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RECHERCHE ISLAMOLOGIQUE ET
DÉNI DE RÉALITÉ MUSULMAN
Par Odon Lafontaine (Olaf), auteur du Grand Secret de l’Islam
10/10/2016
Les découvertes et analyses nouvelles ne cessent de s’accumuler au sujet des
origines réelles de l’islam. Malgré les blocages divers retardant leur diffusion, on
ne peut empêcher le grand public musulman d’y avoir accès. Leur mise en
cohérence dans le cadre proposé par le P. Edouard-Marie Gallez dans sa thèse Le
Messie et son Prophète
1
, vulgarisée et actualisée au travers de la publication du
Grand Secret de l’Islam
2
, interpelle ce grand public : il se voit proposer pour la
première fois un scénario rationnel global, alternatif à la version musulmane des
faits, à même d’expliquer l’apparition de l’islam dans l’histoire.
Rationnel car issu des méthodes scientifiques de la recherche-historico
critique, s’appuyant donc sur une analyse critique des faits et témoignages,
ouverte à la discussion et à la contestation dans ce cadre. Il ne s’agit pas d’une
nouvelle « révélation » mais d’un travail de recherche, appelé à être amélioré,
corrigé, et pourquoi pas, dépassé.
Rationnel car logique, l’islam mobilise le merveilleux, l’intervention
de Dieu, d’un ange ou d’un cheval ailé pour se justifier et donc exige une
forme de soumission de la raison aux postulats de sa version des faits.
Rationnel, enfin, car intégrant et analysant l’ensemble des éléments du
dossier historique, y compris les textes et traditions islamiques elles-mêmes,
y compris les « éléments gênants » que la version musulmane des faits ne
prend pas compte et ne parvient pas à expliquer.
Certains s’inquiètent désormais de ce qu’il risque d’advenir de la crédibilité du
discours musulman et de ses prétentions à l’historicité. Au point que le silence,
ou l’ignorance, qui entouraient ces découvertes ne peuvent plus suffire quand
certaines questions gênantes commencent d’être posées ouvertement.
C’est ce dont rend compte, a contrario, le blog des Editions Nawa, maison d’éditions islamique
animée principalement par ses auteurs et dirigeants Abu Soleiman Al-Kaabi et Aïssam Aït-Yahya
3
, et
dont le catalogue traduit une orientation relevant d’un certain islam intégral, séparatiste
4
et
conquérant
5
. Son site permet de poser des questions à ces auteurs, et quelqu’un a ainsi posé des
1
Le Messie et son Prophète, 2005-2010, Editions de Paris, collection Studia Arabica sous la direction de Marie-Thérèse
Urvoy
2
Disponible librement à la lecture et au téléchargement depuis le site https://legrandsecretdelislam.com/
3
Il s’agit de pseudonymes. Cette maison d’édition ariègeoise est très discrète : pas d’adresse, pas de mention à l’identité de
ses dirigeants, le nom même de « Nawa Editions » n’étant pas déclaré aux greffes des tribunaux de commerce.
4
Voir cette analyse d’Abu Soleiman Al-Kaabi : http://www.nawa-editions.com/la-france-et-lislam-un-face-a-face-de-1437-
annees/
5
L’entreprise et ses collaborateurs ont dû paraître suffisamment proches de mouvances islamistes violentes pour attirer les
suspicions des pouvoirs publics, au point de faire l’objet de perquisitions en novembre 2015
http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/11/24/l-islam-radical-cible-de-l-etat-d-urgence_4816299_3224.html
2
questions dérangeantes
6
, en rapportant explicitement certains de ces éléments
gênants. Elles ont été présentées avec leurs réponses par Abu Soleiman al-Kaabi
sous la forme d’un article de blog titré « Les Nazaréens dans le discours
orientaliste », et annoncées sur la page Facebook de la maison d’éditions comme
une « destruction en règle des thèses farfelues d'un orientaliste concernant les
Nazaréens » et une « mine d'informations et d'éléments méthodologiques ». Abu
Soleiman al-Kaabi avait déjà écrit auparavant un livre, La voie des Nazaréens
(Editions Nawa, 2013-2015), il se proposait de concilier l’existence des
nazaréens après Jésus avec la religion musulmane.
Le questionnement de l’internaute débute par une présentation très déformée du cadre proposé
par le P. Edouard-Marie Gallez dans sa thèse pour expliquer les origines de l’islam, présentation qu’il
conviendra de rectifier. S’ensuivent quatre questions précises, portant sur des découvertes et analyses
récentes des islamologues et quatre réponses d’Abu Soleiman al-Kaabi dans lesquelles il essaie den
décrédibiliser les auteurs, den minimiser les impacts, voire de nier leur réalité. L’ensemble constitue
une telle charge d’erreurs, de mensonges et de calomnies qu’il ne pouvait rester sans réplique. C’est
l’objet de cet article : répliquer coup pour coup, ce qui permettra d’exposer en détail et de justifier ces
découvertes, puis de constater et expliquer l’attitude de déni à leur endroit que l’on constate chez
nombre de musulmans. A tout le moins chez Abu Soleiman Al-Kaabi.
TABLE DES MATIERES
1. Présentation de la thèse d’Édouard-Marie Gallez .......................................................................... 3
2. Questions gênantes et considérations méthodologiques ............................................................... 5
3. Les preuves archéologiques de l’existence de la Mecque avant l’islam ....................................... 12
4. De quoi vivaient les païens de La Mecque ? ................................................................................. 14
5. Manuscrits coraniques et considérations historico-critiques sur la constitution du Coran ......... 15
6. Qui sont les nazaréens ? ................................................................................................................ 22
6
http://www.nawa-editions.com/les-nazareens-dans-le-discours-orientaliste/
3
1. Présentation de la thèse d’Édouard-Marie Gallez
J’ai un ami, un docteur français d’origine arménienne. Il est chrétien orthodoxe, et il a lu dernièrement un livre qui l’a
beaucoup « perturbé » : « le messie et son prophète, aux origines de l’Islam » (Tome II, Du Muhammad des Califes au
Muhammad de l’histoire) de Edouard-Marie Gallez.
En résumé : selon l’auteur, les Nassara (si c’est bien les mêmes que les Nazaréens) ont perdu une bataille contre les
romains en 623. Ils se sont alors alliés à la tribu arabe de Quraysh (qui était forte) et ont pris la ville Jérusalem en 627.
Cette tribu disait être des croyants d’Ibrahim. Les Nassaras leur ont dit que s’ils prenaient Jérusalem et construisaient un
cube de la forme de la Kaaba, Jésus reviendra. A la fin de la construction en 629, rien ne s’est produit comme indiqué.
Les arabes Qurayshi ont alors décimé les Nassaras. Les arabes ont voulu ensuite avoir un livre saint comme les Juifs et
les Chrétiens. Les Nassara avaient un livre appelé “Kurane”. Les arabes ont pris ce livre et créé un livre appelé le “Coran”.
Les Califes ont inventé l’histoire de l’Islam que 80 ans après l’an 627.
La thèse est complètement déformée, les dates et événements sont mélangés au point d’en perdre
toute logique. Pour la comprendre, il convient de reprendre le cheminement du P. Gallez.
Exégète de formation, il a entamé ses travaux sur les origines de l’islam en remarquant qu’on
retrouvait dans le Coran et la tradition musulmane l’expression de la même pensée politico-religieuse
que celle dont il avait daté l’apparition au 1er siècle, par l’étude de certains manuscrits de la Mer Morte
retrouvés sur le site de Qumran
7
. Son travail a permis d’identifier par la suite comment cette pensée a
pu naître à la suite de déformations d’idées chrétiennes en milieu messianiste juif, et quels étaient les
groupes sectaires ex-judéochrétiens qui la portaient, et dont on perd la trace en Syrie, vers la fin du 6e
siècle. Ce courant de pensée a été appelé judéonazaréen par les chercheurs
8
. Il était porté par des
Hébreux prétendant être les seuls vrais disciples de Moïse et seuls vrais disciples de Jésus, opposés,
donc, au judaïsme rabbinique et au christianisme. Or certains « nazaréens », comme ils se nommaient
eux-mêmes, étaient établis dans l’exacte région d’implantation de la tribu des Qoréchites, non loin de
Lattaquié où se trouvait leur caravansérail
9
.
Ce cheminement intellectuel depuis les judéonazaréens du 1er siècle est venu rencontrer les
analyses de l’islamologie classique, qui, depuis la fin du 19e siècle, applique à l’histoire des origines de
l’islam et à ses textes les méthodes historico-critiques modernes déjà éprouvées, entre autres, sur les
textes et histoires des Juifs et des chrétiens. Au moyen d’une critique radicale des sources
musulmanes, à la suite de la redécouverte de témoignages non musulmans contemporains des
premiers temps de la conquête arabe
10
, et avec le développement de nouvelles méthodes et
disciplines de recherche historique, des chercheurs ont commencé de proposer d’autres versions de
l’histoire des origines.
Le P. Gallez a abordé ces couvertes comme autant de pièces d’un puzzle qu’il a ordonné avec ses
propres recherches pour proposer un cadre historique global expliquant l’apparition de l’islam à partir
de l’ensemble des éléments du dossier, depuis les traditions hébraïques anciennes, les
7
Testaments des Douze patriarches (dont certaines versions d’époques différentes, trouvées dans les grottes, témoignent
des réécritures judéonazaréennes), Livre de la Guerre, Targum Jonathan, Livre des Jubilés, Commentaire de Néhémie,
Commentaire d’Habacuc, Document de Damas, Les Pièges de la femme
8
Ray Pritz, dans son ouvrage Nazarene Jewish Christianity, (aux éditions E.J. Brill and The Magnes Press, The Hebrew
University, 1988-1992)
9
Travail de cartographie de la Syrie mené par René Dussaud (Topographie historique de la Syrie antique et médiévale, 1927)
voir aussi les travaux de W. Hughes (1843) et J. Rapkin (1851)
10
Notamment chez Robert G. Hoyland (Seeing islam as others saw it, 1998 L’Islam Comme il a été perçu par les Autres) et
chez Alfred-Louis de Prémare (Les fondations de l’Islam, Editions du Seuil, 2002)
4
judéonazaréens, la transmission de leur pensée messianiste politique aux Arabes, la conquête, la
diffusion sous l’autorité des califes du discours et des textes dits fondateurs de l’islam, jusqu’au
phénomène de cristallisation de l’islam intervenu à partir du 9e s.
Ce cadre est le suivant : un groupe sectaire ex judéochrétien, appelé judéonazaréen, portait un
courant d’idées politico-religieuses messianistes qui a émergé au 1er siècle. Ce courant résulte de la
déformation de certaines idées chrétiennes, alors absolument nouvelles, dans le contexte
d’exacerbation du nationalisme juif en certains milieux qui a mené à la première Guerre Juive on
parlera en ce sens de messianisme préchrétien, orienté par une lecture politique des prophéties
messianiques
11
. Les tenants de ce courant ont repris les idées nouvelles apportées par Jésus et
répandues par les premiers chrétiens
12
mais en transformant les perspectives de salut et de libération
de l’emprise du mal, que Jésus avait dit offrir dès maintenant, dans l’attente de leur accomplissement
définitif et pour le monde entier lors de sa venue « dans la gloire »
13
. Dans leur esprit, le mal étant
assimilé à l’impureté religieuse, la libération de l’emprise du mal revenait à la soumission à la « justice
de Dieu », c’est-à-dire à la loi de Moïse, appliquée dans toute la rigueur dont eux-mêmes, comme
« purs » et « justes », s’autoproclamaient les champions et les juges. Les promesses chrétiennes de
libération totale de l’emprise du mal, dans le monde entier à l’accomplissement des temps, ont été
relues comme promesses de soumission du monde à la loi de Dieu, et donc d’éradication physique du
mal sur toute la terre, gage de bonheur, de félicité éternelle, c’est-à-dire du bien absolu, du bien
supérieur à tous les autres.
Reconnaissant Jésus comme le messie politique et guerrier qu’ils fantasmaient, comme une sorte
de réformateur venu rétablir la loi et l’Alliance, chasser l’occupant romain et réinstaurer Israël, ils ont
interprété son arrestation par les pouvoirs juifs et sa mort sur la croix comme un échec : Jésus aurait
été empêché de remplir la mission politique qu’ils voulaient le voir accomplir du fait de la corruption
et de la trahison des élites juives, tant civiles que religieuses (notamment celles du Temple). La
promesse de son retour « dans la gloire » a été déformée en celle d’une redescente physique de Jésus,
comme chef de guerre venant terminer sa mission : soumettre le monde entier à la loi de Moïse. Ils
ont vu dans la destruction du Temple en 70 un châtiment divin, à l’issue d’une guerre à laquelle,
comme les chrétiens, ils n’avaient pas pris part (c’était selon eux à Jésus de mener cette guerre) : Dieu
punissait les mauvais Juifs, et faisait ainsi cesser le culte sacrificiel corrompu. Voyant que Jésus ne
« redescendait pas » pour autant relever le Temple comme ils voulaient croire qu’il l’avait promis
14
, ils
ont mûri le projet de le faire eux-mêmes en prenant le contrôle de Jérusalem et en rétablissant ainsi
le culte selon la loi de Moïse. Les conditions auraient alors été remplies pour que Jésus puisse revenir
et prendre la tête des armées, afin de mettre en œuvre le salut du monde par l’éradication physique
du mal.
Proche des judéochrétiens, puisque issu de la communauchrétienne de Jérusalem, ce groupe
s’en est séparé lors de la première Guerre Juive, pour s’établir à l’écart, en particulier en Syrie. Il y a
embrigadé certains de ses voisins, des Arabes chrétiens de la tribu des Qoréchites, comme
mercenaires et affidés dans son projet de conquête de Jérusalem et de restauration du Temple. Pour
cela, les judéonazaréens ont transmis à ces Arabes leurs espérances messianistes, en formant des
prédicateurs en langue arabe dès la fin du 6e s. (Waraqa ibn Nawfal et Mahomet), et en revendiquant
11
Les prophéties d’Isaïe, Daniel (particulièrement Dn 7) ou Ezéchiel annoncent le rétablissement d’Israël et son
rayonnement sur les nations
12
On verra plus loin comment l’on peut établir la préexistence des idées chrétiennes sur les idées judéonazaréennes
13
On pense aux Evangiles, particulièrement Mt 24,30-51 ; Mt 25,31-32 ; Lc 12, 8-9 et aussi aux épitres : He 9, 28
14
Jn 2,19 ; Mc 14,58
5
un cousinage par Abraham (les judéonazaréens descendant d’Isaac, les Arabes d’Ismaël) qui faisait
entrer les Arabes dans l’alliance biblique promise par Dieu aux fils d’Abraham, sous leur autorité.
L’échec du projet de redescente du messie, à la suite de la prise de Jérusalem et du relèvement
effectif du Temple, a mené au retournement de l’alliance nazaréo-arabe (638-660) : les Arabes se sont
débarrassés des chefs judéonazaréens (épargnant certains lettrés judéonazaréens dont ils
s’attacheront les services) tout en conservant la conviction messianiste d’avoir été choisis par Dieu
pour soumettre le monde à sa loi et en éradiquer ainsi tout mal. Le rôle dévolu à Jésus fut relégué à la
fin des temps, le calife se l’appropriant entre temps comme le montre son titre qui signifie « lieutenant
[de Dieu sur terre] ».
L’islam que l’on le connait, universaliste, prosélyte, doté de sa théologie, de sa révélation, de son
prophète, de son histoire sainte, de ses textes et traditions, sera le fruit d’un long processus
d’élaboration, de sédimentation et de reconstruction jusqu’aux 9 et 10e siècles. Il se constituera à
partir des espérances premières des judéonazaréens, de leurs textes en arabe, de leur transformation
en milieu arabe et persan, et d’une réécriture des événements historiques, pour donner à la nouvelle
religion une légitimité propre et pour justifier le pouvoir califal.
Le résumé que donne l’intervenant posant la question sur le site de Dawa Editions déforme,
jusqu’au grotesque, ce scénario et empêche d’en considérer les fondements, la logique et les
causalités
15
.
2. Questions gênantes et considérations méthodologiques
Considérons maintenant les questions posées par cet internaute, et les réponses qui sont
proposées.
Voici ses questions :
1/ Quelle preuve archéologique de l’existence de la Mecque avant l’Islam ?
2/ Dans le Coran il y est dit qu’il est interdit de chasser le poisson (et le gibier) pendant les mois sacrés. Or, il n’y a pas
de mer à la Mecque. C’est donc une preuve que la Tribu de Quraych n’est pas de la Mecque. Elle serait plutôt de
Latakia (sur la côte syrienne). Qu’est-ce que vous en pensez ?
3/ Dernièrement, on a découvert des « feuillets » anciens du Coran dans un faux mur dans une mosquée au Yémen.
Ces feuillets sont différents du Coran actuel. Est-ce une preuve qu’il y a plusieurs versions du Coran ? Et que la version
actuelle a été créée par les Califes ?
4/ C’est quoi la différence entre les Nassaras, les chrétiens et les Yahouds (Juifs) ? Qui sont exactement les Nassaras ?
15
Il faudrait le corriger ainsi, a minima : Les Nazaréens (judéo-nazaréens) étaient alliés à la tribu arabe de Quraysh depuis le
début du 7e s., au moins, se justifiant notamment en leur enseignant leur ascendance abrahamique supposée. Ensembles,
ils ont pris la ville Jérusalem fin 637 et y ont reconstruit le Temple (détruit par les Romains en 70) pour rétablir la religion
sacerdotale et le culte sacrificiel ordonnés par la loi de Moïse. Ils espéraient ainsi faire revenir Jésus, messie politique, pour
régner et éradiquer le mal. Mais le rétablissement du culte n’a pas fait revenir Jésus. Les Arabes ont alors décimé les
Nazaréens, et s’est déclenchée une guerre civile impitoyable pour la conquête du pouvoir et la légitimation religieuse de son
exercice. Du jeu de concurrence entre factions cherchant à fonder leurs prétentions politiques sont nés les premiers
concepts propres à l’islam : rôle de lieutenant de Dieu sur terre du calife, livre sacré, révélation de Dieu, prophétisme, ville
sainte. Le calife Abd al-Malik posera les fondations de l’islam en reprenant cela à son compte. Après lui, les califes
omeyyades puis abbassides consolideront ce legs des premiers temps en fabriquant un discours, un texte sacré en langue
arabe écrite, des textes de tradition et une théologie qui feront peu à peu émerger l’islam comme on le connaît aux 9e et
10e siècles.
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