fréquence des rapports sexuels (la sexualité est parfois perturbée par la maladie mais souvent de
façon temporaire). Certains médecins partent du principe que lorsqu’il y a cancer il n’y a plus de
sexualité ; c’est complètement variable d’une femme à l’autre, mais ce n’est pas vrai de façon
générale. Il faut donc se soucier de la question de la sexualité.
En tant que cancérologue on a tendance à dire aux femmes ; « arrêtez la pilule » et on oublie de
discuter des méthodes contraceptives… et on a parfois des femmes qui tombent enceintes alors
qu’elles ne le souhaitaient pas. La prescription d’une contraception est donc nécessaire et elle est,
en plus, un bon moyen, pour permettre à la femme d’aborder des problèmes sexuels et conjugaux
qui sont apparus pendant la phase de traitement ou après celle-ci. Il nous est parfois reproché de ne
pas aborder les problèmes de sexualité dans nos consultations de cancérologie alors que c’est
quelque chose d’important.
On va tenir compte du psychisme de la patiente, de ses préférences et de sa capacité à une bonne
observance de la contraception. C’est bien beau de faire une prescription d’un moyen de
contraception ; s’il n’est pas pris ou pas suivi, évidemment ça ne sert à rien.
Quelles sont les méthodes à notre disposition ? Ce sont les méthodes locales ;
! Crèmes(et(ovules(spermicides(associés(ou(non(à(un(diaphragme,(éponges(imprégnées(de(
crème(
! Les(préservatifs(masculins(et(féminins(
Ce sont des méthodes séduisantes car elles sont totalement inoffensives et sans interaction avec la
maladie et le traitement. Ces méthodes locales peuvent être utilisées par tout le monde. Pour autant
ces méthodes ne sont pas sans inconvénients :
! Astreinte(d(e(leur(utilisation((
! Efficacité(non(absolue(
! Prix(élevés(car(pas(de(remboursement(par(la(SS.((
De ce fait, on utilisera ces méthodes si la patiente les réclame, si les rapports sexuels sont peu
fréquents et surtout si les autres méthodes sont contre indiquées.
Il faut rappeler brièvement quelques points sur l’efficacité des moyens de contraception à partir de
différentes études réalisées aux USA et en France. En l’absence de contraception, le risque de
grossesse est de 85% dans l’année qui suit. En ce qui concerne les capes cervicales le taux de
grossesse est de 32 % aux USA, pour les spermicides le taux est de 22 à 29 % au bout d’un an
d’utilisation ; pour la méthode des températures ; le taux est de 8 % en France et de 25 % aux USA ;
le retrait entraine de 10 à 22 % de grossesse, les éponges ont un taux autour de 22%, le préservatif
féminin peut donner 21 % de grossesse (série US) et le préservatif masculin a un taux de 15%
(USA) à 3,3% (France).
Il faut aussi prendre en compte le pourcentage d’abandon de ces différentes méthodes au bout d’un
an de prescription. Les chiffres sont assez homogènes entre la France et les USA ; il y a en gros 50
% d’abandon. Ce taux d’abandon est donc très important.
Si on regarde, sur un an, le résultat de l’utilisation du diaphragme, le taux de grossesse est de 12%,
pour la pilule de 9% aux USA et seulement de 2,4% en France, pour les patchs ce taux est de 9%,
pour les stérilets en cuivre de 0,8%, pour les dispositifs au levonorgestrel il est de 0,2%, pour la
vasectomie il est de 0, 15% et pour la stérilisation féminine il est de 0,5%.Là encore on a des
chiffres d’abandon importants entre 15 et 30 % selon les méthodes.
Ces notions de la « vraie vie » étant rappelées on peut revenir à notre problème ; quelle
contraception en cours de traitement d’un cancer du sein ou après celui-ci ?
La contraception de loin la plus adaptée, c’est le dispositif intra utérin. Il est le plus efficace à court
et moyen terme. On disait toujours en France qu’il ne fallait pas poser de stérilet chez une nullipart.
En fait ce n’est pas une contre indication : on peu très bien poser un stérilet chez une femme qui n’a