Autour de l’Islam – Tome III : Allah
Caesar et Khosrow
(Qaïçar et Kesra)
La découverte de Dieu sous Mahomet ne peut se comprendre indépendamment de
l’espèce de “guerre mondiale” qui opposa, durant quelques 60 ans, l’Empire Chrétien
d’Orient et la Perse Mazdéenne des Sassanides.
Le drame commence immédiatement après la mort de l’empereur Justinien (565),
celui dont on dit : “il ne dort jamais”, le bâtisseur de Sainte-Sagesse (Sophie), le
promoteur du Code juridique par excellence, celui qui ferma la dernière École
“païenne” (Hellène).
On a dit : “Lorsque Justinien mourut, les vents s’échappèrent de leurs outres”.
La “guerre mondiale” en question se déroula de 570 à 628. Pratiquement, de la
naissance à la victoire de Mahomet.
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Je signale que prendre en compte l’importance de l’affrontement suicidaire des
Chrétiens de “Rome” et des Mages de Ctésiphon n’implique pas du tout une approche
marxiste, dictée par le “matérialisme historique”, comme certains pourraient le
croire. Les Croyants expliquent à leur façon pourquoi leur révolution spirituelle se
produit en un lieu et à un moment donné. Par exemple, les chrétiens parlèrent de
“l’économie divine”, ou “dispensation” dans le Temps du dessein Éternel. Ainsi, la
domination universelle de l’hellénisme sous Auguste est dite avoir “préparé”
providentiellement l’apostolat universel aux “gentils”. Cette idée “d’économie” divine
fut développée dès Irénée (190). De la même manière, en Islam, on dit que l’Arrêt
divin, contingent et manifeste, exécute le Décret, nécessaire et éternel d’Allâh.
(Précision : en parlant de la lutte entre “Rome” et Ctésiphon, il faut comprendre la
“deuxième Rome”, Constantinople. C’est en ce sens que la Sourate 30 du Coran
s’intitule “Ar-Rûm”).
Constantinople
À Constantinople régnait le premier christianisme, le christianisme “grec”,
impérial.
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