Geve,
Ville verte
www.cjb-geneve.ch
Janvier 2017
N° 47
CÉLÉBRATION
DU BICENTENAIRE
1817-2017
ÉDITORIAL 2 - 4
HISTORIQUE 5 - 19
COLLECTIONS 20 - 45
RECHERCHE 46 - 64
MÉDIATION SCIENTIFIQUE 65 - 69
CONSERVATION 70 - 83
ÉDITIONS 84 - 87
ÉVÉNEMENTS & 88 - 99
COMMUNICATION
COOPÉRATION & 100 - 109
RELATIONS INTERNATIONALES
PARTENAIRES CJBG 110 - 124
BICENTENAIRE 2017 & 125 - 153
RÉTROSPECTIVE 2016
« Cette science, devenue immense dans ses détails […]. » C’est ainsi
que le marquis de Condorcet parle de la botanique. Au XVIIIe siècle,
ils sont en effet nombreux les savants, écrivains, philosophes à
se passionner pour le monde végétal, à l’instar de Rousseau ou de
Chateaubriand. Ils côtoient ceux qui, comme Bernard de Jussieu ou
Carl von Linné, par exemple, ont dédié leur vie à faire progresser
la science. Ils pourront même croiser, un tout petit peu plus tard,
celui qu’Honoré de Balzac surnomma « le souverain pontife des
plantes », le Genevois Augustin-Pyramus de Candolle.
A cette époque, Genève est une pépinière de grands hommes,
de savants dont les travaux ont marqué leur époque (Abraham
Trembley, Charles Bonnet, Horace-Bénédict de Saussure, etc.).
Augustin-Pyramus de Candolle, lui, part faire une carrière acadé-
mique en France, mais revient dans sa ville natale pour notamment
y créer son premier Jardin botanique. C’était il y a 200 ans, dans le
parc des Bastions.
Depuis, il y a eu la création de collections, des recherches scienti-
ques pointues, des déménagements, de nouvelles missions, des
échanges internationaux et surtout, une soif insatiable de par-
tager avec le grand public les enjeux de la botanique, qui nous
concernent toutes et tous.
200 ans plus tard, les Conservatoire et Jardin botaniques sont
donc extrêmement appréciés et fréquentés par les Genevoises,
les Genevois et leurs hôtes pour s’y promener, y âner entre des
espèces rares ou y offrir une glace à ses enfants. Ils sont aussi
réputés auprès du monde scientique local, régional ou natio-
nal pour leurs recherches qui permettent d’afner et de thésau-
riser les connaissances sur de la biodiversité locale, sa conserva-
tion et sa préservation. Ils sont également demandés sur d’autres
continents pour partager leur savoir-faire en matière de Jardins
botaniques.
Aujourd’hui, les Conservatoire et Jardin botaniques sont le fruit de
leur longue histoire. Une histoire digne de celle de Shéhérazade,
composée de chapitres tous distincts mais qui s’enchaînent de
manière uide pour donner à l’institution son identité actuelle. Les
CJBG rassemblent une somme de connaissances indispensables à
l’étude de notre biodiversité. Ils sont un maillon essentiel à l’étude
et à la conservation d’un patrimoine commun inestimable : celui de
notre environnement.
« Cette science,
devenue immense
dans ses détails»
Sami Kanaan
Conseiller administratif
en charge de la culture et du sport
FV N°47 – Célébration du bicentenaire – 1817-20172
Les anniversaires sont autant d’occa-
sions de dresser des bilans ou de réé-
chir à son avenir. Ainsi le 175e anniver-
saire des CJBG, en 1992, permit de dessiner
un tableau du devenir des Jardins bota-
niques. Dans l’exercice de synthèse nale,
Vernon Heywood, alors président du BGCI,
annonçait la signature prochaine de la
Convention sur la Diversité Biologique, et
la nécessité pour les Jardins botaniques
de se positionner par rapport à ces nou-
veaux objectifs, notamment en termes de
conservation in situ et ex situ. Face à la
transformation du paysage par l’Homme,
il prédisait qu « à l’avenir, la conserva-
tion ne se fera plus dans des zones proté-
gées au sens formel ». Bien qu’il pensât que
les réintroductions d’espèces ne seraient
qu’un pis-aller, il afrmait pourtant que
« les jardins botaniques ont un rôle impor-
tant à jouer dans les essais de réintroduc-
tion d’espèces, et dans la restauration, la
conservation et l’aménagement d’habi-
tats, ceci représentant leur part à l’adop-
tion d’une stratégie intégrée de la conser-
vation de la biodiversité ». Il érigeait en
principe la nécessité de collaborer entre
Jardins botaniques. Concernant la rela-
tion avec le public, il parlait d’un « remode-
lage complet » des Jardins botaniques, an
qu’ils puissent lui offrir des « loisirs et des
valeurs spirituelles ».
Rodolphe Spichiger, alors directeur des
CJBG, insistait sur la disparition de l’en-
seignement de la botanique systéma-
tique classique à l’Université, au prot
des sciences moléculaires. Il constatait
que cette fonction était de fait reprise par
les Jardins botaniques, la qualiant de
« science élémentaire permettant, entre
autres, aux Jardins botaniques de fonction-
ner. » Concernant les missions des Jardins
botaniques, il constatait que « s’il est
vrai que les Conservatoire et Jardin bota-
niques de Genève ont une mission d’édu-
cation et de conservation du milieu natu-
rel, ils n’ont pas été démis pour autant de
leurs anciennes missions traditionnelles :
conservation des collections (herbier et
bibliothèque), recherche (monographies,
ores), enseignement universitaire ». Et de
dresser un bilan inquiétant : « les tâches
d’un jardin botanique comme celui de
Genève sont devenues tellement multiples
qu’elles deviennent concurrentielles entre
elles ». La seconde partie de sa conclusion
consistait en une série de propositions de
collaboration, celles-ci essentiellement
basées sur des apports nanciers prove-
nant d’autres administrations, ou des col-
laborations avec des ONG, les CJBG agis-
sant en tant qu’experts.
Augustin-Pyramus de Candolle, en fon-
dant le Jardin botanique en 1817, poursuit
trois buts : enseigner, rechercher, acclima-
ter. C’est ce que vont faire tous ses succes-
seurs, avec plus ou moins de bonheur. Du
côté des collections, elles croissent rapi-
dement, puisqu’en l’espace de 200 ans,
elles ne vont cesser d’intégrer les CJBG
pour atteindre ce jour une estimation d’en-
viron 6 millions d’échantillons pour l’her-
bier et l’une des bibliothèques les plus
complètes au monde en botanique systé-
matique. La qualité de la recherche effec-
tuée à Genève associée à une stabilité
politique, des conditions de conservation
remarquables et l’assurance que ces col-
lections seront toujours disponibles pour
la recherche vont favoriser ces apports. Il
faut attendre le 150e anniversaire pour que
Jacques Miège intègre un parc aux biches.
Mais c’est sous l’impulsion de Gilbert
Bocquet dans les années quatre-vingt que
l’ouverture au public se fera de manière
irréversible, notamment avec ses fameuses
Editorial
31817-2017 – Célébration du bicentenaire – FV N°47
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