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The Unified Neutral Theory
of Biodiversity and
Biogeography
Stephen P. Hubbell
(2001)
Chapitre 1
MacArthur and Wilson’s Radical Theory
Monographs in Population Biology - 32
Atelier lecture CIRAD
25/09/2008
Le monde avant Hubbell …

En écologie, deux visions conflictuelles sur
la nature des communautés*

Niche assembly perspective

Dispersal assembly perspective
*Communauté écologique = groupe d’espèces similaires du point de
vue trophique, en compétition réelle ou potentielle pour les mêmes
ressources (ou des ressources similaires) en un lieu donné
La « niche-assembly perspective » -1

La communauté est vue comme un assemblage
d’espèces, dont la présence/absence/relative
abondance peut être déduite de « règles
d’assemblage », elles-mêmes basées sur les niches
écologiques ou le rôle fonctionnel de chaque espèce

La stabilité de la communauté et sa résistance aux
perturbations découlent de l’équilibre adaptatif des
espèces constitutives, qui ont chacune évolué pour
devenir les meilleures compétitrices dans leur niche
(=> principe de l’exclusion compétitive)

La communauté est donc un assemblage limité
d’espèces dans lequel la compétition interspécifique
pour des ressources limitées, combinée à diverses
interactions biotiques, détermine quelles espèces sont
absentes ou présentes dans la communauté
La « niche-assembly perspective » - 2


Cette vision repose très fortement sur certaines
hypothèses/postulats

Les espèces peuvent coexister indéfiniment

Il existe des assemblages stables (co-adaptés) d’espèces
particulières

Il existe une hétérogénéité environnementale « suffisante »
qui limite les ressources aux échelles spatiale et temporelle «
appropriées » (mais : cf. p.25 !)

=> vision statique. Explique difficilement le « patchiness » des
distributions d’espèces
Elle est issue de la tradition néo-Darwinienne, qui
s’intéresse à la vie d’individus en interactions et à ses
conséquences en termes de fitness

La somme, à l’échelle de la population, des adaptations
individuelles des organismes à leur environnement biotique et
abiotique débouche logiquement sur le concept de niche
La « niche-assembly perspective » -3

Cette vision a été renforcée par les travaux en
écologie mathématique qui se sont focalisés sur
les conditions de l’équilibre et les petites
perturbations autour de l’équilibre

Cf aussi en écologie évolutive l’idée des ESS
(«evolutionary stable strategy»)

Les chercheurs adeptes de cette vision travaillent
le plus souvent sur des petites échelles spatiales
et temporelles

Auteurs les plus connus

Hutchinson (1957, 1959), MacArthur (1970), Levin
(1970) …, Tilman (1989)

Exemple fameux : la succession secondaire de F.
Clements (1916). Communauté = super-organisme
La « dispersal-assembly perspective » -1

La communauté est vue comme un assemblage
ouvert, loin de l’équilibre, d’espèces présentes pour
des raisons historiques et de dispersion aléatoire

La présence et/ou l’absence d’une espèce résultent de
processus aléatoires de dispersion et d’extinction
(immigration, stochasticité démographique)

C’est la diversité de la communauté qui atteint un état
d’équilibre, pas la composition taxonomique

La communauté est un assemblage accidentel
d’espèces dont les aires biogéographiques se
chevauchent à certains moments. Les espèces
présentes ne sont donc que faiblement co-adaptées et
co-dépendantes (NB : on parle d’un même niveau
trophique !)
La « dispersal-assembly perspective » -2

Les tenants de cette vision des communautés
travaillent à grande échelle spatiale et
temporelle, ce sont des biogéographes et des
paléo-écologues

Davantage confrontés au caractère variable et
éphémère des communautés, en particulier à
travers les études paléo-écologiques

L’apparente persistence à long terme des
communautés, ainsi que leur résilience face aux
perturbations ne disqualifient pas cette vision.
Elles peuvent être expliquées par les connexions
existant entre communautés locales et « métacommunautés sources
La « dispersal-assembly perspective » -3

La constance dans l’assemblage d’espèces peut
résulter d’une méta-communauté « large », dont
la dynamique est lente comparée à celle de la
communauté locale. La communauté locale
retournera rapidement à son état « initial » après
perturbation si la perturbation est locale et la
méta-communauté non perturbée

Auteurs les plus connus

Gleason (1922, 1926, 1939), MacArthur & Wilson (1963,
1967
Théorie de la biogéographie insulaire
f(distance source,
taille île)
E
I
S*
Taux d’extinction

McArthur et Wilson (1963, 1967)
La richesse spécifique instantanée d’une île est la
résultante d’un équilibre entre taux d’immigration
et taux d’extinction
Taux d’immigration

A propos de la neutralité …

Les théories de « dispersal assembly » n’ont pas
besoin d’être neutres, mais la plupart le sont, y
compris celle de la BI

Neutralité = les espèces ont toutes la même
probabilité de coloniser l’île ou de s’éteindre (NB
: d’après Hubbell, cette hypothèse est nécessaire,
cf. p.16. Mais ce n’est pas ce que dit Blondel … ),
elles sont interchangeables

Pb : en réalité, les espèces ne sont pas
identiques car elles n’ont pas la même abondance
relative (pas compris le problème : cf. p.18)
Le monde avec Hubbell …

-1
Ce ne sont pas les espèces qui sont
neutres, ce sont les individus

Les individus ont les mêmes probabilités « per
capita » de se reproduire, de mourir, de migrer
et de se spécialiser

Ils sont caractérisés par une « per capita
ecological equivalence »

Cette hypothèse n’empêche pas l’occurrence
d’interactions écologiques complexes entre
individus, pourvu que tous les individus
obéissent aux mêmes lois (cf. p.7)
Le monde avec Hubbell …
-2

Il faut considérer non seulement l’immigration et
l’extinction (ou la dérive), mais aussi la spéciation pour
rendre compte complètement de l’évolution des
communautés locales

En terme de dérive, ne considère que la « zero-sum
ecological drift »

Ces points étant posés, Hubbell propose une « Unified
Neutral Theory of Biodiversity and Biogeography », capable
de prédire :

La richesse, l’abondance relative des espèces aux échelles
locales et globales, les relations aire-espèces et la phylogénie

Génère un nombre sans dimension, le « biodiversity number 
» : un graal ?
En conclusion …

Les communautés écologiques actuelles sont
indubitablement gouvernées à la fois par les
règles de « niche-assembly » et par les règles de
« dispersal assembly », en même temps que par
la dérive écologique

La bonne question est : quelle est leur
importance quantitative relative ?

On peut réconcilier ces théories, Hubbell s’y
emploie. Il doit exister une théorie générale qui
permette de rendre compte de la forme
étrangement similaire de toutes les courbes
d’abondance relative chez les espèces
appartenant à un même niveau trophique
Remarques
Théorie de la biogéographie insulaire =
idée issue de la théorie de la niche : les
communautés sont des assemblages régis
par une dynamique entre immigration et
extinction, lesquelles s’équilibrent pour
fixer le nombre d’espèces autorisées à coexister dans un même espace
 La compétition interspécifique, en jouant
le rôle de médiateur entre immigration et
extinction, est le principal moteur de la
structuration des communautés

Que dit Hubbell ?
Que les différences de niches ne sont pas
essentielles à la coexistence
 L’équilibre entre spéciation et extinction
peut conduire à un état stable de la
distribution relative des abondances
spécifiques
 Les espèces sont alors toutes transitoires,
mais les temps d’extinction de la plupart
des espèces se chiffrant en millions
d’années, elles coexistent de fait

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