1 Màj du 1er fév. 04, Vu sur le site de Patrice Guinard : cura.free.fr Les Origines du Zodiaque Les habitants de la Mésopotamie n'ont pas été les premiers à observer les astres et à délimiter dans l'étendue céleste des portions de ciel, les constellations, répondant à certaines régularités et à certains rythmes, et occupées par des objets nommés étoiles. Les peuples du néolithique avaient leur astronomie, et probablement aussi ceux qui les ont précédés. Ce qui caractérise les Mésopotamiens, c'est qu'ils ont créé à partir de ces observations une astrologie assez proche de la nôtre, quoiqu'on dise, et qui nous a été, si mal que ce soit, sporadiquement transmise. Ce n'est pas le moment de traiter ici des multiples formes proto-astrologiques qui ont pu exister chez les peuples néo et paléolithiques. L'observation des étoiles et leur regroupement en constellations est attestée dès 2400 B.C. à Ebla (dans l'actuelle Syrie) : le lever de la constellation des Pléiades coïncidait à cette date avec l'équinoxe de printemps. Et vers 2000 B.C., plus à l'est, à Mari, le lever d'Arcturus marquait le début des moissons. Il existait une astronomie savante dès le début du premier empire akkadien, fondé par Sharrum-kîn (2334-2279), connu sous le nom de Sargon, et dont son petit-fils Narâm-Sîn (2254-2218), "l'Aimé de Sîn", c'est-à-dire du dieu Lune, sera l'héritier inspiré. Ces premières observations astronomiques enregistrées sont aussi attestées, pour le même XXIIIe siècle, par le néoplatonicien Simplicius au chapitre XI de son Commentaire sur le traité Du Ciel d'Aristote. Les constellations stellaires servaient de repères calendaires pour les diverses activités de la vie sociale. Elles ont connu de nombreuses transformations, au fil des progrès de l'observation et aussi des rivalités entre écoles concurrentes.Une liste de constellations datant d'environ 1300 AEC, provenant de la cité hittite de Boghaz-Köi (dans l'actuelle Turquie), contient déjà presque toutes les constellations qui deviendront "zodiacales", à l'exception du Lion et de la Balance. La sixième section de la première tablette de la série MUL APIN (le fameux traité babylonien d'uranographie et aussi le premier catalogue d'étoiles connu), dont le principal exemplaire, le BM 86378 (British Museum), daté de 687 B.C., est une copie d'une compilation antérieure de quelques décades, donne la liste de 16 ou 17 constellations parcourues par la Lune, et aussi par le Soleil et les autres planètes: MUL.MUL (les "étoiles-étoiles" en sumérien, ou les Pléiades, équivalentes à une partie de la constellation du Taureau), GUD.AN.NA (le Taureau céleste, équivalent à une partie plus méridionale de la constellation du Taureau), SIBA.ZI.AN.NA (le fidèle pasteur céleste, ou Orion), SHU.GI (le vieillard, équivalent à la constellation Perseus), GAM (le bâton brisé, ou Auriga), MASH.TAB.BA.GAL.GAL (les grands jumeaux, équivalents à la constellation des Gémeaux), AL.LUL (le crabe, ou le Cancer), UR.GU.LA (le chien géant, équivalent à la constellation du Lion), AB.SIN (l'épi d'orge, ou Spica, équivalent à la constellation de la Vierge), zi-ba-ni-tum (dont on remarque le nom akkadien et non plus sumérien, équivalent à la constellation de la Balance), GIR.TAB (le Scorpion), PA.BIL.SAG (équivalent à la constellation du Sagittaire), SHUHUR.MASH (le poisson-chèvre, équivalent à la constellation du Capricorne), GU.LA (le très grand ou 2 le géant, équivalent à la constellation du Verseau), zibbâti SIM.MAH [et] A-nu-ni-tum (les queues de la grande hirondelle et du poisson, recouvrant la constellation des Poissons), LU.HUN.GA (le travailleur en louage ou le journalier, équivalent à la constellation du Bélier).[1] On retrouve à ce stade pré-zodiacal les 12 signes-constellations du futur zodiaque, avec en plus les constellations des Pléiades (comprises dans le Taureau moderne), d'Orion, de Perseus, d'Auriga, et de "l'Hirondelle" (comprise dans les Poissons modernes). Les images et noms babyloniens des constellations zodiacales, à la seule exception du Bélier, seront repris par les astronomes Grecs. Ces stations lunaires, à l'origine des signes zodiacaux solaires, comprennent des constellations situées en-dehors de l'écliptique (en raison de l'inclinaison de l'orbite lunaire), lesquelles seront retranchéesde l'organisation zodiacale future. Une liste d'époque postérieure, néo-assyrienne (Berlin, Musée archéologique, VAT 7851), ne comprend plus que 14 constellations : Persée et Auriga ont disparu, et les queues ont été rassemblées sous une même constellation nommée DIL.GAN (la baleine). L'apparition du zodiaque de 12 signes égaux a été datée du milieu du VIè siècle B.C.[2] Dans son récent ouvrage sur la naissance de l'astrologie en Mésopotamie, Giovanni Pettinato rapporte la découverte d'une tablette issue de la bibliothèque de Sippar, récemment exhumée par des archéologues irakiens : on y trouve, attesté aux alentours de 600 B.C., un zodiaque divisé en douze sections.[3] Les douze signes zodiacaux de 30 degrés chacun, délimités sur l'écliptique et sans référence aux constellations stellaires, sont clairement attestés dans une tablette datée de 419 B.C.. C'est donc aux VIème et Vème siècles que se sont mises en place les réformes de la conception babylonienne du ciel, astronomique et astrologique, dont les grecs –qui à la même époque ont inventé la métaphysique – furent les héritiers. . Les zodiaques astronomiques. "Demain, l'Homme aura reconnu en toute chose la nécessité des Saisons, de leurs Solstices et de leurs Équinoxes. Mais les Saisons ne se feront plus sans lui." André Faussurier, 1967, cité par < Patrice Guinard/cura.free.fr > Diverses tentatives contemporaines ont cherché à reconstruire le zodiaque d'après des critères plus rigoureux. Le zodiaque ptoléméen, comme d'ailleurs son planétaire, fondés sur des critères climatologiques, se sont avérés incapables, à la longue, de justifier les différenciations zodiacale et planétaire.[16] Le zodiaque a initialement été imaginé pour servir de repère astrométrique. L'inclinaison du plan de rotation de la Terre autour de son axe par rapport à son plan de révolution autour du soleil est sa réalité fondatrice. Un angle de 23°26' sépare le plan de l'équateur céleste et le plan de l'écliptique. Leurs intersections Est et Ouest marquent [Note r.t : les équinoxes] : le point vernal (0° du Bélier) et son opposé (0° de la Balance). Les points solsticiaux (0° du Cancer et 0° du Capricorne) marquent l'éloignement maximal, Nord et Sud, du soleil par rapport au plan équatorial. Chacune des quatre portions ainsi définies est ensuite divisée en trois parties égales sur 3 l'écliptique. Les douze signes zodiacaux en résultent. La bande zodiacale est une extension de part et d'autre de l'écliptique, c'est-à-dire du cercle de la sphère céleste parcouru par le Soleil dans sa révolution apparente autour de la terre. Elle a été imaginée afin de prendre en compte la latitude des planètes, et leurs écarts par rapport à l'écliptique. Le Zodiaque ainsi défini est une réalité solaire, ou plutôt hélio-centrée. Chaque signe pourrait ainsi être défini comme le moment spécifique du parcours d'une planète donnée, projeté sur l'écliptique et mesuré par sa déclinaison, c'est-à-dire par sa hauteur par rapport au plan de l'équateur céleste. Cette déclinaison est nulle au début du Bélier et de la Balance, et maximale au début du Cancer et du Capricorne. De 0° Bélier à 30° Gémeaux, augmentation de la déclinaison qui est positive (Nord). De 0° Cancer à 30° Vierge, diminution de la déclinaison qui reste positive (Nord). De 0° Balance à 30° Sagittaire, diminution de la déclinaison qui devient négative (Sud). De 0° Capricorne à 30° Poissons, augmentation de la déclinaison qui reste négative (Sud). La sinusoïde (…) illustre les quatre phases d'un zodiaque des déclinaisons annuelles du Soleil. Les déclinaisons des signes équinoxiaux (Bélier, Vierge, Balance, Poissons) varient fortement (de 11°28'), celles des signes médians (Taureau, Lion, Scorpion, Verseau) varient un peu moins (de 8°42'), celles des signes solsticiaux (Gémeaux, Cancer, Sagittaire, Capricorne) faiblement (de 3°16'). Ce zodiaque est universel, quelle que soit la latitude du lieu, en hémisphère Nord comme en hémisphère Sud. Il est préférable au zodiaque solaire saisonnier (dont la sémantique est étroitement dépendante du cycle des saisons), et légitime la pratique des astrologues argentins ou australiens, lesquels, en général, n'inversent pas les signes zodiacaux /cura.free.fr [Nr.t : Faisons un saut vers la divination caractérielle appelée "horoscopie" pour mettre en relief cette remarque de Patrice Guinard : “Le Zodiaque ainsi défini est une réalité solaire, ou plutôt hélio-centrée”, puisque lui seul peut avoir une influence sur les caractères – dans les limites de l'hérédité cependant – (cf. notre section 2 (astrorib.htm, §-10 & 11)]