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Exercice : aide pour l'administratif, système social protecteur...
Le projet ambitionne en premier lieu de redonner du temps médical aux médecins qui en manquent
cruellement en libérant la profession du joug de l'administratif.
L'Ordre propose ainsi d'allouer aux praticiens libéraux regroupés dans les nouveaux BPS une « aide
administrative » (grâce à des financements « notamment conventionnels ») pour l'accueil, la gestion des
rendez-vous, la gestion des entrées et sorties d'hôpital, les liens avec le médico-social ou l'Assurance-
maladie, etc. Cette aide pourrait prendre des formes diverses : plates-formes, assistance, télé-
secrétariat, secrétariat mutualisé...
Les praticiens exerçant en individuel, rattachés aux BPS, « reçoivent les aides nécessaires, du fait de
leur conventionnement, à la réduction du temps administratif », peut-on lire aussi.
Pour les professionnels en établissement, le projet prévoit l'allégement des procédures administratives,
des temps de réunion réduits et une meilleure association des praticiens à la gouvernance. L'Ordre
appelle aussi de ses vœux une messagerie « sécurisée, unique et interopérable », ainsi qu'un accès
pour tous à un très haut débit.
Dans un souci d'équité, l'Ordre réclame l'instauration d'une couverture sociale unique pour tous les
médecins. « Tous les modes d'activité doivent se retrouver avec les mêmes modalités d'acquisition de
droits en matière de couverture maladie, de maternité et de retraite », plaide l'institution.
Au cœur de l'attractivité du métier, la réévaluation de la rémunération des médecins n'est pas oubliée.
S'il ne fixe pas de montant précis pour le tarif du C (ce n'est pas dans ses prérogatives), l'Ordre souligne
la nécessaire revalorisation du paiement à l'acte pour les libéraux, « figé depuis de longues années ».
Autre proposition : rémunérer spécifiquement la mission de santé publique des libéraux.
Pour les médecins salariés (hospitaliers, scolaires, du travail...), il réclame une revalorisation en début
de carrière. Pour tous les praticiens, l'Ordre suggère aussi que les acquis de l'expérience soient mieux
pris en compte dans la rémunération.
Toujours au chapitre de l'exercice, le document recommande de simplifier les relations avec les
organismes gestionnaires. Clin d'œil de l'actualité, l'Ordre réclame clairement la suppression du
caractère obligatoire du tiers payant généralisé, alors que le Conseil constitutionnel vient justement de
décider une censure partielle de ce système (pas d'obligation pour la part complémentaire).
Fin du numerus clausus, portfolio et recertification
Côté formation enfin, l'Ordre veut en finir avec un numerus clausus jugé « inefficace ». Il suggère de le
régionaliser, en fonction des besoins des territoires par spécialité, et des capacités de formation.
Le Livre blanc préconise d'organiser un socle commun pour toutes les professions de santé (PACES
élargie) lors de la première année d'études et d'organiser des stages interprofessionnels dès la
deuxième année.
Un portfolio étudiant propre à chaque médecin serait ouvert dès la 2e année, complété jusqu'au DES,
puis mis à jour et valable tout au long de sa vie professionnelle. Propriété de son auteur, il listerait
résultats, stages, expériences et acquisitions de compétences (théoriques et pratiques).
Des épreuves classantes interrégionales (ECIR) remplaceraient les ECN, organisées en 5 grandes
régions. Les places disponibles y seraient déterminées en fonction des besoins locaux. Les étudiants
pourraient concourir sur plusieurs interrégions. La professionnalisation des études serait renforcée au
cours du deuxième et troisième cycle.
L'Ordre consacre un chapitre à la formation continue et propose un système de recertification tous les
six ans. Il serait piloté... par l'Ordre lui-même au niveau organisationnel et administratif. Son contenu
serait du ressort des collèges nationaux de spécialités. Cette recertification serait basée sur le DPC du
praticien, l'analyse de son activité et celle de son portfolio.
L'Ordre entend soumettre ce projet de réforme au Premier ministre lors de la Grande Conférence de
santé du 11 février.
Henri de saint Roman