Chapitre 2.7.9. — Virus de l’hépatite du canard
Manuel terrestre de l’OIE 2005 1003
ii) par inoculation sur la membrane chorio-allantoïdienne d’œufs embryonnés de canard âgés de 10 jours.
La réponse est irrégulière, mais de façon systématique on observe une mortalité d’embryons en 7 à 10
jours. Les membranes présentent un aspect sec et croûteux sous lequel elles sont oedémateuses. Les
embryons peuvent être nanifiés et oedémateux et présenter des hémorragies cutanées. Le foie, les
reins et la rate sont hypertrophiés.
Les essais de culture du virus sur oeufs de poulet se sont avérés infructueux.
Le virus ne provoque pas d’ECP sur les cellules en culture, mais il peut être mis en évidence par
immunofluorescence directe dans des cultures de cellules de foie ou de rein d’embryons (cellules DEL ou
DEK) infectées expérimentalement (5).
2. Épreuves sérologiques
Elles ne sont pas utilisées pour le diagnostic car l’évolution de l’infection est trop rapide.
Des tests de séroneutralisation in ovo ont été mis au point pour les 3 types de virus, avec certaines difficultés de
réplication du virus, notamment pour les virus de types II et III. Concernant le virus de type I, des épreuves in vitro
de réduction des plages de lyse et un test en microplaque existent (10, 11). La méthode de réduction des plages
de lyse est réalisée sur cellules embryonnaires de foie ou de reins. Les cultures primaires sont cultivées en milieu
MEM (Eagle’s minimal essential medium) supplémenté avec 5 à 10 % de sérum de veau fœtal, 2 mM de
glutamine, 0,17 % de bicarbonate de sodium et de la gentamicine. Après trypsinisation, les cellules sont
ensemencées dans des boîtes de Petri de 5 cm de diamètre et incubées à 37°C sous CO2. Les tapis cellulaires
doivent être confluents en 24 à 48 h. Les cellules sont lavées 2 fois en milieu sans sérum ou en solution
tamponnée de Hank afin d’éliminer le sérum avant d’infecter les cellules avec le virus de l’hépatite du canard de
type I. Du virus en milieu sans sérum à 200 UFP (unités formant plaque) dans 0,1 ml est mis au contact de
dilutions sériées au demi de sérum de canard en milieu MEM. Les échantillons de sérum sont au préalable
inactivés par incubation à 56°C pendant 30 min. Les mélanges virus/sérum sont incubés pendant 1 h à 37°C puis
0,1 ml de mélange sont mis au contact de cellules confluentes, chaque dilution étant testée en triple. Après 30
min d’incubation à température ambiante (entre 20 et 22°C), les cellules sont recouvertes d’un milieu d’entretien
avec agarose (milieu MEM supplémenté avec 2 % de sérum de poulet, et 0,1 à 0,2 % de sérum de veau fœtal et
auquel de l’agarose a été ajouté pour obtenir une concentration finale de 1 % [poids/poids]). Les plaques sont
ensuite incubées à 37°C en atmosphère enrichie en CO2 à 5 %. Le nombre de plages de lyse générées est
évalué après 48 h d’incubation. Les plages de lyse sont observées en éclairage oblique ou en fixant les tapis
cellulaires avec un tampon à 10 % de formol et colorés avec du cristal violet à 1 %. Le titre des sérums est égal à
l’inverse de la dilution pour laquelle 50 % des plages de lyse ont disparu.
Un test de séroneutralisation en microplaques sur cellules embryonnaires de rein de canard (DEK) est possible.
Des dilutions sériées au demi des sérums préalablement inactivés par chauffage sont placés dans un volume de
50 µl de milieu BME (Eagle’s basal medium) dans des microplaques de 96 puits. A chaque puits est ajouté
102,0 DICT50 (Dose de virus infectant 50 % de la culture tissulaire) de virus de l’hépatite du canard de type I dans
50 µl de milieu BME et les plaques sont incubées pendant 1 h à 37°C. Une suspension de cellules DEK en milieu
BME supplémenté avec 10 % de bouillon tryptose phosphate, 2 mM de L-glutamine, 0,17 % de bicarbonate de
sodium et 2 à 4 % de sérum de poulet est ajustée à la concentration de 3 × 105 cellules/ml. Les cellules sont
ensuite ajoutées dans les plaques à raison de 100 µl de suspension cellulaire par puits et les plaques sont
incubées pendant 96 h à 37°C en atmosphère humide enrichie en CO2 à 5 %. Après incubation, les cellules sont
fixées avec un tampon salin contenant 10 % de formol puis colorées avec du cristal violet à 1 %. Après
observation des plaques, le titre des sérums est égal à l’inverse de la dilution la plus élevée pour laquelle la
culture cellulaire est intacte (absence d’ECP), indiquant une totale neutralisation du sérum. Un titre inférieur à
4 log2 est considéré comme négatif.
Ces tests de séroneutralisation peuvent être utilisés pour évaluer la réponse immunitaire humorale après
vaccination, ainsi que dans le cadre d’études épidémiologiques ou pour l’identification du virus.
C. SPÉCIFICATIONS APPLICABLES AUX VACCINS ET AUX PRODUITS
BIOLOGIQUES À USAGE DIAGNOSTIQUE
Un vaccin vivant atténué contre le virus de l’hépatite du canard de type I est disponible. Administré aux
reproducteurs, il permet de transférer une immunité passive aux canetons. Il est également possible de vacciner
les canetons après l’éclosion (3). Un vaccin inactivé est également disponible qui permet un transfert passif de
l’immunité après administration à des reproducteurs préalablement immunisés avec le vaccin vivant ou exposés à
une souche sauvage (11). Il est encore possible de conférer une immunité passive aux canetons en leur
administrant des anticorps vitellins de poulet.