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Résumé
Introduction : L’évaluation des programmes de dépistage du cancer du sein se fait à l’aide d’indicateurs de
performance. Ces indicateurs sont liés directement ou indirectement à la sensibilité ou la spécificité. Les
limites de chacun de ces indicateurs ne sont pas toujours explicites et, de plus, les liens existants entre ces
indicateurs et la sensibilité ou la spécificité ne sont pas bien connus. Cette étude vise à clarifier ces liens.
Méthode : Les liens entre les indicateurs de performance et la sensibilité ou la spécificité ont été étudiés
premièrement sur le plan théorique, deuxièmement en utilisant les données du Programme Québécois de
Dépistage du Cancer du Sein et, finalement, en utilisant une microsimulation développée à cette fin.
Résultats : La sensibilité cumulative augmente tandis que la sensibilité moyenne diminue lorsque le dépistage
est plus fréquent. Ces deux sensibilités semblent plus élevées chez les tumeurs à croissance rapide. Deux
méthodes (d’incidence et de détection) sont utilisées pour estimer la sensibilité du dépistage. Ces sensibilités
estimées sont différentes lors des mammographies initiales, tandis qu’elles sont comparables lors des
mammographies subséquentes. Peu importe la méthode d’estimation, les rapports dans ces mesures de
sensibilité peuvent s’interpréter non pas comme des rapports de sensibilité, mais bien comme des rapports de
sensibilité pour les tumeurs avec un temps de devancement potentiel court, mais à la condition que la
structure du programme soit similaire entre les groupes comparés. Les cancers d’intervalle semblent être
presque tous déjà présents lors du dépistage précédent. Les rapports dans les mesures indirectes de
sensibilité (taux de détection et de cancer d’intervalle) sont plus près des rapports dans les mesures de
sensibilité ou de manque de sensibilité respectivement lorsque : seulement les cancers infiltrants sont
considérés, le suivi post-dépistage est le plus long possible, la caractéristique à l’étude n’est pas associée à la
prévalence de la maladie et un ajustement est fait pour les facteurs associés à cette prévalence. Pour les
mammographies subséquentes, les mesures indirectes de sensibilité sont affectées par la sensibilité lors des
dépistages précédents.
Conclusions : Cette étude permet d’améliorer les approches utilisées pour mieux évaluer les programmes de
dépistage.