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Le paradoxe de l’astrologie est de
conjuguer ce qu’il y a de plus subjectif en
nous: la psyché, et ce qu’il y a de plus objectif dans le ciel : le système solaire
.
En cela, l’astrologie occupe une place inconfortable ; d’autant plus que ceux qui en
abusent la maintiennent parmi les croyances magiques et les techniques divinatoires.
Pour accorder quelque crédit à l’astrologie, il convient évidemment de la réhabiliter.
Pourrons-nous dans un proche avenir valider ce dont elle parle depuis des
millénaires ? Et pourrons-nous un jour
l’insérer parmi les sciences humaines
?
La science accepterait peut-être d’étudier l’astrologie si elle obéissait aux règles et
aux méthodes propres à la « preuve» scientifique.
Or, l’astrologie ne pourrait répondre à ces critères que si ses fondements étaient dé-
montrables à partir de lois physiques et objectives. Il se fait que les lois physiques ne
peuvent, à elles seules, rendre compte de
la complexité psychique de l’être humain
.
Et c’est précisément de ce côté-là, du côté de l’imaginaire, que l’astrologie ose
s’aventurer.
Certes, le progrès des techniques et des connaissances a contribué à désavouer les
veilles croyances. A la suite de quoi, on a aussi rejeté les intuitions anciennes, alors
même qu’elles ont toujours témoigné (à leur manière) de nos continents enfouis, voire
oubliés.
Heureusement, en retrait des théories académiques et des concepts classiques, se pro-
filent
aussi
d’autres idées et d’autres interprétations, tantôt radicalement nouvelles, tan-
tôt venues du fond des âges.
L’astrologie est héritière d’une longue tradition
. Toutefois, l’utiliser telle
quelle, dans le présent, est impossible. Car si nous devions littéralement nous
fier à l’astrologie ancienne, il nous faudrait admettre la prédestination et la
force déterminante du ciel.
Autre chose est de poursuivre la longue quête de sens entreprise avant nous, non
sans recourir aux moyens d’investigation dont nous disposons aujourd’hui.
En notre siècle même, l’exploration de l’infiniment grand (l’univers) et de
l’infiniment petit (les particules), de même qu’une meilleure compréhension de nos
soubassements à la fois biologiques et psychologiques nous intiment de conjuguer au-
trement
la jonction
(celle-là même que ratifie l’astrologie)
entre l’universel et le sin-
gulier de notre vie
.
Dans le prolongement des mythologies anciennes (et à travers une langue poétique
sans cesse renouvelée)
l’astrologie préfigure le moyen, pour chacun d’entre nous,
de réfléchir l’univers dont nous sommes nés.
Une telle perspective réclame l’usage d’un miroir convexe, bien au-delà du premier
degré des choses tel que nous le prescrit le miroir concave du matérialisme ambiant.
L’astrologie, un outil paradoxal