Les observations m´et´eorologiques sur la tour Eiffel
Alfred Angot
To cite this version:
Alfred Angot. Les observations m´et´eorologiques sur la tour Eiffel. J. Phys. Theor. Appl.,
1890, 9 (1), pp.169-177. <10.1051/jphystap:018900090016900>.<jpa-00239064>
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I69
LES
OBSERVATIONS
MÉTÉOROLOGIQUES
SUR
LA
TOUR
EIFFEL ;
PAR
M.
ALFRED
ANGOT.
L’observatoire
météorologique
établi
au
sommet
de
la
tour
Eiffel
depuis
le
milieu
de
juin
i 88g,
par
les
soins
du
Bureau
central
mé-
téorologique,
comprend
les
instruments
suivants :
Instruments
il
lecture
directe:
baromètre
à
mercure;
thermo-
mètres
à
maxima
et
à
minima,
psychomètre ;
lnstrun2ents
enregistreurs
ordinaires:
baromètre;
thermo-
mètre;
hygromètre;
pluviomètre;
Instr°tcme~zts
transmettant
et
ej~re~vstj°ant
éleclriquernent
leurs
indications
à
distance
d’une
jnani~~j~e
continue :
thermo-
mètre ;
girouette;
anémomètre
pour
la
vitessc
horizontale
(cinémo-
graphe) ;
anémomètre
pour
les
courants
verticaux.
Tous
les
instruments
enregistreurs
ont
été
imaginés
et
construits
par
MM.
Richard
frères.
Une
fois
par
semaine
au
moins,
et
plus
souvent
quand
cela
est
possible,
on
monte
au
sommet
de
la
tour
faire
les
observations
directes
qui
doivent
servir
de
contrôle
pour
les
enregistreurs.
Sauf
le
baromètre,
tous
ces
instruments
sont
disposés
sur
la
petite
plate-forme
circulaire
de
1 m, 6o
de
diamètre
qui
termine
la
tour
et
dont
l’altitude
est
exactement
de
3oo-
au-dessus
du
sol
( 336’ll
au-
dessus
du
niveau
de
la
Iner).
Les
baromètres
à
lecture
directe
et
en-
registreur
sont
installés
dans
une
des
pièces
qui
sont
au-dessus
de
la
troisième
plate-forme,
à
280~
du
sol.
Enfin
trois
autres
séries
de
thermomètres
enregistreurs
et
à
lecture
directe
sont
disposés
près
du
sol
(pilier
est),
à
la
deuxième
plate-forme
(115’u)
et
au
plancher
intermédiaire
entre
la
deuxième
et
la
troisième
plate-
forme
(1 g5m).
Les
indications
des
instruments
enregistreurs,
corrigées
par
la
comparaison
avec
les
observations
directes,
seront
relevées
heure
par
heure.
Ce
travail
considérable
est
terminé
pourles
observations
de
la
vitesse
horizontale
du
vent
et
de
la
température
au
sommet
de
la
tour
jusqu’à
la
fin
de
l’année
1880.
Nous
indiquerons
les
ré-
sultats
les
plus
remarquables
qu’ont
fournis
ces
observations.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018900090016900
I70
L’anélnomètre
a
été
installé
le
18
juin
I88~
et
a
fourni
douze
journées
complètes
d’observations
en juin,
28
en j uillet,
3
i en
août,
3o
en
septembre,
3
1
en
octobre,
26
en
novembre
est 25
en
dé-
cembre,
soit
en
tout
~ç~3
journées,
qui
se
divisent
en
deux
périodes
bien
nettes,
l’une
qui
correspond
à
la
saison
chaude,
jusqu’au
3 o
septembre
(101
journées)
et l’autre
qui
correspond
à
la
saison
froide
et
comprend
les
trois
derniers
mois
de
l’année
(g2
journées).
Nous
considérerons
séparément
ces
deux
périodes,
en
rapprochant
les
observations
obtenues
au
sommet
de
la
tour
de
celles
qui
ont
t
été
recueillies
pendant
le
même
temps,
avec
un
instrument
iden-
tique,
sur
la
tourelle
du
Bureau
central
météorologique,
à
21111
au-
dessus
du
sol,
et
à
5oom
environ
de
distance
horizontale
de
la
tour
Eiffel.
Nous
donnons
dans
le
Tableau
suivant
les
moyennes
horaires
de
la
vitesse
du
vent
en
mètres
par
seconde
dans
les
deux
stations
et
leur
rapport;
ces
nombres
sont
de
plus
représentés
gra-
phiquement
dans
les fg~.
i
et
2.
Vitesse
du
vent
sur
la
tour
Eiffel
et
au
Bureau
lnétéorologique.
I7I
Vitesse
du
vent
s~cr~
la
tour
Eiffel
et
au
Bureau
météor~oZo~LC~zce
( suite ).
Ce
qui
frappe
tout
d’abord
dans
ces
nombres,
c’est
la
force
tout
à
fait
imprévue
que
le
vent
possède
à
3oo-
de
hauteur
dans
l’air
libre.
La
moyennes
des
193 journées
d’observations
de
1889
donne
au
somrnet
de
la
tour
une
vitesse
moyenne
de
~B5c),
tandis
qu’au
Bureau
météorologique
on
n’a
obtenu
que
2,1l1,
13;
le
rapport
de
ces
deux
nombres
est
3,6.
On
savait
bien
que
la
vitesse
du
vent
aug-
mente
avec
la
hauteur;
car,
près
du
sol,
les
mouvements
de
l’air
sont
gênés
par
le
frottement
contre
toutes
les
aspérités,
collines,
maisons,
arbres,
etc.;
mais
on
n’admettait
pas jusqu’ici
une
varia-
tion
aussi
rapide.
Un
fait
encore
plus
imprévu
est
la
loi
de
la
variation
diurne de
la
vitesse
du
vent
au
sommet
de
la
tour
Eiffel.
Au
Bureau
météorologique,
dans
les
deux
périodes
considérées,
la
vitesse
du
vent
est
maximum
vers
1 hdu
soir
et
minimum
dans
la
nuit,
entre
3h
et
511
du
matin,
comme
on
le
voit
par
l’examen
des
nombres
donnés
plus
haut
et
par
celui
des
courbes
inférieures
(B.-C.-1~I.)
des
fig~.
i
et
2 ;
c’est
du
reste
ce
que
l’on
a
observé
dans
toutes
les
stations
ordinaires.
La
variation
diurne
de
la
vi-
tesse
du
vent
suit
donc
sensiblement
la
même
loi
que
la
variation
diurne
de
la
température;
on
remarque
même
que
l’amplitude
de
la
variation
diurne
de
la
vitesse
du
vent
est
plus
grande
pendant
les
mois
chauds
(~~’.
i)
que
pendant
les
mois
froids
(fig.
2),
exactement
comme
pour
la
température.
Les
raisons
de
cette
simi-
litude
sont
connues.
Sur
les
hautes
montagnes,
la
vitesse
du
vent
présente
une
va-
riation
diurne
sensiblement
inverse;
elle
est
minimum
vers
le
I72
milieu
du
jour
et
maximum
dans
la
nuit.
Cette
inversion
s’ex-
plique
aisément
et
tient
aux
dilatations
et
aux
contractions
de
l’at-
mosphère
qui
accompagnent
la
variation
diurne
de
la
température;
Fig.
1.
Fig. 2.
Variation
diurne
de
la
vitesse
du
vent
au
sommet
de
la
tour
Eiffel
et
au
Bureau
central
météorologique.
mais
elle
n’avait
été
signalée
jusqu’à
ce
jour
que
dans
les
stations
de
montagnes
les
plus
élevées
(puy
de
Dôme,
pic
du
Midi,
Santis,
etc.).
Il
est
très
curieux
de
la
retrouver
presque
complète
à
la
tour
Eiffel.;
dans
les
mois
chauds
(courbe
supérieure
de
la
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