Un modèle en crise - Xavier Dupret

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Un modèle en crise
Xavier Dupret
Gresea
Octobre 2009
Le Gresea?
• Groupe de recherche pour une stratégie
économique alternative
• Centre de recherches et lieu de rencontres
entre universitaires, syndicalistes et
associations citoyennes
• Thèmes de recherche: Économie
internationale et économie du
développement (angle progressiste)
• www.gresea.be + mail : [email protected]
Objectifs de l’exposé
• La crise dans les grandes lignes
• Retour de l’Etat?
• Quel modèle économique pour quel
environnement?
La crise économique
• Crise de redistribution à l’échelle mondiale
• Paul Samuelson : « La mondialisation est un
processus globalement gagnant, mais pas pour
tout le monde. Les populations à bas revenus
seront les principales perdantes sur les cinq
continents. Pour atténuer l'explosion des
inégalités dans chaque pays, les mieux placés
devront bien finir par partager une partie de
leurs richesses» in L'Expansion, n° 703,
décembre 2005.
Inégalités croissantes
• Dépréciation du travail lié à des tâches
d’exécution
• Au Nord, ne resteront que les postes de
« manipulateurs de symboles » (cadres
affectés à des tâches de conception)?
Redistribution en panne
• Croissance des salaires réels : 10% ou plus en Chine,
en Russie et dans nombre d’autres pays en transition.
• Et la redistribution des revenus? Voir Coefficient de
Gini…
• Le coefficient de Gini caractérise le niveau d'inégalités
de revenus au sein d'une société. Il est compris entre 0
à 1. Un cœfficient de Gini égal à zéro désigne une
situation d'égalité parfaite. S'il équivaut à 1, le cœfficient
de Gini renvoie à une répartition absolument inégalitaire
des richesses où une personne s'accapare l'entièreté du
revenu.
Émergentes inégalités
En Chine, en un quart de siècle,
« l'indice de Gini est passé de 0,3
en 1980 (un des plus bas niveaux
de l'Asie) à 0,45 aujourd'hui, un
des niveaux les plus inégalitaires
du continent » (OIT)
Contradiction mondiale
• Au cœur du dispositif, des petites mains en
Chine ou ailleurs sont prêtes à produire moins
cher que dans les centres industriels du Nord.
Dans ces mêmes centres industriels,
désindustrialisation oblige, la part des salaires
dans le PIB a chuté de façon impressionnante
au cours des deux dernières décennies.
• Cette involution a fort logiquement précarisé une
partie non négligeable du salariat occidental.
D'où contradiction et, au passage, question :
comment assurer la fonction de consommation
dans cette configuration des rapports Nord-Sud?
Crise
• Jusqu'à présent, cette contradiction a été
"résolue" par l'endettement. Ainsi, on notera, à
cet égard, avec intérêt qu’au cours des quatre
dernières années, le secteur privé américain a
emprunté 3.000 milliards de dollars au reste du
monde (et en tout premier lieu la Chine).
• Pq? Rôle du dollar dans l’économie mondiale
• Et c'est précisément cette répartition des rôles
entre Nord et Sud au sein de l'économie-monde
qui est en train d'imploser sous nos yeux.
Richesse des nations?
• Samuelson recommandait une politique de
redistribution des groupes gagnants vers les
groupes perdants. Pour pratiquer une
redistribution de ce type, il faut impérativement
que le commerce et l'ouverture des frontières
créent de la richesse et «accroissent la taille du
gâteau».
• Pour l'année 2009, une croissance négative de
0,5 à 1% de l'économie mondiale, d'après les
prévisions de l'OCDE.
Retour de l’Etat? (1)
• Le protectionnisme est,
d'après certains analystes,
susceptible de faire barrage
à la détérioration de la part
des salaires dans le PIB au
Nord.
Protection?
• Ce protectionnisme "rétablirait le respect
des règles démocratiques dans la
possibilité pour les citoyens de choisir le
degré de protection sociale et écologique
qui leur convient."[1].
[1] Jacques Sapir, "Libre-échange,
croissance et développement. Quelques
mythes de l’économie vulgaire" , Revue du
Mauss, n° 30, 2e semestre 2007, La
Découverte, Paris.
Quelle économie au futur? (1)
• Explosion du chômage : passage à
800.000 chômeurs complets indemnisés
en Belgique en l’espace de 2 ans (fin
2010)
• Croissance molle
• Taux record de l’après-guerre : plus de
15%
• Endettement en 2014 : 111% du PIB
Quelle économie au futur? (2)
•
•
•
•
Actifs toxiques importants.
Banques américaines : 4.500 milliards $.
Europe : 700 milliards €.
La bourse repart parceque l’activité spéculative
redémarre. Bonus des traders en hausse
• Immobilier américain reste en crise. Chute
s’accélère. 25% des ménages ont vu la valeur
de leur bien diminuer en 2009. 2010 : 33%.
2012 : 48%.
Retour de l’Etat? (2)
• On a consacré +/- 5% du PIB belge à la
recapitalisation des banques
• Tax Tobin
• Aléa moral (moral hazard)
• La distinction entre banques
d’affaires/d’investissement et caisse de
dépôt : pas encore une réalité dans les
faits
Crise environnementale
• Perte de la biodiversité (monoculture
OGM)
• Réchauffement climatique (émission de
gaz à effets de serre)
• Persistance d’un trou dans la couche
d’ozone (utilisation persistante de gaz
CFC)
Futur interrogatif
• Rôle de l’Etat?
• Redistribution des richesses. Extrait : X
Dupret « Krach mondial » (Ed. Couleurs
Livres, 2009, p.71).
• Réinterroger la croissance. La croissance
ne crée plus le bien-être. " L'accumulation
du capital ne crée par le bien-être"
Croissance et PIB
• Deux écoles à ce sujet. Décroissance ou
remplacer le PIB par autre chose.
• Il faut interroger ce PIB. Le PIB évalue la
création de richesse au cours d’une
année.
• Prise en compte du bonheur. Totalitaire?
Après tout, le bonheur est un état d'âme
individuel qui ne regarde pas l‘Etat
PIB?
• Le système européen de comptabilité est
clair
• total des biens et services produits
pendant une année dans une économie
nationale
• Centralité du concept de valeur ajoutée
PIB approximatif
• PIB : somme des valeurs ajoutées. Dès qu’il y a
production exprimée en valeur monétaire, il y a
enrichissement et il y a intégration au PIB.
• Le PIB mesure un flux monétaire. Pas
d’intégration de productions essentielles.
• Le PIB ne mesure pas les « externalités
négatives ». Ainsi, dans le cas d’une production
polluante nécessitant une dépollution, on
additionne les deux productions.
PIB vert?
• Le Comité d'experts des Nations-unies sur la comptabilité
environnementale-économique (UNCEEA) travaille à faire du
Système de comptabilité environnementale économique (SEEA) un
standard international pour l'année 2010 et à promouvoir sa mise en
oeuvre dans les pays.
• Ce sont les ajustements environnementaux apportés aux agrégats
standard du Système national de comptabilité des Nations-unies
(UNSNA) qui sont désignés sous le nom de PIB vert. Le PIB
(Produit Intérieur Brut) est transformé en PIN (Produit Intérieur Net)
par la prise en compte de la consommation de capital fixe
(dépréciation du capital produit), puis en PINae (ae : ajusté
environnementalement) en prenant en compte la consommation de
capital naturel (diminution des ressources et dégradation
environnementale).
Problèmes
• Le PIB vert pose des problèmes de mise
en œuvre. Il n'existe pas de prix pour
l’ensemble des éléments du biotope en
voie de destruction. Pas de prix parce que
pas de marché.
• En tout en cas, possibilité de prise en
compte de certains coûts.
Objectifs (1)
• Les créateurs du PIB vert ont deux
objectifs.
• Objectif 1 : ces nouvelles mesures
distingueraient la production économique
bénéfique de la production nuisible,
permettant ainsi de stimuler une
croissance qui ne se fasse pas aux
dépens de la qualité de l’environnement.
Objectifs (2)
Objectif 2 : dans le cas du Sud, mesurer le
PIB vert pourrait accroître le rendement
économique, en termes de production par
unité d’énergie et de matériaux. Par
exemple, la Chine consomme
actuellement trois fois plus de minéraux et
de ressources énergétiques par unité de
production que la moyenne mondiale.
IDH
L'IDH est un indice composite, sans
dimension, compris entre 0 (exécrable) et
1 (excellent), calculé par la moyenne de
trois indices quantifiant respectivement
1/ la santé/ la longévité (espérance de vie
à la naissance)
2/le savoir ou niveau d'éducation (taux
d’alphabétisation)
3/ le niveau de vie (PIB per capita)
Empreinte écologique
L’empreinte écologique quantifie pour un individu ou une
population la surface « bioproductive » nécessaire pour
produire les principales ressources consommées par
cette population et pour absorber ses déchets.
• Si chaque être humain vivait comme un Belge, il
nous faudrait plus de 3 planètes pour vivre.
• Notre pays a la 17e plus grande empreinte écologique
au monde, avec une moyenne de 5,1 hectares par Belge
et par an. Les Belges consomment tous ensemble plus
de 4 fois l’équivalent des ressources naturelles que notre
pays peut produire par an.
Si rien ne change
• Si rien ne change, les projections
suggèrent qu’à la moitié du siècle, la
demande humaine sera le double de ce
que la planète peut produire en termes
de ressources. L’épuisement des
ressources écologiques et
l’effondrement à grande échelle
d’écosystèmes deviendront de plus en
plus probables.
Ma planète
L'humanité doit se partager la « biocapacité »
mondiale soit 13,4 milliards d'hectares globaux.
Chaque individu dispose de 2,1 hectares global
pour se loger, se nourrir, se vêtir, se chauffer.
En 2005, l'empreinte écologique moyenne par
personne dans le monde était de 2,7 hectares
globaux !
Cela signifie qu'on puise dans le capital de la
planète. Nous dépensons les ressources
naturelles plus vite qu'elles ne se régénèrent.
IDH (2)
Fiscalité verte
• Pas une fiscalité qui doit « rapporter »
• Fiscalité incitative (viser le changement de
comportement)
• Exemple : taxer combustibles si
alternatives du côté des transports en
commun
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