La pêche à pieds - Académie d`Amiens

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Le littoral de la mer du Nord
Dossier didactique
Le littoral de la mer du Nord
Le littoral est la zone de contact entre le continent et la mer. Il existe différents types de littoraux,
plats ou à falaises, sableux ou rocheux… En Belgique, on ne trouve que des côtes sablonneuses.
Les marées
À la côte belge, la mer monte puis redescend en un
peu plus de 12 heures. Chaque jour, il y a donc deux
marées hautes et deux marées basses.
vers celle-ci par ce qu’on appelle l’attraction lunaire.
Cette attraction est plus forte que celle qui s’exerce
sur le centre de la Terre (qui est plus éloigné de
la Lune). Le volume total des eaux reste bien
entendu le même. La masse des eaux tend donc
à prendre la forme d’un ellipsoïde dont l’axe serait
approximativement dans la direction Terre-Lune.
Les marées basses ont lieu là où l’ellipse s’aplatit
et les marées hautes là où elle s’élargit
.
Ce mouvement de l’eau est dû à l’influence de la
Lune et, dans une moindre mesure, du Soleil. En
effet, deux masses s’attirent l’une l’autre avec une
force qui dépend de leur distance d’une part et de
la valeur de leur masse d’autre part. Ainsi, l’eau des
mers et océans qui font face à la Lune est attirée
Marée haute
haute
Marée
Marée
Marée basse
basse
12
12
9
9
3
6
3
6
1
2
Il y a deux cycles vives-eaux
/ mortes-eaux par mois. Ces
marées sont encore plus
marquées aux moments où
la Terre et le Soleil sont les
plus rapprochés, c’est-à-dire
aux équinoxes.
De plus, certaines marées
sont plus importantes que
d’autres. Lors des marées
dites « de vives-eaux »,
l’eau monte très haut sur
la plage à marée haute et
redescend très bas à marée
basse ; lors des marées
dites « de mortes-eaux »
par contre, l’eau ne monte
pas très haut sur l’estran
et ne redescend pas très
bas. Ce phénomène est lié
notamment à la position
de la Lune et du Soleil par
rapport à la Terre. Lorsque le
Soleil et la Lune sont alignés
avec la Terre, leurs actions
s’additionnent ; les marées
atteignent les amplitudes
les plus grandes (viveseaux). Lorsqu’ils forment
un angle droit avec la Terre,
leurs actions s’opposent ; les
mouvements de l’eau sont
faibles (mortes-eaux).
Marée de vives-eaux
nouvelle lune
Marée de mortes-eaux
premier quartier
(7 jours plus tard)
Marée de vives-eaux
pleine lune
(14 jours plus tard)
Amplitude des marées
Marée de mortes-eaux
dernier quartier
(21 jours plus tard)
Les animaux du littoral
les gastéropodes (mollusques à coquille unique et
spiralée) ;
Adaptations
La faune de la zone littorale est essentiellement
constituée d’organismes marins (et non terrestres) qui,
à marée basse, se retrouvent à l’(air libre sur la plage.
Jusqu’à ce que la mer remonte, ils doivent résister
à de nombreux facteurs tels que la déshydratation,
des changements rapides de température et salinité
(notamment dans les flaques, dont l’eau s’évapore en
été), la prédation (particulièrement par les oiseaux)…
Ils survivent grâce à des adaptations diverses, comme
le fait de s’enfouir dans le sable humide, ou de se
cacher sous une pierre, ou encore de s’enfermer dans
une coquille au sein de laquelle ils conservent un peu
d’eau…
Buccin (Buccinum undatum)
Littorine (Littorina littorea)
Patelle (Patella vulgata)
Diversité
les céphalopodes (mollusques à coquille interne
et réduite, parfois à sa plus simple expression, et
dont le pied transformé en tentacules se situe au
niveau de la tête).
À première vue, une plage de sable rassemble peu
d’espèces animales différentes. pour se convaincre
du contraire, il suffit d’observer attentivement les
laisses de mer, des débris régulièrement déposés
par la marée. On y retrouve (en plus des déchets
abandonnés par l’homme sur la plage ou dans
l’eau) de nombreux restes animaux et végétaux.
Les principaux composants des laisses de mer
sont les coquillages, des coquilles protectrices
produites par les mollusques. Ce sont des
animaux à corps mou, qui possèdent une coquille
calcaire fabriquée par leur manteau. On en connaît
des milliers d’espèces différentes, elles-mêmes
classées en groupes ou classes. Les principales
classes de mollusques sont :
Seiche (Sepia officinalis)
Os de seiche
Tous ces animaux se nourrissent de façon bien
différente.
les bivalves (mollusques à coquille formée de deux
valves reliées par une charnière) ;
Les gastéropodes possèdent une radula, une sorte
de langue râpeuse qui leur permet de racler les
algues sur les rochers.
Les bivalves sont en général des animaux filtrants :
ils aspirent de l’eau de mer qu’ils filtrent dans leurs
branchies. Ces dernières retiennent les particules
microscopiques en suspension dans l’eau et dont
ils se nourrissent.
Moule (Mytilus edulis)
Les céphalopodes sont des prédateurs qui
attrapent poissons et petits invertébrés grâce à
leurs tentacules munis de ventouses.
Coque (Cerastoderma edule)
3
Sur la plage, on peut aussi observer les traces de
nombreux vers… Non pas des vers de terre mais
des vers qui vivent dans le sable ! Certains, comme
le lanice et la serpule, vivent en permanence dans
un tube qu’ils fabriquent avec du sable et des
morceaux de coquillages, ou avec une matière
calcaire. Ils peuvent en sortir la tête, ornée de
nombreux tentacules. Ceux-ci leur servent à
se nourrir en capturant de petites particules de
nourriture. Au moindre danger, ces vers s’enfoncent
dans leur tube.
L’exosquelette ressemble à une armure
Les crustacés littoraux les plus connus sont le
crabe, la crevette et le bernard-l’ermite.
Serpule
Lanice
(Serpula vermicularis) - (Lanice conchilega)
tube et ver
D’autres vers, tels que l’arénicole, creusent un terrier
dans le sable, le plus souvent en forme de « U ».
En surface, on ne voit qu’un tortillon de sable
proche d’un petit trou. Ce tortillon correspond aux
Crevette grise (Crangon crangon)
Bernard-l’ermite (Pagurus bernhardus)
Crabe vert (Carcinus maenas)
anus
La balane est aussi un crustacé. Sa vie commence
par le même stade larvaire : le stade nauplius.
bouche
Nauplius
Balane (Semibalanus balanoides)
On peut aussi trouver des crustacés sur la zone
littorale : tout comme les mille-pattes, les insectes
et les chélicérates, les crustacés appartiennent au
groupe des arthropodes. Les arthropodes ont le
corps recouvert d’un exosquelette qui les protège.
Comportant des zones plus molles entre les
segments, ce squelette externe ne les empêche
pas de se déplacer de manière souple et efficace. Ils
doivent leur nom à leurs pattes articulées.
Le corps de cet animal est entouré d’une armure
constituée de plusieurs plaques calcaires. La balane
se nourrit en filtrant l’eau : des appendices (appelés
cirres) émergent de l’armure et battent l’eau, y
attrapant de petites particules planctoniques.
4
Il est très courant de découvrir une étoile de mer
entre les pierres d’un épi (ce qu’on appelle souvent,
à tort, un brise-lames). Ces animaux à symétrie
radiaire d’ordre 5 (le nombre de bras est un multiple
de 5) font partie du groupe des échinodermes,
tout comme les oursins et les ophiures.
Quelques poissons
Raie bouclée (Raja chavata)
Étoile de mer (Asterias rubens)
Petite roussette (Scyliorhinus canicula)
Oursin (Psammechinus miliaris)
Maquereau (Scomber scombrus)
Ophiure (Ophiothrix fragilis)
Avec un peu de chance, vous trouverez peutêtre des œufs de poissons dans les laisses de
mer, notamment des œufs séchés de raie ou de
roussette (un requin de petite taille). En fait, ce ne
sont que les enveloppes des œufs.
Sole (Solea solea)
Hareng (Clupea harengus)
Capsule d’oeuf de raie
Capsule d’oeuf de roussette
5
Cabillaud (Gadus morhua)
De nombreux oiseaux peuvent
être observés sur le littoral.
Le goéland argenté (Larus argentatus) est un
oiseau typique de nos côtes, où il est présent
toute l’année. Au printemps, il niche en colonies
formées de plusieurs dizaines à quelques milliers
de couples. En avril, la femelle pond deux à trois
œufs dans un nid construit à même le sol, dans
les dunes notamment. Elle les couve jusqu’à
éclosion, 26 à 32 jours plus tard. Les poussins,
semi-nidifuges, s’envoleront 6 semaines plus tard.
Huîtrier pie, bécasseau sanderling, tournepierre à
collier, courlis cendré… : les limicoles sont des
oiseaux de rivage. En général, ils cherchent leur
nourriture dans la vase, d’où leur nom (« limicole
» vient du latin limus « limon, boue » et -cole «
qui vit dans »). Ils possèdent de longues pattes et
un bec adapté à leur alimentation. Leur plumage varie
fortement en fonction de l’âge et des saisons (les adultes
subissent deux mues : une partielle au printemps et
une totale en automne). La plupart sont de grands
migrateurs, capables de parcourir des milliers de
kilomètres, parfois sans s’arrêter. Certains hivernent
le long de nos côtes, d’autres ne font que passer…
Le plumage des jeunes diffère de celui des adultes :
les juvéniles sont plus sombres, tachetés de brun
au cours de la première année de leur vie, puis
leur plumage s’éclaircit la deuxième année. Chez
l’adulte, le dos et les ailes gris clair contrastent avec
les pattes de couleur rose. Le bec est jaune et orné
d’une petite tache rouge sur la mandibule inférieure.
Le régime alimentaire du goéland est très varié :
invertébrés littoraux, petits mammifères, charognes,
déchets, œufs et oisillons d’autres oiseaux. Pour
casser les coquillages, il les emporte dans les
airs, coincés dans son bec, et les laisse tomber
d’une hauteur de plusieurs mètres sur un rocher.
Goéland argenté
(Larus argentus)
Une autre espèce observable à coup sûr à la côte
belge est la mouette rieuse (Larus ridibundus).
Elle est présente sur le littoral pendant toute
l’année, notamment dans les villes et les ports,
surtout en hiver. Au printemps, elle niche en
colonies dans les marais ou sur les bords de lacs
et d’étangs. Cette espèce très bruyante pousse
des cris rauques et sonores. Elle vit en groupe,
dont les membres se chamaillent inlassablement!
Le plumage de la mouette rieuse varie en fonction
des saisons. En été, on reconnaît l’adulte à
son capuchon facial brun chocolat ainsi qu’à
son bec et ses pattes de couleur rouge foncé ;
en hiver par contre, la tête est blanche, ornée
de petites taches noires situées près de l’œil.
Mouette rieuse
(Larus ridibundus)
C’est une espèce omnivore, qui se nourrit
d’animaux terrestres (insectes) et marins
(vers, mollusques, crustacés), mais aussi
de végétaux et de déchets qu’elle trouve
en abondance dans les ports et décharges.
6
JEU
LE
BEC DE CHAQUE OISEAU EST ADAPTÉ À SA NOURRITURE…
QUE MANGENT CES OISEAUX
?
Tringa totanus
A
C
B
Charadrius hiaticula
Calidris canutus
D
G
E
4
6
Coque
1
2
Telline
de la baltique
3
Arénicole
7
Solution dans l’espace Mer du Nord
7
Scrobiculaire
5
JEU
RELIE CHAQUE ANIMAL À CE QU’IL LAISSE SUR LA PLAGE…
}
}
}
}
}
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}
}
}
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}
Solution dans l’espace Mer du Nord
8
Le plancton
Le plancton est l’ensemble des organismes
qui vivent en suspension dans l’eau de
mer, emportés au gré des courants (ils sont
incapables de se déplacer efficacement
par leurs propres moyens). On le divise
en plancton végétal (ou phytoplancton)
et en plancton animal (ou zooplancton).
Le phytoplancton est essentiellement
constitué d’algues, souvent unicellulaires,
tandis que le zooplancton est composé
d’animaux adultes (copépodes, méduses…)
et de larves d’invertébrés de différents
groupes
(mollusques,
échinodermes,
crustacés…).
PHYTOPLANCTON
diatomées et dinoflagellés
ZOOPLANCTON
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Les chaînes alimentaires en mer du Nord
Le plancton végétal est à la base des
chaînes alimentaires (ou chaînes trophiques)
marines : ces algues microscopiques
fabriquent des sucres grâce à l’énergie
lumineuse (photosynthèse) et aux éléments
minéraux contenus dans l’eau. La suite de ces
chaînes est composée d’animaux incapables
de fabriquer eux-mêmes ces sucres
nécessaires à leur survie, et qui doivent donc
les trouver dans leur nourriture.
Homme
Ainsi, il existe de nombreuses chaînes
alimentaires différentes en mer, qui forment
un gigantesque réseau alimentaire.
En voici un exemple : le phytoplancton sert
de nourriture au zooplancton, qui lui-même
est la proie des harengs, qui eux-mêmes sont
mangés par des poissons plus grands, tel
que le cabillaud, qui est pêché par l’homme.
Cabillaud
Mais pour nourrir un cabillaud, il faut de très
grandes quantités de harengs. C’est pour
cette raison que les chaînes alimentaires
sont le plus souvent représentées sous la
forme de pyramides, car il y a de nombreuses
pertes d’un niveau trophique à un autre.
Hareng
Zooplancton
Phytoplancton
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