Présentation de Bernard Perret (Séminaire du 22/11/2011)

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Vers une raison écologique
Bernard Perret
22 novembre 2011
L'économie de fonctionnalité comme
illustration d'un nouveau paradigme
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Penser directement en termes de services et
de fonctions (dé-matérialisation de la
croissance)
S'affranchir du fétichisme de la marchandise
Inventer des modèles d'affaire qui génèrent
spontanément des efforts d'éco-conception
Cultiver des comportements responsables vis
à vis de biens mutualisés
Tisser des relations économiques durables
(symbiose)
La croissance économique actuelle
n'est pas durable (1)
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La crise écologique
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Épuisement des ressources (combustibles,
métaux...)
Changement climatique
Déclin de la biodiversité
Gestion de l'eau
Usure des sols
Artificialisation de l'espace
Gestion des déchets
Pollution chimique
Risque nucléaire
La croissance économique actuelle
n'est pas durable (2)
Une non durabilité qui est aussi économique et
sociale :
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La crise économique fait apparaître les limites
internes du processus de marchandisation des
besoins
Accroissement des inégalités, crise du lien social,
anomie
Nouvelles attentes collectives (la croissance ne fait
plus rêver)
Quelques réponses techniques
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Énergie nucléaire
Captage du gaz carbonique
Les énergies renouvelables
Stockage de l'énergie
Efficacité énergétique (isolation, véhicules
propres...)
Chimie verte
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Pas de miracle technologique en vue !
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Des réponses insuffisantes
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Les politiques de développement durable n'ont pas
permis d'inverser significativement les tendances (ex :
émissions de gaz à effet de serre)
Le rythme du « découplage » entre la croissance et
ressources est insuffisant (productivité des ressources +
20% de 1990 à 2007)
Des contradictions qui paraissent insolubles entre les
impératifs socio-économiques et la protection de
l'environnement
À quoi pourrait ressembler une
économie durable ?
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L'économie durable reposera sur une
combinaison d'innovations techniques et
organisationnelles et de transformations sociales
Il faudra travailler à la fois sur l'offre et la
demande : redéfinir simultanément les besoins
sociaux et les moyens d'y répondre
Apprendre à raisonner autrement : de la raison
économique à la « raison écologique »
Les trois dimensions du
développement durable
équitable
Social
Economie
Durable
vivable
viable
Environnement
Durabilité faible
Economie
Social
Environnement
Durabilité forte
Environnement
Social
Economie
L'économie reste dépendante
de la nature
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La crise écologique oblige à considérer
l'économie comme un sous-système de
l'écosystème planétaire (et donc soumis à ses
lois)
Lester Brown : « Dans la nature, les flux
linéaires à sens unique ne survivent pas, ils ne
peuvent donc survivre dans l'économie
humaine... »
Exemple : la majorité de nos ressources
dépendent de la photosynthèse
Principes d'économie écologique
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Économiser les ressources rares, et en
particulier l'énergie (ex : corps humain)
Privilégier l'utilisation de ressources
renouvelables
Inscrire l'activité humaine dans des processus
cycliques, auto-entretenus (réparation,
maintenance, recyclage en boucle courte)
Créer des interdépendances mutuellement
avantageuses (symbiose)
Accroître la complexité informationnelle à
énergie constante
Traductions concrètes
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Économies d'énergie
Énergies renouvelables
Écoconception, recyclage, écologie industrielle
Produits et process biomimétiques
Partenariat, coopération, co-production
Développement immatériel (culture, information,
développement relationnel)
Mutualisation (transports collectifs, économie de
fonctionnalité)
Créer les conditions de la transition : de la
raison économique à la raison écologique
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L'action rationnelle a besoin d'un cadre articulant
des valeurs, des finalités, des objectifs de différents
niveaux et des modèles de raisonnement
Nous sommes étroitement conditionnés par une
« raison économique » incapable de prendre en
compte l'irréversibilité et la complexité de nos
interactions avec la nature
Nous devons créer un cadre social (la « raison
écologique ») dans lequel les êtres humains
seraient incités à se conformer aux impératifs
écologiques
La pensée économique : un cadre
intellectuel inadapté
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Des modes de raisonnements qui ignorent les
irréversibilités
Le futur lointain n'a pas de valeur économique
(limites du taux d'actualisation)
Une représentation de la richesse centrée sur
les valeurs d'échange
Un individualisme méthodologique qui exclut par
principe la gérance collective des biens
Un cadre social qui suscite des
comportements incompatibles avec le
respect de l'environnement
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Le fonctionnement des marchés est
foncièrement court-termiste
Les critères d'évaluation, de rémunération et de
reconnaissance sociale sont liés aux
performances marchandes à court terme
Des moyens considérables sont dépensés pour
orienter les désirs vers la consommation
d'objets
Quelques éléments du cadre de la
raison écologique
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Instituer les droits des générations futures
Normes techniques pour encadrer les activites
productives (éco-conception)
Incitations économiques (fiscalité)
Modèles économiques (économie de fonctionnalité)
Critères de performance et de progrès (qualité de la
vie, mesure de nos impacts sur l'environnement)
« Intelligence écologique », approche systémique
Éducation, contrôle social
Valeurs, principes éthiques (Principe responsabilité)
Vers une culture de la copropriété
responsable
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Biens environnementaux (climat, océans,
biodiversité...)
Biens immatériels (création artistique, logiciels
libres...)
Biens matériels mutualisables (économie de
fonctionnalité)
Implication et gérance collective, capital social
Vers une « démarchandisation » ?
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Reconnaître et objectiver des valeurs d'usage
contextualisées et non échangeables
Passer de l’échange marchand à un échange
social généralisé qui intègre diverses formes de
transactions non monétaires, y compris
symboliques
Vers une conception post-matérialiste (ou
post-utilitariste) du bien-être
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Du « travail sacrifice » à la recherche d'une
activité épanouissante (ergonomie, autonomie,
développement personnel, socialisation)
Nouvelle approche de la mobilité (sécurité, bienêtre physique, convivialité, autonomie)
Une nouvelle manière d'habiter et d'occuper
l'espace (la « ville sensuelle »)
Une nouvelle compréhension du
rapport de l'homme au monde naturel
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Se mettre à l'école de la nature
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Éduquer au respect du vivant
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Cultiver l'intelligence écologique
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