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neurologie ou en psychologie clinique ont
fait parler d’elles. Le dossier envisage neuf
expériences « paranormales » et tentent
d’y apporter un éclairage scientifique. Les
travaux de médecins et de psychologues
montrent que ces phénomènes existent…
dans le cerveau de ceux qui les vivent. Le
paranormal est bien vivant mais les
preuves matérielles restent introuvables.
C’est notre cerveau qui a l’aptitude à faire
éprouver des expériences exceptionnelles.
Le lobe frontal peut avoir un fonctionne-
ment anormal et contribuer ainsi à la sur-
venue d’hallucinations et au sentiment
d’être possédé. Le thalamus fait des erreurs
de traitement et peut créer des hallucina-
tions. Le système limbique quand il est
perturbé peut être impliqué dans les expé-
riences de mort imminente, dans les sou-
venirs d’enlèvement par des extraterrestres,
dans des vies antérieures ou de sentiment
de déjà-vu. Quand le gyrus parahippocam-
pique est sollicité de manière inhabituelle
il peut être impliqué quand certains imagi-
nent se mettre à la place d’autrui lors
d’expériences de télépathie. Si les aires de
Broca et de Wernicke sont mal coordon-
nées elles peuvent être la cause
d’hallucinations auditives (entendre des
voix). Si la jonction pariétale est activée de
manière excessive elle peut faire croire que
l’on sort de son corps ou sentir la présence
d’un fantôme.
c. Science et Avenir n° 822, Août 2015.
La science face aux nouveaux astrologues.
Azhar Khalabarti mentionne les préten-
tions renversantes émanant de chercheurs
du département de médecine de
l’Université de Columbia, New York. Se-
lon cette étude le mois de naissance permet
de déterminer les maladies que chacun
risque de développer au cours de sa vie.
Malgré les critiques de mathématiciens sur
les nombreux biais relevés dans la méthode
statistique utilisée, les chercheurs concer-
nés ont maintenu leur point de vue appor-
tant de l’eau au moulin de l’astrologie.
Celle-ci a toujours le vent en poupe. Daniel
Kuhn, astrophysicien directeur de re-
cherches au CNRS affirme pourtant que
du point de vue logique l’astrologie ne
respecte pas les règles qu’elle prétend dé-
crire. Si l’on veut prouver l’influence phy-
sique des astres sur les être humains la
gravitation devrait être prise en compte.
Or, celle exercée par la terre sur nous est
bien plus importante que celle de la lune
ou des planètes. L’article rappelle la faus-
seté de l’effet Mars invoqué par M. Gau-
quelin et précise qu’aucune preuve statis-
tique n’a jamais été apportée. Il fait aussi
l’inventaire des erreurs connues des astro-
logues : notre ciel a bien changé depuis le
Moyen Age mais pas pour eux. Ophiucus
(le Serpentaire) manque au zodiaque. Les
constellations n’ont réellement aucune
cohérence physique. Suite au déplacement
dupoint vernal les signes astrologiques sont
décalés. Les astrologues le savent mais
estiment qu’il faut séparer les signes astro-
logiques des constellations qu’ils représen-
tent. L’auteur donne aussi un rapide aperçu
du temps où les astronomes étaient aussi
des astrologues et cite Kepler, Galilée et
Tscho Brahe. Il évoque le flirt entre astro-
logie et psychanalyse notamment dans le
chef de C.G. Jung.
Celui-ci estimait que
ces deux disciplines étaient deux chemi-
nements possibles permettant d’atteindre
l’intériorité de l’être humain. Les astro-
logues se présentent aujourd’hui comme
des conseillers psychologiques, l’astrologie
n’étant pour eux « qu’un outil conceptuel
censé représenter le lien entre l’individu et
son environnement » comme le souligne
Alain de Chivré, directeur de l’Institut
d’études astrologiques à Nantes. Cette as-
trologie ne serait plus prédictive mais dé-
terminerait des potentialités de l’individu
en fonction des planètes dans le ciel au
moment de la naissance et fournirait des
conseils pour les exploiter au mieux. Les
astrologues sont devenus des experts en
techniques de communication. Les clients
opinent ou non orientant ainsi l’astrologue
sur les réponses à fournir. Les propos ont
toujours un caractère positif et donnent