Biologie cellulaire de la neurogenèse de mammifères
UMR144 – Compartimentation et dynamique cellulaire
INSTITUT CURIE, 20 rue d’Ulm, 75248 Paris Cedex 05, France | 2
Figure 1 : Développement du neocortex chez le mammifère
Les cellules aRG présentent un cycle cellulaire très particulier caractérisé par une oscillation du
noyau au cours du cycle, appelé « Interkinetic Nuclear Migration » (INM). Pendant la phase G1, le
noyau migre en position basale grâce au moteur microtubulaire Kif1A (extrémité positive). A
l’inverse pendant la phase G2, le noyau migre vers le pôle apical via cette fois-ci le moteur
Dynéine (extrémité négative du microtubule). Leurs noyaux, situés dans la zone ventriculaire
(ZV), migrent vers le pôle basal durant la phase G1 du cycle cellulaire puis vers le pôle apical
durant la phase G2. La division cellulaire des cellules aRG s’effectue toujours au niveau de la
surface ventriculaire. Lorsque la migration nucléaire est inhibée, les cellules ne parviennent pas
à entrer en mitose, entrainant ainsi des défauts de développement. Nous avons récemment
identifié le mécanisme de migration du noyau dit « Dynéine-dépendant » (position apicale),
impliqué pendant la phase G2 du cycle cellulaire. Ce mécanisme nécessite le recrutement de la
Dynéine via la protéine Cdk1 permettant ainsi de former un complexe au niveau des pores
nucléaires (Baffet et al., Dev. Cell, 2015; Hu*, Baffet*, Nayak* et al., Cell, 2013). L’INM n’est pas
un processus spécifique du cerveau en développement puisqu’elle se manifeste dans une
grande variété d’épithéliums. Cependant le rôle de ce phénomène dans le cerveau en
développement ou dans d’autres tissus reste jusqu’à ce jour inexpliqué.
Pour étudier le développement du néocortex, nous effectuons des électroporations in utero
couplées à de l’imagerie en temps réel sur des coupes de cerveaux embryonnaires (l’image 2). 1
à 4 jours après injection d’ADN et électroporation, les cerveaux embryonnaires sont disséqués,
coupés, puis placés sur un filtre en milieu de culture pour enfin être imagés en temps réel
pendant la nuit.
L’importante expansion du néocortex chez l’homme, résulte en partie par la présence d’un
deuxième type de population de cellules souches neurales, appelées les cellules basales de la
glie radiaire (cellules bRG, image 1). Les cellules bRG ne sont pas spécifiques au cerveau humain
mais leur abondance corrèle fortement avec le degré de circonvolution du cortex cérébral. En