou pour l’identification du virus.
C. SPÉCIFICATIONS APPLICABLES AUX VACCINS ET AUX PRODUITS
BIOLOGIQUES À USAGE DIAGNOSTIQUE
Un vaccin vivant atténué contre le virus de l’hépatite du canard de type I est disponible. Administré aux
reproducteurs, il permet de transférer une immunité passive aux canetons. Il est également possible de vacciner
les canetons après l’éclosion (3). Un vaccin inactivé est également disponible qui permet un transfert passif de
l’immunité après administration à des reproducteurs préalablement immunisés avec le vaccin vivant ou exposés à
une souche sauvage (11). Il est encore possible de conférer une immunité passive aux canetons en leur
administrant des anticorps vitellins de poulet.
Chapitre 2.7.9. — Virus de l’hépatite du canard
1004 Manuel terrestre de l’OIE 2005
Un vaccin vivant atténué contre le virus de l’hépatite du canard de type II a été utilisé en conditions
expérimentales (4).
Il est possible de protéger contre le virus de l’hépatite du canard de type III avec un vaccin vivant administré aux
reproducteurs et transfert passif de l’immunité aux canetons.
Les lignes directrices pour la production des vaccins vétérinaires sont décrites dans le Chapitre I.1.7., « Principes
de fabrication des vaccins à usage vétérinaire ». Les lignes directrices énoncées ci-après ainsi que dans le
Chapitre I.1.7. se veulent générales et peuvent être complétées par des recommandations nationales ou
régionales.
1. Gestion des semences virales
a) Caractéristiques de la semence virale
Le lot de semence primaire du vaccin contre le virus de type I le plus fréquemment utilisé en Europe provient
d’un isolat cultivé 53 à 55 fois sur oeuf embryonné de poulet. Aux États-Unis, il a subi 84 à 89 passages.
Le vaccin contre le virus de type II provient d’une souche atténuée suite à 25 passages sur œuf embryonné
de poulet (1) et n’a été utilisé que dans le cadre d’essais cliniques (R.E. Gough, communication
personnelle).
Le lot de semence primaire du vaccin contre le virus de type III a été atténué par 30 passages sur oeuf
embryonné de canard après inoculation sur la membrane chorio-allantoïdienne.
b) Méthode de culture
Le lot de semence primaire des vaccins contre les virus de type I et II sont manipulés de façon similaire. Ils
doivent être cultivés sur des œufs embryonnés de poulet EOPS (exempts d’organismes pathogènes
spécifiques) de 8 à 10 jours inoculés par voie allantoïdienne et incubés à 37°C. Ils peuvent être conservés
sous forme d’homogénats en tampon salin à une température –70°C pendant plusieurs années.
Le lot de semence primaire des vaccins contre les virus de type I et III doit être cultivé sur œufs embryonnés
de canard EOPS de 10 jours inoculés sur la membrane chorio-allantoïdienne et incubés pendant 6 à
10 jours à 37°C. Ils peuvent être conservés sous forme d’homogénats de membrane chorio-allantoïdienne à
une température –70°C.
c) Validation de la semence candidate comme semence vaccinale
Les lots de semence primaire doivent être exempts de virus exogènes pathogènes pour les canards, les
poulets ou les dindes, ainsi que de toute contamination bactérienne ou fongique.
Chez les canetons à l’éclosion, le vaccin contre le virus de type I se multiplie rapidement et entraîne
l’apparition d’une immunité dans les 48 à 72 h qui suivent la vaccination, immunité qui persiste pendant toute
la période de sensibilité à l’infection (3). Chez les canetons protégés par transfert passif de l’immunité des
reproducteurs, celle-ci décroît au cours des 2 premières semaines de vie et les canetons peuvent être re-
vaccinés avec un vaccin vivant par voie orale ou sous-cutanée vers 7 à 10 jours d’âge (6, 9). Une immunité
peut également être conférée aux canetons par administration d’anticorps vitellins obtenus à partir d’œufs de
poules hyperimmunisées contre le virus de l’hépatite du canard de type I.
Le protocole consistant à primovacciner les canes reproductrices avec un vaccin vivant puis leur injecter un
vaccin inactivé par voie intramusculaire permet de protéger les canetons issus de ces canes pendant toute
la durée de la saison de ponte (11).
2. Méthode de fabrication
Les vaccins contre les virus de type I et II sont obtenus de façon comparable. Le vaccin est produit sur œufs
embryonnés de poulet EOPS âgés de 8 à 10 jours inoculés dans la cavité allantoïdienne et incubés à 37°C. La
plupart des embryons meurent après 2 ou 3 jours (virus de type I) et 6 à 10 jours (virus de type II). Afin de
maximiser la production de virus, les embryons sont prélevés après 3 à 5 jours d’incubation. Un homogénat en
tampon salin est réalisé et clarifié par centrifugation à faible vitesse puis dilué et réparti en tubes
qui sont congelés rapidement à une température –70°C. Par la suite, ils peuvent être conservés entre –20°C et
–40°C. Le vaccin contre le virus de type I existe également sous forme lyophilisée qui peut être conservée entre 2
et 8°C. Le vaccin reconstitué est utilisé avec ou sans ajout d’hydroxyde d’aluminium dans le diluant.
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