Sect2-Distribution Moderne - E

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Université Sidi Med Ben
Abdellah Fès
ERDDA
La distribution au Maroc
tiraillée entre la
réglementation et la pratique
Contexte général

Le secteur de la distribution est l’un des piliers
de l’économie marocaine, il contribue à la
création des richesses avec une part du PIB
s’élevant à 12.8 % et une participation à
hauteur de 2.5% du volume des
investissements étrangers. Il revêt aussi une
dimension sociale importante. En effet, il
abrite et constitue la source de revenu
d’environ 1.2 million de personnes soit 13% de
la population active marocaine
Contexte général

Ce secteur présente un intérêt évident, car,
actuellement, de nombreuses formules ont été
créées afin de commercialiser de manière plus
efficace des produits ou services à travers des
« réseaux », des « canaux », des « circuits »,
des regroupements renforçant les relations
entre les producteurs et les distributeurs

Aussi le secteur est le centre d’intérêt et le
pivot de toutes les transformations a
l’international a savoir la mondialisation, les
accords de libre échange avec l’Europe, les
États-unis…
PLAN



I- Les formes de distribution au Maroc
Sect1-Distribution traditionnelle
Sect2-Distribution Moderne
II- La distribution entre la réglementation et la
pratique
Sect1-Les pratiques anticoncurrentielles
Sect2-Les pratiques restrictive de concurrence
Sect3- Les concentrations économiques
III-Les rapports de force entre les professionnels
I- Les formes de distribution au Maroc
 Sect1-Distribution traditionnelle:
Depuis la fin des années 80 et début des années 90, le paysage
de la distribution au Maroc connaît de multiples
transformations.. Les canaux de distribution et la
distribution au Maroc se caractérisent par des structures
opaque, et peu mûre. Le nombre élevé des intermédiaires,
rend le canal de distribution long, de 4 ou 5 maillons. La
principale conséquence reste le prix élevé que paye le
consommateur final. La chaîne de distribution devient
davantage longue et opaque, spécialement dans les zones
rurales, où vivent plus de 45% de la population marocaine,
où les petits commerces et principalement les souks, ont un
grand poids par leur proximité et tradition
Sect1-Distribution traditionnelle:
GROSSISTE
PRODUCTEUR
DEMI GROSSISTE
CONSOMMATEUR
DETAILLANT
Sect2-Distribution Moderne


. Depuis l’an 2000, la grande distribution se
développe à une vitesse vertigineuse dans
l’ensemble du Royaume.
La distribution moderne représente plus de
12% du commerce en détail au Maroc, mais sa
croissance est rapide et la couverture des
zones urbaines s’amplifie.
Sect2-Distribution Moderne
PRODUCTEUR
DISTRIBUTEUR
CONSOMMATEUR
1- LES FORMES DE
DISTRIBUTION MODERNE


GMS:Les grandes et moyennes surfaces, qui disposent de centrales
d’achats, proposent des prix très attractifs sur les produits agro-alimentaires
et les conserves, particulièrement pour les marchandises importées.
Regroupant une large gamme de produit, elles se caractérisent
par la diversité de leurs formes et niveaux d’organisation et
d’intégration différentes
La franchise: La franchise ou ‘’franchisage’’, également
connue sous le nom de ‘’franchising’’, consiste essentiellement
en l’utilisation par le franchisé d’un savoir-faire du franchiseur
et de certains éléments de ralliement de la clientèle. Elle se
caractérise par trois éléments :
- Le droit d’utiliser une enseigne, un nom commercial ou
une marque,
- La communication d’un savoir-faire.
- Et une assistance technique permettant la mise
en œuvre de ce savoir- faire.


La sélection: est défini comme un contrat par lequel un fournisseur
s`engage a approvisionner un ou plusieurs des commerçants qu`il
choisit en fonction de critères objectifs de caractère qualitatif sans
discrimination et sans limitation qualitative injustifiée et par lequel le
distributeur est autorise a vendre d`autres produits concurrents. La
distribution sélective est justifiée ainsi par la nature des produits, de
luxe ou de haute technicité puisque la seule image haut de gamme
d`un produit aux yeux du consommateur suffit a justifier le recours a
un tel réseau.
La concession:En France la définition du contrat de concession
provient de la circulaire Fontanet du 31 mars 1960 : « une convention
liant le fournisseur à un nombre limité de commerçants auxquels il
réserve la vente d’un produit sous condition qu’ils satisfassent à
certaines obligations ».
Le contrat de concession va lier un fabriquant à un revendeur dans le
cadre d'un réseau de distribution. Le fournisseur, ou concédant,
distribue ces produits en exclusivité au concessionnaire. Celui-ci est
un commerçant indépendant qui va acheter les biens du fabriquant
pour les revendre.
II- La distribution entre la réglementation et la
pratique

L'objet de la loi 06 /99 d'une façon générale est de
maintenir une concurrence saine à la fois au niveau
horizontal, c'est-à-dire entre distributeurs, et au
niveau vertical, entre fournisseurs et distributeurs. A
ce titre sont interdites certaines pratiques dites
"restrictives" comme les prix de revente imposés, la
revente à perte, les conditions de vente
discriminatoires. Ainsi que les pratiques
discriminatoires entre ces intervenants comme
l’entente,l’abus de position dominante et l’état de
dépendance économique et comment la loi organise et
protège leurs intérêts
Sect1-Les pratiques
anticoncurrentielles

. Ces pratiques sont les ententes,l’abus de position
dominante et l’état de dépendance économique:
Para. 1 : Les ententes :
L’entente peut être définie comme l’action
concertée ayant pour objet ou pouvant avoir pour
effet de limiter l’accès au marché, ce que réalise
précisément la discrimination illicite en empêchant un
revendeur d’accéder normalement au marché des
produits qui lui sont refusés aux conditions consenties
à ses concurrents
Para. 2 : Abus de position dominante :
L’entre prise du fournisseur est en position dominante, lorsqu’elle est à labri
de toute concurrence extérieure substantielle et par voie de conséquence en mesure
d’imposer ses conditions à ces concurrents et à ses partenaires commerciaux, cet état
pourra résulter d’une situation de monopole, de la détention d’une part
prépondérante sur le marché, ou de la détention d’un avantage technologique,
financier ou commercial.
. Ex. : L’exigence d’un prix de revente minimum, les clauses d’exclusivités non
limitées dans le temps et dans l’espace, le fait pour le fournisseur de remplacer ses
distributeurs exclusifs par des filiales…
Para. 3 : L’état de dépendance économique :
Un distributeur est en état de dépendance économique lorsqu’il a absolument
besoin d’un fournisseur pour poursuivre son activité. Cet état peut être constituée
par quatre critères à considérer cumulativement : La notoriété de la marque de
l’entreprise, l’importance de sa part de marché, l’importance de sa part dans le
chiffre d’affaires de la victime, l’impossibilité pour le distributeur de trouver une
solution commerciale équivalente.
Sect2-Les pratiques restrictive de
concurrence

Paragraphe I : Refus de vente
C’est surtout à propos du refus de vente que la bataille a été rude. Le
problème a rebondi plus tard avec la question des laits pour bébés et des
produits parapharmaceutiques réservés aux pharmaciens. C’est la question
de la distribution exclusive en pharmacie. Contrairement aux parfumeurs,
les producteurs de ces produits ne sélectionnaient pas leurs distributeurs
mais réservaient la distribution aux seuls pharmaciens

Paragraphe II : La vente a perte
Ce phénomène peut être simplement illustré en prenant l'exemple d'un
producteur en monopole offrant son produit à deux distributeurs
concurrents. Le producteur annonce d'abord publiquement, dans ses
conditions générales de ventes, son tarif unitaire, et ce dernier constitue dès
lors le seuil légal de revente à perte. Par le principe de non-discrimination,
ce tarif doit être identique pour les deux distributeurs.

Paragraphe III : les ventes liées
En effet, on parle de vente liée à partir du moment
où l'on attache un produit quel qu'il soit à un autre, ou
que l'on en force la vente dans une quantité donnée
(appelée aussi vente par lots).
Dans le cas de la vente par lot, ceci est en général
assez aisé à comprendre.
- Les ventes et prestations liées : l'entreprise ne doit
pas contraindre son client à acheter une quantité de
produits supérieure à ce qu'il souhaite. Le client doit
impérativement avoir la possibilité d'acheter chaque
article à l'unité. Toute forme de vente forcée est donc
formellement interdite.
La vente liée, également appelée vente subordonnée,
consiste à regrouper dans un lot ne comportant qu'un
prix, plusieurs produits sans qu'il ne soit possible de
se les procurer séparément.
Sect3- Les concentrations économiques

D’une manière générale, les opérations de concentration entre
entreprises est réglementé au Maroc par l’article 10 de la loi 06/99 :
« Tout projet de concentration ou toute concentration de nature à
porter atteinte à la concurrence, notamment par création ou
renforcement d'une position dominante, peut être soumis par le
Premier ministre à l'avis du Conseil de la concurrence qui est en
hivernation cette décennie.
Ces dispositions ne s'appliquent que lorsque les entreprises qui sont
parties à l'acte, ou qui en sont l'objet, ou qui leur sont
économiquement liées ont réalisé ensemble, durant l'année civile
précédente, plus de 40 % des ventes, achats ou autres transactions sur
un marché national de biens, produits ou services.... » le contrôle des
concentrations se fait a travers la prévention des fusions qui pourraient
s'avérer économiquement néfastes .
III-Les rapports de force entre les
professionnels



Dans le monde des affaires, il est conseillé d’éviter de s’opposer
frontalement aux puissants Les formes de la concurrence déloyale au
niveau des circuits de distribution sont nombreuses. Ce sont des
pratiques qui se développent en marge de la loi en profitant de
certaines situations dont notamment la faiblesse des structures de
marché.
Au Maroc, comme presque dans tous les pays en développement, les
pratiques commerciales déloyales se manifestent, plus
particulièrement, a travers la contrebande, l'abattage clandestin, la
fraude sur la qualité, la falsification des produits, la contrefaçon et
autres...
Pour le traditionnel:
-boisson gazeuse.
-l’affaire Savola.
-les eaux minérales
-
III-Les rapports de force entre les
professionnels
Pratiques des enseignes de grande distribution:
-Délais de règlement trop longs.
-Ristournes imposées en fin d’année.
-Participation obligatoire aux frais d’animation
commerciale.
-Pénalités en cas de rupture de livraison.
-Remises de prix effectuées à l’insu du fournisseur.
-Frais pour factures non conformes.
-Contribution à l’ouverture de nouveaux magasins
et parfois dessous-de-table.

RESUME
La libre concurrence, c’est le triomphe
du plus fort sur le plus faible. Elle est
bénéfique quand le plus fort est le plus
méritant ; c’est souvent le cas. Cela l’est
moins quand il s’agit d’assouvir un besoin
de puissance ou une cupidité sans limite.
C’est la difficulté du système, elle n’est
pas nouvelle.
Recommandations pour Le
redressement
L'analyse des principaux facteurs qui handicapent le
développement des circuits de distribution au Maroc montre que la
promotion du secteur nécessite des actions concomitantes sur
l'ensemble de ses structures ainsi que sur son environnement et sur ses
déterminants socio-économiques.
Les actions à entreprendre à cet effet, concernent:


. La levée des contraintes a l'investissement, à travers la
simplification des procédures administratives et l'allégement du
régime fiscal général et local appliqué à l'activité commerciale.
. La promotion de la concurrence sur des bases légales à l'effet d'une
part, d'abroger les dispositions relatives à la réglementation et au
contrôle des prix et des marges qui pénalisent les commerçants, et
d'autre part, supprimer les situations de rente dont bénéficient
certaines entreprises (agréments, quotas..).

Le développement d'un système d'information au profit des
commerçants par la création d'un centre d'information économique et
d'un observatoire du commerce. Cette action sera renforcée par la
réalisation des études et l'édition de guides et manuels de référence.

La résorption du secteur informel qui constitue un frein à l'action
de promotion et de modernisation des circuits de distribution, par son
intégration progressive dans la vie économique organisée.

. La protection du consommateur en l'associant à l'action des
pouvoirs publics en matière économique. Une telle action nécessite la
mise en place d'un dispositif juridique qui permet de sortir Je
consommateur de la situation d'assisté en vue de prendre en charge
lui-même la défense de ses intérêts en matière de consommation.

. L'animation commerciale à travers l'organisation des salons
spécialisés et des foires qui sont en mesure d'apporter une réponse aux
attentes des consommateurs et des entreprises commerciales.



. Le financement du commerce à l'effet de permettre
aux agents de la profession de parvenir à couvrir leurs
besoins de financement, en fonds de roulement et
d'investissement. Cette mesure nécessite la mise en
place d'un fonds de financement des micro
entreprises, la constitution de sociétés de
cautionnement mutuel et d'un fonds de garantie.
. Le développement de l'infrastructure
commerciale à travers l'intégration des
préoccupations relatives à l'urbanisme et
l'aménagement commercial dans le cadre de la
politique d'aménagement du territoire.
Cette mesure est capable d'assurer une meilleure
répartition et une localisation rationnelle des activités
commerciales dans les zones les plus propices à
assurer la fluidité des mouvements




- Créer et mettre en place une direction de la concurrence
de plein droit pour exercer dans les meilleures conditions les
attributions de la loi sur la liberté des prix et de la
concurrence,
- Faire fonctionner effectivement le conseil de la
concurrence,
- Former des enquêteurs et des rapporteurs de la
concurrence ainsi que les magistrats qui auront à connaître
des problèmes relatifs à la concurrence.
Nous sommes également appelés à développer et à
promouvoir la culture et la méthodologie de la concurrence
au sein de l’économie marocaine, et partant, à élargir
l’audience et la compréhension du droit du marché et de la
politique de la concurrence. Nous envisageons dans ce cadre
de bénéficier des expériences étrangères.
CONCLUSION

En dépit de l'importance des réels progrès réalisés au
cours des dernières décennies par le secteur de la
distribution au Maroc, ses résultats restent, cependant,
insuffisants eu égard aux besoins de l'économie
nationale et aux exigences des consommateurs.
Les obstacles structurels qui affectent les circuits de
distribution sont multiples, elles s'expliquent en
grande partie par les situations de monopoles et des
concentrations, les actions publics de régulation ainsi
que par le sous équipement en infrastructures de base
S'inscrivant dans le droit fil de ses options
économiques libérales, l'instauration par le Maroc des règles
de la concurrence, comme instrument de régulation
économique, constitue une innovation qui, pour donner
pleinement ses fruits, devrait être bien comprise et assimilée
aussi bien par les opérateurs économiques que par les
consommateurs.
Cette nouvelle orientation repose sur l'idée que le
passage d'une économie administrée et protégée à une
économie libéralisée et ouverte sur l'extérieur se traduit par
l'intensification de la compétitivité. Ainsi donc, l'entrée en
vigueur de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence,
largement inspirée de la réglementation française tend à être
compatible avec les accords internationaux, constitue une
véritable refonte du droit économique national des affaires.
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