Autour de l’Islam – Tome I : Religion
du judaïsme à ce propos n’est due qu’aux péripéties propres de l’histoire occidentale,
tant dans ses phases d’essor spiritualiste que dans ses moments de crise
obscurantiste. À l’échelle générale, la survivance du matérialisme primitif au sein du
spiritualisme civilisé a une toute autre envergure ; il n’est que de mentionner le
Shinto japonais, le Brahmanisme de l’Inde, et ce qu’on nomme malencontreusement
la “religion naturelle” (fétichisme, animisme, etc.) des immenses contrées du Tiers-
monde.
Il reste la question du pourquoi de la prééminence donnée aujourd’hui dans “les
trois R.” (R = religions) au judaïsme. L’explication est la suivante. Vers 1840, le
spiritualisme civilisé, ayant dépassé son apogée, se trouva en crise aiguë. Alors, les
puissances dominantes de l’Occident, effrayées par les conséquences mêmes de
l’épanouissement du spiritualisme dans la masse du peuple, entreprirent d’imposer
au monde la mentalité du Paganisme Intégral, de soumettre le peuple mondial au
credo de la Laïcité Intégrale. Pour se faire, la branche de “droite” de la Laïcité devait
tout d’abord se faire Cléricalisme Intégral. Et pour donner corps au Cléricalisme
Intégral de l’Occident, il fallait s’emparer de manière réactionnaire du matérialisme
primitif pour en pénétrer le spiritualisme civilisé. En matière de matérialisme primitif
le plus répandu, et le plus expérimenté dans sa version réactionnaire, le Cléricalisme
occidental avait pratiquement sous la main le judaïsme talmudique. L’occasion fit le
larron. Moïse fut sacré Père du spiritualisme dégénéré, tandis que les malheureux
juifs attachés confusément au côté vivant du matérialisme primitif se voyaient
contraints de fredonner que la grande revanche de leur race était arrivée enfin.
C’était, soi-disant, le temps de Machiah (Messie), l’échappée de la Grande Maison
(Pharaon), la “maison d’esclavage”, en même temps que la fin de la Galout
(Dispersion), l’aube de la domination annoncée sur les Goyim, à partir d’Erets Yisraël
(terre des hébreux), tout cela sous les auspices de Jokébèd (mère de Moïse)
réincarnée : la grande Victoria impératrice de la Tamise. En effet, toute l’affaire
Sioniste fut lancée par Benjamin Disraëli, dans son roman à la gloire de l’héroïque
Croisé “Tancred” en 1847. Benjamin, l’homme de “gauche”, futur Premier et Comte
de Beaconsfield de Sa Majesté, joua le rôle d’Aaron du Paganisme intégral,
préconisant rien moins que la “théocratie judéo-chrétienne sur le monde”...
(encyclopédie révisionniste “Quid”).
Quand on a mis le doigt sur le problème de la primauté du Judaïsme dans les “trois
R.”, qu’on a dévoilé qu’il s’agit d’une greffe du matérialisme primitif sous sa forme
réactionnaire, raciste, sur le spiritualisme civilisé, au service de la Grande Croisade
du Paganisme Intégral, la suite est jeu d’enfant.
Lorsque le Quid nous parle de projet britannique de “théocratie judéo-chrétienne
sur le monde”, il y a de quoi rire !
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