SOMMAIRE La lettre de l’Académie des sciences n° 27
ÉDITORIAL
De l’innovation
Alain Carpentier
page 1
DOSSIER
Astronomie
2009 et 2010 : poursuite de l’âge d’or de l’astronomie
Nicole Capitaine
page 2
Le nouveau cycle d’activité solaire (2009-2020)
Jean-Marie Malherbe
page 7
Les satellites des planètes géantes
Christophe Sotin
page 11
Les succès de la mission spatiale CoRoT
Claire Moutou et Annie Baglin
page 16
Plus de lumière sur la matière noire et la formation
des galaxies
Françoise Combes
page 22
La mission spatiale Herschel : 1er anniversaire
Jean-Paul Baluteau et Annie Zavagno
page 26
L'année de l’astronomie 2009
Entretien de Catherine Cezarsky par Paul Caro
page 32
QUESTION D’ACTUALITÉ
Éviter, à l’occasion de la crise financière, de nouvelles
méprises concernant les probabilités
Marc Yor
page 36
LA VIE DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES
L’Académie des sciences s’est associée à l’éditeur
De Vive Voix pour une collection de livres audio
« L’Académie raconte la science »
page 40
Présentation des « France-Hong Kong Distinguished
Lectures »
Philippe G. Ciarlet
page 41
Rapport RST n°29
Événements climatiques extrêmes
Réduire les vulnérabilités des systèmes écologiques
et sociaux
page 42
LA VIE DES SÉANCES
Cultiver la science, la formation continue
des professeurs enseignant les sciences
page 43
Une image
page 44-45
UNE IMAGE
Observatoire de Paris
La lettre de l’Académie des sciences n° 27
5
ÉDITORIAL La lettre de l’Académie des sciences n° 27
L’
innovation est à l’ordre du jour. Dans
tous les pays où sévit la crise, innover
est l’injonction magique avancée pour
résoudre les difficultés socio-écono-
miques actuelles. Mais l’innovation ne se décrète
pas, elle se conquiert. Il faut pour cela lui donner
les moyens nécessaires. C’est dans ce but que fut
élaborée la loi de juillet 1999, dite loi Allègre, et dans
cet esprit que l’an dernier, la Ministre de l’Ensei-
gnement supérieur et de la Recherche demandait à
l’Académie des sciences de faire le bilan de cette
loi à l’occasion de son dixième anniversaire. « Il
s’agit de savoir si les résultats de notre dispositif de
recherche ont pu être valorisés de manière optimale
sur le plan socio-économique… notamment en termes
de partenariats avec les entreprises et de créations
d’entreprises par les personnels académiques ». Un
groupe de travail fut constitué qui réunissait trente
membres de l’Académie des sciences et de l’Aca-
démie des technologies, tous directement impliqués
dans l’effort de transfert de l’innovation scientifique
des établissements publics à l’industrie. Le groupe
remettait son rapport à la Ministre le 3 février 2010,
laquelle organisait presque aussitôt des réunions de
travail entre des membres de son ministère et une
délégation du groupe de travail. Sans revenir sur ce
rapport, disponible sur le site de l’Académie2, j’en
soulignerai ici les traits les plus saillants et en analy-
serai les premiers résultats.
Chacun s’accorde à reconnaître que cette loi a consti-
tué un progrès important à la fois sur le plan juridique
– mise à disposition des personnels publics, déta-
chement, consultance – et de façon plus importante
encore sur le plan culturel. La coopération recherche
académique — industrie n’a plus la connotation
négative qu’on lui prêtait parfois ; elle a aujourd’hui
l’image d’une contribution positive et responsable.
Comment expliquer alors que notre pays reste en
retard par rapport à nos voisins européens comme en
témoigne la part des contrats de recherche avec une
entreprise dans le budget de la recherche publique
qui est deux fois plus élevée au Royaume-Uni et
trois fois plus élevée en Allemagne qu’en France ?
Force est de constater qu’un fossé continue de sépa-
rer la recherche publique de l’industrie dans notre
pays. Pourquoi ? En partie parce qu’une certaine
opposition persiste entre recherche fondamentale et
recherche appliquée. La recherche fondamentale est
la richesse intellectuelle d’un pays. Nous y excellons.
La recherche appliquée est sa richesse économique.
Nous la négligeons. Or, elles se complètent et doivent
aller de l’une à l’autre en de mutuels enrichissements.
Autre niveau de blocage, la valorisation. L’innova-
tion sans valorisation reste stérile ou est exploitée
par d’autres. Disons le crûment, nous sommes en
France souvent très bons en innovation et médiocres
en valorisation. Il est donc plus que jamais nécessaire
que les chercheurs des universités et des EPST aient
une meilleure appréhension de leur responsabilité
socio-économique et des enjeux industriels qui se
posent dans leur domaine de recherche. En réponse
à la demande de la Ministre, plusieurs propositions
importantes ont été faites par le groupe de travail
pour aider à relever ce défi. Les plus marquantes
sont :
• Une meilleure information donnée aux chercheurs
concernant la loi et les très nombreuses disposi-
tions réglementaires qui favorisent l’innovation et
la valorisation.
De
l’innovation
Par Alain Carpentier
Vice-Président de l’Académie des sciences,
professeur émérite à l’université Pierre et Marie Curie.