Dégager l’essentiel: Art égyptien, le style égyptien Introduction, Périodisation, Le style égyptien Les Tombes de l’Ancien Empire • Une autre grande civilisation surgit dans le croissant fertile, celle de l’Égypte, que nous connaissons presque exclusivement sur les tombes et leur contenu; • Périodisation basée sur les dynasties: Période prédynastique, Ancien Empire, Moyen Empire, Nouvel Empire… • Nous avons commencé en parlant du style égyptien tel qu’il apparait sur la Palette du roi Narmer, marquant le passage de la période prédynastique à la première dynastie. • Ensuite, nous avons parlé des tombes de l’ancien Empire: d’abord les mastabas, qui se transforment en pyramides. La triade de grandes pyramides de Gizeh marque l’apogée du pouvoir des pharaons, pour poursuivre avec la sculpture de l’Ancien Empire: Le style égyptien, tel que nous le voyons apparaitre sur la palette de Narmer: • Les figures sont présentées de profil, mais c’est un profil qui combine aussi la vue de face (tête et jambes de profil, torse et l’œil de face). • Ces règles s’appliquent plus strictement pour la représentation du pharaon, car elles rendent la nature divine du pharaon. • Le pharaon est aussi plus grand que les autres figures représentés (perspective d’importance) Les Tombes de L’Ancien Empire: le mastaba, la pyramide à degrés de Zoser, la pyramide à faces lisses et pente droite de Snéfrou… Dans le nécropole près de la pyramide à degrés de Zoser se trouve la première colonnade de l’histoire de l’art. Les colonnes ne sont pas libres, mais engagées dans le mur. Leurs chapiteaux sont en forme de fleur de papyrus. Terminologie: la nécropole, la colonne, la colonnade, la colonne engagée, le chapiteau L’apogée du pouvoir des pharaons: la grande triade des grandes pyramides de Gizeh: celles de Chéops (vers 2570 av. J.C.), Chéphren (vers 2530 av. J.C.) et Mykérinos (vers 2500 av. J.C.) La sculpture Terminologie: Hiératique Statues-portraits des de l’Ancien tombes et temples funéraires: portraits du empire pharaon assis et debout, du scribe accroupi, le premier buste de l’Histoire de l’art Le corps est impersonnel, figé, donne l’impression de toute puissance: nous parlons de hiératisme. Khephren, diorite, vers 2500 avant J.C. Terminologie: Hiératique • Du latin hieraticus, grec hieratikos: qui concerne les choses sacrées; • En arts: qui est imposée ou réglé par une tradition sacrée: • Style hiératique, figures hiératiques de l’art égyptien: figées, donnant l’impression de toute puissance; • Contraire: laïque, profane, libre, mobile, vivant… L’art égyptien est hiératique. L’art du Moyen Empire (2134-1785 av. J.C.) • Reflète l’esprit inquiet de cette époque instable. • Nous voyons apparaitre un nouveau type de portrait royal: le fragment du visage de Sésostris III (1850 av. J.C.) est sans atours royaux, et montre une expression sombre et inquiète, très réaliste. Nous pouvons parler de réalisme psychologique. Sésostris III (1850 av. J.C.) Moyen Empire: les hypogées, tombes creusés dans la roche • Le Moyen empire est une période instable, avec chute du pouvoir du pharaon: le temps de la royauté divine est révolu. Les pharaons ne se font plus enterrer dans des pyramides mais dans des hypogées plus sobres et plus petites que les tombes de l’Ancien Empire. En voici quelques exemples: Tombeaux creusés dans la falaise à Beni Hassan (vers 1950 avant J.C.) Le Nouvel Empire (1580 av. J.C. à 1000 av. J.C.) • Le pays retrouve son unité et la royauté divine des pharaons est rétablie, mais désormais d’une autre manière: par association au Dieu-soleil suprême Amon (Râ) (qui règne sur les dieux mineurs, tels les pharaons): • Les souverains du Nouvel empire se font enterrer dans des hypogés, tombes souterraines creusées dans la montagne et regroupés selon le rang social du défunt. Ils construisent aussi des temples funéraires, mais les plus grands travaux sont consacrés aux immenses temples d’Amon. • Nous avons vu en exemple de ces deux sortes de temples égyptiens (les temples divins consacrés aux dieux et les temples funéraires consacrés au culte du pharaon de son vivant et après sa mort) le temple funéraire de la reine Hatshepsut, (vers 1480 av. J.C., début du nouvel Empire) et le temple divin d’Amon-MutKhonsu à Louqusor (1390-1260 avant J.C.). Les tombes du Nouvel Empire Les tombes du Nouvel Empire, près de Thèbes, la nouvelle capitale, sont aussi des hypogés, tombes souterraines creusées dans la montagne, et regroupés selon le rang social du défunt. Vallée Des Rois: l’entrée de l’hypogée de Tutankhamon Le temple funéraire de la reine Hatshepsout à Deir El-Bahari est adossé à la falaise et s’adapte bien au site: trois grandes cours en terrasses sont reliées par les rampes qui montent, encadrées de colonnades reprennent le relief de la falaise. Les rampes de la route processionnelle ne mènent plus à la pyramide, mais à la montagne… Temple funéraire de Hatshepsut, Deir el-Bahari, vers 1480 av. J.C. Exemple de temple divin du Nouvel Empire (nouveau culte d’Amon): Le temple D’Amon-Mut Khonsu de Louqsor, commencé vers 1390 av. J.C. par Aménophis III et terminé un siècle plus tard par Ramses II Le plan du temple égyptien Le temple égyptien est construit le long d’un axe: une allée de sphinx (qui protègent le temple) mène aux deux murs massifs, inclinés, appelés pylônes qui forment l’entrée, encadrée de deux obélisques (symboles solaires, rayon solaires figés). Suit une cour péristyle (bordée de colonnes) à ciel ouvert, seule partie du temple où seul sont admis les fidèles les jours de fêtes, puis une salle hypostyle menant au sanctuaire où seul le pharaon et les prêtres peuvent entrer. Terminologie: pylônes, obélisque, péristyle, hypostyle L’entrée du temple d’Amon-Mut-Khonsu à Louqusor : allée de sphinx, obélisques, pylônes. deux statues colossales de Ramsès II encadrent l’entrée. Nous apercevons les colonnes de la cour péristyle. Temple d’Amon-Mut-Khonsu à Louqusor (1390-1260 avant J.C.) La sculpture du Nouvel empire: le style d’Akhénaton • Le changement de façon de percevoir l’autorité divine du pharaon comme inférieur au pouvoir du Dieu suprême Amon a un effet néfaste pour l’autorité du pharaon: les prêtres d’Amon s’enrichissent et deviennent tellement puissants qu’ils menacent l’autorité royale. • Amenophis IV essaye de les vaincre en adoptant une nouvelle divinité, unique, le disque de soleil Aton, et changeant son nom en Ankhénaton. • Ses portraits montrant un nouveau style, et introduisent un nouvel idéal de beauté dans l’art égyptien. La ligne ondule, tout est fait pour éviter le hiératisme du style traditionnel, au point que ces portraits semblent être des caricatures. Le célèbre buste portrait de Néfertiti, sa femme, nous montre un chef d’œuvre de ce style: Akhenaton et Néfertiti, vers 1360 avant J.C. Alors que dans les petits relief du couple royal et de leurs filles la ligne ondule, tout est contraire au hiératisme traditionnel de la représentation du pharaon, nous y trouvons la fraicheur de l’observation du moment. Ancien Empire, Moyen Empire, Nouvel Empire… Souvenez-vous: Le style égyptien Ancien Empire: La Palette du roi Narmer (vers 3100 av. J.C., Hiérakonpolis) Le style égyptien tel que nous le voyons apparaitre sur la palette de Narmer: • La surface est divisée en bandes, chaque figure se tient sur une ligne de sol; • Les figures sont vues de profil, mais c’est un profil qui combine aussi la vue de face (tête et jambes de profil, torse et l’œil de face) – l’artiste recherche la clarté, et non l’illusion. • Nous reconnaissons le pharaon, car il est plus grand que les autres figures représentés; Peinture de la tombe d’ Unsu, 1479-1425bc Le style égyptien tel que nous le voyons apparaitre sur la palette de Narmer: nous pouvons remarquer que: 1) La surface est divisée en bandes, chaque figure se tient sur une ligne de sol; La surface est divisée en bandes, chaque figure se tient sur une ligne de sol, ce qui est plus éloigné est représenté non pas derrière mais audessus de ce qui est plus proche. Nous appelons ce procédé perspective verticale. L’illusion de la profondeur de l’espace n’est pas recherché. Painture de la tombe d’ Unsu, 1479-1425bc Ti assiste à une chasse à l’hippopotame, 2400 bc 2) Le pharaon est plus grand que les autres figures représentés; Le pharaon est plus grand que les autres figures représentés. Cela signifie qu’il est plus important. Nous appelons ce procédé, montrant les figures plus importantes comme plus grandes, la perspective d’importance ou perspective signifiante. Ti assiste à une chasse à l’hippopotame, 2400 bc Jardin de Nebamun, 1400 av. JC 3) Les figures sont vues de profil, mais c’est un profil qui combine aussi la vue de face (tête et jambes de profil, torse et l’œil de face) – l’artiste recherche la clarté, et non l’illusion. Toutefois les prisonniers vaincus sont vus du haut, et les subalternes du cortège du pharaon sont représentés en raccourci: cette règle de représentation profil/face est plus strictement appliquée à la représentation du pharaon. L’artiste recherche la clarté, et non l’illusion et rend les objets du côté qui donne un maximum d’informat ion. Jardin de Nebamun, 1400 av. JC