texte francais juste finale safi

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L’Islam
& l’Environnement
Mustapha BENHAMZA

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Publications du Conseil Supérieur des Ouléma –
Royaume du Maroc
- L’Islam & l’Environnement
- L’Auteur: Dr. Mustapha BENHAMZA
- Traduit de l’Arabe: Abderrahim EL HADDAD
- Traduction revue par: Driss DKHISSI
- Dépôt Légal: 2016MO4322
- I. S. B. N.: 978-9954-498-28-6
- I.S.S.N.: 2028-2524
- Editeur: Conseil Supérieur des Ouléma,
Rabat, Royaume du Maroc
- Première Edition : 1438/2016
- Imprimerie OMNIA – Rabat
© Tous droits réservés

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Au nom de Dieu le Clément, le Miséricordieux
Préface
Si l’humanité aujourd’hui s’inquiète du sort de la planète, de
son sol, de ses eaux et de son atmosphère, c’est que des indices et
des symptômes de dégradation sont apparus qui justifient ces
craintes et augurent de conséquences graves découlant des méfaits
et des agissements inconséquents des humains. Le seuil du
tolérable a été atteint à cause de l’ignorance, de la désinvolture et
des excès, ce qui a justifié le rassemblement des sages de ce
monde, de ses décideurs et de grandes notoriétés de la planète pour
se pencher sur le devenir de la vie sur terre, avant que le décret
imparable de Dieu ne vienne trancher en la matière.
Pour autant que les humains prennent les choses avec le
sérieux et la responsabilité qui s’imposent, il est possible de
s’épargner des dangers les plus graves des effets prévisibles,
moyennant une mobilisation totale des acteurs qui ont de
l’influence sur le devenir de la planète, quelle que soit leur
position, et une franche coopération pour parer aux causes de
dégradation en favorisant les chances de sauvegarde et de survie
sur terre.
Il va sans dire que les regards se tournent habituellement vers
les sages de l’humanité, chaque fois qu’elle se trouve confrontée à
une grave situation exigeant de faire provision de sagesse et de
haute clairvoyance. La planète aujourd’hui ne manque pas,
justement, de ces esprits sages qui devront éclairer la voie à leurs
semblables et par le truchement desquels la Providence accomplit
ses décrets, cette fois, espérons-le, pour la réalisation du bien
commun et la cessation des sources de nuisance.
Gageons que la confiance en les sages de ce monde ne sera
pas démentie pour sauvegarder la planète et protéger son devenir,
lors de ce rendez-vous crucial dans la ville de Marrakech.

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Ce rassemblement cosmopolite en présence de grandes
notoriétés de ce monde qui se mettront au chevet de la planète et de
ses écosystèmes est aussi l’occasion de rappeler que les
préoccupations environnementales, qui sont au cœur de ces assises,
étaient inscrites, il y a de cela plus de quatorze siècles, comme
volet important dans le projet global de la religion de l’Islam. Les
versets coraniques multiples ainsi que les faits et paroles rapportés
dans la tradition du Prophète Mohammed, Prière et Paix sur Lui,
sous forme de corpus méritant de constituer «la charte
environnementale de l’Islam» sont un témoignage vivant de
l’intérêt porté à cette problématique.
Parmi les documents présentés à ce sommet, figure un
document élaboré spécialement à cet effet sur le thème: «L’Islam et
l’Environnement» qui présente la quintessence des dispositions se
rapportant à la place éminente que l’Islam accorde à cette question.
Malgré le fait de n’avoir pas auparavant donné l’importance
requise à celles-ci, elles constituent néanmoins, un véritable
testament toujours d’actualité. Leur mise à jour est l’occasion de
resourcement pour les gens doués de raison qui écoutent les paroles
et s’en imprègnent sachant selon l’adage qu’il est toujours bon de
suivre un bon conseil, même à retardement.
Le trait distinctif de la vision islamique dans son approche de
l’environnement ne consiste pas à l’appréhender indépendamment
de l’acteur considéré clé sur terre, à savoir l’Homme, car tout ce
qui affecte l’environnement comme la dégradation, la
surexploitation et la destruction, a pour origine l’Homme lui-même.
C’est pour cela que toute approche se rapportant à la planète qui ne
s’articule pas autour de la place et du rôle de l’Homme est vouée,
sans conteste, à l’échec.
En effet, la politique conçue par les hommes pour gérer la
grande demeure qu’est la planète a été semée d’embuches, ce qui
lui commande de se remettre sérieusement en cause, de refonder sa
gouvernance et de réviser sa politique, partant du fait que la
reconnaissance des erreurs est une vertu.

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Il est prétendu que l’origine étymologique de l’humain en
arabe (Insane) est tiré de la racine (Nisyane) oubli, tant ce trait est
inhérent à l’être sous toutes ses latitudes. Mais il y a une chose
importante qu’il ne doit jamais oublier, c’est que cette terre qu’il
habite et où il exerce ses activités, ne lui appartient pas comme un
bien propre. Car le propriétaire véritable est Dieu Tout-Puissant,
Créateur de la terre et des cieux, et de toute chose. Dieu,
Ordonnateur de l’univers, que Son nom soit sanctifié, a régenté le
monde selon des lois et des normes qui doivent être respectées par
les humains s’ils veulent garantir le salut pour eux-mêmes et pour
la planète. Parmi ces règles et ces normes, il importe de s’abstenir
de tout comportement nuisible ou induisant des dérèglements
dommageables. Autrement, comme cela semble se produire de nos
jours, l’Homme aura enclenché, à ses dépens, un cycle infernal qui,
telle une guerre féroce, ne saurait rien épargner, et ce à l’image du
verset (24) de la sourate «Jonas»:
«Et, au moment où la terre revêt ainsi sa plus belle parure
et s’embellit, les hommes s’imaginent qu’ils en sont les maîtres
incontestés. C’est alors que Notre arrêt la frappe de nuit ou de
jour, et les récoltes se trouvent anéanties, comme si cette
végétation n’était pas florissante la veille».
Ou comme l’avertissement de ce verset (61) de la sourate «La
Lumière».
«Que ceux qui désobéissent aux ordres du Seigneur
prennent garde d’être frappés par un malheur ou d’être
accablés par un châtiment cruel».
Mohammed YESSEF
Secrétaire Général
Conseil Supérieur des Ouléma