RELIGION_EP_séance_26_05_2016

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SEANCE DE JEUDI 26 MAI
• SUITE de la fiche LA RELIGION
• Notion à travailler pour le bac !
RAPPEL
• Comment définir la religion ?
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Par une croyance en une (des) divinité(s) ?
Par la distinction sacré / profane ?
Par son aspect social ? Moral ?
Définition à connaître : “un système de croyances solidaires et de pratiques relatives à
des choses sacrées, c’est-à-dire séparées, qui unissent en une même communauté morale,
appelée Église, ceux qui y adhèrent“. DURKHEIM, Les formes élémentaires de la vie
religieuse.
• 2 critiques célèbres de la religion : MARX et FREUD
• MARX : la religion, « opium du peuple », en faisant oublier la misère aux
hommes, les empêche d’agir pour parvenir au bonheur réel.
FREUD, la « névrose obsessionnelle »
• Religion : « l’inventaire psychique d’une civilisation » (= conséquences
psychiques de la civilisation)
• L’Avenir d’une illusion
• La civilisation => contraintes, renoncement aux pulsions => détresse
• La religion => supporter la frustration de la civilisation en imaginant Dieu
comme un père protecteur tout-puissant contre l’angoisse.
• Illusion (cf. désirs) consolatrice ≠ erreur
• L’essence de la croyance est le « credo quia absurdum » ≠ raison
• Religion : « névrose obsessionnelle » de l’humanité.
• Analogie rituel / obsessions.
• Les dogmes religieux sont des survivances névrotiques dérivant du rapport de
l’enfant au père (christianisme : religion du fils, faute contre le père)
Développer l’esprit scientifique
• « Ne nous sommes-nous pas exagéré la nécessité de la religion pour
les hommes ? »
• Recul de la religion, ciment de la civilisation, grâce au renforcement
de l’esprit scientifique.
• De même que les névroses infantiles disparaissent spontanément avec l’âge,
la religion est appelée à être abandonnée.
• Il faut une éducation à la réalité, grâce à la science : « Le stade de
l’infantilisme n’est-il pas destiné à être dépassé ? L’homme ne peut pas
éternellement demeurer un enfant, il lui faut enfin s’aventurer dans l’univers
hostile ».
Lecture : les 3 fonctions de la religion
« Si on veut se rendre compte de l'essence grandiose de la religion, il
faut se représenter ce qu'elle entreprend d'accomplir pour les
hommes. Elle les informe sur l'origine et la constitution du monde, elle
leur assure protection et un bonheur fini dans les vicissitudes de la vie,
elle dirige leurs opinions et leurs actions par des préceptes qu'elle
soutient de toute son autorité. Elle remplit donc trois fonctions ».
FREUD
• Une fonction intellectuelle : donner du sens au monde, le
comprendre (analogie avec la raison).
• Une fonction psychologique : rassurer
• Une fonction pratique : guider les actions de l’homme.
ère
1
fonction : rivalité avec la science
• « Par la première, elle satisfait le désir humain de savoir, elle fait la
même chose que ce que la science tente avec ses propres moyens, et
entre ici en rivalité avec elle. » FREUD
2ème fonction : la religion consolatrice >
science
• « C'est à sa deuxième fonction qu'elle doit sans doute la plus grande
partie de son influence.
Lorsqu'elle apaise l'angoisse des hommes devant les dangers et les
vicissitudes de la vie, lorsqu'elle les assure d'une bonne issue,
lorsqu'elle leur dispense de la consolation dans le malheur, la science
ne peut rivaliser avec elle. Celle-ci enseigne, il est vrai, comment on
peut éviter certains dangers, combattre victorieusement bien des
souffrances ; il serait très injuste de contester qu'elle est pour les
hommes une puissante auxiliaire, mais dans bien des situations, elle
doit abandonner l'homme à sa souffrance et ne sait lui conseiller que
la soumission. »
ème
3
fonction : La religion contre la science
• « C'est dans sa troisième fonction, quand elle donne des préceptes,
qu'elle édicte des interdits et des restrictions, que la religion s'éloigne
le plus de la science. » FREUD
• La science est neutre axiologiquement. Elle ne concerne pas le
« devoir-être » mais « l’être ».
• La religion, elle, prétend diriger le comportement humain.
3) Raison et foi
Sujets
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Peut-on se passer de toute religion ?
L’humanité peut-elle se concevoir sans religion ?
Pourquoi le progrès scientifique n’a-t-il pas fait disparaître les religions ?
L’esprit religieux ne se manifeste-t-il que dans les religions ?
A quoi tient la force des religions ?
Peut-on ne croire en rien ?
La croyance n’est-elle qu’une démission de la raison ?
La religion est-elle irrationnelle ?
La religion a-t-elle une fonction ?
L’homme est-il par nature un être religieux ?
La raison et la foi
• Comme la raison, la religion donne un sens au monde.
• Mais la religion = mythe (récit fabuleux qui peut rendre compte des
origines du monde ».
• La philosophie se caractérise par l’émergence d’un discours rationnel sur le
réel.
• Révélation du message divine ≠ raison.
• 2 modes d’accès à la vérité : par les lumières naturelles de l’esprit, ou par les
lumières surnaturelles de la foi.
• Critique de l’excès de religiosité (superstition) par la philosophie, qui tente
de définir une religion authentique.
• Philosophie des Lumières : la misère humaine vient des superstitions. Pour un
déisme.
La complémentarité de la foi et de la raison
• « Croire pour comprendre » ou la foi en quête d’intelligence (fides
quaerens intellectum)
• L’étude de la philosophie et de la science renforce la foi.
• La philosophie est la « servante de la théologie ».
• Thomas D’AQUIN, Somme théologique : la foi n’est pas un sacrifice de
l’intelligence. La raison et l’intelligence sont au service de la foi.
• Cf. preuves de l’existence divine de DESCARTES
La foi au-dessus de la raison
• La raison peut-elle vraiment comprendre la religion ?
• Fidéisme : la foi saisit des vérités inaccessibles à la raison.
• Seule la foi le peut : PASCAL, Les Pensées
• La raison forme une figure abstraite de Dieu ≠ « le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de
Jacob », Dieu d’amour
• « Nous connaissons la vérité non seulement par la raison mais encore par
le cœur. C’est de cette dernière sorte que nous connaissons les premiers
principes ».
• 1ers principes : espace, temps, mouvement, nombres, existence.
• « Les principes se sentent, les propositions se concluent et le tout avec certitude
quoique par différentes voies ».
• Cœur : intuition et non sentiments.
La rationalité de la foi
• Pourtant, PASCAL avec son célèbre pari, va montrer en s’inspirant du
calcul des probabilités, que l’athée a des raisons de croire en Dieu.
• Le gain attendu (la vie éternelle) surpasse le coût de la croyance religieuse.
• Il est ainsi rationnel de croire en Dieu.
Le culte de la raison
• Faire de la science le modèle du savoir, n’est-ce pas témoigner d’un
culte de la raison, lui-même irrationnel ?
• ALAIN, Le culte de la raison comme fondement de la République, 1901
• « Il est donc juste de dire que nous devons à la Raison un culte, que nous
devons la servir, l’estimer, l’honorer par-dessus toute chose, et que notre
bonheur, nos biens et notre vie même ne doivent point être considérés,
lorsque la Raison commande. »
• « La Raison, c’est bien là le Dieu libérateur ».
Repère : SAVOIR / CROIRE
• Croire : tenir pour vrai.
• Degrés de croyance : incertitude, ou confiance, foi.
• Foi : confiance, adhésion forte à une idée (équivalente à la certitude devant une
démonstration)
• Une croyance peut être vraie (opinion droite) ou fausse.
• Savoir : certitude se fondant sur une justification, une raison.
• Le savoir est souvent conçu comme libérateur, alors que la croyance
serait un piège.
4) Société et religion
La religion unit-elle ou sépare-t-elle les hommes ?
La fonction sociale de la religion
• Les religions comprennent des prescriptions, des valeurs, des interdits
et des devoirs pour la communauté
5) Morale et religion
Un dogme religieux peut-il tenir lieu de règle morale ?
Le fondement de l’obligation morale
• BERGSON, Les deux sources de la morale et de la religion
• Chapitre 1
• L’obligation morale repose sur un système d’habitudes, une pression
sociale (non sur la conscience morale) : c’est une morale close dans
une société close.
• Mais il y a aussi l’appel du héros, ouverture vers l’au-delà (morale
ouverte).
Religion statique
• Chapitre 2
• La religion statique correspond à la morale close.
• Défense contre l’idée de la mort, conservation du groupe contre
l’angoisse (contre « le pouvoir dissolvant de l’intelligence »).
• Son but : la cohésion sociale contre l’égoïsme individuel.
Lecture
• « comment de grands esprits ont pu accepter le tissu de puérilités et
même d’absurdités qu’était leur religion » ?
• « Les gestes du nageur paraîtraient aussi ineptes et ridicules à celui
qui oublierait qu’il y a de l’eau, que cette eau soutient le nageur, et
que les mouvements de l’homme, la résistance du liquide, le courant
du fleuve, doivent être pris ensemble comme un tout indivisé ».
• BERGSON, Les Deux Sources de la morale et de la religion, III
Lecture (suite)
• « La religion renforce et discipline. Pour cela des exercices
continuellement répétés sont nécessaires, comme ceux dont
l’automatisme finit par fixer dans le corps du soldat l’assurance
morale dont il aura besoin au jour du danger. C’est dire qu’il n’y a pas
de religion sans rites et sans cérémonies » (….)
• « A resserrer cette solidarité tendent précisément les rites et
cérémonies ».
Religion dynamique
• Religion fondée sur l’élan de la mystique créatrice et sur l’amour
6) Politique et religion
La tolérance
• Tolérer signifie d’abord « supporter ».
• Au sens moral, vertu permettant d’accepter ce qu’on rejette
spontanément. C’est aussi être vigilant vis-à-vis de l’intolérance et de
l’intolérable.
• LOCKE, Lettre sur la tolérance : « Cesser de combattre ce qu’on ne
peut changer ».
• On ne peut contraindre la croyance => liberté de conscience.
• Condition : ne pas nuire à la société.
• Le pouvoir politique ne doit pas chercher à agir sur la croyance des sujets.
• RAWLS : « doit-on tolérer les intolérants ? » => OUI
La séparation Etat / Eglise
• La laïcité est la séparation de l’Etat vis-à-vis de l’Eglise et sa neutralité
à l’égard des cultes : il n’y a pas de religion d’Etat.
Peut-on être un « athée vertueux » ?
• L’athéisme radical conduit-il à la perte des valeurs morales ?
• DOSTOIEVSKI, Les Frères Karamazov : « Dieu est mort, tout est permis ».
• Ne peut-on être athée tout en gardant des valeurs morales ?
• NIETZSCHE : ceux qui se croient athées sont toujours dépendants de
la religion.
• La « mort de Dieu » est « le plus important des événements récents »
(affaiblissement de toutes les croyances).
• Il faut réinventer des dieux, du sacré.
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