Généralités – Dépistage et diagnostic Pr Jean FAIVRE Service d’Hépato gastroentérologie – CHU Bocage, Dijon Registre des Cancers Digestifs (INSERM U866) 1 Un cancer fréquent Une incidence qui augmente 1975 1985 1995 2005 Evolution Nouveaux 24900 26200 33400 37400 cas Décès 14700 15000 16000 16800 +67% +9% * Remontet L, Estève J, Réseau Francim Un cancer qui peut être guéri Survie relative à 5ans (%) Nombre d’années de vie perdues Global 56 Stade I 94 1 Stade II 78 3 Stade III 59 7 Stade IV 2 17 Arveux et al, Br J Cancer 1997 Un diagnostic souvent trop tardif Symptômes Sang dans les selles Modification du transit Douleurs abdominales Faux besoins Amaigrissement, anémie Complications Occlusion intestinale Perforation Métastases Différents niveaux de risque Sujets à risque élevé ATCD personnel ou familial de polypes ou de cancer, Maladies inflammatoires Chroniques intestin (3-20%) Sujets à risque très élevé = formes familiales Syndrome HNPCC (70-100%) PAF 3à5% 1% 15 à 20 % 75 % Sujets à risque moyen Âge compris entre 50 et 75 ans Pas d’ATCD significatif (3-5%) Population à risque moyen : sujets de plus de 50 ans Hommes 200 Femmes 150 100 50 0 90 80 70 60 50 40 30 âg e 20 taux s péc ifique 250 8 Des niveaux de risque différents chez les apparentés de sujets atteints d'un cancer colorectal Taux cumulé Nb estimé de cas 0 - 74 ans par an en France 4% 29 000 2 parents atteints 20% 500 1 parent atteint < 45 ans 20% 500 1 parent atteint 45-60 ans 10% 1 500 6% 5 500 Population générale 1 parent atteint > 60 ans J Med Screening 2000 Le dépistage par coloscopie est justifié : • A partir de 40 ans lorsque : 2 parents sont atteints 1 parent est atteint < 45 ans • A partir de 45 ans lorsque : 1 parent est atteint entre 45 et 60 ans Stratégies de dépistage dans les populations à risque très élevé • Consultation génétique • Recherche mutation délétère chez le sujet index et si +, chez les apparentés (avec accord) • Sujets non porteurs : id population générale • PAF : rectosigmoïdoscopie annuelle (puberté 40 ans) • HNPCC : – coloscopie / 2ans après 25 ans – examen gynéco annuel + écho endovaginale à partir 30 ans Facteurs de risque Alimentation: - légumes - protègent - ration énergétique élevée, viandes et charcuterie en grande quantité – favorisent Surpoids, obésité Effet protecteur de l’exercice physique Tabac, alcool Facteurs génétiques Risque de gros adénome selon la consommation d'alcool et de tabac chez l'homme Apport calorique, antécédent familial et cancer colorectal 4.2 2.4 1 1.4 1.6 1 Boutron 2001 Le cancer survient le plus souvent sur une lésion pré-cancéreuse Adénome Adénome >1 cm Cancer > 10 ans 1 000 100 25 Problème du dépistage du cancer colorectal • 37 400 nouveaux cas cancers colorectaux / an (2005) • Parmi 10 000 personnes + 50 ans, il y a 50 cancers colorectaux asymptomatiques dépistage en 2 temps * test simple, acceptable, sans danger, peu coûteux, efficace (Hemoccult) * coloscopie en cas de test positif Le dépistage permet de diminuer la mortalité par cancer colorectal recul mortalité globale mortalité participants 10 ans 18% 33% Nottingham 6,7 ans 15% 39% Bourgogne 10 ans 16% 33% Minnesota 13 ans - 32% Funen Retombées en santé publique (avec 2 autres études européennes) - Inscription du dépistage du cancer colorectal dans le code européen contre le cancer - Recommandations des experts cancérologues de l’UE puis de la Commission européenne - Dépistage organisé tous les 2 ans, de 50 à 74 ans par un test validé de recherche d’un saignement occulte dans les selles - Cahier des charges pour le dépistage en France - Mise en place progressive d’une politique nationale en France Participation en fonction du mode de proposition du test Phase médicale tests faits Phase postale tests faits 1ère camp 85% 34% Camp. ultérieures 91% 28% Dépistage du cancer colorectal en France Sites pilotes Extension 2006 Extension 2007 Extension 2008 Participation à la 1ère campagne de dépistage 60% 53% 54% 48% 50% 41% 41% 37% 40% 31% 32%32% 32% 30% 20% 10% 0% 33% 34%34% 43% 44% 50% 50% 50%50% Premiers résultats des programmes pilote (Côte-d'Or, Haut-Rhin, Ille-et-Vilaine, Saône-et-Loire 688 984 personnes 50 à 74 ans 67 535 exclus (9,8%) 621 449 personnes invitées 324 389 tests faits (52,2%) 9 427 positifs (2,9%) 7 947 coloscopies (84,3%) 763 cancers (9,6%) 2 623 adénomes (33,0%) Gut 2006 (Résumé) Stade de diagnostic des CCR dépistés (Côte-d'Or, Ille-et-Vilaine, Haut-Rhin, Saône-et-Loire) n % Tis 201 25,6 Stade 1 235 30,0 Stade 2 138 17,6 Stade 3 118 15,0 Stade 4 45 5,7 Stade inconnu 48 6,1 785 JF Bretagne et al (à paraître) Conclusion - Le cancer colorectal est fréquent - Les groupes à risque commencent à être bien connus, ainsi que les caractéristiques de la séquence adénome-cancer, permettant de jeter les bases d'une stratégie de dépistage - Une consommation élevée de légumes diminue le risque, la sédentarité et un apport calorique trop élevé l'augmentent - Il est maintenant bien établi, dans les pays à risque élevé, qu'une organisation rigoureuse du dépistage de masse, reposant sur la recherche d'un saignement occulte dans les selles, permet de diminuer la mortalité par cancer colorectal