Impact_eco_Universite_1996_DIJON2005

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L’impact du système
universitaire strasbourgeois sur
l’économie locale
en 1996
Jean-Alain HERAUD
BETA, ULP-CNRS, Strasbourg
Conférence faite à l’IREDU
Université de Bourgogne
Dijon, 15/06/05
Références
•
Etude réalisée par le BETA et BETURE-Conseil pour le compte du Pôle
Universitaire Européen de Strasbourg et la Caisse des Dépôts et Consignations
Réalisé en 1998-1999, Rapport « Evaluation de l’impact économique des universités
strasbourgeoises sur le développement territorial ». Résumé dans la Lettre d’information
du Pôle Universitaire Européen de Strasbourg, N°25, mai 1999.
•
Publication
•
Autres références
Laurent GAGNOL, Jean-Alain HERAUD, « Impact économique régional d’un pôle
universitaire: application au cas strasbourgeois », Revue d’Economie Régionale et
Urbaine, N°4, 2001 (581-603)
* M. BASLE, J-L. LE BOULCH, « L’impact économique de l’enseignement supérieur et de
la recherche publique sur l ’agglomération de Rennes », RERU, 1999
* F. MARTIN, « Retombées économiques des activités de recherche de l’Université de
Montréal et des écoles, hôpitaux et instituts affiliés, Université de Montréal, 1996
* F. MARTIN, « The economic impact of Canadian University R&D », Research Policy, 27
(7), 1997
* J-A HERAUD, Ch. ZERR, « L’impact de l’Université Louis Pasteur sur son
environnement économique et social, en particulier en région (1993) », BETA, 1995
Objet d’étude et périmètre
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-
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Les universités de Strasbourg, avec les écoles et les organismes publics de
recherche (CNRS et INSERM) associés.
Impact direct et à court terme sur l’économie locale (principalement l’agglomération
urbaine: la CUS, mais l’aire géographique retenue est le Bas-Rhin, pour inclure
Haguenau).
Année de référence: 1996
On considère le système académique (universités, écoles et organismes associés)
dans ses fonctions économiques essentielles:
Comme consommateur
Comme employeur
Comme localisateur de dépenses (typiquement celles des étudiants)
On a également, de manière moins systématique,considéré des aspects d’impact
plus indirects comme l’amélioration du capital humain local qui détermine des
comportements de localisation d’entreprises
Sont donc exclues de l’étude, des dimensions
importantes comme :
•
L’enrichissement et la gestion de la base commune de connaissance
•
Le transfert de technologie et la création d’entreprises spécialisées (jeunes
pousses)
•
Les activités d’expertise et de conseil (plus ou moins formelles et repérables)
•
D’une manière générale: les fonctions d’interface et la contribution à la mise en
réseau des acteurs de l’innovation (système national, voire régional)
•
Les synergies en termes d’image du territoire, de construction et maintien
d’infrastructures, etc.
Tous ces effets correspondent à des impacts économiques indirects et de long terme
La présente étude ne cherche pas à les prendre en compte
I. L’université comme consommateur de biens et
services:
analyse des dépenses d’équipement et de
fonctionnement
•
Obtenir les informations comptables des établissements: théoriquement facile
(extractions NABUCCO)…
– Mais il ne faut pas sous-estimer le travail spécifique que cela donne à l’administration
– … et les problèmes stratégiques insoupçonnés: par exemple obtenir la coopération de tel
ou tel organisme de recherche associé!
– Ensuite, le passage des nomenclatures de la comptabilité publique d’établissement à
celle de la comptabilité nationale (NAF, à l’époque) est loin d’être évidente.
– De plus, on découvre que d’un établissement à l’autre les administratifs ne mettent pas
exactement les mêmes dépenses sous les mêmes intitulés des rubriques officielles de la
comptabilité universitaire!
– La territorialisation des dépenses est souvent délicate, pour des raisons pratiques, voire
théoriques
•
Le travail de reconstitution des consommations intermédiaires s’est donc révélé
très long et fastidieux…
•
… pour découvrir ensuite que le degré de détail choisi a priori était inutile en regard
du poids de ces dépenses dans l’impact global!
Les dépenses d’équipement*:
128 MF, dont 46MF dans le Bas-Rhin
Répartition par secteur NAF
Appareils et équipements électriques
Machines de bureau et informatique
Construction (hors bâtiments neufs**)
Industries diverses
Industrie automobile
TOTAL
Poids % B-Rhin
41
2%
25
40%
24
83%
10
51%
1
100%
100
36%
** Ne concerne que les dépenses sur budget propre des établissements
* Les dépenses de construction hors budget, typiquement inscrites au CPER, sont très
variables d’une année à l’autre et peuvent être estimées à 100 MF
Les dépenses de fonctionnement:
378 MF, dont 219 MF dans le Bas-Rhin
Répartition par secteur NAF
Petits matériels et fournitures (édition,…)
Prestations de service (hôtellerie, resto., …)
Charges courantes (élec., eau, …)
Autres
TOTAL
(Données agrégées à partir de 16 branches renseignées)
Poids % B-Rhin
38
35%
26
25%
22
25%
14
16%
100
58%
Conclusion: l’université comme consommateur de
biens et services représente un impact assez faible
• Les dépenses courantes, d’équipement et de
construction ne représentent en fin de compte qu’un
dixième de l’impact économique total, comme on le
verra
• De ce montant, la partie distribuée sur le territoire
départemental représente 0,2% du PIB de ce dernier
• Le principal impact reste à découvrir: les personnes
fixées sur le territoire
II. L’université comme employeur et localisateur
d’une population d’étudiants
• En 1996, les trois universités, le CNRS et l’INSERM
ont employé 4744 salariés, pour un budget ministériel
de 1300 MF
• A ce montant s’ajoute 174 MF versés sur budget
propre des établissments: vacations, honoraires, etc.
• On peut estimer à 90% l’impact territorial (Bas-Rhin)
de ces montants: il reste donc à analyser la structure
de 990 MF de dépenses de revenu disponible en
utilisant les proportions données par l’INSEE pour la
région Est
Les dépenses estimées du personnel universitaire
dans le Bas-Rhin
Répartition par poste de consommation
(MF)
Alimentation à domicile
Repas à l’extérieur
Habillement
Dépenses d’habitation
Hygiène, santé
Transports et télécommunication
Culture et loisirs
149
Divers
211
TOTAL
991
32
52
277
67
133
71
La population étudiante
dans le Bas-Rhin
• Le pôle universitaire de Strasbourg fixait en
1996 une population étudiante de 39000
personnes
• Une enquête a permis de d’estimer le revenu
annuel moyen de l’étudiant à 47400 F
• La dépense annuelle totale est alors de 1850
MF, dont 90% dépensé sur le territoire, soit:
1700 MF.
• Une enquête spécifique a été tentée pour
analyser le budget des étudiants, mais elle n’a
pas pu être menée suffisemment loin pour
donner des résultats fiables
On peut donc conclure sur l’impact monétaire local
(Bas-Rhin):
•
•
•
•
Achats des établissements
Immobilier
Dépenses des personnels
Dépenses des étudiants
TOTAL:
0,365
0,100
0,990
1,700
3,155 Mrd F
(480 M€)
Soit 2,2% du PIB départemental
Remarque méthodologique: nous n’avons volontairement appliqué
aucun effet multiplicateur
Synthèse:
les composantes de l’impact économique
III. Un effet indirect: contribution à l’attractivité du
territoire pour les entreprises
• On a mené auprès des entreprises une enquête pour
évaluer le poids du système académique local dans
la décision d’implantation ou le maintien d’activité sur
le territoire proche
• Définition d’un échantillon initial représentatif (par
taille et secteur) de 1200 établissements du BasRhin avec une forte proportion sur la CUS (75%), aire
d’influence naturelle de l’ensemble universitaire
strasbourgeois
• 400 entretiens téléphoniques ont pu être réalisés
Principaux résultats
• 10% seulement des entreprises ont considéré les universités comme un
facteur de premier ou second rang dans la décision d’implantation
• Dans le cas où une relation significative est reconnue, les liens qui
unissent les entreprises et le milieu académique apparaissent selon les
proportions suivantes:
– Recours aux stagiaires
39%
– Recrutement de diplômés
28%
– Relations commerciales
23%
– Projets de recherche
10%
Quelques observations concernant la connaissance
de l’université par les entreprises locales
• Les deux tiers des entreprises de plus de 50 salariés déclarent connaître
« bien ou moyennement bien » l’offre de formation du système universitaire
local
• Les deux tiers des entreprises de moins de 50 salariés les connaissent
« peu ou pas du tout »
• Près de la moitié des entreprises interrogées accueillent régulièrement ou
occasionnellement des stagiaires universitaires. 34% embauchent des
jeunes diplômés universitaires
• 12% entretiennent des rapports réguliers ou occasionnels avec les
universités sur des questions de R&D
IV. Une tentative de mesure d’impact en termes
d’emplois
•
Aux achats des établissements correspondent à peu près 300 emplois si on
applique les coefficients de productivité apparente du travail PIB/emploi pour les
secteurs concernés (sur l’ensemble du territoire national: 350).
•
Avec 4744 salariés, plus les personnes rémunérées à plein temps ou partiellement
sur budget propre, on atteint à peu près 5600 personnes: les établissements
emploient 1% de la population active du Bas-Rhin.
•
En appliquant le ratio régional PIB/emploi aux 990 MF de revenus (nets de
cotisations et impôts) du personnel universitaire et de recherche, on peut estimer à
2800 le nombre d’emplois liés directement ou indirectement à l’existence du pôle
universitaire local.
•
Aux dépenses des étudiants, on peut associer théoriquement 4700 emplois. Nous
avons corrigé ce nombre en tenant compte de divers facteurs (un début d’enquête
qui a permis de préciser les schémas de consommation des étudiants, leur temps
de présence sur le territoire, le fait qu’en l’absence d’université, les jeunes ne
seraient peut-être pas tous partis faire leurs études ailleurs, etc.), pour arriver à un
ordre de grandeur de 3000.
Synthèse:
la mesure de l’impact en termes d’emploi
Conclusions
•
•
•
•
On constate l’importance de l’impact - tant monétaire qu’en emplois – du pôle
d’enseignement supérieur et de recherche de Strasbourg.
Il est du même ordre de grandeur que celui des institutions internationales
(Parlement Européen, Conseil de l’Europe, Cour Internationale des Droits de
l’Homme, etc.) dont les médias et les collectivités parlent tant en région!
Cet impact économique statique et immédiat de 3 Mrds F (presque 500 M€)
domine numériquement tous les autres indicateurs d’impact : par exemple, le
montant des contrats de recherche, expertises et analyses qui n’atteint que 70
MF (11 M€) cette année là.
Cela n’enlève rien à l’importance à long terme de l’impact scientifique, des
transferts de technologie, des créations de jeunes entreprises fondées sur la
science, etc., mais cela montre à quel point un pôle universitaire et de recherche
peut constituer une activité tertiaire enviable à posséder sur un territoire
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