ECONOMIE NATIONALE 1PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016
La fin des années 90: Reprise économique et
croissance du secteur financier
La fin des années 90 marque une période de reprise économique
soutenue. Le faible taux d’inflation a permis à la BNS d’assouplir
la politique monétaire. L’économie suisse a reçu des impulsions
favorables en particulier dans le domaine des exportations, le
volume de ces dernières ayant augmenté suite à la baisse de la
valeur extérieure du franc. Cette période se caractérise par la
forte croissance du secteur financier. La part des banques et des
assurances au produit intérieur brut (PIB) passe de 8,5% en 1995
à 12,7% en 2000. Les entreprises non financières (y compris
ménages producteurs) ont par contre vu leur poids progressi-
vement diminué, passant de 76,2% en 1995 à 71,4% en 2000.
Les secteurs des intermédiaires financiers et des assu-
rances, mais aussi l’engagement des entreprises suisses à
l’étranger, ont contribué à la croissance depuis le milieu des an-
nées 1990. Le marché du travail ne s’est toutefois rétabli qu’en
Economie nationale
Panorama
La fin des années 90: Reprise économique et croissance
du secteur financier 1
Léger rebond de la demande intérieure finale et
forte croissance des investissements en biens
d’équipement 2
Evolution modérée du PIB par habitant 2
Evolution dès l’année 2000 3
PIB cantonaux et régionaux 5
2014
p
1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012
–3%
–2%
–1%
0%
1%
2%
3%
4%
5%
6%
7%
à prix courants
aux prix de l’année précédente
G 4.1
Produit intérieur brut:
variation annuelle en %
ECONOMIE NATIONALE 2PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016
1998, quand la situation des entreprises non financières, qui
emploient beaucoup de personnel, s’est à son tour sensiblement
améliorée.
Léger rebond de la demande intérieure finale et forte
croissance des investissements en biens d’équipement
La fin des années 90 marque un léger rebond de la demande
intérieure finale, qui représente environ 60% du PIB. En 1998, un
pic est atteint avec une hausse de 4% (si pas spécifié, il s’agit de
variations aux prix de l’année précédente). Les investissements
en biens d’équipement ont progressé d’une manière spectacu-
laire de 1995 à 2000, grâce notamment à des conditions d’im-
portation favorables. Les investissements dans la construction,
en revanche, ont connu des évolutions contrastées, et les prix
de la construction ont diminué.
Evolution modérée du PIB par habitant
Le PIB par habitant, habituellement utilisé comme indicateur du
niveau de vie d’un pays, se décompose en deux facteurs cen-
traux: la productivité horaire du travail et l’effet de l’utilisation
de la main-d’œuvre. Si la productivité horaire du travail mesure
l’efficience avec laquelle le travail est utilisé dans l’activité éco-
nomique, l’effet de l’utilisation de la main-d’œuvre quantifie son
intensité.
Le graphique G 4.4 présente les évolutions respectives du
PIB par habitant et de ses deux composantes de 1995 à 2014.
On constate que sur cette période, la Suisse connaît une évolu-
tion annuelle moyenne de son PIB par habitant de 1,2%. Cette
croissance repose essentiellement sur les évolutions positives
0,1
76,2
4,5
4,0
10,6
0,0
1,5
3,2
75,3
5,4
4,1
10,5
1,6
3,2
0% 20% 40% 60% 80%
1 hors S.125
Sociétés non financières
Sociétés financières1
Sociétés d’assurance
et fonds de pension (S.125)
Administrations publiques
Administrations de sécurité sociale
Ajustement
G 4.2Valeur ajoutée brute dans plusieurs secteurs
En % du PIB
Institutions sans but lucratif
au service des ménages 1995
2014p
ECONOMIE NATIONALE 3PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016
affichées par la productivité horaire du travail (+1,2%), car l’effet
de l’utilisation de la main-d’œuvre n’a pas varié (0,0%). En Suisse,
l’effet de l’utilisation de la main-d’œuvre est influencé par la durée
moyenne du travail, par le taux de chômage ainsi que par le taux
de participation de la population en âge de travailler.
Evolution dès l’année 2000
Après avoir nettement progressé en l’an 2000, la croissance éco-
nomique a connu un ralentissement d’une ampleur inattendue les
trois années suivantes. Le PIB a stagné en 2002 et en 2003, en
raison notamment d’une décroissance de certaines activités de
services et, du côté dépenses, d’un fléchissement des dépenses
de consommation finale des ménages et des investissements en
biens d’équipement.
Entre 2004 et 2010, l’économie suisse a retrouvé une
croissance florissante avec un seul coup d’arrêt en 2009. 2004
enregistre une croissance de 2,8%. Cette progression s’explique
par la reprise de la demande intérieure et par l’accroissement
depuis 2002 de la contribution extérieure. La forte croissance du
PIB s’est poursuivie en 2005 avec une hausse de 3%. Ce résul-
tat positif est essentiellement dû à la demande intérieure, tou-
jours forte, et notamment aux investissements réalisés. 2006 et
2007 atteignent un taux de croissance exceptionnel avec 4% et
4,1%. Ces taux de croissance sont les plus élevés de la période
1995 – 2014. Ils reposent notamment sur les excellents résul-
tats des sociétés financières et des entreprises exportatrices. La
demande intérieure finale évolue par contre modérément durant
ces deux années. En 2008, la crise financière commence à affec-
0% 20% 40% 60% 80%
Consommation finale
dont ménages
Formation brute de capital fixe
Formation brute de capital fixe
dont investissements en biens
d’équipement
dont constructions
G 4.3Consommation et investissements
En % du PIB, à prix courants
1995
65,2
54,2
23,5
23,7
14,3
9,4
69,6
58,2
26,2
25,3
14,4
10,9
2014p
ECONOMIE NATIONALE 4PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016
ter l’économie réelle1. Les difficultés du secteur bancaire pèsent
sur la croissance, qui atteint 2,3%, tandis que le reste de l’éco-
nomie se caractérise par un léger ralentissement en fin d’année
faisant suite à deux années de forte croissance. Du côté de la
demande, les dépenses de consommation finale croissent plus
faiblement et les investissements en biens d’équipement voient
leur dynamisme se réduire brusquement. Ce ralentissement s’ac-
centue en 2009 et l’économie suisse enregistre un recul marqué
du PIB de 2,1%. Les branches exportatrices ont souffert de la dé-
térioration de l’économie mondiale alors que les intermédiaires
1 Pour plus d’information, voir Office fédéral de la statistique (OFS), Comptes nationaux 2008:
Crise financière et résultats contrastés. Neuchâtel 2009.
financiers subissent encore davantage les effets de la crise finan-
cière. Si l’évolution des dépenses de consommation finale reste
positive et les investissements de la construction repartent à la
hausse, les investissements en biens d’équipement s’effondrent
et le commerce extérieure connaît un fort fléchissement.
En 2010, l’économie suisse se redresse et le PIB augmente
de 3%. Cette croissance repose notamment sur la reprise des
investissements en biens d’équipement et sur la contribution
du commerce extérieur. Après deux années de forte baisse de
leur valeur ajoutée, les banques retrouvent une très légère crois-
sance.
Expansion Expansion
Recession
ExpansionStagnation Stagnation
–4%
–3%
–2%
–1%
0%
1%
2%
3%
4%
1991–1996 1996–2000 2000–2003 2003–2008 2008–2009 2009–2014
G 4.4
Taux de croissance annuels moyens
Décomposition du taux d’évolution du PIB par habitant
Productivité horaire du travail Effet de l’utilisation de la main-d’œuvre PIB par habitant
ECONOMIE NATIONALE 5PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016
Entre 2011 et 2014 l’économie suisse s’accroit malgré le
contexte international difficile engendré par la crise financière
débutée en 2008. Toutefois les taux de croissance sont plus
faibles et restent inférieures à 2%. En 2011, la croissance de
1,8% du PIB est ralentie par le secteur financier qui évolue dans
un contexte difficile, tandis que certaines branches de l’industrie
affichent des progressions soutenues. Les investissements aug-
mentent à nouveau de façon marquée grâce aussi aux taux d’inté-
rêt bas, tandis que la contribution à la croissance du commerce
extérieur est moins positive et reflète l’impact du franc fort et
les difficultés du secteur bancaire. En 2012, le PIB progresse de
1,1%. La plupart des branches enregistrent un ralentissement
de leur croissance, hormis certaines branches exportatrices de
l’industrie et la production d’électricité, qui affichent des pro-
gressions marquées. Après quatre années de valeur ajoutée en
baisse, le secteur financier retrouve la croissance. Du côté de
la demande, la consommation finale des ménages enregistre
une croissance en forte hausse, tandis que les investissements
croissent modérément et le solde du commerce extérieur est
légèrement en hausse.
L’économie suisse enregistre en 2013 et 2014 une hausse
du PIB de 1,8% respectivement 1,9%. Toutefois, les origines de
ces taux de croissance similaires sont différentes. En 2013 la
valeur ajoutée progresse le plus fortement dans les services
et particulièrement dans le secteur financier. La croissance de
l’économie est soutenue par la hausse des dépenses de consom-
mation finale et des investissements, tandis que le commerce
extérieur ne contribue pas à la croissance en raison d’un fléchis-
sement des exportations de biens. En 2014 le principal moteur
de la croissance est le commerce extérieur, en particulier la
balance des biens, tandis que la progression de la consommation
finale ralentit. Côté production, ce sont l’industrie, la construc-
tion et les services non financiers qui enregistrent les taux de
croissances les plus dynamiques.
PIB cantonaux et régionaux
Les performances économiques régionales et cantonales sur la
période 2008 à 2013 reflètent en grande majorité la reprise
généralisée de la croissance après l’épisode de contraction de
2009 causé par la crise financière de 2008.
De 2008 à 2011, les dynamiques économiques cantonales
suivent une tendance analogue dans toute la Suisse. En 2009,
avec la croissance nationale en recul de 2,1%, la quasi-totalité
des cantons affichent également des replis. Le Valais, unique
cas de croissance, doit ses performances à des événements
ponctuels plus qu’à des tendances sous-jacentes. De manière
similaire, la reprise de 2010 (3,0% pour la Suisse) concerne la
totalité des cantons: aucune économie régionale ne se trouve en
recul, même si la faible croissance zurichoise (0,9%) traduit le
contrecoup de la crise de 2009, que les banques continuent de
subir. Parmi les meilleures performances, on trouve Zoug à 9%
(secteur financier) et Schaffhouse à 8,8% (tertiaire non financier).
En 2011, la croissance nationale ralentit légèrement (1,8%)
et quelques contre-performances sont à noter dans les cantons
de Genève, Schwytz et Zoug, qui voient leur PIB se contracter
de −0,2%, −0,2% et −1,4% respectivement, alors que dans le
même temps, le canton de Neuchâtel se hisse en tête du clas-
sement avec 9,7% de croissance. Les raisons de ces perfor-
1 / 10 100%