A partir de 1990, les télescopes terrestres ont été suffisamment puissants pour observer l’atmosphère de Saturne en
continu. Ils ont alors relevé de violents orages à longue durée de vie. Ceux-ci se reproduisent environ tous les 30 ans (c’est-
à-dire à chaque année saturnienne). Des grandes taches blanches, dont la cause était inconnue à l’époque, ont été
observées en 1876, 1903, 1933, 1960. Si la périodicité se maintient, une autre tempête devrait se produire vers 2020. Les
astronomes amateurs pourront peut-être la photographier.
De 2004 à 2009, la sonde Cassini a également pu observer la formation, le développement et la fin de 9 violents orages. Les
orages de Saturne sont particulièrement longs, jusqu’à 8 mois. Ce sont les plus longs orages observés jusque-là dans le
Système Solaire. Ils peuvent s’étendre sur plus de 3 000 km de diamètre. Les décharges électriques provoquées par ces
orages émettent des ondes radio dix mille fois plus fortes que celles des orages terrestres.
De vastes ouragans ont aussi été observés sur Saturne, tel celui de 2013 dont l’œil de 2 000 kilomètres de diamètre, était
20 fois plus large que celui des ouragans terrestres, avec des vents supérieurs à 530 km/h.
La vitesse du vent sur Saturne peut atteindre 1 800 km/h, une valeur supérieure à celles relevées sur Jupiter, mais moindre
que sur Neptune.
Les anneaux de Saturne :
Pendant plus de 300 ans, Saturne a été considérée comme
« l’unique planète aux anneaux ». Ce n’est plus le cas
aujourd’hui. Mais, à la différence de ceux des autres
planètes gazeuses qui ont été découverts ces 20 dernières
années, ils sont extrêmement brillants avec un albédo
(pouvoir réfléchissant d’une surface, comprise entre 0 et 1)
de 0,2 à 0,6.
Les astronomes amateurs peuvent en distinguer 4 :
Les 2 les plus visibles sont l’anneau A, traversé par la
division d’Encke (I) et l’anneau B, séparé du A par la
division de Cassini (J). Le rayon extérieur de l’anneau A
mesure 136 800 km, alors que celui de la planète en vaut
60 000. La division de Cassini est large de 4 700 km, celle
de Enckle 325 seulement.
Les 2 moins visibles parce que peu réfléchissants, les
anneaux C et D, difficiles à séparer, sont les plus proches de la planète. Le bord interne du D à 67 000 km passe à 7 000 km
de la planète.
Beaucoup moins larges (500 et 5 000 km) et peu réfléchissants, les anneaux F et G (rayon 175 000 km) sont difficilement
observables.
Vus de loin, les anneaux semblent formés d’une matière continue. En réalité, ils sont constitués de débris solides,
poussières, grains et gros blocs de roches et de glaces en rotation permanente. Ces blocs, d’une taille variant entre celle
d’un grain de sable et celle d’une maison, sont constamment agités par des vagues, des collisions, des accumulations et des
destructions de matière.
Leur épaisseur est bien inférieure au kilomètre, valeur communément admise jusque vers les années 1990. Au fil des
observations, elle n’a cessé de diminuer. Les derniers relevés donnés par la sonde Cassini conduisent à des épaisseurs de 5
à 40 m pour les anneaux les plus visibles.
Aussi étendus soient-ils, les anneaux de Saturne ne sont pas très concentrés en matière. En effet, si on pouvait les
agglomérer pour en faire une sphère, celle-ci ne dépasserait pas les 100 km de diamètre, soit 35 fois moins que le diamètre
de la Lune !
Toute cette matière proviendrait-elle d’une ancienne Lune géante désintégrée ?
C’est la théorie la plus plausible pour expliquer la présence de ces anneaux.
On constate en effet que tous les anneaux jusqu’au G sont à l’intérieur de « la limite de Roche » de la planète. La limite
de Roche est la distance théorique en dessous de laquelle un satellite commence à se disloquer sous l’action des forces de
marée (gravitation) causées par le corps céleste autour duquel il orbite, ces forces dépassant la cohésion interne du
satellite. Autrement dit, il ne peut pas exister de satellites homogènes orbitant trop près autour d’une planète. Ils seraient
désagrégés et transformés en débris tournant autour de la planète. Si, pour une raison quelconque, la Lune se rapprochait
de la Terre et franchissait cette limite, elle se disloquerait en multiples débris qui formeraient un grand anneau orbitant
autour de la Terre. C’est ainsi que se sont formés les anneaux de toutes les planètes gazeuses….