RÉSERVES NATURELLES - La maison de l`environnement de

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RÉSERVES
NATURELLES
RÉGIONALES
DE FRANCHE-COMTÉ
Grottes
Pelouses
sèches
Vallées
alluviales
4, square Castan
25031 Besançon cedex
Tél. 03 81 61 61 61
Fax : 03 81 83 12 92
www.cr-franche-comte.fr
Ce document a été réalisé
en partenariat avec
Espace naturel comtois
Tourbières
Leucorrhine (Leucorrhinia pectoralis)
ÉDITORIAL
La gestion des réserves naturelles
régionales a été confiée aux
Régions par la loi relative à la
démocratie de proximité de 2002.
C’est au Conseil régional de
délivrer et renouveler dorénavant
l’agrément de ces anciennes
réserves naturelles volontaires.
Des vallées alluviales aux
tourbières, en passant par les
grottes et les pelouses sèches, ces
réserves naturelles recèlent toute
la richesse et la diversité du
patrimoine naturel de notre
région. Le Conseil régional de
Franche-Comté s’est engagé à
mettre en œuvre une politique
volontariste en faveur de la protection de ces milieux.
La Franche-Comté compte à ce jour
onze réserves naturelles régionales
réparties dans les départements
du Doubs, du Jura et de la
Haute-Saône, et se place ainsi à
la 3e place au niveau national en
nombre de sites. C’est pourquoi
nous avons souhaité à travers
cette publication de l’Observatoire
Régional de l’Environnement faire
découvrir ces espaces qui ne sont
pas toujours ouverts au grand
public. Je remercie Espace
Naturel Comtois pour le travail
exhaustif qui a été réalisé afin de
vous apporter ces informations
précieuses.
Espérant
qu’une
meilleure
connaissance
favorise
une
appropriation des enjeux sur ces
milieux
naturels,
je
vous
en souhaite une excellente
découverte au fil de cette lecture.
Raymond Forni
Président de la Région Franche-Comté
Iberides des rochers (Iberis Saxatilis)
3
SOMMAIRE
“
Localisation des réserves naturelles régionales de Franche-Comté
“
RÉSERVES
NATURELLES
RÉGIONALES
DE FRANCHE-COMTÉ
Éditorial > 3
Cartographie > 4
Introduction > 6
> 8 Grottes
> 16 Pelouses sèches
Vallées alluviales > 22
Tourbières > 30
Glossaire > 38
Bibliographie > 39
4
5
Nacré de la Canneberge (Boloria aquilanaris)
LES RÉSERVES
NATURELLES
sont des espaces naturels sensibles dont la
préservation nécessite la mise en œuvre d’une
protection réglementaire adaptée. Généralement, le classement d'un site en réserve
naturelle est motivé par la présence de milieux naturels et d'espèces rares ou menacées,
c'est-à-dire de tout élément justifiant d'un intérêt patrimonial et scientifique élevé.
Il existe en France deux types de réserves
naturelles : nationales et régionales. Les
réserves nationales forment un réseau
représentatif de la richesse naturelle du
territoire français et abritent des espèces
d'importance nationale. Relevant des
services de l’État, elles ne sont pas
traitées dans le présent document. Les
réserves naturelles régionales (qui
comprennent les anciennes « réserves
naturelles volontaires ») sont quant à
elles représentatives du patrimoine
naturel régional. Pouvant être créées à
l’initiative de particuliers, elles relèvent de
la compétence de chaque Conseil
régional qui, notamment, délivre et
renouvelle leur agrément.
Les réserves naturelles régionales sont
créées à l’initiative de demandeurs
(propriétaires…) ou, le cas échéant, des
conseils régionaux.
Au 1er janvier 2006, la Franche-Comté
compte onze réserves naturelles régionales,
quatre dans le Doubs, trois dans le Jura et
quatre en Haute-Saône.
La surface totale de ces réserves
représente en Franche-Comté 610 hectares
soit 0,04 % du territoire régional. La
Franche-Comté occupe la troisième place
au niveau national en nombre de sites,
derrière le Nord-Pas-de-Calais (19 réserves)
et la région Rhône-Alpes (14 réserves).
La richesse et la diversité de ces réserves
justifient la réalisation d’une brochure
de présentation. Un tel document est
d’autant plus utile qu’il est parfois le seul
moyen pour le lecteur de découvrir des
espaces qui ne sont pas toujours ouverts
au grand public. Vous y trouverez une
description simple de chaque réserve avec
pour chacune d’entre elles une synthèse
des données qui la caractérisent.
Les réserves y sont regroupées par grands
types de milieux : grottes, pelouses sèches,
vallées alluviales et tourbières.
Bonne lecture !
Surface
Identification
des pictogrammes
Contact
6
Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia)
Propriétaire
Particularités
Gestionnaire
Recommandations
7
LESGROTTES
En Franche-Comté, l'immense majorité du territoire est constituée de roches calcaires où
dominent des formes géologiques dites "karstiques". Celles-ci sont la conséquence de
l'érosion des calcaires par des processus essentiellement chimiques liés à la circulation des
eaux. Utilisant les failles et les fissures, l'eau de pluie pénètre au cœur du calcaire et provoque
une dissolution de la roche formant des réseaux souterrains et, par la suite, des grottes.
La Franche-Comté est richement dotée en cavités souterraines : pas moins de 5 500 d'entre
elles ont été recensées. Certains de ces réseaux sont particulièrement importants. Par
exemple, le réseau du Verneau (Nans-sous-Sainte-Anne, 25) présente un développement
d'environ 32 kilomètres. Grottes naturelles, anciennes mines ou zones de fissure du karst,
les habitats souterrains ont toujours les mêmes caractéristiques : obscurité permanente,
variations des températures atténuées, quantité faible de nourriture…
L'intérêt des grottes réside dans leur faune extrêmement originale et spécialisée. Le groupe
le plus connu est celui des chauves-souris avec 27 espèces dénombrées dans la région
(33 en France, ce qui place la Franche-Comté parmi les régions les plus riches de
l'Hexagone). En dehors de ces mammifères, qui n'utilisent ces cavités que pour
l'hibernation ou la mise bas, un autre groupe est bien présent dans les grottes :
les arthropodes avec en particulier les insectes et les crustacés. Certains d'entre eux y
vivent toute l'année, c'est le cas notamment de quelques crustacés aveugles et
dépigmentés. Les cavernicoles représentent de véritables archives zoologiques pour la
planète et un certain nombre d'invertébrés sont d'authentiques « fossiles vivants ».
Enfin, n'oublions pas que les grottes, dans lesquelles circulent encore des rivières
souterraines, constituent un réceptacle où coule l'eau qui alimente nos robinets…
8
9
grottes
“
Baume
Un dédale dans l'obscurité
la
GROTTE
de laBAUME
“
Baume noire
Grotte
aux Ours
Cette grotte possède un réseau de cavités d'environ 500 mètres.
Elle s'ouvre dans une petite falaise dominant le hameau du
Cotêt. Après une salle de départ, elle se sépare en deux réseaux
de galeries et de salles, l'une orientée au nord, l'autre au sud et
débouchant à l'air libre au niveau d'une entrée secondaire.
La réserve a été créée en 1988 et fermée partiellement au public
en 1995 en raison de dégradations
matérielles importantes (saccages,
fouilles, pillages archéologiques…)
mettant en péril une intéressante
population de chauves-souris.
Outre les intérêts archéologiques
et paléontologiques connus de
longue date, la grotte de la
Baume est de renommée
nationale en ce qui concerne les chiroptères.
Une population de grands rhinolophes
hiberne dans ses cavités et c'est également un
site de transit du minioptère de Schreibers
(Miniopterus schreibersi), entre ses colonies
de mise bas (réserve naturelle nationale du
Carroussel) et d'hibernation (Réserve naturelle
régionale de la grotte de la Baume noire).
Depuis la mise en réserve de la grotte, les
effectifs de ces deux espèces augmentent de
façon irrégulière mais réelle.
12 hectares
Commune d’Echenoz-la-Méline
(Haute-Saône)
Commission de protection
des eaux, du patrimoine, de
l'environnement, du sous-sol
et des chiroptères (CPEPESC)
CPEPESC
3, rue Beauregard
25000 Besançon
Tél : 03 81 88 66 71
[email protected]
10
La cavité principale est fermée
par une grille, mais les visites
sont possibles, uniquement à but
scientifique ou pédagogique.
Elles sont organisées par la CPEPESC,
gestionnaire des lieux.
Deux panneaux d'information ont été installés,
mais ont malheureusement été vandalisés et
dégradés.
Chiroptères
en écholocation !
Sur les 35 espèces de chiroptères présentes
en Europe, pas moins de 27 ont élu domicile
sur le territoire franc-comtois. Toutes les
chauves-souris bénéficient du statut
d’espèces protégées.
Souvent méconnues du grand public, elles
sont généralement mal perçues. Pourtant elles
sont de précieuses auxiliaires : strictement
insectivores, elles ont la bonne idée de nous
débarrasser des désagréables moustiques
qui animent nos soirées d'été…
Pour la capture de ces insectes, elles utilisent
un système performant : l'écholocation, qui
leur permet de localiser leurs proies. En
émettant régulièrement des ultrasons par le
nez ou par la gueule, la chauve-souris est
capable d'identifier précisément ses proies et
les obstacles qui sont sur sa route et ainsi de
se déplacer dans l'obscurité avec la plus
grande précision. Des outils spécifiques
permettent cependant d'entendre les cris
émis par les chauves-souris la nuit. Ces
appareillages sont utilisés par les biologistes.
La diversité des chiroptères en FrancheComté s’explique, d'une part, par un climat
varié, où des espèces méditerranéennes
comme le molosse de Cestoni (Tadarida
teniotis) côtoient des Nordiques comme la
sérotine boréale (Eptesicus nilssonii), et d'autre part, par l'abondance des cavités qui
constituent autant de gîtes propices à la
mise bas ou à l'hibernation.
11
grottes
“
Baume
Baume noire
Grotte
aux Ours
Un havre de paix pour le minioptère
“
la
GROTTE
de laBAUME NOIRE
La grotte de la Baume noire a été placée en réserve
naturelle régionale en 1988 au vu des importantes
colonies de chiroptères qui y ont élu domicile.
Cette cavité est constituée de deux grandes salles
reliées entre elles par un ressaut naturel. Longue de
115 mètres, c’est principalement dans la
seconde salle que se tient l’essentiel des
populations de chauves-souris.
19 hectares
Commune de Fretigney-et-Velloreille
(Haute-Saône)
Commission de protection
des eaux, du patrimoine,
de l'environnement, du sous-sol
et des chiroptères (CPEPESC)
Certaines espèces de
chauves-souris fréquentent
le site en hibernation,
d’autres sont en transit ou
en estive (présence estivale sans
reproduction).
Cette grotte est l’une des trois cavités
françaises les plus importantes pour
l’hibernation des minioptères de
Schreibers (Miniopterus schreibersi), ce
qui lui confère une envergure
internationale.
Des mesures ont été mises en place
pour restreindre l'accès aux zones
profondes. C'est également un site
d'intérêt archéologique.
La cavité est interdite
d’accès pour préserver les
chauves-souris, mais les
visites sont possibles,
uniquement à but scientifique ou
pédagogique. Elles sont organisées par
la CPEPESC, gestionnnaire des lieux.
La réserve est balisée en surface et un
panneau d’information est présent sur
le site.
Minioptère
de Schreibers
(Miniopterus schreibersi)
La population de minioptères de Schreibers
en Franche-Comté compte aujourd’hui
environ 15 000 individus, soit 15 % de l’effectif
national. La Franche-Comté représente donc
un des bastions de l’espèce.
Les minioptères fréquentent uniquement les
cavernes (grottes, gouffres, anciennes mines
et tunnels), ils sont donc dépendants d’un
nombre limité de refuges pour accomplir leur
cycle biologique (hibernation, transit, mise
bas, estive). Avec seulement une vingtaine de
sites fréquentés régulièrement en FrancheComté et l’importance régionale des
populations, le minioptère de Schreibers
constitue une espèce à conserver en priorité.
En 2002, une mortalité inexpliquée de
centaines d’individus a provoqué des baisses
de populations nationales et régionales de
l’ordre de 65 %.
CPEPESC
3, rue Beauregard
25000 Besançon
Tél : 03 81 88 66 71
[email protected]
12
13
grottes
“
Baume
Baume noire
Grotte
aux Ours
Attention, ne pas déranger, chauves-souris !
“
la
GROTTE
auxOURS
Cette réserve créée en 1987
regroupe un ensemble de cavités
situées au niveau du cirque
de Gondenans-les-Moulins. Elle
comprend la grotte aux Ours
ainsi que le ruisseau souterrain
du Seris.
13,7 hectares
Commune de Gondenansles-Moulins (Doubs)
Commission de protection
des eaux, du patrimoine,
de l'environnement, du soussol et des chiroptères (CPEPESC)
CPEPESC
3, rue Beauregard
25000 Besançon
Tél : 03 81 88 66 71
[email protected]
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Cette cavité à chauves-souris est
un site d'importance régionale,
avant tout en tant que site
d'hibernation pour les petits et
grands rhinolophes (Rhinolophus hipposideros,
Rhinolophus ferrumequinum).
D'autres espèces de chiroptères ont
également été recensées : vespertilion de
Natterer (Myotis nattereri), vespertilion à
moustaches (Myotis mystacinus), sérotine
commune (Eptesicus serotinus), barbastelle
d’Europe (Barbastella barbastellus), minioptère
de Schreibers (Miniopterus schreibersi)...
Depuis le classement, une diversification des
espèces ainsi qu'une augmentation de la
population ont été remarquées.
Elle présente également un intérêt
archéologique de premier ordre. En effet, des
ossements fossiles divers et des témoignages
d’occupation au paléolithique moyen (de
300 000 à 30 000 ans avant notre ère) ont été
découverts.
Depuis 1988, la grotte aux Ours
est fermée et non ouvrable.
L’accès est interdit.
Grand
rhinolophe
(Rhinolophus
ferrumequinum)
Avec ses 30 cm d'envergure, le
grand rhinolophe est une des plus
grandes espèces de chauvessouris en Franche-Comté. Il est
reconnaissable à son nez en
forme de fer à cheval.
Ses populations européennes ont
chuté dramatiquement depuis les
années cinquante en conséquence
des modifications du paysage et à
la mise en place d’infrastructures
(routes, etc.).
Une des techniques de chasse du
grand rhinolophe est l’affût,
accroché à une branche basse en
bordure d’une prairie. Dès qu’une
proie est détectée, il s’envole pour
la capturer et revient sur son
poste d’affût. Ce mode de chasse
lui permet de s’économiser quand
les proies deviennent moins
abondantes.
15
LESPELOUSESSÈCHES
Les pelouses sèches se caractérisent par une végétation plutôt basse et peu
productive. Ce sont des formations typiques des plateaux et coteaux secs avec des
sols peu épais, pauvres en nutriments et sur roche fissurée. Les conditions de vie
sont contraignantes, en particulier vis-à-vis de l'eau ; les plantes qui se
développent dans ces milieux sont adaptées à la sécheresse. Des buissons et des
bosquets avec des arbustes tels que le genévrier parsèment les pelouses ; on les
reconnaît alors de loin. On parle également parfois de prairies maigres ou de
prairies sèches.
L’origine des pelouses sèches n’est pas forcément naturelle. La majorité d'entre
elles doit leur existence à de très anciennes déforestations menées par l’homme
au profit de l'agriculture ; on parle alors de formations « secondaires ». D'autres
sont en place depuis des millénaires, ce sont des pelouses dites « primaires »,
comme par exemple les rebords de corniches dans notre région ou les pelouses
d'altitude, là où les arbres ne peuvent pas pousser.
Les pelouses sèches sont des milieux d’intérêt écologique majeur. Elles abritent
30 % des espèces végétales françaises, 26 % des plantes protégées et elles
constituent également un milieu apprécié par les espèces à affinité méridionale.
Elles sont réputées pour l’intérêt de leur faune et en particulier par la présence de
nombreux insectes. La plupart de ces habitats naturels sont classés comme
prioritaires dans les textes internationaux. La grande richesse des pelouses est
sans doute liée à la sécheresse, mais également à leur pauvreté en substances
nutritives. Un enrichissement de ces milieux par des engrais entraîne toujours une
diminution spectaculaire du nombre d'espèces en favorisant des plantes très
concurrentielles.
Environ 50 à 75 % des pelouses sèches ont disparu depuis le début du XXe siècle
sur le territoire national. Ce déclin est principalement dû aux changements de
pratiques agricoles survenus depuis la fin de la seconde guerre mondiale :
abandon du pâturage sur les sites possédant les plus fortes contraintes
d'exploitation et intensification (par fertilisation ou tout simplement retournement
au profit des cultures) sur les autres sites.
16
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pelouses sèches
“
Crêt
des Roches
Plateau
de Mancy
Une réserve à l’accent méditerranéen
“
le
PLATEAU
deMANCY
Située à cheval sur les communes de Lons-le-Saunier et de Macornay,
ancien pâturage intercommunal, cette réserve est essentiellement
composée d’un coteau, l'appellation de "plateau" n'étant que le résultat
d'une activité militaire passée. Une mosaïque de pelouses sèches et de
boisements, auxquels s’ajoutent des falaises et des éboulis hébergeant
des espèces animales et végétales variées, font la particularité du site.
Créée en 1996, elle est située à proximité d’une réserve naturelle
nationale, la réserve naturelle de la grotte de Gravelle.
46 hectares
Commune de Macornay :
32 ha
Commune de Lons-leSaunier (Jura) : 14 ha
L'établissement public
d'enseignement et
de formation
professionnelle agricole
de Mancy
Établissement public
d'enseignement et de formation
professionnelle agricole de Mancy
18
L’orientation privilégiée du
site offre une diversité de
microclimats exceptionnelle
pour la région. Des sols
peu épais et une faible capacité à
retenir l’eau donnent à ce milieu les
caractéristiques de la pelouse sèche.
Inversement, la Sorne qui coule au pied
de l'ancienne carrière au sud, crée une
juxtaposition milieu humide/milieu sec,
source de richesse biologique. Cette
particularité favorise la présence de
nombreuses
espèces
animales
(criquets, papillons, insectes, reptiles,
oiseaux…) et végétales aux exigences
écologiques diverses et qui ne se
côtoient pas habituellement. La grande
qualité du patrimoine recensé a motivé
sa désignation au réseau européen des
sites « Natura 2 000 ».
La réserve offre aux
promeneurs une diversité
de milieux, de la pelouse à
la forêt en passant par
d’anciennes carrières. Un sentier
thématique de 2 km, jalonné de
11 panneaux d’information, permet de
découvrir la réserve en y accédant par
Lons-le-Saunier. Il est recommandé de
suivre le tracé des chemins (marquage
jaune) pour ne pas perturber la faune
et la flore. Pour la même raison, les
compagnons canins ne sont acceptés
qu'en laisse. Attention, l’accès aux
véhicules est réservé aux ayants droit.
L’escalade et la chasse sont autorisées
mais réglementées.
Les facultés du
konik polski
Les konik polski, petits chevaux d'origine polonaise, pâturent sur la réserve depuis 1999 et
sont utilisés pour leur capacité à maintenir le
milieu ouvert. Alors qu'ils avaient déjà fait
montre de leur utilité sur des réserves naturelles à caractère plus humide (la réserve naturelle nationale du lac de Remoray dans le
Doubs et celle de l'Île du Girard dans le Jura),
leur faculté d'adaptation et leur rusticité ont
facilité la réussite de l'expérience sur pelouses
sèches. C'est en hiver qu'ils sont utilisés car c'est
à cette saison qu'ils sont le plus efficaces sur les
repousses d’arbres et d'arbustes.
Comparé au pastoralisme ovin, l'intérêt du konik
est triple : une consommation régulière dans
l'espace, une meilleure capacité à supporter la
présence du public, une tendance à la nonconsommation des espèces à protéger
(notamment les orchidées).
410, montée Gauthier-Villars - BP 320
39015 Lons-le-Saunier cedex
Tél. 03 84 47 16 77
19
pelouses sèches
“
Un des sites botaniques majeurs de Franche-Comté
“
le
CRÊT
desROCHES
Crêt
des Roches
Plateau de Mancy
En projet depuis 1988 mais officiellement créée en 2000,
cette réserve est située au-dessus d'une falaise calcaire
dominant la vallée du Doubs et la ville de Pont-de-Roide. Le
fort des Roches est inclus dans le périmètre de la réserve
mais n'est pas soumis à réglementation.
42,5 hectares
Commune de Pont-de-Roide
(Doubs) : 39,5 ha
Propriété privée : 3 ha
En cours de désignation
Société d'histoire
naturelle du Pays
de Montbéliard
Musée du Château des ducs
de Wurtemberg
25200 Montbéliard
Tél : 03 81 37 35 24
Mairie de Pont-de-Roide
1, rue du Général Herr
25150 Pont-de-Roide
Tél. 03 81 99 42 42
20
La réserve naturelle régionale
du Crêt des Roches présente
une mosaïque de milieux
xérophiles originaux : pelouses,
éboulis, chênaies pubescentes d'intérêt
régional et hêtraies thermophiles. C'est un
des sites botaniques majeur de la région en
raison de la présence de nombreuses
espèces relictuelles (voir encart ci-contre).
On y trouve par exemple l'ibéride
intermédiaire (Iberis intermedia), le daphné
des Alpes (Daphne alpina), ainsi que
l'unique station franc-comtoise de l'iberide
des rochers (Iberis saxatilis). La grande
qualité du patrimoine recensé a motivé son
inscription au réseau européen des sites
« Natura 2000 »..
Le site est libre d'accès.
L’ancienne signalisation est en
cours de rénovation. Le site
souffre cependant de la
surfréquentation liée à la visite du fort :
piétinement au niveau des corniches,
cueillette illicite, pénétration de véhicules
en infraction ou encore pratique de
l'escalade. Il faut savoir que le sol, peu
épais, ne résiste pas au piétinement,
entraînant ainsi la disparition des espèces
liées à ce milieu.
L’iberide des rochers
Espèce
relictuelle
Une espèce relictuelle est par définition une
espèce qui subsiste en marge de son aire de
répartition suite au retrait de cette même
espèce, pour des raisons climatiques le plus
souvent. Le Crêt des Roches présente de
nombreuses plantes dont l’installation
remonte aux périodes inter et post glaciaires.
L’iberide des rochers (Iberis saxatilis) en est un
exemple. Son aire de répartition fractionnée
est révélatrice de ce caractère relictuel. La
surfréquentation du site ainsi que le comportement de certains promeneurs (cueillette et
place à feu) ont provoqué une diminution des
effectifs de cette espèce génétiquement isolée
et de grande valeur patrimoniale.
Escalade
Les falaises et les corniches peuvent souffrir de la pratique de l’escalade : poses de pitons, "nettoyage" des
voies et fréquentation perturbante pour certaines espèces (oiseaux). Au Crêt des Roches, une falaise est mise
spécialement à disposition un jour par semaine pour la pratique de ce loisir (prendre contact avec la commune
pour tout renseignement). Sur toutes les autres corniches, l’escalade est interdite.
21
LESVALLÉESALLUVIALES
L’importance des vallées alluviales dans le paysage comtois est indéniable. L'espace qu'elles
occupent a depuis longtemps été mis à profit par l’homme qui a installé des villages et
exploité les ressources du milieu naturel. La richesse des sols et la douceur des topographies
ont entraîné la conquête des plaines alluviales par l’agriculture au détriment des forêts.
Les zones alluviales constituent des milieux semi-naturels remarquables mais fragiles où
convergent et s'affrontent parfois intérêts économiques et intérêts environnementaux.
Le lit majeur des rivières présente des conditions écologiques particulières liées au
fonctionnement hydraulique de la vallée (inondations) et aux différentes propriétés des sols.
Parmi les écosystèmes résultant de ce fonctionnement, on notera les prairies de fauche,
peuplées d'une flore et d'une faune spécifiques. Pour la flore on notera par exemple la gratiole
officinale (Gratiola officinalis) et le vulpin de Rendel (Alopecurus rendlei) tandis que pour la
faune, ce sont des oiseaux comme le râle des genêts (Crex crex) ou le courlis cendré
(Numenius arquata) qui retiennent l'attention. Les vallées alluviales représentent d'importants
axes ou couloirs permettant la dispersion de nombreuses espèces tant animales que
végétales. Elles constituent également des bassins de rétention naturels indispensables à la
régulation des crues en aval. La préservation des ripisylves, des haies et des surfaces en herbe
est une garantie pour la protection des terres agricoles, en freinant considérablement les
effets de l'érosion des sols par le passage brutal des eaux de crues. Enfin, les zones humides
constituent un élément important dans la régulation des climats et cela à diverses échelles.
La fragilité de ces milieux est liée à leurs caractéristiques, qui unissent et rendent
interdépendants chacun de ces éléments : forêts alluviales, prairies, fossés, bras morts, rivières
et dépendances. Toute atteinte sur un secteur donné peut donc se répercuter en d'autres
endroits, même éloignés. Les zones alluviales ont toujours été des secteurs particulièrement
recherchés pour l'agriculture, du fait de l'apport régulier d'éléments nutritifs par les
inondations et de l'abondante présence de l'eau. Les changements intervenus dans
l'agriculture depuis cinquante ans ont eu pour effet de modifier considérablement les
paysages alluviaux. Dans de nombreuses vallées, les labours, l'arasement des haies, le
drainage mais aussi l'extraction de matériaux alluvionnaires et l'urbanisation ont provoqué
une régression importante des milieux naturels. Les conséquences sont désastreuses :
désordres hydrauliques parfois irréversibles (réduction de l'alimentation en eau des rivières et
des zones humides), pollution, destruction du milieu aquatique, augmentation des
inondations en aval, etc.
22
23
vallées alluviales
“
Noue Rouge
Bocage
de Buthiers
Basse vallée
de la Savoureuse
Une réserve au cœur de l’agglomération Montbéliardaise
“
la
BASSE VALLÉEde
laSAVOUREUSE
Cette réserve s'intègre au sein du lit majeur de la Savoureuse, en amont de
l'agglomération de Montbéliard. Ce site forme un complexe alluvial composé d'annexes
fluviales, de prairies inondables et de forêts riveraines, associé à des gravières de taille
modeste. L'arrêté constitutif de la réserve a été signé en 2000. Un projet d'arrêté préfectoral
de protection de biotope sur un périmètre plus large est en cours d'élaboration.
35 hectares
Communauté d'agglomération
du pays de Montbéliard (Doubs)
Communauté d'agglomération
du pays de Montbéliard
Communauté d’agglomération
du pays de Montbéliard
8, avenue des Alliés – BP 98407
25208 Montbéliard cedex
Tél : 03 81 31 88 88
24
Cette réserve est implantée au
sein d’une vallée alluviale ayant
subi de fortes dégradations :
infrastructures routières, voie
fluviale, industrialisation, extraction de
granulats, urbanisation du lit majeur. Elle
constitue ainsi une enclave de nature en
contexte fortement urbanisé.
La réserve joue également un rôle fonctionnel
important pour l’étalement des crues, la
restitution des eaux en période sèche et
l’épuration des eaux. Sans oublier la
valeur écologique de la forêt alluviale
ainsi que l’intérêt ornithologique de la zone
(nidification, halte migratoire, hivernage).
Parmi les espèces les plus remarquables
du site, citons un papillon, le cuivré des
marais (Lycaena dispar) et un oiseau, le
pic-cendré (Picus canus).
Cette zone naturelle périurbaine subit une importante
fréquentation humaine, l’enjeu
majeur consiste donc à
maîtriser les visites. Des panneaux
d’accueil rappelant la réglementation en
vigueur et des bornes matérialisent le
périmètre de la réserve. Afin de ne pas
nuire aux espèces sensibles, il faut
absolument éviter de pénétrer sur les zones
hors sentiers...
Forêt
alluviale
Grâce à leurs caratéristiques architecturales (jusqu’à huit niveaux de végétation)
et à l’abondance de leurs ressources, les
forêts alluviales abritent une faune et
une flore très diversifiées et souvent
remarquables. C'est dans ce type de forêt
que l'on peut observer de nombreuses
lianes telles que la clématite, le houblon
ou la très rare vigne sauvage. Cet écosystème forestier compte parmi les plus
originaux d’Europe occidentale. Victimes
de la concurrence avec l'agriculture, du
développement mal contrôlé de l’urbanisation et des activités de loisirs, elles ont
dramatiquement régressé au point de
n’être aujourd’hui concentrées que dans
quelques vallées ; on parle de forêts alluviales résiduelles. De ce fait, elles font
désormais partie des habitats naturels
dont la protection est prioritaire en
Europe.
25
vallées alluviales
“
Noue Rouge
Bocage
de Buthiers
Basse vallée
de la Savoureuse
La rencontre de deux vallées
“
le
BOCAGE
deBUTHIERS
La réserve se situe à cheval sur les départements de la Haute-Saône et du
Doubs. Elle concerne essentiellement la partie aval de la vallée de la rivière
Buthiers jusqu’à sa confluence avec l’Ognon, dont elle intègre également un
tronçon de vallée. Au centre de la réserve se trouvent un étang de 4 hectares
ainsi que le château et son parc, tous deux classés monuments historiques.
Créée en 1982, c’est la plus ancienne réserve de Franche-Comté.
136,4 hectares
M. J.P. de Scey-Montbéliard
(Doubs)
M. J.P. de Scey-Montbéliard
Château de Buthiers
2, rue de l’Église
70190 Buthiers
Tél : 03 81 56 80 89
CPIE* de la Vallée de l’Ognon
Maison de la nature de Brussey
70150 Brussey
Tél : 03 84 31 75 49
[email protected]
26
* Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement)
La réserve est
composée du
parc du château
de Buthiers et
d'une importante surface
de forêts alluviales. Il
représente une zone de
quiétude dans la vallée de
l’Ognon pour les oiseaux
d’eau en période de chasse,
de migration et d’hivernage.
La richesse ornithologique
a cependant beaucoup
diminué entre 1985 et 1995,
mais s'est stabilisé depuis.
L’étang est accessible depuis la
départementale 31
menant au village.
L’accès au reste de la réserve
est limité à des groupes
encadrés. Les visites sont
animées par la Maison de la
nature de Brussey (public
adulte et enfant).
Cependant, les visiteurs
individuels peuvent sans
autorisation
particulière
traverser la réserve sur plus
d'un kilomètre en empruntant le cours de l'Ognon (en
bateau sans moteur) du
village de Buthiers au
village de Voray-sur-l'Ognon.
Seul le débarquement est
interdit.
Le cincle plongeur
(Cinclus cinclus)
Celui que l’on nomme parfois le « merle d’eau » est l’hôte
des cours d’eau peu profonds et des ruisseaux à eaux vives.
Sa technique de chasse est des plus originales pour un
passereau. En effet, il nage sous l’eau à l’aide de ses ailes
et peut marcher au fond en remontant le courant à la
recherche de larves d’invertébrés aquatiques qu’il déniche
sous les pierres.
Un fois remonté à la surface, il se poste sur une pierre
émergée et salue d’invisibles admirateurs de quelques
« révérences » avant de plonger à nouveau à la recherche
de nourriture…
27
vallées alluviales
“
“
la
NOUEROUGE
Noue Rouge
Bocage
de Buthiers
La Saône rencontre la Lanterne
Basse vallée
de la Savoureuse
Cette réserve, créée en 1998, est constituée d’une zone inondable
située en rive gauche de la Saône (entre Port d’Atelier et Conflandey)
à proximité de sa confluence avec la Lanterne. Elle s’insère dans la
vaste plaine alluviale de la Saône et est composée essentiellement de
prairies humides et de cariçaies. Ce type de végétation présente un grand
intérêt biologique et notamment ornithologique.
Cette réserve fait partie
des secteurs les moins
dégradés du Val de
Saône, victime de
nombreuses atteintes dues entre
autres à l’agriculture intensive, à
l’urbanisation et à l’extraction de
granulats alluvionnaires.
Elle présente un intérêt majeur en
matière d’ornithologie avec la
présence du vanneau huppé
(Vanellus vanellus), du courlis
cendré (Numenius arquata) ou
encore du râle d’eau (Rallus
aquaticus).
Les secteurs les plus humides de la
réserve hébergent des espèces
végétales rares et/ou protégées
telles que la stellaire des marais
(Stellaria palustris) et l'hydrocharis
des grenouilles (Hydrocharis
morsus ranae).
L’accès à la réserve est
fortement réglementé
et ne prévoit pas
l’accueil du public,
sauf pour les ayants droit. En
conséquence, aucune signalisation
ne balise la réserve.
Val de
Saône
La Saône est une rivière de 480 km, qui prend
sa source dans les Vosges et se jette dans le
Rhône à Lyon. Sa plaine alluviale, vaste zone
d’expansion des crues, constitue la zone
humide la plus étendue du bassin Rhône Méditerranée - Corse.
D’une richesse écologique remarquable, les
milieux naturels du Val de Saône ont été et
sont encore victimes de nombreuses atteintes.
Changements des pratiques agricoles
traditionnelles liées à la culture extensive de
l'herbe au profit des cultures intensives
(retournement et drainage pour la culture des
céréales, fauche précoce des prairies),
extraction de granulats alluvionnaires,
rectifications et modifications hydrauliques
des cours d'eau de tête de bassin, pollutions
diverses sont autant d’atteintes qui
déséquilibrent la rivière.
Diverses
mesures
sont
en
cours
d’élaboration sur tout le bassin versant pour
préserver et restaurer cette vallée. C'est
notamment l'un des plus vastes sites Natura
2000 de Franche-Comté. Le contrat de vallée
inondable Saône est également mis en
œuvre depuis 2005.
64,5 hectares
M. Daniel Pfeffer
14, bis avenue de Plessis
49110 Chaudron-en-Mauges
M. Daniel Pfeffer
28
29
LESTOURBIÈRES
Parmi les milieux qui contribuent à la diversité des paysages francs-comtois, les tourbières
ont une place de premier ordre et une valeur patrimoniale inégalée aussi bien sur le plan
scientifique qu'esthétique. Un recensement réalisé au cours des années 1990 a révélé
l'existence de 361 tourbières pour une surface de 2 800 hectares (0,17 % du territoire régional).
Il existe deux ensembles très distincts, correspondant essentiellement aux deux massifs
montagnards de la région : les Vosges comtoises (108 sites) et le Jura (253 sites).
Il s’agit de milieux dont l’histoire est très ancienne puisque leur origine remonte aux périodes
froides du quaternaire. Ils constituent de véritables témoins et archives des temps passés.
Une tourbière est une zone humide particulière, peuplée par une végétation adaptée à des
conditions de vie contraignantes. L'absence d'oxygène, liée à la permanence de l'eau et à la
pauvreté du milieu, ne permet pas le développement des micro-organismes qui décomposent
habituellement la matière organique. En conséquence celle-ci s'accumule et forme alors un
sol spécifique : la tourbe. Plusieurs végétaux peuvent la constituer mais aucun n'atteindra
l'efficacité des sphaignes. Ces bâtisseuses de tourbières sont des mousses qui croissent
indéfiniment par leur extrémité supérieure tandis que leur extrémité inférieure périt et
s'accumule au fil des ans. La couche ainsi formée peut atteindre plusieurs mètres d'épaisseur
et finit par former un bombement caractéristique. Les sphaignes sont capables de stocker
jusqu'à 30 fois leur propre poids en eau. Hormis les sphaignes, les plantes adaptées à ces
conditions de vie sont peu nombreuses, mais spécifiques, ce qui en fait toute la valeur. Parmi
les adaptations les plus spectaculaires, l'alimentation partiellement carnivore de certaines
plantes retient l'attention et frappe l'imagination. Charles Darwin, l'inestimable scientifique,
leur a d'ailleurs consacré un ouvrage. Les rossolis, ou Drosera par leur nom scientifique, font
partie de cette catégorie peu commune dans le monde végétal. Ces plantes attirent, capturent,
décomposent et assimilent les nutriments, en particulier l'azote, que contiennent leurs proies,
de petits insectes.
D'autres végétaux, de la famille des bruyères (canneberge, andromède, myrtilles) ont choisi la
vie en symbiose avec des champignons pour subsister. Des espèces animales sont également
spécifiques aux tourbières. Par exemple, le nacré de la canneberge (Boloria aquilonaris) est
un papillon très rare dont la chenille se nourrit exclusivement de la canneberge, l'une des cinq
espèces de myrtilles que l'on rencontre dans la région.
30
31
tourbières
“
Un des sites phares du patrimoine naturel franc-comtois
“
les
TOURBIÈRES
deFRASNE
Frasne
Seigne
des Barbouillons
Avec ses 154 hectares, la réserve naturelle des tourbières de Frasne est la
Bief de Nanchez
plus vaste des réserves naturelles régionales de Franche-Comté. Créée en
1986, elle se compose de trois ensembles : le complexe tourbeux du Forbonnet,
largement boisé avec de belles zones de hauts marais ainsi que les Levresses et le
marais de l'Ecouland, tous deux constitués de hauts marais, de bas marais et de
prairies paratourbeuses.
160,70 hectares
Commune de Frasne (Doubs)
Communauté de communes
du plateau de Frasne
et du Val du Drugeon
Communauté de communes
du plateau de Frasne
et du Val du Drugeon
Mairie – 25560 Frasne
Tél : 03 81 49 88 84
32
L’importance de son patrimoine
écologique est d’ordre international
car on y recense plus de
25 espèces végétales protégées.
La plus emblématique est sans aucun doute le
saxifrage œil-de-bouc (Saxifraga hirculus) qui
est présent dans seulement trois localités franccomtoises. Ces stations constituent l'ensemble
de la population française connue aujourd'hui.
Les oiseaux, tels que le courlis cendré
(Numenius arquata) ou la bécassine des
marais (Gallinago gallinago) ainsi que les
insectes avec notamment la leucorrhine à gros
thorax (Leucorrhinia pectoralis) sont également
remarquables. Différents suivis scientifiques
sont en cours actuellement.
La Réserve naturelle régionale des tourbières
de Frasne illustre bien l'intérêt écologique de
la vallée du Drugeon. En atteste l'inscription
de cette vallée en 2003 au réseau des sites
RAMSAR, rassemblant les zones humides les
plus remarquables de la planète. Elle
appartient également au réseau de sites
Natura 2000.
Un sentier de découverte sur
pilotis, d'environ 800 mètres, a
été aménagé sur la zone du
Forbonnet, et des tables
d’interprétation expliquent l’intérêt de la
conservation des tourbières. L’accès en
dehors du sentier est interdit.
Bon à savoir... Le site accueille tous les
3e dimanches de juillet la fête des « tireurs de
tourbe ».
Grain de pollen de sapin (Abies sp.)
au microscope
Palynologie
L’apport des tourbières est primordial
dans le domaine de la reconstitution
des climats. Les conditions physicochimiques qui règnent dans ces
milieux permettent la conservation des
pluies de pollen qui s'y déposent
depuis des milliers d’années. On peut
ainsi établir, au fil des couches
consécutives, la succession des
différents peuplements végétaux pour
une région donnée. Connaissant les
conditions écologiques permettant le
développement de ces communautés
végétales, il est alors possible de
reconstituer les paramètres climatiques
d’une époque donnée.
33
tourbières
“
Un statut de protection démonstratif
“
les
TOURBIÈRES
duBIEFdeNANCHEZ
Située au sein du parc naturel régional du Haut-Jura, la réserve naturelle
régionale des tourbières du Bief de Nanchez se situe à cheval sur les territoires
communaux de Prénovel et de Grande-Rivière, à une altitude de 880 mètres. Elle
regroupe un ensemble de trois tourbières (Cotat-Bossu, Prénovel de Bise et
l’Arête) regroupées dans une combe, où coule le Bief de Nanchez et le Bief de
Trémontagne. Elle a été créée en 1992.
28 hectares
Commune de Grande-Rivière
(Jura) : 8,50 ha
Commune de Prénovel : 9,6 ha
Association foncière
de Prénovel : 2,4 ha
23 propriétaires privés : 7,5 ha
Parc naturel régional
du Haut-Jura
Parc naturel régional
du Haut-Jura
Cette tourbière présente un intérêt
écologique élevé en ce qui
concerne la flore avec notamment
la présence de la laîche cespiteuse
(Carex cespitosa), espèce à très fort intérêt
patrimonial et dont les effectifs sont assez
faibles. Elle est également très intéressante sur
le plan entomologique, avec la présence de
deux espèces de papillons strictement liées aux
tourbières: le solitaire (Colias palaeno) et le
nacré de la canneberge (Boloria aquilonaris).
Le statut de réserve a permis de définir des
orientations de gestion et de conduire une
étude plus fine du milieu. Bien qu'elle n'ait pas
été trop endommagée par le passé, des travaux
de restauration ont été engagés sur la tourbière:
colmatage des rares drains présents et abattage
des épicéas qui devenaient envahissants. La
protection du site a servi d'exemple et a
influencé les orientations en matière
d’aménagement du territoire (restauration du
Bief de Nanchez en 1998). La mise en réserve
du site a également pu répondre à une
importante demande en matière de
fréquentation scolaire et touristique.
La tourbière est équipée depuis
1994 d’un sentier d’interprétation
sur plancher de bois, accompagné
de panneaux d’information.
Ce sentier est accessible depuis le centre du
village de Prénovel où démarre la signalisation
de la réserve. Possibilité de stationner sur la
place de l'Église.
Le nombre actuel de visiteurs est de 8 000 à
9 000 par an (système de comptage
automatique).
L' inféodé
solitaire
(Colias palaeno)
Grand papillon jaune vif, le solitaire (Colias
palaeno) a élu domicile dans les tourbières.
Très rare en France, il est menacé par la
destruction de ses biotopes. En effet, les
espèces inféodés aux tourbières sont toutes
dépendantes de certaines plantes spécifiques
des habitats humides, au stade chenille (plante
hôte) puis au stade adulte (plante nectarifère).
Ainsi, maintenir les espèces remarquables de
papillons des zones humides nécessite de
préserver leur habitat. Pour le solitaire, la ponte
et le développement des chenilles se font
essentiellement sur l’airelle des marais
(Vaccinium uligosum).
Maison du Haut-Jura
39310 Lajoux
Tél : 03 84 34 12 30
[email protected]
34
35
tourbières
“
Une véritable archive naturelle
“
laSEIGNE
desBARBOUILLONS
Cette réserve naturelle régionale, créée en 1987, est une tourbière
représentative du massif jurassien, dans laquelle on peut observer la
Frasne
Seigne
des Barbouillons
Bief de Nanchez
plupart des stades dynamiques de ce type d' écosystème. Elle forme un
îlot compact, isolé, sur la commune de Mignovillard. Historiquement, c’est
la première réserve naturelle régionale du département du Jura.
14,6 hectares
Commune de
Mignovillard (Jura) : 11,7 ha
Propriété privée : 2,9 ha
Association de la réserve naturelle
« La Seigne des Barbouillons »
Association de gestion de
la Seigne des Barbouillons
Mairie - 39250 Mignovillard
Tél. 03 84 51 31 03
[email protected]
36
Cette tourbière est considérée
comme un exemple type de
tourbière jurassienne, et constitue
pour les scientifiques un « témoin »
de l’évolution des tourbières.
Elle présente, entre autres, un très fort intérêt
sur le plan entomologique : c’est un des sites
majeurs de la région en ce qui concerne les
papillons de jour. Les espèces présentes ont
pour la plupart un statut de protection
nationale comme par exemple le cuivré de la
bistorte (Helleia helle) et le nacré de la
canneberge (Boloria aquilonaris). Les
libellules ne sont pas en reste avec la rare
aeshne subarctique (Aeshna subarctica) qui
est un exemple d'espèce relictuelle (voir
encadré page 21).
Il n’y a pas de chemin d’accès au
site, car les visites ne sont pas
souhaitées, dans l’intérêt de la
conservation de la tourbière.
Toutefois, des visites animées par l’association
gestionnaire sont conduites sur la proche
réserve de Frasne, n’hésitez pas à la contacter
si vous êtes intéressé…
Assèchement d'une tourbière par le drainage
Menaces
sur les tourbières !
Les tourbières, comme beaucoup de
zones humides, ont supporté d'importantes et continuelles dégradations
découlant des activités humaines.
Autrefois considérées comme des
endroits malsains et inutiles, elles ont
fait l'objet de nombreuses tentatives
pour les rendre "utiles" : drainages,
boisements, décharges, créations
d'étangs, etc. Elles ont alors subi des
dommages irréversibles qui ont parfois
entraîné leur disparition pure et simple.
La plupart des tourbières, surtout dans
le massif jurassien, ont également été
exploitées artisanalement jusqu'au
début des années cinquante pour la
tourbe qui était utilisée comme
combustible pour le chauffage.
Une prise de conscience a eu lieu
depuis quelques années et d'importants
programmes de conservation des
tourbières ont été lancés.
37
GLOSSAIRE
Arthropodes >
terme désignant les animaux
invertébrés possédant un squelette externe et
des appendices articulés comme les crustacés,
les insectes ou les araignées. Les arthropodes
représentent la classe la plus nombreuse avec
quelque 875 000 espèces connues.
Bas marais >
type d'habitat caractéristique
des zones humides alimentées par des eaux qui
ont circulé au contact du sol et qui sont de ce
fait plus ou moins chargées en minéraux.
Cariçaies >
BIBLIOGRAPHIE
Haut marais > type d'habitat caractéristique
des zones humides alimentées exclusivement
par les eaux de pluie et qui sont de ce fait très
pauvres en minéraux (oligotrophes).
Inféodé >
qui ne vit exclusivement que dans
un certain milieu.
Lit majeur >
espace situé entre le lit mineur
et la limite de la plus grande crue répertoriée
d’un cours d’eau.
groupement végétal de milieux
humides dominé par des espèces du genre
Carex, également appelée laîche en français.
Lit mineur >
Cavernicole >
Milieu ouvert >
organisme vivant dans les
grottes, les cavernes, ou utilisant les cavités des
rochers et des arbres pour s’abriter ou se
reproduire.
Chiroptères >
chauves-souris. L'ordre des
chiroptères est le deuxième des mammifères en
nombre d'espèces (près de 950), derrière celui
des rongeurs.
Culture extensive >
exploitation
impliquant l’utilisation minimum de pesticides et
d’engrais ainsi que des chargements en
animaux faibles.
Drainage >
création de fossés pour évacuer
l'eau en dehors de terrains trop humides.
Entomologie >
partie de la zoologie qui
lit occupé en permanence,
délimité par des berges.
milieu caractérisé par une
prédominance des plantes herbacées et la
quasi-absence des ligneux. La prairie est
l'exemple type des milieux ouverts.
Milieu fermé > par opposition au milieu
ouvert, il est caractérisé par la prédominance
des végétaux ligneux (arbres et arbustes). La
forêt est l'exemple type des milieux fermés.
Ornithologie >
partie de la zoologie qui
traite des oiseaux.
Prairie paratourbeuse > un milieu est
paratourbeux lorsque l'épaisseur de tourbe dans
le sol est plus faible que dans une tourbière
(moins de 40 cm de tourbe d'épaisseur).
Ressaut > masse rocheuse faisant saillie et
rompant une surface plane.
traite des insectes.
Espèce xérophile >
se dit pour une
espèce tolérant ou même recherchant les
milieux secs. Elle est capable de vivre dans les
lieux secs et arides en ne bénéficiant parfois
que d'apports hydriques très espacés.
38
Ripisylve >
bordure boisée des cours d’eau.
Thermophile >
se dit d’un organisme
recherchant la chaleur. Toutes les espèces à
affinités méditerranéennes que l'on rencontre
en Franche-Comté sont thermophiles.
Ouvrages
Sites internet
André M., Blanchard O., Le Pennec C. 2002.
La flore de la montagne jurassienne.
URCPIE / Néo éditions. 361 pages.
> Site du Conseil régional de Franche-Comté :
http://www.cr-franche-comte.fr
André M., Moingeon J.-M. 2005.
Les champignons de la montagne
jurassienne.
URCPIE / Néo éditions. 366 pages.
Chauve P. 1975.
Guides géologiques régionaux Jura.
Paris, Masson & Cie Éditeurs. 216 pages.
Ferrez Y., Prost J.-F., André M., Carteron M.,
Millet P., Piguet A. & Vadam J.-C. 2001.
Atlas des plantes rares ou protégées de
Franche-Comté.
Besançon, Société d'horticulture du Doubs et
des amis du jardin botanique / Turriers,
Naturalia Publications. 312 pages.
Michelat D., Duquet M., Tissot B., Lambert J.-L.,
Beschet L., Pépin D. 2003.
Les oiseaux de la montagne jurassienne.
URCPIE / Néo éditions. 368 pages.
Michelat D., Roué S., Pépin D., 2005.
Les mammifères de la montagne
jurassienne.
URCPIE / Néo éditions. 183 pages.
Vergon J.-P., Craney E., Pinston H., Hérold J.-P.
2005.
Les poissons amphibiens et reptiles de la
montagne jurassienne.
URCPIE / Néo éditions. 183 pages.
> Site de la Maison régionale de l’environnement
de Franche-Comté :
http://mre-fcomte.fr
> Site de « Réserves naturelles de France » :
http://www.reserves-naturelles.org
> Site de la Diren :
http://www.franche-comte.environnement.gouv.fr
> Site du Pôle relais tourbière :
http://www.pole-tourbieres.org
> Site de la CPEPESC (Commission de Protection des Eaux,
du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères)
:
http://cpepesc.free.fr
> Site du service public de la diffusion du droit :
http://www.legifrance.gouv.fr
Coordination : Conseil régional de Franche-Comté et Espace
naturel comtois
Auteurs principaux : Emmanuelle Roux, Elvina Bunod, Sylvain
Moncorgé, Pascal Collin
Contribution : Les gestionnaires des Réserves naturelles régionales
de Franche-Comté
Conception :
Impression : Imprimerie Simon
Crédits photographiques : M. André (p 2, p 21) ; P. Collin – ENC (p 6,
p 24, p 25, p 28, p 29, p 30, p 32, p 35, p 36) ; CPEPESC (p 8, p 10, p 12,
p 13, p 14, p 15) ; L. Delafollye – ENC (p 16, p 18) ; D. Delfino (p 20,
p 22, p 24, p 27) ; B. Dupont (p 26) ; ENC (p 2, p 6, p 37) ; D. Malécot
(p 19) ; S. Moncorgé – ENC (p 34) ; F. Schwaab (p 11) ; Laboratoire
de Chrono-écologie Besançon (p 33).
39
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