La Lettre du Pneumologue • Vol. XVI - n° 3 - mai-juin 2013 | 115
du promoteur de la recherche. Cette fonction est
en général assurée par les assistants de recherche
clinique (ARC) du promoteur.
L’ensemble de ces dispositifs a permis de définir clai-
rement les obligations du médecin investigateur. Il
est le garant de la protection des personnes, de la
qualité des soins et de toute la prise en charge du
patient. Il doit avant tout respecter les règles de
déontologie et faire primer le soin sur la recherche. Il
doit s’assurer du respect des autorités compétentes
(Agence nationale de sécurité du médicament et des
produits de santé [ANSM], CPP, Conseil national de
l’Ordre des médecins [dont l’avis n’est pas bloquant
s’il est négatif] et Code de déontologie médicale).
Enfin, il doit respecter le droit des patients, avec
obligation d’information et recueil du consente-
ment écrit, libre et éclairé. Il doit vérifier la situation
du patient sur le fichier national des personnes qui
se prêtent à des recherches biomédicales (période
d’exclusion et indemnités perçues). Il doit respecter
la volonté du patient de se retirer du protocole à
tout moment sans porter préjudice à la qualité de
ses soins futurs et arrêter le protocole en cas de
mise en danger ou d’aléas.
Le rôle du médecin investigateur est de diriger et
d’encadrer un essai clinique. Son souci principal est
le bien-être et la santé des volontaires sains ou des
patients inclus dans un essai.
Il peut être à l’origine de l’idée de recherche et conce-
voir le protocole de l’essai clinique qu’il dirige. Dans
le cadre d’essais cliniques dits multicentriques et/ ou
internationaux, il peut avoir été désigné pour le suivi
de l’étude menée.
Le médecin investigateur est entouré d’une équipe
de professionnels constituée d’infirmiers et de tech-
niciens d’étude clinique. Il encadre le recrutement
des volontaires et/ou des patients participant à
l’étude clinique avec qui il sera en contact tout au
long de l’essai. Il doit veiller à ce que les produits de
recherche soient utilisés conformément au protocole
approuvé. Il est le garant du respect des exigences
réglementaires, des bonnes pratiques cliniques et
des principes éthiques en vigueur.
La recherche clinique dans les maladies respiratoires,
c’est aujourd’hui 15 046 études référencées (www.
ClinicalTrials.gov) réalisées dans le monde entier,
dont 4 638 réalisées en Europe et 1 066 en France
(données exhaustives basées sur les déclarations des
études aussi bien institutionnelles qu’industrielles,
par le promoteur), qui nous placent dans un wagon
de tête avec l’Allemagne et le Royaume-Uni.
La récente enquête du LEEM (Les Entreprises du
Médicament) “Place de la France dans la recherche
clinique internationale” montre les difficultés de
notre pays à maintenir sa position dans la compé-
tition internationale dans le domaine des essais de
médicaments : si la compétitivité française demeure
tirée par 2 aires thérapeutiques “phares”, le cancer et
les maladies rares, elle cède en revanche du terrain
dans 2 autres domaines clés : le cardiovasculaire et
le diabète (1).
Cette enquête a pour but de définir la place de la
France dans la recherche clinique internationale (1).
Elle est réalisée tous les 2 ans et vise donc à comparer
les résultats avec ceux des enquêtes précédentes.
L’objectif est de renforcer l’image de la compétitivité
française comparativement aux autres pays euro-
péens et, in fine, de permettre une réorganisation
de la recherche clinique en France.
En Europe, le pays qui montre l’activité de recherche
clinique la plus importante est l’Allemagne. Si on
tente de faire un comparatif entre les 2 pays, il
semble que l’Allemagne tire son épingle du jeu par
la qualité de ses investigateurs, la cohérence des
objectifs qu’ils annoncent et la vitesse de recru-
tement. L’importance du marché et des autorités
d’enregistrement allemande et française sont à peu
près comparables. Pourquoi l’Allemagne fait-elle
mieux ? Probablement grâce à une simplification
des formalités administratives, mais surtout grâce à
une organisation très professionnelle des structures
de recherche clinique dédiées. Des programmes
spécifiques ont été mis en place pour soutenir les
études cliniques dans les universités, avec l’objectif
de former des réseaux de compétence de recherche
et d’atteindre un niveau de savoir-faire international
en matière de BPC. Ces centres de recherche sont
aussi impliqués dans le transfert des conclusions
de la recherche biomédicale vers leur utilisation
clinique en coopération avec des cliniques univer-
sitaires.
Quelle est la place
de la France dans le domaine
du respiratoire ?
Les quelques schémas extraits de l’enquête 2012
font référence aux études avec participation fran-
çaise dont le début de la période d’inclusion des
patients était prévu entre le 1er janvier 2010 et le
31 décembre 2011.
Le tableau (p. 116) montre que le nombre d’études
respiratoires prises en comptes dans cette enquête a
plus que doublé par rapport à 2009, avec un nombre
de patients concernés par ces études multiplié par 3.