Les plantes aquatiques

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Les plantes aquatiques
Qu’est-ce qu’une plante aquatique ?
Les plantes aquatiques, souvent appelées macrophytes, sont des plantes visibles à l’œil
nu ayant la capacité de vivre dans l’eau ou aux abords des plans d’eau. Il existe quatre
catégories de plantes aquatiques ayant des caractéristiques physiques différentes :
b
Les plantes aquatiques à feuilles flottantes ont des racines ancrées aux
sédiments, mais leurs feuilles et leurs fleurs flottent à la surface de l’eau.
c
Les plantes aquatiques submergées sont enracinées aux sédiments et
croissent entièrement sous la surface de l’eau. Cette catégorie de plantes
regroupe toutes les espèces dont les feuilles se développent sous l’eau.
d
a
b
c
d
Les quatre catégories de plantes aquatiques.
Les plantes aquatiques flottantes ont des feuilles qui flottent à la surface
de l’eau mais, contrairement aux autres plantes aquatiques, elles circulent
librement dans l’eau, car leurs racines ne sont pas ancrées aux sédiments.
On les retrouve généralement dans les endroits où il y a peu de courant et
où les concentrations en nutriments sont élevées.
Saviez-vous que plusieurs plantes aquatiques que l’on retrouve
au Québec ont un intérêt culinaire ? Par exemple, les graines du
grand nénuphar jaune peuvent être grillées à la poêle pour en
faire une version exotique du maïs soufflé ! De plus, ses feuilles
souples remplacent le papier d’aluminium et permettent d’enrober
les aliments et de les protéger de la chaleur durant la cuisson.
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Les plantes aquatiques émergentes sont enracinées aux sédiments
et certaines de leurs parties, telles les feuilles et les fleurs, poussent à
l’extérieur de l’eau. On les retrouve dans les endroits peu profonds près
de la rive.
© CRE Laurentides 2009
a
Quel est le rôle des plantes aquatiques dans un lac ?
Protection contre l’érosion
Contrairement à la croyance populaire, la présence de plantes aquatiques dans un
lac n’est pas nécessairement un signe de dégradation de sa santé. Leur présence est
importante, car elles contribuent au maintien de l’équilibre de l’écosystème du lac.
Voici quelques exemples qui illustrent leur rôle :
Les plantes aquatiques freinent l’action des
vagues contribuant ainsi à protéger les rives
contre l’érosion. De plus, les plantes aquatiques
enracinées permettent de stabiliser les sédiments
en place.
Habitat et nourriture
Les plantes aquatiques fournissent une multitude d’abris et de lieux de reproduction
pour les poissons, les amphibiens et les invertébrés qui fréquentent la zone littorale
du lac. Elles permettent également à plusieurs de ces organismes aquatiques de
s’alimenter. Ainsi, sans les plantes aquatiques, la vie animale aurait parfois beaucoup
de mal à s’implanter et à survivre.
Les plantes
aquatiques freinent
l’érosion des rives
Filtration et absorption
Les plantes aquatiques ont un rôle important à jouer dans la filtration de l’eau et dans
l’absorption des substances polluantes et des
nutriments en excès. Par exemple, elles utilisent le phosphore pour croître, limitant la
prolifération des algues en utilisant une partie du surplus.
Plantes aquatiques émergentes.
Elles sont enracinées aux sédiments et
certaines de leurs parties poussent à
l’extérieur de l’eau.
Indicateurs biologiques
Les plantes aquatiques sont très sensibles à la
perturbation de leur habitat, ce qui en fait de
bons indicateurs biologiques de la qualité de
l’eau. Ainsi, la présence de polluants organiques,
un changement d’apport en nutriments ou des
fluctuations du niveau de l’eau peuvent avoir un
impact sur la composition de leurs populations
(diminution ou augmentation du nombre de
plantes, modification des espèces présentes).
© CRE Laurentides 2009
Tel un parasol, le feuillage des plantes
aquatiques protège l’eau contre les rayons
du soleil contribuant à maintenir une température stable et tempérée dans la zone
littorale, ce qui favorise l’épanouissement
d’une faune et d’une flore diversifiées.
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Ombrage
Doit-on limiter la croissance des plantes aquatiques dans un lac ?
Les plantes aquatiques sont présentes de manière naturelle dans les lacs
et il est normal que leur taux de croissance fluctue au fil des saisons et des
années. Bien entendu, lorsque les plantes aquatiques sont présentes en trop grand
nombre, elles peuvent nuire aux activités récréatives du lac et diminuer la qualité
esthétique du milieu. Une croissance excessive de plantes aquatiques ou une diminution de la diversité des espèces peut être symptomatique de la détérioration de
l’écosystème. Il est ainsi souhaitable de limiter les apports en nutriments afin d’éviter
une prolifération de plantes aquatiques. Il est également important d’effectuer régulièrement le suivi des communautés de plantes aquatiques afin de détecter des
tendances et des variations interannuelles, ce qui permettra de bien documenter leur
évolution. Un protocole de caractérisation des communautés de plantes aquatiques
sera inclus dans la prochaine édition de la Trousse des lacs.
Afin de prévenir une prolifération de plantes
aquatiques, il faut limiter les apports en nutriments dans le lac, notamment en phosphore
et en azote. Pour ce faire, plusieurs actions simples
peuvent être entreprises dès maintenant :
• Conserver une zone de végétation autour
du plan d’eau.
• Éviter d’utiliser des engrais.
• S’assurer d’avoir une installation septique
conforme et en faire la vidange de
façon régulière.
• Utiliser des produits domestiques
sans phosphate.
Fleur d’un nénuphar. Le grand nénuphar jaune
(Nuphar variegata) est une plante aquatique à
feuilles flottantes, c’est-à-dire qu’il a des racines
ancrées aux sédiments, mais ses feuilles et ses fleurs
flottent à la surface de l’eau.
© CRE Laurentides 2009
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Comment prévenir une prolifération
excessive de plantes aquatiques ?
Les plantes aquatiques envahissantes : le cas du myriophylle à épi
mise à l’eau.
Les plantes aquatiques envahissantes sont des espèces qui s’implantent
dans un habitat où on ne les retrouve pas habituellement. Ces espèces, qui
proviennent souvent de pays étrangers, ont la capacité de s’adapter aux conditions
locales et, par leur rythme de croissance rapide, concurrencent souvent la végétation
indigène, devenant même parfois l’espèce dominante. Étant donné qu’il n’existe
pas toujours de prédateurs pouvant limiter leur croissance, ces plantes prolifèrent et
peuvent perturber l’équilibre de l’écosystème.
Le myriophylle à épi (Myriophyllum spicatum) est une plante submergée
qui croît dans certains plans d’eau du Québec. Cette plante envahissante est
souvent problématique dans les lacs et cours d’eau où elle nuit parfois aux espèces
indigènes et à certains usages (ex.: baignade).
Sources :
Groupe de recherche interuniversitaire en
limnologie et environnement aquatique
www.uqam.ca/gril
Environnement Canada – Centre Saint-Laurent
www.qc.ec.gc.ca/csl/acc/csl001_f.html
Environnement Canada – Service canadien
de la faune
www.cws-scf.ec.gc.ca
myriophylle à épi
(plus de 12 segments)
myriophylle indigène
(moins de 11 segments)
Que faire pour limiter sa prolifération ?
D’abord, limiter les apports anthropiques en phosphore et autres
nutriments dans le lac. Pour éviter que la plante ne se propage
d’un lac à l’autre, il est aussi important d'effectuer une inspection
visuelle des embarcations ainsi que du matériel.
Fleurbec, 1987. Plantes sauvages des lacs, rivières
et tourbières. Guide d’identification Fleurbec.
Groupe Fleurbec, 400 p.
© CRE Laurentides 2009
L’espèce se distingue d’un myriophylle indigène, appelé myriophylle blanchissant
(Myriophyllum sibiricum), par le nombre de segments de chaque côté de la feuille qui
a l’apparence d’une plume. Le myriophylle à épi possède plus de 12 segments alors
que le myriophylle indigène en possède moins de 11 (voir dessin). De plus, les feuilles
du myriophylle à épi sont souvent tronquées à leur partie supérieure.
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Comment l’identifier ?
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