Groupe d’experts de la Société royale du Canada
Le maintien de la biodiversité marine au Canada :
relever les défi s posés par les changements climatiques,
les pêches et l’acquaculture
Février 2012
RAPPORT EN BREF
Prof Isabelle M. Côté
Prof Julian J. Dodson
Prof Ian A. Fleming
Prof Je rey A. Hutchings (Président)
Prof Simon Jennings
Prof Nathan J. Mantua
Prof Randall M. Peterman
M Brian E. Riddell
Prof Andrew J. Weaver, MSRC
Prof David L. VanderZwaag
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RAPPORT EN BREF RAPPORT PRÉPARÉ PAR LA SOCIÉTÉ
ROYALE DU CANADA SUR LE MAINTIEN DE LA
BIODIVERSITÉ MARINE AU CANADA
Les océans qui bordent le Canada le définissent et subviennent à plusieurs de ses besoins.
Ils soutiennent un vaste ensemble d’activités humaines, des loisirs au transport, en
passant par la pêche; sur trois côtés du pays, ils servent de frontières et assurent notre
protection. Mais nos océans se sont gradés sous l’effet de l’activité humaine — y
compris de la surpêche, de l’aquaculture et de tout ce que nous faisons, qui alimente les
changements climatiques. Dans l’océan Arctique, la qualité et la quantité de glace marine
diminuent en raison du réchauffement de la planète. L’océan Atlantique a souffert
gravement de la surpêche et des changements aux réseaux trophiques marins associés.
Les changements climatiques, la pêche et l’aquaculture perturbent la biodiversité de la
côte du Pacifique.
Paradoxalement, les océans sont menacés par l’inaction humaine lorsqu’il s’agit
d’apporter les changements et de mettre en œuvre les réformes nécessaires à la protection
de notre patrimoine marin. Les transformations physiques et biologiques résultant des
changements climatiques, de même que des conséquences plus directes de l’activité
humaine, sont en train de modifier la biologie marine. Cela aura des conséquences graves
pour la sécurité alimentaire et pour le bien-être socioéconomique des collectivités
côtières.
Le mandat du groupe d’experts consistait à proposer de nouvelles façons de faire, des
mesures ainsi que des projets de recherche qui favoriseraient la préservation de la
biodiversité marine canadienne. Pour ce faire, nous devions procéder à l’évaluation
scientifique des tendances historiques et des prévisions se rapportant aux milieux
océaniques et à la biodiversité marine au Canada, ainsi que des causes et des
conséquences prévues de ces tendances. De plus, considérant que le Canada est lié à des
obligations nationales et internationales en matière de biodiversité marine, on nous a
également demandé de déterminer si le Canada avait déployé suffisamment d’efforts pour
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préserver la santé, la sécurité et la prospérité des océans pour le bien des Canadiens et des
Canadiennes d’aujourd’hui et de demain.
Diversité biologique : Variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre
autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les
complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces
et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes. Nations Unies, Convention sur la
diversité biologique, 1992
Quels sont les dommages causés?
La biodiversité, prise dans son sens large, peut se concevoir comme la variété, la quantité
et la distribution des espèces vivantes. Ces aspects influencent le fonctionnement des
écosystèmes et les bienfaits (appelés services écosystémiques) que les humains en
retirent, de la régulation du climat aux loisirs, en passant par la production alimentaire.
La biodiversité concerne chaque aspect de la vie, des variations génétiques aux
différences entre espèces entières. La Convention de 1992 des Nations Unies sur la
diversité biologique a fini plusieurs indicateurs permettant de mesurer la biodiversité,
notamment la distribution des espèces et leur diversité génétique, mais pour les besoins
de ce rapport, nous avons axé notre analyse sur la taille des populations, puisque la survie
d’une espèce dépend de la résilience de ses populations face aux pressions imposées par
les humains et par l’environnement.
Les gens demandent souvent si l’extinction d’une espèce ou sa disparition d’un milieu a
une réelle importance. Pour y répondre, nous pouvons employer l’analogie suivante : un
avion peut perdre un, deux ou même dix rivets sans problème; mais à un certain point,
s’il perd un seul autre rivet, ce sera la catastrophe. De manière semblable, au-delà d’un
certain stade, le déclin cumulatif de la biodiversité serait tel que les écosystèmes
subiraient des changements catastrophiques. Nous ne connaissons pas le point de rupture
de la biodiversité marine. Les océans s’adaptent et changent continuellement. Mais nous
pouvons déjà percevoir des signes inquiétants.
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Nous commencerons par nous pencher sur les changements climatiques et sur leurs
répercussions sur nos océans. Mais avant de commencer, il faut noter les deux points
suivants. Ce que vous lisez est une version très condensée d’un rapport complexe et de
grande envergure. On peut consulter en ligne la version originale et entière de ce
document, avec toutes ses références et ses annexes, à l’adresse http://rsc-
src.ca/expertpanels_reports_fr.php
Notons également la particularité stylistique suivante : le ministère des Pêches et des
Océans du Canada est le nom du ministère fédéral le plus étroitement lié à nos travaux.
Nous avons eu recours à son acronyme bien connu, MPO, dans le présent rapport.
Changements climatiques : Facteurs de pression observés et prévus
Les conséquences immédiates des changements climatiques incluront vraisemblablement
le réchauffement des océans, une modification du niveau de la mer et l’acidification des
océans. Ces phénomènes ont déjà une incidence sur la biodiversité marine. La
température de l’eau et de l’air joue un rôle déterminant dans la distribution de la
végétation et de la faune océaniques. La modification des régimes de température a des
répercussions sur la biodiversité marine, ainsi que sur les rendements potentiels de la
pêche, parce que ces régimes déterminent les diverses espèces vivent. Les
précipitations accrues et les températures plus élevées peuvent changer la salinité et la
densité de l’eau, ou drainer davantage d’éléments nutritifs de la terre ferme vers les
rivières, puis vers la mer; les répercussions de ces types de changement se font sentir
jusqu’à l’échelle de la « production primaire », le processus de développement des
organismes les plus élémentaires de la chaîne alimentaire. Des changements à ce niveau
de la chaîne alimentaire pourraient diminuer le transfert de la valeur nutritive de la
matière organique. Inévitablement, chaque organisme sera touché.
Les changements climatiques peuvent aussi engendrer des décalages entre les besoins de
survie des espèces et leur accès aux ressources vitales. La prolifération précoce du
plancton, par exemple, pourrait faire en sorte que les larves de poissons ou les oiseaux de
mer nouveau-nés n’aient pas accès à la nourriture dont ils ont besoin. Les conséquences
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de ces décalages peuvent gravir la chaîne élémentaire. On peut en constater les effets
chez certaines espèces : les jeunes saumons Chinook, par exemple, sont incapables de
survivre et de croître adéquatement dans certains cours d’eau rendus trop chauds ou trop
peu profonds en raison des changements climatiques. On prévoit que cette situation
diminuera l’abondance des populations touchées et augmentera considérablement la
probabilité de leur extinction.
Les changements climatiques auront également une influence sur la distribution
géographique des espèces. Les études empiriques et théoriques indiquent que les poissons
et les invertébrés marins réagissent au réchauffement des océans en se déplaçant de 30 à
130 km par décennie vers les pôles et de 3,5 m par décennies vers le fond de l’océan.
Cela pourrait entraîner l’extinction locale de certaines espèces et l’établissement
d’espèces non indigènes.
Nous estimons que cela conduira inévitablement à des changements importants pour la
pêche. Dans l’hémisphère nord, cela pourrait se traduire par un déclin des rendements de
la pêche dans les régions tempérées (25 °N à 50 °N), mais à une augmentation des
rendements à des latitudes plus élevées, particulièrement dans les régions subarctiques.
Cependant, les avantages potentiels plus au nord pourraient être neutralisés par la
disparition d’espèces dans les eaux canadiennes à des latitudes plus basses.
Les changements climatiques jouent également un rôle dans la raréfaction de l’oxygène
dans l’eau. Lorsque l’eau de surface se réchauffe, l’efficacité avec laquelle elle peut
produire et échanger l’oxygène diminue. Les précipitations plus fortes, qui augmentent
l’apport en eau douce et en éléments nutritifs aggravent le problème. Le long de la côte
de l’Oregon, des événements de déficits d’oxygène ont causé la mort de poissons et de
crabes au cours des dernières années, événements qui n’ont jamais été observés au cours
du siècle précédent.
Les océans du globe absorbent approximativement 84 pour cent du dioxyde de carbone
émis par la combustion des combustibles fossiles. L’augmentation de la concentration de
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