AIGUILLON DE STIMULUS
Parmi les pièges qu’il fait implanter le long de ses lignes de
retranchement, César décrit dans ses Commentaires ce qu’il
appelle des stimuli :
« En avant, des pieux longs d’un pied auxquels des crochets de
fer étaient xés étaient entièrement enfouis dans la terre ; on
en plaçait partout, à peu de distance les uns des autres ; on les
nommait aiguillons. » (César, BG, 73, 9)
Les fouilles du Second Empire ont permis de retrouver plusieurs crochets en fer qui correspondent au texte de
César. Six sont aujourd’hui conservés au Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye. Un septième
a été retrouvé lors du récolement des collections du Musée Municipal d’Alise-Sainte-Reine. Un huitième a été
découvert en 1958 au pied du mont Réa, près de la ligne de circonvallation.
Ces crochets sont forgés en forme de baïonnette. Ils sont caractérisés par un coude qui permettait de les planter
dans le support en bois sans endommager la pointe. Ce coude avait une autre fonction : il empêchait l’élément
métallique de s’enfoncer trop loin dans le bois ou de subir une déformation latérale lorsqu’il subissait une
pression à sa parte supérieure.
Il a fallu attendre les années 1990 pour identier les traces archéologiques des aiguillons sur le terrain, plus
précisément sur le glacis de la contrevallation de la plaine des Laumes. Il s’agit de petites poches de gravier et de
pierres de calage disposées de manière très régulière, sur six rangées et en quinconce, à une distance d’1,20 m (4
pieds) l’une de l’autre. En coupe, il a été possible d’observer entre les pierres de calage une trace ligneuse plus
sombre, droite, haute d’environ 30 cm (1 pied) laissée par le support en bois.
FERS DE PILUM
Le pilum est, par excellence, l’arme de jet qui
caractérise l’armée romaine à partir du Ier
siècle avant J.-C. Il s’agit d’une arme assez
légère qui était équipée d’un fer très long et
particulièrement eflé. Le pilum était utilisé
lors des assauts, juste avant le corps à corps.
Il pouvait être propulsé sur une distance de
20 à 30 m. Particulièrement meurtrier, il était
aussi utilisé pour neutraliser la défense de
l’ennemi en se chant dans son bouclier de
manière à le rendre inutilisable.
Grâce aux vestiges du siège conservés dans les musées d’Alise-Sainte-Reine, deux des trois principaux modèles
de fers de pilum en usage dans l’armée de César pouvaient être évoqués dans le Centre d’Interprétation.
Deux exemplaires du troisième modèle sont mis en dépôt par le Musée d’Archéologie nationale de Saint-
Germain-en-Laye an de compléter cette présentation.
PROJECTILES DE MACHINES
DE GUERRE ROMAINES
L’armée de César disposait de deux
types de machines de guerre : des
onagres, qui lançaient des boulets en
pierre, et des scorpions, sortent de
grosses arbalètes qui propulsaient à plus
de 200 m des traits caractérisés par une
pointe en fer massive à section carrée.
Cette puissance de frappe sera évoquée dans le Centre d’Interprétation par des boulets en calcaire et un
ensemble de pointes de traits de scorpions qui proviennent des collections des musées d’Alise. Ces témoignages
archéologiques seront présentés à côté des reconstitutions grandeur nature des deux types de machines de guerre.