CHRONOLOGIE ROMAINE L'Italie a vu des premières traces d'occupation humaine dans le Latium (du IXème au VIIème siècle av.JC). En 753 av.JC: c'est la date légendaire de la fondation de Rome par Romulus et Remus. L’histoire romaine se présente selon les trois phases suivantes : Sept rois se succèdent : I. ROYAUTE 753-509 AV. J.-C. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. II. REPUBLIQUE : 509-27 AV.JC Romulus Numa Pompilius Tullus Hostilius Ancus Martius Tarquin l'Ancien Servius Tullius Tarquin le Superbe Cette époque est marquée par deux faits essentiels: • • III. L'EMPIRE D’OCCIDENT : 27 AV.JC - 476 AP.JC les guerres puniques (Rome contre Carthage) les guerres civiles (entre différentes factions politiques à l'intérieur du pays même) - les Julio-Claudiens (de 27 av.JC à 68 ap.JC) - les Flaviens (de 69 à 96) - les Antonins (de 96 à 192) - les Sévères (de 193 à 235) III. L'EMPIRE D’ORIENT : 395-1453 Magistratures ordinaires Consul Proconsul Préteur Propréteur Dictateur Maître de cavalerie Tribun consulaire Censeur Tribun Édile Questeur Magistratures extraordinaires Interroi Décemvir Triumvir Titres et Honneurs Empereur romain Auguste César Préfet du prétoire Tétrarque Dux Magister militum Sénat romain Assemblées Magistrats Cursus honorum Auctoritas Princeps senatus Pontifex maximus Préfet de Rome Imperator Légat Licteur Institutions et Lois Constitution romaine Droit romain Mos majorum Citoyenneté Imperium Potestas Chronologie romaine 2 Pour détailler cette chronologie, un premier tableau (0) présente les généralités, un second la royauté (I), le troisième la République (II) et le quatrième (III) l’Empire avec ses deux phases. 0. TABLEAU GENERAL Cette chronologie montre les événements les plus importants de l'histoire romaine sur le plan militaire, politique et social, culturel et religieux. Pour une meilleur lecture 20 dates clefs ont été mises en évidence en italique. Dates Evenements Militaires Faits Politiques et Sociaux Evenements culturels et Religieux 753 _ Date légendaire de la fondation de Rome par Romulus Cabanes du Palatin 509 _ Expulsion des Rois Temple Capitolin, de Jupiter,Junon et Minerve 497 _ 494 _ _ Sécession de la plèbe 493 _ Création des tribuns de la plèbe Temple de Cérès,Liber et Liberia 488 Guerre contre les Volsques _ _ 458 Guerre contre les Eques _ _ 450 _ 445 Loi des XII Tables Autorisation des mariages entre patriciens et plébéiens _ _ 406-396 Siège et prise de Véies _ _ 390 Invasion Gauloise _ 366 _ 356 _ 351 _ 350 _ _ Accès de la plèbe au consulat pour la 1 ère fois. Un plébéien dictateur Un plébéien censeur Fondation de la colonie d'Ostie _ _ Temple de Saturne _ _ _ _ _ _ 348 _ 343-291 Guerres samnites 340-338 Guerre et dissolution de la ligue latine Antium colonie romaine _ 321 Défaite des Fourches Caudines _ _ 312-308 _ 306 _ 300 _ 281-272 Guerre contre Tarente et Pyrrhus, Prise de Tarente (272) _ Début de l'influence hellénistique 265 Soumission de l'Etrurie Rome maîtresse de l'Etrurie moins la Gaule Cisalpine _ 264-241 Première guerre punique 254 _ 240 _ Censure d'Appius Claudius Caecus. Via Appia: de Rome à Capoue (312) Traité entre Rome et Carthage Accès de la plèbe au pontificat Premiers jeux Séculaires _ _ _ _ Introduction des La Sicile, première province romaine (241) Via Aurelia de combats de gladiateurs Rome à Pise (241) (264) Naissance de Plaute _ _ Première pièce de Livius Andronicus jouée à Rome Chronologie romaine 3 _ Naissance d'Ennius _ _ Naissance de Scipion l'Africain et de Caton 231 _ Sardaigne et Corse deviennent des provinces romaines _ 225-218 Soumission de la Gaule Cisalpine _ _ 220 _ Via Flaminia: Rome-Cisalpine. Construction du cirque Flaminius _ _ _ 239 234 _ Deuxième guerre punique 218-201 Lutte contre Hannibal 215 _ Premières sociétés de publicains _ 204 _ _ Introduction du culte de Cybèle à Rome 200-188 Intervention de Rome en Orient _ _ 196 _ _ 190 _ Proclamation par Flaminius de la liberté de la Grèce _ 186 _ _ Scandale des Bacchanales 185-184 _ Censure de Caton Basilique Porcia 181 _ _ Temple de Vénus Erycine 180 _ 179 _ Loi sur la carrière des honneurs _ Naissance de Térence _ Basilique Aemilia 173 _ _ Expulsion de deux philosophes épicuriens 168 Victoire dePydna _ _ 161 _ _ Expulsion des philosophes et des rhéteurs 155 _ _ Ambassade à Rome des philosophes Carnéade,Diogène et Critolaos 154 _ _ Interdiction du sénat de construire un théâtre permanent 150-129 _ _ Cercle des Scipions 148-146 Troisième guerre punique _ _ Le grand pontife Mucius Scaevola fait rédiger les annales Maximi 148 _ _ 146 Destruction de Carthage Province romaine de Macédoine Achaïe. L'afrique romaine province proconsulaire _ Pont Aemilius Province d'Asie _ Les Gracques Province de Gaule Narbonnaise _ Tribunat de Marius _ 142 _ 133 Destruction de Numance 133-121 _ 125-118 _ 113-101 Invasion des Cimbres et des _ _ Chronologie romaine 4 Teutons 112-105 Guerre de Jugurtha 107-101 _ _ Consulat de Marius 106 _ _ Naissance de Cicéron et de Pompée 101 _ 98 _ Naissance de Lucrèce 91-88 Guerre Sociale _ _ _ 88-85 Guerre contre Mithridate _ _ _ _ Dictature de Sylla Naissance de Salluste Guerre civile _ _ Province de Bithynie _ _ _ Consulat de Pompée Naissance de Virgile _ _ 87 83-82 82-79 80-72 Guerre contre Sertorius lieutenant de Marius 74 73-71 Guerre contre Spartacus 70 _ _ Naissance de César _ _ _ 67-63 Campagne de Pompée en Orient 65 _ 64 _ 63 _ 60 _ 58-50 Guerre des Gaules _ _ Province de Syrie,Conjuration de Catilina et consulat de Cicéron Premier triumvirat _ 55 _ _ Premier théâtre en pierre à Rome (grâce à Pompée) 52 _ Anarchie à Rome. Pompée consul unique Le Pour Milon de Cicéron 51 _ 49-44 Guerre civile Forum de César 44-30 Guerre civile La Gaule province romaine _ _ Les Philippiques de Cicéron Naissance d'Horace Naissance de Tite-Live Naissance d'Octave _ _ _ _ 44-43 _ _ 43 _ 42 Philippes 31 Actium 30 _ Deuxième triumvirat _ _ L'Egypte province romaine 29 _ _ Les Géorgiques de Virgile 27 _ Début du principat. Organisation des provinces _ 27-14 ap J.C _ Règne d'Auguste _ 21 _ _ Les Epîtres d'Horace 19 _ _ Mort de Virgile, publication de l'Eneide, pont du Gard 17 _ _ Jeux Séculaires _ _ _ _ Chronologie romaine 13 _ _ 11 _ 6 _ 5-4 _ _ _ _ 2 _ _ 14-37 _ 17 _ Règne de Tibère La Germanie province impériale _ Règne de Caligula _ Province de Mauritanie Règne de Claude 5 Construction de l'autel de la Paix Théâtre de Marcellus Trophée de la Turbie Naissance du Christ Forum d'Auguste, naissance de Sénèque Ap J.C 29 _ 37-41 _ 39 _ _ _ Mort du Christ _ Naissance de Lucain 40 _ 41-54 _ 43 Conquète de la Grande-Bretagne _ Aménagement du port d'Ostie 45 _ _ Traité philosophique de Sénèque 51-63 Guerre contre les Parthes _ _ 54-68 _ _ 54 _ Règne de Néron _ 64 _ Incendie de Rome, première persécutions contre les chrétiens 65 _ _ 69 _ 69-79 _ 70 Prise et destruction de Jérusalem par Titus 70-80 _ 79 _ 79-81 _ 81-96 _ 82 _ 96-98 _ 98-117 _ Année des quatres empereurs: Galba,Othon,Vitellius,Vespasien. Règne de Vespasien _ _ Naissance de Tacite _ Lettres à Lucilius de Sénèque _ _ _ _ _ Eruption du Vésuve, destruction de Pompéi et Herculanum Règne de Titus Règne de Domitien _ Règne de Nerva Règne de Trajan Construction du Colisée _ _ _ Arc de Titus _ _ 100 _ Consulat de Pline le jeune qui prononce le panégyrique de Trajan Construction nombreuses en Gaule: arènes de Nimes, d'Arles, arc d'Orange 101-102 Première expédition contre les Daces _ _ 103 _ _ Port de Trajan à Ostie 105-106 Seconde expédition contre les Daces L'Arabie province impériale _ 107 _ _ 111-114 _ La Dacie province impériale _ Forum de Trajan Chronologie romaine 6 113-114 _ _ Colonne Trajane 114 Guerre contre les Parthes Trajan est proclamé le meilleur des princes (optimus) _ 116 _ _ _ L'empire Romain atteint son extension maximale Les Annales de Tacite 117 117-138 _ Règne d'Hadrien 121-126 _ 124 _ Voyage d'Hadrien dans l'Empire _ _ Reconstruction du Panthéon _ Naissance d'Apulée Construction de la villa d'Hadrien à Tibur (Tivoli) 125 _ _ 128-134 _ _ 131 _ 138-161 _ 161-180 _ Voyage d'Hadrien Publication de l'Édit perpétuel Règne d'Antonin le Pieux Règne de Marc-Aurèle 166-180 Guerre contre les Germains Fin de la "Paix Romaine" _ 180-192 _ Règne de Commode _ 193-211 _ Règne de Septime Sévère Grands travaux d'urbanisme 197 _ _ L'Apologétique de Tertullien 203 _ Arc de Septime Sévère 211-217 _ 212 _ 216 _ _ Règne de Caracalla Edit de Caracalla accordant le droit de cité à toutes les provinces _ Règne d'Elagabal puis de Sévère Alexandre _ _ Anarchie militaire. Des empereurs ephémères se succèdent. Epidémie de peste _ 218-235 _ 231-232 Guerre contre les Perses Les frontières de 235-284 l'empire menacées de toutes parts _ _ _ _ _ Thermes de Caracalla _ 248-258 _ _ Saint Cyprien évêque de Carthage 250 _ _ Persécution contre les chrétiens. Naissance de Lactance 271 Aurélien construit une enciente fortifiée _ _ 284 _ _ 293 _ 300 _ 301 _ Avènement de Dioclétien Organisation de la tétrarchie par Dioclétien Unification de l'administration de l'Italie et des provinces Édit du maximum établissant une taxation générale des prix 302-304 _ _ Persécutions contre les chrétiens 306-337 _ Règne de Constantin Basilique de Constantin. Maxence (306-311) 313 _ 315 _ Edit de Milan: tolérance religieuse _ 325 _ _ _ _ _ Arc de Constantin Concile oecuménique de Nicée condamnant Chronologie romaine 7 l'hérésie arienne Construction de la basilique Saint-Jean-deLatran 326 _ _ 330 _ Constantinople capitale de l'empire Construction de la basilique Saint-Pierre 337 _ Partage de l'Empire: Constant en Occident (337-350) Constance en Orient (337-361) _ 340 _ _ Naissance de SaintJérôme 351-361 _ Constance seul maître de l'Empire _ 354 _ _ Naissance de SaintAugustin 355-357 Guerre en Gaule _ _ 358-363 Guerre en Asie contre les Perses _ _ 361-363 _ _ Règne de Julien: réaction païenne Dynastie valentinienne et Théodose _ 364-395 381 _ _ Interdiction du paganisme 395 _ Partage de l'Empire entre les fils de Théodose: Honorius (395-423) a l'Occident (capitale : Milan puis Ravenne) Arcadius (395-408) a l'Orient (Constantinople) _ 401 _ _ Les Confessions de Saint-Augustin 406 Invasions barbares _ _ 410 Prise de Rome par Alaric, chef des Goths _ _ 427 _ _ La Cité de Dieu de Saint-Augustin 455 Pillage de Rome par le Vandale, Genséric _ _ 476 _ Chute de Romulus Augustule. Prise de Rome par Odoacre, roi des Hérules. _ _ I. LA ROYAUTE Il faut reconnaître que lorsque l’on aborde la question de la monarchie romaine, l’on se pose toujours la question suivante : où s’arrête la légende et où commence l’Histoire ? Aujourd’hui, l’on estime que l’existence des quatre premiers rois de Rome (Romulus, Numa Pompilius, Tullus Hostilius et Ancus Martius.) relève vraisemblablement du mythe. Par contre, l’existence réelle de leurs successeurs, même si elle n’est pas encore totalement prouvée historiquement, semble cependant moins incertaine. Le règne de Numa Pompilius – Lorsque Romulus disparut, il laissa Rome dotée d’un territoire bien plus grand qu’à sa création, et protégée par une armée suffisamment puissante pour inspirer la crainte à ses ennemis. En 715 avant Jésus Christ, soit après plus d’un an d’interrègne, les Romains mirent sur le trône un gendre de Titus Tatius : le Sabin Numa Pompilius. Ce dernier, au cours de son règne, décida de réorganiser la vie religieuse à Rome : il créa les pontifes, les flamines, les prêtres saliens et un calendrier de douze mois (divisé en jours fastes et néfastes.) ; il fit édifier le temple de Janus (dont les portes étaient ouvertes en temps de guerre et fermée en temps de paix.) et le temple de Vesta[1]. Chronologie romaine 8 Les pontifes, tout d’abord, étaient les gardiens de la religion romaine : ils avaient donc pour mission de veiller à ce que les cultes soient correctement pratiqués. Ils s’occupaient aussi des temples qui ne possédaient pas leur propre clergé. Les pontifes étaient assemblés autour de leur chef, le grand Pontife (il était élu par cooptation, et la charge était à vie.). Ce dernier avait pour tâche de nommer les prêtres (en particulier les flamines et les vestales, dont nous reparlerons plus tard.), de consacrer les édifices de la cité, et enfin de conserver les livres sacrés et les archives de Rome. Notons cependant que la fonction de grand Pontife évolua au fil des siècles. Les flamines, quant à eux, formaient un collège de 15 prêtres, trois étant choisis par le grand Pontife, douze étant élus par la plèbe[2]. Les trois premiers flamines étaient le flamines dialis (chargé du culte de Jupiter.), le flamines martialis (chargé du culte de Mars.), et le flamines quirinalis (chargé du culte de Quirinus.). Les douze autres flamines servaient des divinités mineures[3]. Ces prêtres, nommés à vie, portaient toujours sur la tête un bonnet de cuir blanc, l’apex, symbole de leur fonction. Les flamines devaient respecter une longue liste d’interdits, mais bénéficiaient d’avantages sociaux prestigieux en contrepartie. En outre, une flamme restait toujours allumée dans les temples dont ils avaient la charge[4]. Les prêtres saliens, en charge du culte du dieu Mars, étaient élus par cooptation au sein des patriciens. Ils formaient deux collèges de 12 membres chacun : les saliens du Quirinal et les saliens du Palatin. Ils avaient pour fonction de conserver les douze boucliers sacrés. Selon la légende, le dieu Mars avait fait cadeau aux hommes d’un bouclier, que Numa Pompilius trouva un soir chez lui. Devinant que le cadeau était d’origine divine, il en fit confectionner 11 autres, tous identiques à l’original, afin d’éviter tout risque de vol ou de profanation. Ces boucliers, qui étaient en forme de ‘8’, étaient exhibés au cours de deux fêtes romaines de grande envergure : en effet, les Romains ne faisaient à l’origine la guerre que de mars à octobre. Une première cérémonie avait donc lieu en mars, au début de la saison de la guerre ; une autre avait lieu en octobre, au cours de laquelle les armes des guerriers étaient purifiées. Numa était considéré comme un roi si sage que certaines légendes racontent qu'il rencontra le savant Pythagore à plusieurs reprises. Cela est cependant impossible, ce dernier ayant vécu au cours de la seconde moitié du VI° siècle avant Jésus Christ. Numa mourut en 673 avant Jésus Christ. Le règne de Tullus Hostilius – Suite à la mort du roi, un interrègne d’un an survint alors. Ce n’est que l’année d’après, en 672 avant Jésus Christ, que Tullus Hostilius monta sur le trône (il était, selon la légende, le petit fils d’un Romain qui s’était illustré au cours de la guerre contre les Sabins.). Mais Tullus Hostilius, contrairement à son prédécesseur, était un roi guerrier. Tout d'abord, il combattit les Étrusques des cités de Véies et de Fidènes. Cependant, le conflit le plus connu fut celui qui opposa Rome à sa grande rivale, Albe la Longue. Cette cité avait été fondée des siècles avant Rome, et les Albains considéraient les Romains comme leurs vassaux. Cependant, afin d’éviter une guerre coûteuse en argent et en hommes, les dirigeants de Rome et d’Albe décidèrent que seuls six guerriers s’affronteraient (soit trois champions par ville.) : les Romains furent représentés par les Horaces ; les Albains par les Curiaces. Les champions de Rome étaient frères, tout comme les champions d’Albe. Le combat commença alors. Les trois Curiaces furent blessés par leurs adversaires, mais ils parvinrent néanmoins à tuer deux de leurs ennemis. Le Horace survivant décida alors de prendre la fuite, sachant qu’il ne pourrait lutter contre les trois Curiaces. Cependant, comme nous venons de le dire, ces derniers étaient blessés. De ce fait, le Horace se savait avantagé dans un duel singulier, et attendit donc que les Curiaces se séparent. Puis, il bondit sur eux, et les tua l’un après l’autre. En rentrant à Rome, Publius Horatius, le Horace survivant, rencontra sa sœur, qui était la fiancée d’un des Curiaces. Cette dernière reprocha à son frère d’avoir occis son amant, et Horatius, hors de lui, transperça la jeune fille d’un coup d’épée (le Horace fut condamné à mort pour ce crime mais fut cependant acquitté.). La légende raconte que plus tard, en 641 avant Jésus Christ, Tullus Hostilius se brouilla avec Jupiter (le roi avait mal organisé un culte en l’honneur du dieu.). Ce dernier jeta alors un éclair sur le palais du roi, qui mourut brûlé vif au cours de l’incendie de sa demeure. Le règne d’Ancus Martius – Suite à la mort de Tullus Hostilius, il y eut une brève période d’interrègne. Puis, ce fut Ancus Martius qui fut élu roi, en 641 avant Jésus Christ. Ce dernier était un Sabin, dont le grand père, Numa Marcus était le gendre de Numa Pompilius (ce dernier était donc l’arrière grand père d’Ancius Martius.). Ancus Marcus commença par restaurer le bon déroulement des pratiques religieuses (que Tullus Hostilius avait quelque peu négligées), puis créa le collège des fétiaux. Chronologie romaine 9 Les fétiaux étaient des prêtres dont le but était de veiller à ce que la pax deorum (la ‘paix des dieux’.), unissant les dieux et les Romains, ne soit pas brisée. En fait, les fétiaux devaient présenter chaque guerre menée par Rome comme juste et légitime. Si tous les rites étaient scrupuleusement respectés, Rome menait alors une bellum iustum (une ‘guerre juste’.). Si les Romains échouaient, ce n’était donc non pas à cause de leur infériorité, mais parce que les rites n’avaient pas été effectués de manière conforme à la tradition. Ils avaient aussi pour tâche de sacraliser les traités (les rendre sacer.), et de les placer sous la protection de Rome. Notons au passage que les conflits que menèrent les Romains furent extrêmement nombreux, et qu’au final, les portes du temple de Janus se trouvèrent fermées moins d’une dizaine de fois en un millier d’années. Par la suite, Ancus Martius décida d’accroître la taille de la cité. Il fit édifier le pont sublicius, un pont en bois franchissant le Tibre (le plus ancien pont de Rome.), fit construire le Tullianum, une prison souterraine, creusée sur le flanc du Capitole, et décida aussi d’élever de nouvelles fortifications. Ancius Martius aurait aussi ouvert la cité à la mer, en bâtissant le port d’Ostie. Mais le roi de Rome fut aussi un guerrier : il combattit les Latins et les Étrusques (originaires des cités de Véies et de Fidènes.). Ancus Martius mourut en 616 avant Jésus Christ. Le règne de Tarquin l’Ancien – À la mort d’Ancus Martius, ce fut Tarquin l’Ancien, tuteur des fils du défunt, qui fut élu roi. Il fut le premier roi étrusque. En effet, Tarquin l’Ancien était Etrusque par sa mère Tanaquil, et d’origine corinthienne par son père Démarate. Le couple s’installa par la suite à Rome, où Tarquin ne tarda pas à se faire remarquer par le roi (le jeune homme était lieutenant au cours de l’affrontement contre Véies et Fidènes.). Ancus Marcius, par la suite, se lia d’amitié avec Tarquin, et fit de lui le tuteur de ses enfants. En 616 avant Jésus Christ, à la mort du roi, Tarquin tenta de se concilier les faveurs de la plèbe. Faisant en sorte de précipiter l’élection (les enfants d’Ancus Martius allaient bientôt être majeurs.), Tarquin parvint à se faire élire souverain. Comme nous l’avons dit précédemment, à partir de l’accession au trône de Tarquin, l’Histoire commence à prendre le pas sur le mythe. Le nouveau roi commença par placer 100 de ses partisans au sénat, dont le nombre de membres s’éleva alors à 200. Dès lors assuré qu’il ne serait pas entravé par les sénateurs, Tarquin se lança dans une politique de grands travaux. Il fut en effet un roi bâtisseur : il fit construire le forum (le lieu où les citoyens romains se rendaient pour discuter politique et économie.), le circus maximus (le grand cirque.), et la cloaca maxima (les égouts.). Tarquin dut cependant se battre, à plusieurs périodes de son règne. Les conflits les plus importants l’opposèrent aux Sabins et aux Latins, qu’il parvint à vaincre, mais non sans mal. Rome s’empara alors d’un grand nombre de leurs possessions. En 575 avant Jésus Christ, Tarquin l’ancien fut assassiné par les fils d’Ancus Martius, désireux de s’emparer enfin du pouvoir. Cependant, ces derniers ne furent pas récompensés de leur crime, car ce fut Servius Tullius, gendre de Tarquin, qui monta trône suite à la mort de son beau père. Le règne de Servius Tullius – Le nouveau souverain accéda donc au pouvoir en 575 avant Jésus Christ. Ce dernier désirait mieux connaître ses administrés afin de mieux les contrôler. Il commença donc par recenser la population (l’on comptait à l’époque 83 000 citoyens.), puis la divisa en cinq classes. Par la suite, il instaura le cens, un impôt direct proportionnel aux richesses de chaque citoyen. De cette manière, Servius Tullius put modifier la constitution et instaurer un vote censitaire, privant ainsi la plèbe de toute participation politique. Le roi découpa aussi les quartiers de la ville en quatre tribus urbaines : regio Suburana, regio Esquillina, Regio Collina et regio Palatina. Enfin, Servius Tullius agrandit considérablement le territoire de Rome, et décida alors de mettre en œuvre de vastes travaux publics. D’un point de vue militaire, le roi dut lui aussi, tout comme ses prédécesseurs, lutter contre les Sabins. Mais, au fil des années, Servius Tullius, se rendant compte du peu d’appui que lui apportaient les patriciens, tenta alors de se rapprocher des plébéiens, qu’il avait trahis en instaurant le système censitaire. Cette politique démagogique lui fut fatale : en 534 avant Jésus Christ, il fut assassiné par sa fille et son mari, Tarquin le Superbe. Le règne de Tarquin le Superbe – Tarquin le Superbe était le fils de Tarquin l’Ancien[5], mais son règne ne fut pas aussi prestigieux que celui de son père. Chronologie romaine 10 En fait, Servius Tullius avait marié ses deux filles aux deux fils de Tarquin l’ancien (Tarquin le Superbe et Arruns.) afin d’éviter toute tentative de coup d’Etat de la part de ces derniers. Cependant, Tarquin et sa belle soeur Tullia tombèrent amoureux l’un de l’autre. Par la suite, Arruns et l’épouse de Tarquin disparurent, et les deux amants voulurent s’épouser. Ce dernier refusa cependant. C’est alors que Tullia poussa Tarquin à faire reconnaître ses droits sur le trône. Ce dernier, à la tête d’une escouade, envahit le forum, cherchant à gagner des sénateurs à sa cause. Servius Tullius intervint alors, mais Tarquin le jeta vers ses alliés qui le tuèrent. Certaines sources racontent que le char de Tullia roula sur le cadavre de son père, alors qu'elle rejoignait son mari. Devenu roi, Tarquin le Superbe décida de régner seul, ne pouvant faire confiance ni à la plèbe, ni aux patriciens. Il tua un certain nombre de sénateurs (favorables à Servius Tullius.) qui ne furent pas remplacés, amoindrit les pouvoirs du sénat, confisqua les biens de ses adversaires politiques (emprisonnant, exilant ou tuant ces derniers.), etc. Tarquin décida en outre d’abolir la constitution de son prédécesseur, mais acheva sa politique de grands travaux. Le roi de Rome dut aussi lutter contre les attaques extérieures : il combattit les Latins à de nombreuses reprises, et vainquit les Volsques (son fils, Sextus Tarquin, s’empara de Gabies.). Il renouvela cependant le traité de paix avec les Etrusques. Mais Tarquin le Superbe ne resta pas sur le trône jusqu’à la fin de ses jours. Un évènement grave (sans doute légendaire.) allait précipiter sa chute. Notes [1] Nous avons déjà parlé de la charge de vestale au 1, section II, chapitre premier, histoire de la Rome antique. [2] La plèbe (du mot latin plebis.) désignait à Rome la classe sociale la moins fortunée mais la plus nombreuse. Elle était traditionnellement opposée aux patriciens, qui formaient la noblesse romaine. [3] Le flamen carmentis était chargé du culte de Carmenta (une déesse prophétesse.), le flamen cerialis était chargé du culte de Cérès (l’équivalent romain de la déesse grecque Déméter.), le flamen pomonalis était chargé du culte de Pomone (une nymphe, gardienne des jardins.), le flamen portunalis était chargé du culte de Portunus (dieu protecteur des portes et des clefs.), le flamen volcanalis était chargé du culte de Vulcain, le flamines volturnalis était chargé du culte de Volturnus, le flamen falacer était chargé du culte de Falacer, le flamine floralis était chargé du culte de Flora, le flamen furialis était chargé du culte de Furrina, le flamen palatualis était chargé du culte de Palatua. Il existait encore deux autres flamines, qui servaient des divinités que nous ne sommes aujourd’hui pas parvenus à identifier. [4] De nos jours encore, il y a toujours une flamme qui brille sur l’autel des églises, sans doute s’agit il de l’héritage des flamines… [5] Il se peut que Tarquin le Superbe fût le petit fils de Tarquin l’ancien. II. LA REPUBLIQUE La lutte pour la survie (509 à 350) Rome, confinée sur un territoire restreint, poursuit la lutte contre tous les peuples voisins entamée sous la monarchie, tandis que à l’intérieur de Rome, les patriciens monopolisent tous les pouvoirs mais doivent faire face aux revendications des plébéiens. Les dates antérieures au IVe siècle av. J.-C. sont incertaines et varient parfois selon les ouvrages consultés. Les événements de la première moitié du Ve siècle sont largement légendaires, de l'avis des historiens modernes. Tite-Live, déjà, explique que les évènements antérieurs à la prise de Rome par les Gaulois en 390 sont sujets à cautions car les archives publiques ont été détruites lors de la mise à sac de Rome. Premières années de la République (509 à 486) La République romaine au VIe siècle av. J.-C. Rome et ses voisins au Ve siècle av. J.-C. • ~509 Le roi Tarquin le Superbe est chassé de Rome1,2. Chronologie romaine 11 Instauration de la République romaine3,4 (traditionnellement, elle est datée de 509 ou 509/508). Lucius Junius Brutus et Lucius Tarquinius Collatinus, tous deux parents de Tarquin, remplacent l'ancien roi3,4. Tarquin Collatin s'exile5,6, Brutus est tué au combat7,8,9. Leurs successeurs sont désignés pour un an, avec le titre de praetor majus. Premier traité commercial entre Rome et Carthage (plus vraisemblablement avant l'instauration de la République romaine, bien que Polybe le place sous la République), limitation de l'accès des commerçants romains aux côtes d'Afrique, autorisation pour Carthage de piller des cités du Latium10. • ~508 Porsenna, roi étrusque de Clusium, marche sur Rome pour rétablir Tarquin11,12, mais renonce devant l’obstination des Romains13 (exploits de Horatius Coclès, Mucius Scaevola, Clélie14,15,16). • ~505/504 Guerre contre les Sabins, et victoire. Le Sabin Attus Clausus (nommé Appius Claudius Sabinus Regillensis à Rome) et sa nombreuse clientèle émigrent à Rome, formant la gens des Claudii17,18,19. Nouvelle défaite des Sabins sur leur territoire17,20. • ~503/502 Mort de Publius Valerius Publicola, funérailles aux frais de l'État17,21,22. Guerre contre les Aurunces et deux colonies latines17 ou contre les Sabins23. • ~500/493 Guerre contre les Latins : création de la fonction de dictateur, patricien désigné pour six mois au maximum en cas de menace grave pour Rome24 pour faire face aux Latins menés par Octavius Mamilius et Tarquin le Superbe25. Bataille du lac Régille (49926 ou 49627), victoire du dictateur Aulus Postumius Albus contre les Latins26,27,28. Mort de Tarquin le Superbe en 495 à Cumes où il s'était retiré29,30,31. Rome impose aux Latins une alliance entre égaux en créant la Ligue latine vers 49332,33. • ~495/493 Première sécession de la plèbe suite à une nouvelle guerre contre les Volsques. La plèbe, accablée de dettes, refuse de se mobiliser et réclame des droits dans une République dirigée par les oligarches du Sénat, les patriciens34,35. Suite à un édit protégeant les débiteurs, la plèbe calmée s'engage, et vainc les Volsques, les Sabins et les Aurunces36,37. De retour à Rome, les promesses du Sénat ne sont pas réalisées, notamment car les patriciens menées par Appius Claudius Sabinus refusent toute concession à la plèbe. Nouveaux blocages à Rome38,39, nomination d'un dictateur populaire, Manius Valerius Volusus, qui mobilise l'armée40,41, vainc les Volsques, les Èques et les Sabins, et tente de retour à Rome d'améliorer la situation de la plèbe mais se heurte au Sénat, il abdique42,43. La plèbe, accablée de dettes et privée de tout droit, se retire en armes sur le mont Sacré44,45. Apologue des membres et de l'estomac de Menenius Agrippa, prêchant la coopération46,47. Les dettes sont effacées et la plèbe acquiert l'établissement de quatre représentants : deux tribuns de la plèbe et deux édiles plébéiens48,49. • ~492/491 Terrible disette à Rome50,51. Coriolan, voulant profiter de la situation pour reprendre les droits donnés lors des insurrections, est condamné à l'exil après ses discours agressifs contre les tribuns de la plèbe52,53,54. • ~491/488 Guerre contre les Volsques, menés par l’exilé Coriolan55. Il se retourne avec son armée en pays volsque devant les supplications de sa famille56,57,58. • ~486 Rome signa un traité d'alliance entre égaux avec la Ligue qui se constitue autour de Anagni, les Herniques, qui sont un rempart contre les Volsques et les Èques59. Cette période d'une vingtaine d'années depuis l'instauration légendaire de la République romaine par Brutus, Tarquin Collatin et Valerius Publicola, est marquée par de nombreuses guerres pour repousser ces voisins. La bataille du lac Régille, ainsi que l'échec de Porsenna, marque définitivement la fin du règne des Tarquins à Rome. Le pouvoir est monopolisé, au lendemain de la chute de la royauté, par les patriciens, qui dirigent la jeune république oligarchique. La première sécession de la plèbe est le premier pas dans la guerre des ordres qui durera jusqu'au IIIe siècle av. J.-C. Enfin, Rome créé autour d'elle un rempart contre les Volsques et les Èques, en créant la Ligue latine et en s'alliant aux Herniques, par le Fœdus Cassianum. Ce traité est ratifié par Cassius Vecellinus, un consul plébéien des débuts de la République, exécuté pour adfectatores regni, tentative de devenir roi, comme tant d'autres durant les premiers siècles. Un demi-siècle de luttes externes et internes jusqu'aux décemvirs (485 à 452) • ~485/484 Reprise de la guerre et victoire contre les Volsques et les Èques. Dédicace du Temple des Dioscures60, dit de Castor et Pollux, pour commémorer les deux héros pour leur intervention lors de la bataille du lac Régille26. • ~482/473 Guerre contre les Èques et les Véiens, qui vinrent ravager le territoire de Rome. Mutineries dans l'armée romaine contre les Fabii61. Victoire romaine contre les Véiens62 et les Èques63. Les Volsques et Èques reprennent les armes. La République fait toujours face à Véies. Dans ce contexte, la Chronologie romaine 12 gens des Fabii, qui monopolisa le consulat durant sept années consécutives de 485 à 479 av. J.-C., partirent seuls en guerre contre Véies pour soulager Rome64. Les 306 Fabiens sont tués lors de la bataille du Crémère65,66,67. Plusieurs défaites romaines avant une victoire décisive, mettant fin provisoirement à la guerre68. Coalition des Véiens et des Sabins, vaincu par les Romains, alliés des Latins et des Herniques69. Trève de quarante ans entre Rome et Véies70. Sans le soutien de Rome, Latins et Herniques vainquent les Volsques et les Èques69. • ~471/461 Campagne contre les Volsques et les Èques, mutineries dans l'armée romaine71. Décimation de l'armée par Ap. Claudius Sabinus72. Les Sabins entrent eux aussi en guerre et assiègent Rome avant d'être repoussé.73. Défaite des Volsques et prise d'Antium74. Plusieurs victoires contre les Èques75 puis défaite d'un consul, la patrie est déclarée en en danger76. Victoires finales des armées consulaires77. • ~462/461 Le tribun de la plèbe Gaius Terentilius Harsa demande la mise par écrit des droits des consuls, pour limiter leur arbitraire78. Ce projet de Lex Terentilia est repoussé par les patriciens, ce qui engendre dix ans de crise civile à Rome79. • ~460 Les Sabins s'emparent par surprise du Capitole à la tête d'une armée d'esclaves et de bannis et l'occupent pendant quelques jours80. • ~459/458 Reprise de la guerre contre les Èques81. Le dictateur Cincinnatus termine la guerre en 16 jours et retourne à sa charrue82,83. • ~454 Recherche d'un compromis entre patriciens et plébéiens. Une délégation part consulter les lois d'Athènes. Fin provisoire de la crise civile84. Des décemvirs au sac de Rome (451 à 390) • 451-449 : Les tribuns de la plèbe obtiennent enfin que les lois soient écrites et connues de tous. Dix anciens consuls, les Decemviri, investis du pouvoir absolu, rédigent la Loi des Douze Tables publiée sur le forum. Elle établit l’égalité devant la loi entre patriciens et plébéiens, mais interdit les mariages mixtes. • 449 : Les Decemviri qui se maintenaient illégalement au pouvoir sont chassés par une révolte de l'armée et une menace de sécession de la plèbe. • 449 : Les praetores prennent le titre de consuls • 449 : Par la loi Horatia Valeria, les tribuns de la plèbe deviennent sacrés, leurs plébiscites ont force de loi et ils peuvent faire appel auprès du peuple (provocatio) • 445 : Le tribun de la plèbe Caius Canuleius obtient l’autorisation du mariage entre plébéien et patricien (Lex Canuleia). • 444-443 : Les plébéiens réclament l’égalité politique. Les patriciens remplacent le consulat par le tribunat militaire avec pouvoir consulaire, accessible aux plébéiens, et par la fonction de censeur réservée aux patriciens • 439 : Révolte plébéienne, matée par le dictateur Cincinnatus • 437-435 Guerre contre la ville étrusque de Véies pour le contrôle de Fidènes sur le Tibre, et de la via Salaria • 426 : Chute de Fidènes, où s’installe une colonie romaine • 421 : Pour la première fois, un plébéien devient questeur • 405-396 : Veies est prise par le dictateur Camille après 10 ans de siège, ainsi que ses alliés, les cités de Faléries et de Capenes. • 398-390 : Guerre contre les villes étrusques de Volsinies et Tarquinies • 390 : Défaite romaine à l’Allia contre les Gaulois menés par Brennus. Les vestales et les prêtres sont mis en sécurité dans la ville étrusque de Caere (Cerveteri), Rome est mise à sac, des sénateurs restés sur place sont massacrés. Résistance de Marcus Manlius Capitolinus sur le Capitole (Épisode des oies du Capitole). Brennus évacue Rome contre rançon. (formule du Vae Victis) Reconstruction et crises internes (389 à 350) • ~386 : victoires en Étrurie du Sud, création de 4 tribus rustiques et installation de colons romains sur ce territoire • 385 : Guerre contre les Volsques et les Eques (Victoires de Camille) • 384 Accusé d’aspirer à la royauté, Marcus Manlius Capitolinus est précipité du haut de la roche Tarpéienne Chronologie romaine 13 • 380 : Rome annexe la cité latine de Tusculum • 378 : Construction (ou réfection) de la muraille de Rome, restauration des monuments pillés par les Gaulois • 378 : Alliance avec les Latins et les Herniques • 375 à 370 : Blocage politique à Rome, les tribuns de la plèbe Lucius Sextius Lateranus et Caius Licinius Stolon empêchent la tenue des élections tant que leur projet de loi n'est pas soumis au vote du peuple • 367 : Fin de la période des tribuns militaires à pouvoir consulaire : les tribuns de la plèbe Lucius Sextius Lateranus et Caius Licinius Stolon font enfin voter leur loi qui rétablit le consulat avec obligatoirement un consul plébéien ; création en réaction des fonctions de préteur et d’édile curule, réservées aux patriciens, • 366 : Lucius Sextius Lateranus est le premier plébéien élu consul. Le Sénat doit valider son élection sous la menace d'une sécession populaire. • 364 : pour la première fois, un plébéien, devient édile curule • 358-354 : incursions gauloises jusqu'aux monts Albins • ~357-353 : création de 2 tribus rustiques en territoire volsque • 356 : pour la première fois, un plébéien, Caius Marcius Rutilus devient dictateur. Indignés, les particiens refusent l'élection de consul plébéien, jusqu'à ce que l'agitation populaire l'impose de nouveau en 352 • 354 : Traité entre Rome et la confédération samnite • 353 : Après la défaite de la cité étrusque de Tarquinia, trève de cent ans avec Caere, la voisine de Rome • 351 : Arbitrage de nombreuses dettes populaires. Nouvelle tentative d'écarter les plébéiens du consulat. En réaction populaire, un plébéien Caius Marcius Rutilus devient censeur pour la première fois. Conquête de l’Italie (350-264) Rome contrôle le petit territoire du Latium, mais va entrer en conflit avec les montagnards des Apennins, dont les Samnites qui s’étendent vers la Campanie. Les conflits gagnent toute l’Italie centrale, impliquant même les Étrusques et les Gaulois. • 348 : Deuxième traité entre Rome et Carthage, interdiction d'accès des commerçants romains aux côtes d'Afrique. • 347-343 : Nouvelles interventions gauloises contre Rome • 343-341 : Première guerre samnite. Les Romains interviennent pour protéger Capoue des Samnites, le tribun militaire Publius Decius Mus est vainqueur mais doit se replier à cause du soulèvement des Latins • 340-338 : Soulèvement infructueux des Latins contre Rome. Rome victorieuse dissout la Ligue latine et accorde aux Latins la citoyenneté romaine, mais sans droit de vote. Contrôle du Latium par la fondation d'une colonie militaire à Antium (Anzio) et la création de 2 nouvelles tribus rustiques. • 336 : Pour la première fois, un plébéien, Quintus Publilius Philo, devient préteur • ~335 : Fondation de la colonie romaine d'Ostie, port de Rome • 332-329 Dernières apparitions gauloises dans le Latium. Rome impose une paix de trente ans aux Gaulois. • 328 : Fondation de la colonie romaine de Fregellae, à proximité du territoire samnite. • 327-304 : Deuxième guerre samnite. Malgré leur défaite aux Fourches Caudines (321), les Romains sont vainqueurs d’une coalition générale des Samnites et de tous les peuples voisins de Rome (Étrusques, Marses, Ombriens, etc.). Annexion de Capoue et construction de la Via Appia de Rome à Capoue. 314 : Guerre contre les Aurunces (soumission de ce peuple) 306 : Guerre contre les Herniques (Annexion de leur territoire et soumission de ce peuple) 305 : Victoires contre les Marses, les Péligniens, les Marrucins, les Frentans, et les Vestins 304 : Campagne de P. Sempronius contre les Èques, fondation des colonies militaires de Alba Fucens (Massa d'Albe) et de Carseoli (Carsoli) au bord du territoire Marse o o o o • 306 : Troisième traité entre Rome et Carthage. • 306 : Traité commercial entre Rome et le comptoir de Rhodes. Chronologie romaine 14 • 303 : Traité commercial entre Rome et Tarente, limitant l’accès des navires romains à l’Est de Crotone. • 300 : La lex Ogulnia permet aux plébéiens d’accéder aux fonctions religieuses de pontifes et d’augures. • 299-290 Troisième guerre samnite, victoire romaine en 295 à la bataille de Sentinum, victoire finale de Curius Dentatus, Rome occupe le Samnium, le Picenium et la Sabine. • 290-283 Guerre contre les Gaulois, les Étrusques et les Ombriens alliés (bataille du lac Vadimon – 283) • 287 : La Lex Hortensia, les plébiscites ont valeur de loi • 282 : La cité grecque de Thurii en Grande-Grèce demande l'aide romaine contre les montagnards de Lucanie • 280 : Installation d'une légion formée de Campaniens à Rhegium (Reggio de Calabre) • 280-272 : Guerre de Pyrrhus allié de Tarente. • ~280 : Première frappe monétaire à Rome pour financer la guerre (drachmes d'argent romanocampaniens) o 280 : Pyrrhus Ier remporte la bataille d'Héraclée contre Rome. Bruttiens, Lucaniens et Samnites s'allient avec lui. o 279 : Victoire de Pyrrhus à la bataille d'Ausculum o 279 : Alliance de Rome et de Carthage qui envoie à Ostie une flotte de secours. o 275 : Victoire de Curius Dentatus sur Pyrrhus à la bataille de Beneventum o 272 : Prise de Tarente par L. Papirius Cursor • 273 : Rome et l'Égypte signent un accord commercial. • ~269 : Nouvelles monnaies romaines en argent (denier et sesterce) • 268 : Fondation des colonies de Bénévent en pays samnite et de Ariminum (Rimini) en protection contre les Gaulois du Po • 267 : Le consul Marcus Atilius Regulus prend Brindisi : Rome domine l'Italie du Sud • 265 : Prise et destruction de la cité étrusque de Volsinies • 264 : Les villes étrusques au Sud de l'Arno sont rattachées à Rome Rome contre Carthage (264-201) Maîtres de l’Italie, les Romains sont confrontés à Carthage, puissance commerciale dominante du bassin méditerranéen occidental. • 264-241 Première Guerre punique pour le contrôle de la Sicile. Alternance de victoires et de défaites romaines. Victoire finale de la flotte romaine aux îles Égates. Signature de la paix de Lutatius. La Sicile devient la première province romaine • 238-229 : Rome oblige Carthage à lui céder la Sardaigne et la Corse, seconde province romaine • 233 : Le recensement dénombre 270 713 citoyens romains en âge de combattre (selon Tite-Live) • 229 à 228 : Première guerre illyrienne contre les pirates illyriens. Rome s'empare de Dyrrachium, tête de pont vers la Macédoine et la Grèce • 227 : Création des promagistrats pour administrer les nouvelles provinces • 225 : Une armée gauloise est battue à la bataille de Télamon, en Étrurie • 225-221 : Guerre contre les Gaulois dans la plaine du Pô, prise de Mediolanum (Milan) en 222, soumission de la Gaule cisalpine • 221-219 Deuxième guerre illyrienne • 219 ou 218 : La loi Claudia limite l’exercice du commerce et de l’industrie pour les sénateurs. Cette loi a pour conséquence la montée d’une nouvelle classe d’hommes d’affaires, les chevaliers • 218 : fondation des colonies latines de Plaisance et Crémone en Gaule cisalpine • 218-201 Deuxième Guerre punique. Attaque d’Hannibal Barca en Italie, contre-attaques romaines en Espagne, puis en Afrique. Victoire finale de Scipion l'Africain contre Hannibal à Zama (202) o Pour financer la guerre, dévaluation du denier d'argent qui passe de 16 à 10 as de bronze et monnayage de la réserve d'or romaine. Le trésor romain sera renfloué par le butin pris sur Syracuse, Tarente, Capoue, etc. et par l’indemnité payée par Carthage. Chronologie romaine 15 o Pour renouveler le Sénat romain décimé par le conflit, le censeur y inscrit les anciens magistrats. Désormais, l'élection à une magistrature ouvre l'accès au Sénat o Les villes d’Italie qui avaient rallié Hannibal sont frappées de confiscations de territoire au profit de l’ager publicus romain o Création des provinces d’Hispanie citérieure et ultérieure, alliance avec le royaume Numide • 215-205 : Première guerre macédonienne, Hannibal s’allie avec Philippe V de Macédoine, Rome réplique en s’alliant avec la ligue étolienne. Paix après des opérations militaires limitées • 204 : le recensement dénombre 214 000 citoyens romains Impérialisme romain en Méditerranée (200-133) Héritière de l’empire carthaginois, Rome multiplie les interventions militaires et diplomatiques, autant pour protéger ses conquêtes que pour neutraliser toute menace éventuelle. Les butins considérables pris sur l'Orient financent l'effort de guerre. • 201 : Rome, Pergame et Rhodes s’allient contre Philippe V de Macédoine. • 200-196 : Seconde Guerre macédonienne contre Philippe V de Macédoine, ancien allié d’Hannibal qui attaque la Grèce. Victoire de Flamininus à Cynocéphales en 197, protectorat romain sur le royaume de Macédoine, Rome garantit l’indépendance de la Grèce en 196 • 203-191 Soumission des Gaulois Boïens en Gaule cisalpine, • 192-190 Guerre contre le roi séleucide Antiochos III, dont l’expansion menace la Grèce. Les conquêtes de Antiochos III en Asie mineure sont partagés en 189 entre des royaumes protégés par Rome : Pergame, Pont, Bithynie. Guerre contre les Galates d'Asie mineure • 189 : fondation de la colonie de Bononia (Bologne), construction en 187 de la via Æmilia de Rimini à Plaisance • 197-179 Révoltes des Celtibères et des Lusitaniens contre les Romains en Espagne • 184 : Le traditionaliste Caton l'Ancien, élu censeur, tente de s’opposer à la montée du luxe et de la culture hellénique. • 183 : Fondation des colonies de Mutina (Modène) et Parme en Gaule cisalpine • 181-176 : Révolte en Corse puis en Sardaigne • 181 : fondation de la colonie d’Aquilée • 178-177 : Conquête de la péninsule istrienne, à partir d’Aquilée • 178-175 : Soumission des tribus guerrières de Ligurie et de l'Apennin septentrional • 171-168 : Troisième Guerre macédonienne contre Persée de Macédoine : La Macédoine vaincue est divisée en quatre cantons. Paul Émile le Macédonien ramène un fabuleux butin depuis la Grèce • 167 : Le tribut annuel de 100 talent imposé à la Macédoine permet d'exonérer les Romains du tributum, impôt de contribution aux dépenses militaires. • 166 : Rome installe à Délos un port franc et un marché aux esclaves, qui devient un grand centre du commerce de Méditerranée orientale. • 166-163 Révolte en Corse • 147-138 : En Hispanie, révolte des Lusitaniens animée par Viriatus. Massacre des révoltés et assassinat de Viriatus • 153-151 : Guerre contre les Celtibères • 153 : Caton l'Ancien dirige une mission d'arbitrage entre Carthage et le roi numide Massinissa sur des différetns frontaliers. Il en revient décidé à faire détruire Carthage (Delenda est Carthago) • 149-146 : Quatrième Guerre macédonienne : révolte de la Macédoine et de la ligue achéenne. Pillage de Corinthe, création des provinces de Macédoine et d'Achaïe • 149-146 : Troisième Guerre punique. Prise et destruction de Carthage par Scipion Émilien et création de la province d’Afrique • 148 : Mort du roi numide Massinissa, allié de Rome. Scipion Émilien règle sa succession en partageant son royaume entre ses fils. Chronologie romaine 16 • 143-133 : Insurrection des Celtibères au nord de l’Espagne, guerre de Numance, prise par Scipion Émilien • 133 : Rome hérite du royaume de Pergame qui devient la province d’Asie en 129 Crise de la République Romaine (133-27) Rome est maintenant la première puissance du bassin méditerranéen, mais les guerres longues et lointaines et les conquêtes sont sources de tensions sociales : le système du paysan-soldat n’est plus adapté, le blé à bas prix qui afflue de Sicile, de Sardaigne, puis d'Afrique ruine les petits propriétaires, les classes populaires s’appauvrissent. Le clivage patricien/plébéien s’est effacé de la vie politique, mais la classe sénatoriale monopolise le pouvoir politique et la richesse foncière, et s’oppose aux affairistes de l’ordre équestre, négociants, publicains et banquiers enrichis par l’exploitation des provinces. Les factions poliques se divisent en populares menés par des aristocrates progressites ou démagogues qui s’appuient sur les prolétaires et les chevaliers, et optimates, groupes d'aristocrates conservateurs. Les Gracques • 133 : Le tribun de la plèbe Tiberius Gracchus instaure une loi agraire (Lex Sempronia) de redistribution aux citoyens pauvres des terres publiques accaparées par les riches. Il est tué dans une émeute suscitée par les riches, dirigés par Scipion Nasica • 135-132 : guerre servile en Sicile • 126 : Révolte en Sardaigne • 125-121 : Conquête de la Gaule narbonnaise notamment par les campagnes de Cnaeus Domitius Ahenobarbus et de Fabius Maximus Allobrogicus, colonies de Aquae Sextiae (Aix-en-Provence) en 122 et Narbo Martius (Narbonne) en 118, protectorat sur la cité grecque de Massilia • 123 : Le tribun Caius Gracchus, frère du précédent, fait voter une loi frumentaire de distribution de blé à bas prix aux citoyens pauvres. • 122 : Le tribun de la plèbe Marcus Livius Drusus, soutenu par le Sénat, se livre à des surenchères démagogiques pour contrer Caius Gracchus • 121 : Caius Gracchus est tué dans une émeute • 117 : La province de Dalmatie à l'Est de la mer Adriatique est attaquée par Rome (?). Marius contre Sylla • 114-101 Guerre Germanique contre les Scordisques, les Cimbres et les Teutons : o 114 Guerre contre les tribus thraces (Scordisques): Défaite des romains o 113 Défaite romaine à Noréia par les Cimbres et les Teutons o 109 Défaite romaine sur l'Èbre en Espagne par les Cimbres et les Teutons o 107 Défaite romaine à Tolosa par les Cimbres et les Teutons o 105 Défaite romaine des consuls à Arausio par les Cimbres et les Teutons : ces défaites affaiblissent l'aristocratie romaine et menacent l'Italie d'invasion. • 111 : abolition des lois agraire et frumentaire proposées par les Gracques • 111-105 Intervention en Numidie contre Jugurtha : Victoire de Quintus Caecilius Metellus Numidicus en 108, Marius, consul en 107, prend Cirta en 106 et capture Jugurtha en 105. La Numidie est divisée en deux royaumes clients de Rome • 106 : Marius supprime la condition d’un cens minimum de 1600 sesterces pour servir dans l’armée romaine, autorisant l’enrôlement des prolétaires romains. Il améliore la tactique militaire par la subdivision des légions en cohortes • 104-100 Marius est réélu consul année après année, malgré la loi sur l’espacement des consulats. Il anéantit les Teutons à Aquae Sextiae en 102, et les Cimbres à Vercueil en 101 • 104 à 101 : Guerre servile en Sicile et en Campanie • 103 : L'aide aux soldats démobilisés est réglementée à Rome. • 103 et 100 : Le tribun de la plèbe Saturninus favorise l’élection de Marius au consulat et propose d’admettre les alliés italiens dans les répartitions frumentaires. Opposition violente des optimates qui empêchent le vote. Chronologie romaine 17 • 99 : le tribun Saturninus fait assassiner le candidat au consulat Memmius. Marius l’abandonne et le fait lapider. • 98 : Ptolémée Apion lègue la Cyrénaïque à Rome • 91 : Le tribun de la plèbe Livius Drusus projette d'accorder la citoyenneté romaine aux Italiens. Le refus du Sénat et son assassinat déclenchent la révolte de l'Italie du centre et du sud (Guerre des Alliés ou guerre sociale) • 91-89 Sylla et Marius répriment la révolte des Italiens. La lex Julia accorde la citoyenneté romaine aux Latins et aux Italiens qui déposent les armes • 89 et suivante : inscription des Italiens comme nouveaux citoyens dans les 35 tribus romaines • 88-85 : Première guerre de Mithridate Guerre contre Mithridate VI, roi du Pont, qui a envahi l'Asie puis la Grèce et massacré des milliers de commerçants romains. • 88 : Sylla élu consul obtient le commandement contre Mithridate. Une insurrection populaire à Rome donne le commandement à Marius. Sylla chasse Marius de Rome et part avec les légions en Orient. • 87 : Marius et Cinna marchent sur Rome, se déclarent consuls et font régner la terreur à Rome par leurs proscriptions. • 86 : Décès de Marius par maladie. Cinna s'autoproclame consul en 86, 85, 84 jusqu'à son assassinat par un soldat mécontent • 84 : Paix de Dardanos. Mithridate VI vaincu par Sylla doit restituer les territoires conquis, livrer sa flotte et payer 3000 talents. • 83-82 : Retour de Sylla et son armée en Italie, guerre civile entre Sylla et les marianistes • 83-82 : Deuxième guerre de Mithridate. • 82-79 : Dictature de Sylla, nouvelles proscriptions. Sylla diminue le pouvoir des tribuns de la plèbe, augmente celui du Sénat et abdique soudainement en 79 Pompée et Crassus • 80-72 : En Espagne, Sertorius, partisan de Marius, tient les légions en échec pendant des années. Pompée n’en vient à bout qu’en le faisant assassiner • 74 Annexion de Cyrène • 74 : Le roi Nicomède IV lègue la Bithynie à Rome. Mithridate VI occupe la Bithynie (Troisième guerre de Mithridate). Lucullus le bat en 72, ainsi que son allié Tigrane II d'Arménie en 69.Mais la révolte de ses légions oblige Lucullus à se replier en 67 • 73 à 71 : Révolte d'esclaves et de gladiateurs menés par Spartacus en Italie du Sud, réprimée par Crassus. • 70 : le recensement décompte 910 000 citoyens romains, soit près du double d'avant la guerre sociale • 70 : Procès des Siciliens contre les extorsions de Verres, gagné par Cicéron • 70 consulat de Crassus et de Pompée, rétablissement des pouvoirs des tribuns de la plèbe • 67 : Pompée doté des pleins pouvoirs pour l’Orient par la lex Gabinia , anéantit les pirates qui écumaient le littoral italien, leur repaire la Crète devient province romaine • 66-63 Troisième guerre de Mithridate (fin) : Victoires de Pompée sur Mithridate VI et Tigrane Ier en 66. Annexion de la Bithynie et du Pont, l'Arménie paie tribut à Rome. Conquête de la Cilicie, autre repaire de pirates, et de la Syrie, prise de Jérusalem en 63. • 63 : La charge de grand pontife devient élective. Jules César est élu après une campagne financée par Crassus • 63 : la conjuration de Catilina est déjouée par le consul Cicéron. La révolte de Catilina écrasée par Crassus et Jules César • 62 : Pompée revient d’Orient et licencie ses légions Le premier triumvirat • 60 : Triumvirat secret entre Jules César, Licinius Crassus et Pompée le Grand Chronologie romaine 18 • 59 : Le pharaon d'Égypte Ptolémée IX reçoit le titre d'allié et ami du peuple Romain • 59 : consulat de Jules César • 58 : L'île de Chypre est annexée par Rome par traité de succession au détriment de l'Égypte. À cause de ses relations amicales avec Rome, Ptolémée IX Alexandre est chassé du pays par le peuple d'Alexandrie. • 58 : le tribun de la plèbe Clodius Pulcher instaure des distributions gratuites de blé et fait exiler Cicéron. • 58-51 Conquête de la Gaule chevelue par le proconsul Jules César • 56 : renouvellement du triumvirat entre Jules César, Crassus et Pompée • 55 : Deuxième consulat de Pompée et Crassus • 56 : Crassus reçoit le proconsulat de Syrie. Pompée reçoit le proconsulat d'Espagne, mais y envoie des légats pour rester à Rome • 54-53 : Crassus mène une guerre désastreuse contre les Parthes : suite à la bataille de Carrhes, il fut capturé et exécuté. • 53 : Les désordres à Rome empêchent la tenue des élections • 52 : Clodius Pulcher est tué par Titus Annius Milon lors d’une bagarre sur la via Appia. Pompée est nommé consul sine collega (consul unique) pour rétablir l'ordre. Milon est exilé malgré la défense asurée par Cicéron • 50 : le proconsulat de Jules César va arriver à expiration. Il ne peut faire valider sa candidature au consulat de 49. • 49 : Guerre civile : sommé de rendre ses légions, César passe le Rubicon, prend le contrôle de Rome et de l'Italie, tandis que Pompée fuit en Orient. César se fait nommer dictateur pour un an, avec Marc Antoine comme maître de cavalerie. Victoire de César en Espagne et à Marseille, défaite de son lieutenant Curion en Afrique • 48 : Victoire de César à Pharsale, exécution de Pompée à Alexandrie par le pharaon Ptolémée XIII • 47 : Victoire de César à Alexandrie sur l'armée égyptienne, puis sur Pharnace à Zéla. • 46 : Victoire de César sur les Pompéiens à Thapsus en Afrique. César se fait nommer dictateur pour 10 ans. • 45 : Victoire de César sur les Pompéiens à Munda en Espagne. César se fait nommer dictateur à vie. Il renouvelle les effectifs du Sénat, qui passe de 600 à 900 membres • ~45 Début de l’émission régulière de monnaies en or (aureus) • 44 : Assassinat de César par un groupe de sénateurs entraînés par Marcus Junius Brutus et Cassius. Le consul Marc Antoine et le maître de cavalerie Lépide conservent leurs titres, les sénateurs tergiversent malgré les efforts de Cicéron, les assassins de César ne sont pas poursuivis, le jeune Octave (19 ans), fils adoptif et héritier de César, tente de s’imposer Le second triumvirat • 44-43 : Violents discours de Cicéron contre Marc Antoine (Philippiques) • 43 : Guerre de Modène : Octave et les consuls Pansa et Hirtius battent Marc Antoine en Gaule Cisalpine, mais les deux consuls meurent dans la bataille • 43 : Le Sénat confirme les pouvoirs de Junius Brutus en Macédoine, Cassius en Syrie et Sextus Pompée en Sicile • novembre 43 : Réconciliation de Octave et Marc Antoine, grâce à l’intervention de Lépide, formation du Second triumvirat. La Lex Titia accorde les pouvoirs exceptionnels au triumvirat pour cinq ans. Nouvelles proscriptions à Rome, exécutions de nombreux sénateurs dont Cicéron (150 selon Tite-Live, 300 selon Appien) et de nombreux chevaliers • 42 : Guerre civile en Orient contre les assassins de Jules César : Victoire de Marc Antoine et d’Octave à la Bataille de Philippes, suicide de Junius Brutus et Cassius. Partage des provinces entre les triumvirs : l’Afrique pour Lépide, les Gaules et l’Orient pour Marc Antoine, l’Espagne, la Sardaigne et la Sicile pour Octave, l’Italie étant indivise. • 41 : Rencontre de Marc Antoine et Cléopâtre VII à Tarse en Cilicie • 41-40 : Guerre de Pérouse, contre Lucius Antonius frère de Marc Antoine qui intrigue contre Octave. Octave s’empare des Gaules, Marc Antoine débarque en Italie. Mais le traité de Brindes négocié par Chronologie romaine 19 Mécène et Asinius Pollion évite la guerre et confirme la nouvelle répartition des provinces. Marc Antoine épouse Octavie, sœur d’Octave. • 40 : Triomphe commun de Marc Antoine et Octave à Rome. • 39 : Octave et Antoine doivent traiter avec Sextus Pompée dont la flotte sicilienne bloque le ravitaillement de Rome. On lui cède la Sicile, la Corse et la Sardaigne, et on lui promet l’Achaïe et le consulat, contre le ravitaillement en blé de Rome • 39-36 : Guerre de Marc Antoine contre les Parthes qui ont attaqué la Syrie. Marc Antoine monte une grande expédition contre eux en 36, mais harcelé sur ses arrières, il doit battre en retraite • 37 : Reconduction officielle du second triumvirat, pour cinq ans • 36 : Sextus Pompée est battu en Sicile à la bataille de Nauloque par Octave, Agrippa et Lépide. Lépide, accusé d’entente avec Sextus Pompée, est démis de sa fonction de triumvir, tandis que Octave reçoit du Sénat la puissance tribunicienne à vie • 35-33 : Campagne victorieuse d'Octave en Illyricum • 34 : Soumission par Marc Antoine de l'Arménie, alliée des Parthes. Il célèbre un triomphe à Alexandrie, et fait donation de territoires romains à Cléopâtre et à leurs enfants • 33 : Tensions diplomatiques entre Octave et Marc Antoine • 32-30 : Le triumvirat arrive à expiration, mais Octave garde le pouvoir à Rome. Guerre civile entre Octave et Marc Antoine: Victoire d'Octave à Actium en 31 • 30 : Suicides de Marc Antoine et de Cléopâtre VII: L'Égypte devient une province romaine • 27 : Octave reçoit le titre d’Auguste Sources • • George Hacquard, Jean Dautry, O Maisani, Guide romain antique, Hachette, 1963, (ISBN 2-01000488-4) Marcel le Glay, Rome, Grandeur et Déclin de la République, 1990, Ed Perrin, réédité en 2005 (ISBN 226201-897-9) Notes et références 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre I, 60 ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre IV, 85 ↑ a b Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 1 ↑ a b Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre V, 1 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 2 ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre V, 12 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 6 ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre V, 15 ↑ Aurelius Victor, Hommes illustres de la ville de Rome, X. ↑ Polybe, Histoire générale, Livre III, Chap. 5 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 9 ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre V, 21 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 14-15 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 10,12&13 ↑ Aurelius Victor, Hommes illustres de la ville de Rome, XI,XII&XIII. ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre V, 23,27&33 ↑ a b c d Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 16 ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre V, 40 ↑ Suétone, Vie des douze Césars, Tibère, I ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre V, 42 ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre V, 48 ↑ Aurelius Victor, Hommes illustres de la ville de Rome, XV. ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre V, 44-47 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 18 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 19 ↑ a b c Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 20 ↑ a b Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre VI, 2-14 ↑ Aurelius Victor, Hommes illustres de la ville de Rome, XVI. ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 21 Chronologie romaine 30. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. 45. 46. 47. 48. 49. 50. 51. 52. 53. 54. 55. 56. 57. 58. 59. 60. 61. 62. 63. 64. 65. 66. 67. 68. 69. 70. 71. 72. 73. 74. 75. 76. 77. 78. 79. 80. 81. 82. 83. 84. ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre VI, 21 ↑ Aurelius Victor, Hommes illustres de la ville de Rome, VIII. ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 33 ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre VI, 95 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 23-24 ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre VI, 23-28 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 24-28 ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre VI, 29-32 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 27-29 ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre VI, 33-38 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 30 ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre VI, 39-42 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 31 ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre VI, 39-43 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 32 ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre VI, 44-60 ↑ Dion Cassius, Histoire romaine, Livre IV, Frag. 23 ↑ Aurelius Victor, Hommes illustres de la ville de Rome, XVIII. ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 33 ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre VI, 87-89 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 34 ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre VII, 21 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 35 ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre VIII, 1 ↑ Dion Cassius, Histoire romaine, Livre V, XXXVI-XXXVIII ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 39 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 40 ↑ Dion Cassius, Histoire romaine, Livre V, XXXVIII-XL ↑ Aurelius Victor, Hommes illustres de la ville de Rome, XIX. ↑ Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre VIII, 64&68 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 42 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 43 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 47 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 48 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 48-49 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 49-50 ↑ Dion Cassius, Histoire romaine, Livre V, XLV ↑ Aurelius Victor, Hommes illustres de la ville de Rome, XIV. ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 51 ↑ a b Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 53 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 48 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 58-59 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 59 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 62-64 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 65 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre III, 1-3 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre III, 4-5 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre III, 7-10 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre III, 9-10 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre III, 14 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre III, 15 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre III, 25 ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre III, 26-29 ↑ Aurelius Victor, Hommes illustres de la ville de Rome, XVII. ↑ Tite-Live, Histoire romaine, Livre III, 31 III. L’EMPIRE L’empire se divise en deux périodes : le principat et le dominat. 20 Chronologie romaine 21 Le Principat Nature : Le principat est la forme de gouvernement en vigueur dans l'Empire romain de -27 à 285 environ. Il fut mis en place par Auguste, sous couvert de restaurer la République et de maintenir les institutions existantes. Sous le principat il y a donc toujours un Sénat, des consuls, des préteurs et des édiles (lesquels disparaîtront cependant vers le règne de Alexandre Sévère). Si les apparences de la République sont maintenues, le pouvoir passe entre les mains de l'empereur. La seule existence légale de ce dernier est son titre : il est princeps senatus, c'est-à-dire « premier (prince) du Sénat ». Dans les faits le Princeps était le premier sénateur, auparavant nommé par les censeurs, à parler au Sénat. C'est pourquoi on peut appeler l'empereur « prince », et c'est aussi pourquoi cette période est appelée principat. Au-delà de ce titre très républicain, Auguste se fit décerner d'autres pouvoirs, détachés de leur fonction antérieure. Il se fit ainsi décerner un imperium dit maius, c'est-à-dire la possibilité de commander à tous dans et hors des limites de l'Urbs, de commander aux armées, et enfin aux provinces. C'est en vertu de cela que le Prince nomme ses représentants dans les provinces que le Sénat lui a « octroyées », lesquels représentants sont appelés legati augusti (« légat d'Auguste »). Fut aussi attribué à l'empereur la tribunicia potestas, ou « puissance tribunicienne ». Dans les faits, cela ne lui donnait aucun pouvoir particulier, hormis l'interdiction (du fait du caractère sacré du tribunat de la plèbe) de porter atteinte à sa personne, et un rapprochement évident de l'empereur avec le peuple — cette puissance faisant de son détenteur le représentant du peuple. Renouvelée chaque année, elle sert d'ordinaire à dater les règnes des empereurs, jusqu'à très tardivement. L'empereur détient enfin la fonction de Pontifex maximus, c'est-à-dire « Grand pontife » — il est ainsi le chef de la religion civique romaine. Certains empereurs se feront attribuer périodiquement la censoria potestas (« puissance censoriale ») afin de modifier la composition du Sénat. Domitien sera nommé « Censeur perpétuel », et on prendra l'habitude de considérer que l'empereur détient de facto cette puissance censoriale. L'autre titre, avec celui de Princeps est celui d'Augustus. Sa connotation est nettement religieuse, et correspond plus à un surnom qu'à un titre. Auguste avait refusé la dictature revêtue à vie par son grand-oncle Jules César. Les autres magistratures durant le principat Les consuls : Sous l'Empire chaque année deux consuls sont toujours élus suivant les règles. La dignité de consul reste longtemps très prisée. On élit donc chaque année deux consuls, dits « éponymes » ou « ordinaires » car ils donnent leurs noms à l'année (et cela jusqu'à la fin de l'Empire). Lesquels démissionnent quelque temps après et sont remplacés par des consuls dits « suffects ». Sous Commode on comptera ainsi près de vingt-cinq consuls élus en 190. L'élection est faite par le Sénat, mais bien sûr les Sénateurs élisent les candidats que l'empereur recommande. Parfois l'empereur lui-même éprouve le besoin d'être consul, auquel cas il n'a aucun problème pour y accéder. Sous le principat le consulat est toujours le sommet du cursus honorum. Dénués de pouvoirs militaires, les consuls conservent leurs prérogatives religieuses et judiciaires en ce qui concerne les patriciens et l'ordre équestre. Les préteurs : À partir des années 100 il y a dix-huit préteurs. Ils continuent comme sous la République à présider les procès. Les édiles : Sous le principat on peut être soit édile soit Tribun de la plèbe après être passé par la questure. Les pouvoirs de l'édilité lui sont cependant peu à peu retirés pour être donnés aux différents fonctionnaires de la ville, comme le Préfet de la Ville, le Préfet des Vigiles, etc., nommés exclusivement par l'empereur. Sous Alexandre Sévère l'édilité disparaîtra définitivement. Les questeurs : La questure reste la première magistrature du cursus honorum. Elle ouvre ainsi l'accès au Sénat. Ils sont vingt depuis Auguste. Jusqu'à Claude ils devaient s'occuper du pavage des rues de Rome, tâche remplacée par l'organisation de jeux de gladiateurs. Sévère Alexandre supprimera à son tour cette corvée qui limitait l'accès à la questure aux plus riches. À partir de l'empereur Claude les questeurs ont des rôles différents : • Quaestores augusti : deux questeurs de l'empereur ; chargés de remplacer le Prince au Sénat quand celui-ci est absent • Quaestores urbani : deux Questeurs urbains au service du Préfet de la Ville — de 44 à 56 ils sont à nouveau responsables de l'aerarium Saturni, le "trésor de Saturne", c'est-à-dire la caisse de l'état romain qui toutefois n'est plus sous l'Empire que la caisse de la ville de Rome • Quaestores consuli : quatre questeurs consulaires, attachés par deux aux services des Consuls Chronologie romaine • 22 Quaestores pro praetore : un par province ; ils gèrent la collecte des impôts dans les provinces sénatoriales où ils se rendent en juillet en même temps que les proconsuls gouvernant ces provinces. Le Dominat Le Dominat est la seconde des deux phases de gouvernement de l'ancien Empire romain, qui dura de 285 (environ), jusqu'à la date officielle de la chute de l'Empire d'Occident en 476. Le terme vient du latin dominus (maître par rapport à l'esclave): c'est l'homme devant lequel les habitants de l'empire ne sont considérés que comme des esclaves. À cette époque apparaissent en effet pour la première fois sur les pièces et dans la titulature impériale les mots Dominus noster, "notre maître". La première phase du gouvernement impérial, le Principat, se termina avec la Crise du troisième siècle (de 235 à 275), qui vit Dioclétien s'auto-proclamer Empereur. S'écartant des formes républicaines, plus ou moins respectée depuis Auguste, en vigueur donc durant les trois premiers siècles de l'Empire, Dioclétien et ses successeurs choisirent plutôt de montrer ouvertement le pouvoir impérial, adoptant un style de gouvernement plus influencé par la vénération des potentats orientaux de l'Égypte et de la Perse antiques que par la collegialité civique qui régnait au sein de la classe gouvernante durant la République romaine. L'Empereur pour Dioclétien est ainsi le fils de Jupiter, son pouvoir se trouve légitimé non plus par le Sénat ou par le Peuple mais directement par les Dieux. C'est également sous le Dominat que se développa la sacralisation de l'Empereur, visible par exemple dans le cérémonial qu'il fallait observer durant une entrevue avec lui (plusieurs génuflexions, embrasser la pourpre impériale... ce qu'un Romain de la République n'aurait jamais supporté), mais c'est aussi sous cette période que l'on vit apparaître une véritable cour impériale. Le Palais impérial (ou palais sacré) possède un grand nombre d'esclaves, hiérarchisés (au sommet se trouve le Primicier de la Chambre Sacrée), mais également des courtisans, au sens moderne du terme. Dernier trait de cette période : l'administration impériale, relativement légère sous le principat libéral d'inspiration augustéen, se trouve agrandie, ses attributions s'étendent. Son poids devient de plus en plus lourd pour les peuples administrés, tant financièrement que moralement. On assiste à la naissance d'une véritable bureaucratie au sens moderne du terme. Les historiens contemporains rejettent l'interprétation de la transition du Principat au Dominat comme un moment aisément définissable. Ils le caractérisent plutôt comme une transformation subtile et graduée dans laquelle les réformes de Dioclétien, bien que marquantes, ne forment qu'un échelon. Cependant, il faut toujours s'efforcer de reconnaître des moments clés dans l'Histoire. Si les nouveautés de Dioclétien n'ont pas créé ex-nihilo le dominat, on ne peut guère attribuer ce terme aux périodes qui ont précédé cet empereur. Le règne de Dioclétien et les réformes qu'il effectue est donc bien la charnière entre deux époques.