
transitions sont perçues comme un effet positif des
ajustements industriels, initiés par la reconfiguration
économique caractérisant le processus d'intégration.
En effet, les auteurs favorables au libre-échange
considèrent que les déplacements intersectoriels de
main-d'oeuvre apporteraient un surcroît d'efficacité à
l'activité économique nationale[12]. Pour les
États-Unis et le Canada, être plus efficace signifie
d'avantage de spécialisation en terme technologique
et une meilleure rénumération globale de la
main-d'oeuvre. Ces transformations seraient
positives, car elles démontreraient que les économies
américaine et canadienne s'adaptent et tirent profit de
la concurrence mexicaine. Même si quelques auteurs
considèrent que les gains initiés par l'ALÉNA seraient
réduits[13], un consensus se dégage pour prédire que
l'Accord doit être profitable pour les trois économies,
et ce, particulièrement pour le Mexique[14].
Un accord à l'avantage du Mexique
Une emphase particulière est mise par l'ensemble des
auteurs sur les conséquences favorables de l'ALÉNA
sur l'économie mexicaine. Cet accent est d'une
certaine importance, car il permet de faire valoir
d'une part que l'Accord ne signifierait pas une
exploitation accentuée de la main-d'oeuvre
mexicaine, et d'autre part, que ses effets positifs
permettraient une croissance du niveau de vie local.
Cette croissance revêt une signification stratégique
pour ce qui est de la question des migrations
mexicaines illégales en direction des États-Unis, un
sujet controversé dont quelques auteurs ont souligné
l'importance pour justifier la signature d'un accord
entre le Mexique et les États-Unis[15]. D'une autre
façon, cette croissance est essentielle pour conforter
l'argument selon lequel le Mexique représenterait un
marché grandissant pour les États-Unis.
Il est clair que le Mexique est présenté comme étant
le partenaire commercial ayant le plus à gagner de
l'entente. D'abord, structurellement, il est souvent
rappelé que les petites économies sont celles qui ont
le plus d'avantages à l'ouverture économique, car les
effets de celle-ci s'y font plus largement ressentir[16].
Du point de vue économique, l'Accord permettrait de
consolider une certaine stabilité économique
mexicaine et de formaliser un accès prévisible au
marché américain, ce qui réconforterait une société
civile, plus prospère, de même que les investisseurs
plus confiants[17]. Politiquement, l'Accord