4 JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2015 I
Mise en place du groupe
d’experts intergouvernemental
sur l’évolution du climat (GIEC)
Les grandes étapes avant Paris
Du 30 novembre au 11 décembre, négociateurs et défenseurs de la cause
climatique rejoindront la capitale française. Pour un sommet de la dernière
chance ? Trois négociateurs belges ont livré leur vision à Glo.be.
CHRIS SIMOENS
Les espérances sont
immenses. Mais quel est
l’enjeu ? “Un traité légale-
ment contraignant porté
par tous les pays”, déclare Peter
Wittoeck, président de la déléga-
tion belge. “Le traité qui entrera
en vigueur en 2020 doit permettre
de contenir le réchauffement de la
planète en deçà de 2 °C, la tempé-
rature de l’ère industrielle étant la
référence.” Ce qui implique une
limitation drastique des émissions
de gaz à effet de serre (GES).
L’Union européenne s’engage à
réduire ses émissions de 40 %
d’ici 2030 et de 80 % à l’hori-
zon 2050. Durant la deuxième moitié
du 21e siècle, pour atteindre l’objectif
des 2 °C, il est essentiel d’adopter
une approche neutre pour le cli-
mat en faisant correspondre niveau
de libération des GES et capacité
d’absorption. Une mutation radicale
dont le prix n’est pas exagérément
élevé, certainement en comparaison
de l’énorme facture du changement
climatique.
Porter selon ses
capacités
Tous les pays, sans exception,
doivent faire des efforts. “Mais il
importe de répartir ces efforts de
manière équitable, selon les capa-
cités”, ajoute Ulrik Lenaerts, vice-
président de la délégation. Les
épaules les plus solides doivent sup-
porter les charges les plus lourdes.
Les visions des alliances de pays
(voir encadré) divergent toutefois.
Les “républiques bolivariennes”,
à l’approche radicale, ne sont pas
les seules à considérer que les
pays développés doivent assumer
leurs responsabilités. L’Inde et la
Chine, pourtant parmi les plus gros
émetteurs de GES – notons pour
l’Inde la faiblesse des émissions par
habitant – sont du même avis. L’UE
ne se défile pas, mais ne dispose
pas des moyens réclamés par les
États vulnérables.
“À Copenhague et Cancún, il a été
convenu de verser chaque année
100 milliards de dollars au Sud d’ici
2020”, déclare Jos Buys, négociateur
de l’UE chargé de récolter des
fonds. “Des fonds publics à 100 %,
dont le versement est prévisible,
telle est l’attente des pays en déve-
loppement. Mais dépasser les 30
à 40 % n’est pas envisageable. Le
secteur public doit encourager le
secteur privé si celui-ci ne prend pas
suffisamment d’initiatives.” Les fonds
alloués annuellement s’inscriraient
dans une fourchette allant de 45 à
130 milliards de dollars. Un écart qui
rend l’information peu convaincante.
Il importe donc d’assurer le suivi,
la notification et la vérification des
financements.
Un contrôle renforcé
S’agissant du contrôle des enga-
gements, une autre ligne de frac-
ture sépare les groupes de pays.
Lenaerts explique : “L’UE et les États
vulnérables plaident pour un système
multilatéral fort, des règles imposées
d’en haut et un contrôle étroit. Les
autres pays développés et les éco-
nomies émergentes préfèrent un
engagement individuel des pays,
sans suivi serré.” C’est ce camp qui
semble l’emporter.
PARIS
2015 SOMMET
DE LA DERNIÈRE CHANCE
1988
Berlin -
1re conférence sur le climat
(COP 1)
1995
Entrée en vigueur du
Protocole de Kyoto
2005
Feuille de route
de Bali (cadre de
négociation d’un
accord mondial)
Adoption du
Protocole de Kyoto
1997
Rio de Janeiro - sommet sur
le développement durable et
convention sur le climat
1992 2007
ANNÉES
‘60/‘70
1ers indices de
réchauffement climatique
dus aux rejets de CO2
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TABLETTE
suite p. 6