Graecia capta ferocem victorem cepit.

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MEMENTO, DISCIPULE…
753 avant JC…
Romulus, désigné par les dieux, fonde un village qu’il nomme Rome.
Il s’agit alors d’une petite bourgade constituée de quelques cabanes, cernée de marais,
malodorante, où rôde la fièvre. Un repère de brigands sans femmes.
C’est ce petit hameau qui deviendra la plus grande puissance internationale quelques
siècles plus tard.
Sept rois se succèdent pour assainir et bâtir la ville, en mettre en place
les institutions politiques, religieuses et militaires,
et asseoir l’autorité de Rome sur le Latium.
L’enlèvement des Sabines
Nicolas Poussin
Musée du Louvre
Numa et la nymphe Egérie
Nicolas Poussin (1594-1665)
Les Horaces et les Curiaces
Jacques Louis David (1748 -1825)
Musée du Louvre
Deux siècles et demi plus tard,
509 avant JC…
Tarquin, dernier roi de Rome, règne en maître absolu et despotique.
Botticelli, Histoire de Lucrèce
Le peuple, usé par la tyrannie de Tarquin et choqué par les frasques de son fils,
chasse le roi de Rome, qui perd de sa superbe…
Et la République est proclamée.
SENATUS
POPULUS
QUE
ROMANUS
Pour éviter une restauration monarchique, on divise le pouvoir royal.
A la place d’un roi à vie, on crée deux consuls élus pour un an.
Publius Valerius Publicola
Les consuls sont, par leurs pouvoirs et leurs prérogatives,
les successeurs des rois : ils en portent les insignes.
Licteurs
Faisceaux de verge
Chaise curule
Jacques-Louis David, Les licteurs rapportent à Brutus les corps de ses fils, 1789
Mais la méfiance à l’égard du pouvoir absolu
reste un trait constant de la mentalité romaine.
Quand Brutus, premier consul de la République romaine, découvre que
deux de ses fils font partie d’un complot pour rétablir la Royauté, il décide
d’arrêter et d’emprisonner les traîtres, et d’exécuter les conspirateurs.
Brutus assiste à l’exécution de ses fils et va même jusqu’à
récompenser son informateur.
-508 / -350
Conquêtes et angoisses
508
505
495
500
495
503
Rome, libérée de ses rois, mais affaiblie, doit résister
aux attaques répétées de ses voisins immédiats qui redoutent son expansion.
Friedrich BRENTEL (1580-1651)
Horatius Coclès
Peter Paul Rubens (1577 - 1640)
Mucius Scaevola devant Porsenna
Impressionnés par le courage et la pugnacité des Romains,
les ennemis renoncent.
Rome installe un peu partout des colonies : en -494, elle est maîtresse du Latium.
Patricien romain tenant
le portrait de ses
ancêtres, dite statue
"Barberini" (exemple du
jus imagum des
patriciens)
Patriciens: vieilles et riches familles
garantes de tous les droits.
Plébéiens : grande masse des habitants libres
de la ville sans droits politiques.
Sortie vainqueur des combats, Rome doit faire face à d’autres difficultés.
Suite aux nombreuses guerres, l’appauvrissement général rend plus aiguës les luttes
sociales.
En 494, les plébéiens ont le plus souvent tout perdu et sont parfois réduits à l’esclavage
pour dettes. Ils tentent d’obtenir des réformes, sans succès.
«Un jour les membres, ne voulant
pas travailler pour l'estomac
séparèrent leur cause de la
sienne, et lui refusèrent leur
ministère. Cet accord imprudent
les fit bientôt tomber dans la
langueur. Comprenant alors que
l'estomac distribuait à chacun
d'eux la nourriture qu'il avait
reçue, ils se réconcilièrent avec
lui. Ainsi, le sénat et le peuple,
qui ne forment qu'un seul corps,
périssent par la discorde, et
deviennent forts par la
concorde».
Les plébéiens organisent alors une grève générale :
ils refusent de défendre Rome plus longtemps.
Les patriciens sont réduits à l’impuissance.
Ils acceptent la création d’une nouvelle magistrature
chargée de protéger les intérêts des plébéiens : le tribunat de la plèbe.
Quelques années plus tard, en 450, des décemvirs sont missionnés pour rédiger les
premières lois écrites du droit romain : les lois des XII tables.
C’est l’acte fondateur du droit romain et de la constitution de la République romaine.
Progressivement, l’égalité entre patriciens et plébéiens se dessine.
La concorde ramenée entre les
citoyens, Rome reprend sa
politique d’expansion.
Mais en -390, des Gaulois venus
d'Italie du Nord envahissent Rome
et mettent la ville en péril.
Les Romains, épuisés au terme de
plus de 7 mois de siège, achètent
le départ des Gaulois.
Pendant des siècles, les Gaulois
inspireront une crainte durable
aux Romains.
Brennus posant son épée sur la balance, gravure du XIX° siècle.
- 350 / -265
A la découverte du Sud
Vers 350 commence un conflit très
grave avec des montagnards des
Abruzzes, pillards et braves, les
Samnites.
Rome connaît des revers et ne
remporte la victoire définitive
qu’en perfectionnant sa tactique
militaire vers 290.
Sa puissance militaire s’étend loin
vers le Sud.
Manius Curius Dentatus préférant ses navets plutôt que l'or
des Samnites, par Jacopo AMIGONI, XVIII° siècle.
Il lui reste à conquérir Tarente, dernier bastion survivant de la Grande Grèce.
Pyrrhus, roi d’Epire, résiste aux côtés des Tarentiens, mais il est finalement
vaincu au terme de combats sanglants en 272.
En 272, Rome est maîtresse de toute l'Italie, « jusqu’au fond de la botte ».
Préteur rendant une sentence.
Préteur chargé de rendre justice.
Questeur Varus
Questeur responsable des finances.
Statue du censeur
Marcus Aemilius Lepidus
Censeur garant de l’ordre moral.
Or les institutions romaines avaient été créées pour une cité réduite.
Au fur et à mesure que grandit l’Empire de Rome, de nouvelles magistratures sont
donc créées. Elles sont désormais ouvertes aux plébéiens.
Le patriotisme des citoyens romains est renforcé, ce qui aidera Rome à traverser
victorieusement la crise qui l’attend…
- 264 / -202
Le duel avec Carthage
En 264, Carthage possède une bonne partie des rivages de l’Afrique du Nord et
de l’Espagne, ainsi que de nombreuses îles de Méditerranée.
Rome, effrayée que Carthage puisse passer facilement en Italie du sud, doit
faire en sorte d’écarter cette rivale dangereuse.
La bataille de Mylae, par Vincentius BELLOVACENSIS
Les Romains engagent la première guerre punique.
En 260, contre toute attente, ils remportent, en Sicile, une éclatante victoire navale.
Le supplice de Regulus, par Boucicaut
En 255, forts de leur succès, les Romains tentent de débarquer en Afrique.
Et sur terre ferme, ils subissent une lourde défaite, contre toute attente…
A force de persévérance, Rome finit par obtenir l'avantage et, en 241, un traité lui
assure la domination sur la Sicile.
La traversée du Rhône par Macfarlane.
Rome continue de s'étendre, en Corse et en Sardaigne, où les Carthaginois
possèdent des bases et de grands intérêts.
Hannibal, à la tête de l’armée punique, lève une armée et traverse l’Espagne et
la Gaule pour rallier Rome.
Hannibal écrase de prime abord les légions romaines, plaçant ainsi la voie vers
Rome libre.
Buste de Scipion l’Africain
Hannibal comptant les anneaux des chevaliers
tués à la bataille de Cannes. Sébastien SLODTZ.
Hannibal en attendant des renforts à Capoue, laisse le temps à Rome de se
ressaisir. Petit à petit, les Romains, dirigés par Scipion, portent le conflit en
Espagne et en Afrique du Nord. En 202, Hannibal est finalement vaincu.
En dehors de l'Afrique du Nord, Carthage est privée de sa puissance maritime et
militaire par un traité.
Rome est ainsi maîtresse de l'Ouest de la Méditerranée.
La bataille de Cannes : 52 000 morts.
La seconde guerre punique reste comme un cauchemar dans le souvenir des
Romains.
Mais ils avaient réagi avec tant de vigueur que leurs forces s’étaient chaque fois
accrues; en 201, leur réputation déborde les limites de l’Italie.
- 201 / -133
Les horizons démesurés
« Delenda est Carthago ! »
Après la seconde guerre punique, Rome, victorieuse, forte, et riche aussi, entend
jouer dans le monde un rôle à sa mesure. Elle poursuit donc sa politique de
conquêtes et d’annexions pour empêcher la formation de nouveaux empires.
Carthage, qui avait retrouvé une sorte de prospérité, est rasée en 146.
« MARE NOSTRUM »
En 133, Rome conquiert l’Espagne au cours de combats très sanglants.
Toute la Méditerranée est romaine.
Pièces de monnaie représentant la Fides.
Les territoires sont organisés en provinces, gouvernées par des proconsuls ou
des propréteurs qui ont d’immenses pouvoirs (et en abusent parfois).
« Graecia capta ferocem
victorem cepit. »
Rome est transformée, elle abandonne ses valeurs :
même si la Grèce est soumise, Rome s’hellénise, elle adopte
le goût grec du luxe et de l’oisiveté, et se penchent
sur certaines théories philosophiques grecques
qui prônent une égalité économique entre les hommes.
Or les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres :
les inégalités sociales s'accentuent et une sorte de culte du grand homme émerge,
sur le modèle des monarchies orientales : commencent à poindre les premiers
signes de l’évolution qui conduira la cité de la République à l’Empire…
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