Histoire des Arts 3e 2014-2015 Ruptures et continuités L'Affiche rouge : Propagande nazie et graphisme Février 1944 Problématique : Pour quelles raisons ESTHETIQUES, cet acte de propagande POLITIQUE a-t-il marqué les mémoires et les esprits, au point de devenir un SYMBOLE de la Résistance ? » Pour l'analyse de ce document, le plan proposé est le suivant : 1. SITUER (article 1) - le contexte de production de l'affiche - l'affiche elle-même (article 2) - la réception de l'affiche 2. DECRIRE / ANALYSER (article 3) - le texte (et mention du texte du tract) - les élèments visuels 3. INTERPRETER (article 4) - La visée - les reprises, l'amplification de la réaction : un symbole de la manipulation // une ode à la résistance 1. SITUER 1.1 le contexte de production de l'affiche L'occupation allemande La vie en France sous l'Occupation allemande se caractérise par la pénurie et par la dictature. L'Occupation allemande de la France commence avec l'armistice du 22 juin 1940 et s'achève avec la Libération du territoire en août 1944. La France, d'abord divisée en deux zones, la zone occupée au Nord et la zone dite « libre » au Sud, qui est sous l'autorité du régime collaborationniste de Vichy, se trouve de fait inféodée à l'Allemagne nazie durant cette période. Comme tous les pays occupés, la France a fait l'objet d'un pillage économique, humain, financier ainsi que territorial de la part des Allemands. En revanche, c'est le seul pays où il y a eu des rafles de Juifs sur le territoire non occupé par les Allemands. (d'après l'encyclopédie Wikipédia) L'occupation allemande La résistance Jeunes Résistants dans le Maquis Site STRUTHOF La Résistance (1) Cette lutte a consisté en des actions de renseignement, de sabotage ou des opérations militaires contre les troupes d'occupation et aussi les forces du régime de Vichy. Mais elle englobe aussi des aspects plus civils et non-violents comme l'existence d'une vaste presse clandestine, la diffusion de tracts, la production de faux papiers, la mise sur pied de multiples filières pour sauver les prisonniers de guerre évadés, les réfractaires au STO et les Juifs persécutés. La Résistance a pu se manifester en ville comme à la campagne, surtout après la naissance des maquis au printemps 1943. L'armée des ombres (périphrase pour désigner les résistants) a rassemblé des hommes et des femmes de tous horizons, exposés tous à une forte répression de la part du RSHA (Office Central de Sécurité du Reich) dont font partie la Gestapo (renseignement), et la Kripo (police), ainsi que de la Milice française (organisation paramilitaire), ou encore de la police de l’État français. Si la Résistance active et organisée n'a jamais rassemblé plus de 2 ou 3 % de la population française, elle n'aurait pu survivre ni se développer sans de multiples complicités populaires, en particulier à l'époque des maquis. Résistance (2) Motivation de l'engagement dans la Résistance Ce qui motive l'acte de résistance, c'est une réaction nationale contre l'occupation étrangère et une lutte militaire pour l'indépendance nationale. Il s'agit également d'une lutte politique et morale contre le nazisme, contre la dictature, contre le racisme et la déportation ; ce qui explique la présence d'Allemands dans la Résistance française et même d'un maquis d'antifascistes allemands entre 1942 et 1944, dans les Cévennes. Enfin C'est la promulgation du STO (Service travail obligatoire) qui fait que des centaines de milliers de français rejoignent les maquis de la première heure (d'après l'encyclopédie Wikipédia) La Résistance (3) les FTP Photographie de maquisards FTP du groupe Marat dans la région de Marseille, été 1944 (photographie de Julia Pirotte) Les FTP Les Francs tireurs et partisans (FTP), également appelés Francs tireurs et partisans français (FTPF), est le nom du mouvement de résistance intérieure française créé à la fin de 1941 par la direction du Parti communiste français. (Fin décembre 1943, mais surtout en 1944, ce réseau de résistants fusionne avec les groupes non communistes de l'armée secrète (dont Combat) pour former les FFI (Forces, Françaises de l'Intérieur) qui ont joué un rôle non négligeable dans la préparation du débarquement allié en Normandie (juin 1944). Libération de Paris (19-25 août 1944) Rue de Rivoli les allemands postés sur les toits tirent sur les Soldats et les FFI Les FTP-MOI Les FTP-MOI sont issus de la Main d'oeuvre immigrée, mise en place par les organisations communistes dans les années 20 pour mieux encadrer les très nombreux étrangers appelés en France pour pallier le manque de bras après la saignée dela 1ère Guerre Mondiale. Dés que le parti Communiste s'engage dans la lutte armée, en Août 1941, les MOI constituent une part importante dans ce combat engagé surtout à Paris. (...) Dés la constitution des FTP en Avril 42, il est décidé de mettre sur pied les FTP-MOI, déjà en région parisienne. Contre l'avis de certains combattants ayant fait leurs armes en Espagne, il est décidé d'y accueillir aussi les jeunes volontaires inexpérimentés. Mais ces hommes et ces femmes n'ont jamais constitué qu'une toute petite minorité. Au plus fort des actions à Paris, à l'été 43, ils sont 65, tous services confondus. (...) Les actions sont diverses : attentats individuels contre des Allemands ou des collaborateurs, sabotages de voies ferrées ou autres axes de communication, incendies de récoltes, etc. Les troupes sont formées essentiellement de juifs d'Europe centrale et d'Italiens, les Espagnols ayant choisi le plus souvent de militer au sein de structures spécifiques. (...) Sabotage d'un train 1944 Les actions du groupe : De juin 1942 à novembre 1943, soit pendant une année et demie, les FTP-MOI commettent 229 actions, dont la plus retentissante est l'exécution / l'assassinat du général SS Julius RITTER, qui surpervisait le STO. Missak MANOUCHIAN (1906-1944) Missak Manouchian (1906, Empire ottoman, actuellement Turquie). Rescapé du génocide arménien, il est recueilli en Syrie (sous mandat français), puis il rejoint la France (1925). Ouvrier tourneur aux usines Citroën, c’est aussi un écrivain, un poète et un militant du PCF (responsable du journal en arménien de la MOI). Dans la clandestinité, il assume la responsabilité de la section arménienne de la MOI. En février 1943, il rejoint les FTP-MOI (commissaire technique, juillet 1943 ; puis commissaire militaire). Il est arrêté le 16 novembre 1943 à Évry-PetitBourg (Seineet-Oise), avec Joseph Epstein (chef des FTP). Sa photographie figure sur «l’Affiche rouge» avec la légende : «Manouchian - Arménien - chef de bande - 56 attentats - 150 morts- 600 blessés». Il a été fusillé au Mont Valérien le 21 février 1944 à 15h22. L'arrestation des membres du Groupe A la suite de l'exécution de RITTER, qui désorganise le STO, Himmler ordonne à la gestapo et à la police française de tout mettre en oeuvre pour mettre « ces terroristes hors d'état de nuire ». Ces quelques dizaines de combattants étaient pour beaucoup des jeunes gens sans expérience militaire, à côté d’un encadrement plus âgé et plus expérimenté. Face à eux, la police parisienne avait mis sur pied une structure particulière, les Brigades spéciales de la préfecture de police (Renseignements généraux). Les deux cents policiers très professionnels des BS étaient ainsi engagés dans un combat à mort contre les « communo-terroristes » et pouvaient, en outre, compter sur le relais d’autres services. Cela aboutit à plusieurs coup de filets qui de mars à novembre 1943 décapitent totalement la FTP-MOI parisienne. En effet, les dirigeants (Joseph Bokzor, Missak Manouchian, Joseph Epstein) ainsi que les membres expérimentés de l'Equipe Spéciale (Celestino Alfonso, Léo Kneler, Marcel Rajman) sont tous arrêtés. (D'après la brochure l'Affiche rouge par A. RAYSKI). Situer (2) 1.2 l'affiche elle-même Le Procès Du procès on ne sait presque rien : seul le verdict, consigné sur une feuille, a été retrouvé par l’historien Ahlrich Mayer. Vraisemblablement, à huis clos, sans défense, les 23 membres du groupe ont comparu devant une cour martiale allemande constituée de trois juges militaires, d’un procureur et d’un greffier, conformément au code pénal allemand en vigueur depuis juin 1940. Les débats ont eu lieu en allemand. La sentence de mort est sans appel. L’État français de Vichy dispose également depuis 1941 d’une justice d’exception et excelle dans cette répression à visage légal. De conserve, l’occupant allemand et l’État français donnent, durant une semaine, du 18 au 24 février 1944, un caractère spectaculaire à l’affaire. Tous les médias sont mobilisés : presse écrite, radios, actualités cinématographiques, affichages publicitaires. Une affiche, placardée sur tous les murs de France, déclinée en tract et en brochures, marque le point culminant de cette campagne. Cette affiche aurait été réalisée par le Centre d’études antibolcheviques (CEA) officine de propagande émanant de l’Occupant. Cet organisme, affilié au CAA (Comité d'action anti bolchévique) est un organisme français créé en juin-juillet 1941 « épaulé par les publicistes des mouvements ultra et ceux du ministère de l'Information de Vichy». Cependant, le film Les Faits d'armes de la semaine, réalisé par la société Busdac en 1944, qui contient sous forme cinématographique les mêmes images des hommes de l'affiche rouge dans la cour de la prison de Fresnes, appartient, pour Jean-Pierre Bertin-Maghit, à la catégorie des « films documentaires allemands », et non à celle des « films commandités par le gouvernement de Vichy ». Non signée mais teintée aux couleurs du drapeau nazi, elle exprime la volonté des autorités de passer à nouveau à l’offensive au plan idéologique alors que la victoire semble avoir définitivement changé de camp. http://www.ina.fr/video/AFE86002474/obseques-de-trois-gardes-du-gmrvideo.html Le Tract L'affichage partout dans Paris a été accompagné par la diffusion large d'un tract reproduisant : au recto, une réduction de l'affiche rouge ; au verso, un paragraphe de commentaire fustigeant «l’Armée du crime, contre la France». L es dimensions de ce tract sont de 22 x 26 cm L'Affiche Diffusion et réception Nombre d'exemplaires diffusés : L'affiche a été vue à Paris, Nantes et Lyon. Plusieurs historiens parlent d'une diffusion dans toute la France, par exemple Philippe Ganier-Raymond écrit en 1975 que «les murs de France se couvraient de quinze mille affiches», Claude Lévy, en 1979, que l'affiche «apparaissait sur les murs des plus petits villages de France» et la plaquette de l'exposition Manouchian tenue à Ivry en 2004, affirme que celle-ci a été «largement placardée sur les murs des villes et des villages français», mais ces affirmations supposeraient un tirage supérieur à 15 000 exemplaires. (d'après Wikipédia, l'affiche rouge) Les visages des résistants suscitèrent la sympathie et l'admiration. De nombreux anonymes déposent des fleurs au pied des affiches et collent des bandeaux sur lesquels on peut lire : «Oui, l’armée de la résistance» ou «Des martyrs ». Etude du poème d'Aragon "Strophes pour se souvenir" et l'analyse. http://lhistgeobox.blogspot.fr/2011/01/227leo-ferre-laffiche-rouge1959.html