Chapitre 4. Politique budgétaire 1. Politique budgétaire et croissance macroéconomique 2. Objectifs et stratégie budgétaire en UEM 3. Politiques Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 1 I. Politique budgétaire et croissance économique A. Cadre analytique B. Effets des mesures budgétaires sur la croissance potentielle: les politiques structurelles C. Effets des mesures budgétaires sur la croissance effective: Politiques de stabilisation D. Effets de la croissance sur le solde budgétaire E. Soutenabilité des finances publiques Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 2 A. Cadre analytique • Motifs d’intervention des pouvoirs publics dans l’économie : voir chapitre 1 • Objectifs économiques généraux: promouvoir la croissance et l’emploi • Sur 2 plans: – Le sentier de croissance d’équilibre (chapitre 2) – La stabilisation de la croissance (chapitre 3) • Les mesures budgétaires auront en général un impact sur ces deux plans en même temps, mais, selon le type de mesure, l’impact se fera plus sentir sur la demande à court terme ou plus sur l’offre à long terme. On parlera dans un cas de mesures de soutien de la demande et dans l’autre de mesures structurelles. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 3 Contraintes à l’intervention des pouvoirs publics • Les dépenses sont financées par les recettes, principalement les recettes fiscales. Le solde est financé par l’emprunt. Une politique de stabilisation macroéconomique n’aura d’impact significatif sur la demande effective que si elle se traduit par une variation du solde budgétaire. Pour être efficace cette politique ne doit pas amplifier les déséquilibres (récession, surchauffe, inflation, déficit extérieur…): condition de stabilité • Les pouvoirs publics peuvent se financer par l’emprunt, mais pas indéfiniment… A long terme, les recettes doivent pouvoir couvrir les dépenses: condition de soutenabilité • L’intervention des pouvoirs publics doit augmenter le bien-être général, le prélèvement des moyens affectés à une action a des effets négatifs sur le bien être: il faut que globalement l’effet net soit positif au moins à long terme. Condition d’efficacité. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 4 Schéma analytique des liens entre les politiques budgétaires et la croissance économique Cadre réglementaire et institutionnel Politiques budgétaires (recettes, dépenses, soldes) Stables et soutenables Efficaces Finances publiques Finances publiques Activité économique à court terme Croissance économique à long terme Multiplicateurs budgétaires - effets keynésiens effets sur les anticipations et sur l'offre à court terme Economic School of Louvain - Namur Déterminants de la croissance - épargne capital physique capital humain main-d'oeuvre progrès technique et innovation Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 5 Impact des mesures budgétaires sur les grandeurs macroéconomiques 1. p . pe a.( y y*)t 1 (1 ).pm p,t e 2. y b.r c.y ag .g aT .t ax .xw .( p pw ) y ,t 3. y* .kt 1 (1 ).l * tfp 4. l* n u * 5. ln 1 0 1 wedge 2 rp u* 3 6. r (i p e ).(1 K )1 Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP Mesures budgétaires 6 B. Effets des mesures budgétaires sur l’output d’équilibre et l’output potentiel • Soutien et développement de la croissance potentielle : impact sur TFP – Infrastructure et investissement public, rôle de la réforme économique – Aide publique – Développement du capital humain • Politique sociale : impact sur p et y à travers wedge et rp – Aménagement des “tax benefit systems”: réforme de la sécurité sociale – Réduction des coûts indirects du travail (générale ou ciblée) • Politique de compétitivité : impact sur y, k – ISOC, – réduction des coûts indirects du travail…) • Le soutien de la demande effective ou les mesures d’assainissement budgétaire ont un impact sur l’investissement et, par le biais du capital, sur l’output potentiel. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 7 C. Effets des mesures budgétaires sur la croissance effective: les politiques de stabilisation 1. Effets du cycle, de l’output gap, sur le solde budgétaire 2. Effets des mesures budgétaires sur la croissance et l’output gap Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 8 1. Effets du cycle, de l’output gap, sur le solde budgétaire Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 9 Simplifions… B P .G i.B Tr L .W .L K .( r ). P. K ) C . P .C T Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 10 Variations cycliques du déficit public En supposant les dépenses constantes, et une variation de l’output gap, on a: D D .(Y Y *) DD (Y Y *) . P.Y * Y* Toutes choses égales d’ailleurs les variations de l’output gap se traduiront par des variations, dans le sens opposé, du déficit en pour cent du PIB. Cette variation sera grosso modo proportionnelle au taux de pression fiscale et parafiscale. Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 11 Définition du déficit cycliquement neutre et du déficit structurel DD (Y Y *) t. Y* Y* Cette équation permet de définir le déficit cycliquement neutre comme: D D t.(Y Y *) On corrige le déficit des moins values ou des plus values fiscales dues à l’output gap pour obtenir le déficit cycliquement neutre. Le déficit structurel est en outre corrigé des mesures ponctuelles (mesures one-off) comme la vente de bâtiments publics. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 12 Origine de la variation du déficit • Les variations du déficit cycliquement neutre proviennent de: – La variation des dépenses exogènes. • Notons que cette variation sera neutre si elle suit la variation du PIB potentiel. Néanmoins, ce type de dépense évolue selon des règles (législations) qui ont leur logique propre indépendante de la variation du PIB. Exemple: les dépenses liées à l’âge comme les pensions ou les soins de santé. – La variation des taux de taxation • Les variations de la composante cyclique du déficit proviennent de: – Principalement, de la variation des bases imposables fiscalement, – mais aussi du nombre des allocations de chômage Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 13 Du solde nominal au solde structurel en Belgique Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 14 3. Effets des mesures budgétaires sur la demande effective et l’écart de production La politique budgétaire au sens strict (fiscal policy) concerne l’impact du déficit public sur la croissance économique à travers le multiplicateur keynésien. Face à des chocs les pouvoirs publics sont désireux d’éviter des récessions qui entraîneraient des pertes d’emplois, d’où une diminution supplémentaire de la demande effective et de nouvelles pertes d’emploi. Pour éviter cette spirale perverse, une politique macro-économique est jugée nécessaire. L’équilibre ne reviendra pas rapidement sans une intervention de la politique macro-économique. Cette intervention peut provenir de la politique monétaire et/ou de la politique budgétaire. L’efficacité des deux types de politique doit être considérée afin de décider quelle politique mettre en œuvre. Selon la situation, une politique sera plus efficace que l’autre. Ce problème est celui de la coordination des politiques macro-économiques. Un autre problème de coordination est celui des politiques budgétaires des Etats-Membres d’une même zone monétaire pour laquelle la politique monétaire est unique. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 15 Impact des finances publiques sur la croissance • Distinguons: – Impact du cycle ou de chocs sur la croissance: comment les finances publiques influencent-elles cet impact? Le concept de stabilisateur automatique – Comment les variations discrétionnaires des finances publiques peuvent-elles jouer un rôle stabilisateur ou déstabilisateur sur la croissance? Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 16 Multiplicateurs directs et stabilisateurs automatiques des dépenses et des recettes publiques as Y T . Y ax X . Y ag d ( P / Pw) dX w dY ds dr dY e dG dT * a s . b. c. ag . at . a x . . Y .dt dt dt Y .dt Y .dt Y .dt X w .dt ( P / Pw ).dt M 1 (1 s ).(1 ) Y 1 Impulsion r, Ye, Xw, P/Pw aT .(1 s) b c . r2 . r . Fuite fiscale . ( 1. X M 2. ). Y Y Diminution des multiplicateurs Déficit public Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 17 Le concept de stabilisateur automatique Supposons un choc conjoncturel négatif sur l’investissement : d(I). Ce choc entraînera par l’effet multiplicateur une diminution du PIB. Cet effet sera réduit par la fuite due aux prélèvements fiscaux et parafiscaux. Ce qui se traduit par une augmentation du déficit public et son effet positif sur la croissance. d (Y ) mult ( ).choc Le déficit induit stabilise partiellement la croissance lorsque celle-ci fait face à des chocs de toutes natures sur la demande effective globale. d ( D) .d (Y ) d ( D ) Remarquons que si le déficit cyclique devait être immédiatement comblé par des réductions de dépenses ou des augmentations de recettes, l’output gap s’élargirait encore Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 18 Multiplicateurs directs et indirects des variations discrétionnaires des dépenses et des recettes publiques as Y T . Y ax X . Y ag d ( P / Pw) dX w dY ds dr dY e dG dT * a s . b. c. ag . at . a x . . Y .dt dt dt Y .dt Y .dt Y .dt X w .dt ( P / Pw ).dt M 1 (1 s ).(1 ) Y 1 Impulsion budgétaire dG, dT aT .(1 s) b c . r2 . r . . ( 1. X M 2. ). Y Y Economic School of Louvain - Namur Multiplicateurs directs Impact sur l’inflation, le taux d’intérêt et le taux de change effectif réel Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP Multiplicateurs indirects 19 Efficacité de la politique budgétaire de stabilisation • Dépend de l’ampleur des effets multiplicateurs directs. Ceuxci sont fonction: – Du type de mesure: investissement public emploi public, transfert et taxes – De la mesure des fuites: épargne, imposition et importation – De la lenteur des processus d’ajustement des comportements, notamment des comportements de consommation. A la limite, si la consommation est fonction des revenus anticipés, une augmentation du déficit public conduira à modifier les attentes de revenus nets de taxes parce que les agents économiques s’attendront à une augmentation des taux de taxation pour faire réduire les déficits futurs. (Effet ricardien). – Des effets de crowding-out par les taux d’intérêt: les taux augmentent pour réduire l’inflation. Les taux d’intérêt peuvent augmenter très fortement si l’augmentation du déficit se traduit par une augmentation du risque de défaut de paiement. – Des effets de crowding-out par le taux de change effectif réel (compétitivité) Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 20 Efficacité de la politique budgétaire de stabilisation • Dépend aussi du timing de l’impact effectif de l’intervention budgétaire: – L’intervention est anti-cyclique si l’impact est synchrone par rapport au cycle économique: il a lieu au moment où le cycle se détériore (ou s’améliore) – L’intervention est pro-cyclique si l’impact est asynchrone • Le timing dépend de la rapidité de réaction des interventions (prévisions, réactivité du gouvernement) et du type d’intervention : dépenses, recettes • Certaines interventions peuvent avoir un effet à court terme de soutien de la demande effective et un impact à long terme sur l’output potentiel (exemple: dépenses d’infrastructure) Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 21 Politique budgétaire et politique d’accompagnement: les multiplicateurs indirects • • • • En régime de taux de change flexible, une politique budgétaire restrictive sera accompagnée par une politique monétaire accommodante. La réduction du taux d’intérêt permettant d’améliorer la position compétitive par une dépréciation du taux de change effectif réel et une relance des exportations nettes et de l’investissement (Selon la COM : multiplicateur total pour un grand pays de la zone euro 0,4 à 0,7). Dans certains cas, la politique monétaire ne peut pas jouer: lorsque le taux d’intérêt de la BC est déjà au plancher et lorsque le pays est dans une zone monétaire et fait face à un choc non symétrique (multiplicateur total est doublé et proche du multiplicateur direct). Dans certains cas, le multiplicateur est réduit par les effets sur le taux d’épargne lui-même: effets ricardiens. Par contre les effets de confiance sur les prévisions de croissance peuvent aller dans les deux sens selon l’état de la soutenabilité de la dette et le niveau de l’output gap. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 22 Conclusions • Les mesures de relance budgétaire sont plus efficaces pour la croissance si elles touchent les dépenses de biens et services que si elles portent sur les transferts ou les taxes. Mutatis mutandis en cas de mesures d’assainissement. • A court terme, il n’y a que les mesures portant sur les dépenses de biens et services qui, dans la plupart des pays européens, ont un effet multiplicateur direct supérieur à l’unité. • Dans le cas où les fuites fiscales sont élevées, le multiplicateur est assez faible. • Dans une économie très ouverte et à haut taux de prélèvement fiscal et parafiscal, les multiplicateurs sont très faibles. • Si le choc est transitoire et de courte durée, l’efficacité de la politique budgétaire est très réduite puisque les mesures budgétaires ont un effet retardé sur le PIB et les revenus. Toutefois, elles ont aussi un effet indirect sur les recettes fiscales et donc sur le solde budgétaire. • Le multiplicateur final d’une politique budgétaire dépend de la possibilité de mener une politique monétaire accommodante et de mener une politique structurelle de compétitivité salariale. (accompagne tous les plans de sortie de récession en Belgique) Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 23 E. La soutenabilité des finances publiques • Deux concepts liés: la soutenabilité des finances publiques et la solvabilité des Etats. • Si, dans l’état actuel de la législation, le déficit et la dette sont entrainés dans un processus d’augmentation automatique et explosif, à partir d’un certain seuil, les prêteurs vont commencer à se prémunir d’un risque éventuel de défaut de paiement et réclamer un taux d’intérêt plus élevé. • La hausse du taux d’intérêt va se répercuter sur les institutions de crédit qui prêtent à l’Etat qui, elles-mêmes, vont répercuter la hausse à l’ensemble des agents économiques. Cette hausse ralentira les dépenses, en particulier les investissements, et réduira la croissance économique. • A un moment, les créanciers de l’Etat n’auront plus confiance dans la capacité du gouvernement de rétablir une situation soutenable. Ils ne voudront plus prêter, c’est la crise de liquidité, et l’Etat sera en cessation de paiement. Cette situation se répercute en chaîne sur tous les prêteurs, notamment les banques qui ont prêté à l’Etat. C’est la crise financière. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 24 Définition de la soutenabilité financière • Définition de la solvabilité: La somme actualisée des recettes futures couvre la somme des dépenses futures actualisées et le remboursement à terme de la dette • Cette définition autorise des déficits temporaires induits par la politique de stabilisation pourvu qu’ils soient compensés par la suite. La condition de solvabilité est de ce fait un critère relativement peu contraignant. • La condition de soutenabilité s’exprime en général « à politique inchangée ». Elle permet de juger si un système de dépenses et de recettes, soumis aux législations en vigueur, peut persister, être durable, face aux évolutions prévisibles de la démographie et de l’économie. A la condition de solvabilité, on ajoute un critère de durabilité du système dans le temps et d’équité entre les générations. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 25 Approche pragmatique de la soutenabilité (IMF) visant à éviter les crises de financement Public debt can be regarded as sustainable … …when the primary balance needed to at least stabilize debt under both the baseline and realistic shock scenarios is economically and politically feasible, such that the level of debt is consistent with an acceptably low rollover risk and with preserving potential growth at a satisfactory level. Source: International Monetary Fund, 2013, Staff Guidance Note for Public Debt Sustainability Analysis in Market-Access Countries, www.imf.org/external/pubs/ft/dsa/mac.htm SUSTAINABILITY = SOLVENCY + LIQUIDITY + REALISTIC ADJUSTMENT Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 26 Origine de la variation de la dette publique Le surplus primaire SP est défini comme : les recettes (T) moins les dépenses hors charges d’intérêt (P.G+Tr). A moyen terme les charges d’intérêt de la dette sont aussi endogènes Soit, en pourcent du PIB* : Bt Bt 1 D SP i.Bt 1 Y Y Y Y L’équation peut aussi s’écrire: Bt B Bt 1 SP SP (1 i). t 1 (1 i). Y Y Y Y (1 y p).Yt 1 bt spt 1 i .bt 1 spt (1 r y ).bt 1 1 y p bt bt 1 spt ( r y ).bt 1 *pour simplifier les notations Y est ici le PIB nominal Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 27 Déterminants de la variation du ratio d’endettement public en Belgique 15.0% Debt-Creating Flows 10.0% projection (in percent of GDP) 5.0% 0.0% -5.0% -10.0% -15.0% 20012002200320042005200620072008200920102011201220132014201520162017201820192020 Primary deficit GDP growth impact Interest rate impact Other identified debt-creating flows Economic School of Louvain - Namur Change in gross public sector debt Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 28 Origine des variations de la dette publique en Belgique Contribution to Changes in Public Debt Actual Projections 2001-2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 cumulative Change in gross public sector debt -0.8 2.0 0.0 0.1 -0.6 -0.7 -0.7 -0.6 -0.7 -3.3 Identified debt-creating flows -0.8 2.0 0.0 0.1 -0.6 -0.7 -0.7 -0.6 -0.7 -3.3 -2.9 0.6 -0.6 0.0 0.0 0.0 -0.1 -0.2 -0.3 -0.4 Primary deficit Primary revenue Tax revenue Other income 49.1 51.0 51.7 51.0 51.0 50.8 50.9 51.0 51.1 43.7 44.8 45.6 45.5 45.7 45.4 45.5 45.6 45.7 5.4 Primary expenditure Public consumption Public investment Transfers and other expenditure 6.2 5.5 5.4 5.4 5.4 5.4 5.4 46.2 51.6 51.2 51.0 51.0 50.8 50.8 50.8 50.9 15.8 16.6 16.7 16.4 16.2 15.9 15.8 15.7 15.6 1.6 28.7 Automatic debt dynamics 5/ 6.2 1.8 1.6 33.2 32.8 1.6 1.6 1.7 1.7 1.6 1.5 33.1 33.2 33.2 33.3 33.6 33.8 1.1 1.6 1.4 0.0 -0.7 -0.8 -0.6 -0.5 -0.5 -3.0 1.1 1.6 1.4 0.0 -0.7 -0.8 -0.6 -0.5 -0.5 -3.0 Of which: interest rate 4.4 3.4 3.2 2.9 2.7 2.7 2.7 2.7 2.7 16.3 Of which: nominal GDP growth -3.3 -1.7 -1.8 -2.9 -3.4 -3.5 -3.3 -3.1 -3.2 -19.4 1.0 -0.3 -0.8 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.2 Interest rate/growth differential 6/ Other debt-creating flows Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 29 Condition de stabilisation de la dette: l’absence d’effet boule de neige Partant de l’équation de la dynamique de la dette: Taux d'endettement B 100% A 50% C 23 21 19 17 15 13 11 9 7 -50% 5 0% 3 r y bt 1 si Δbt 0 1 y 150% 1 spt* 200% En pourcent du PIB r y bt bt 1 bt 1 spt 1 y Années Condition pour qu’il y ait effet boule de neige : Scénarios r y spt bt 1 1 y Sinon, effet boule de neige inversé A B C Taux de croissance 2.0% 2.0% 2.0% Taux d'intérêt réel 4.0% 4.0% 4.0% 60.0% 60.0% 60.0% 1.2% -1.8% 4.2% Taux d'endettement Surplus primaire Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 30 Les risques de dérapage sont amplifiés par une dette élevée Dette 50% 1% 0.5% 100% 1% 1% Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 31 Définition formelle de la solvabilité 1 r .bt 1 1 y Partant de bt spt En développant vers le futur bt 1 spt 1 1 r 1 r 1 r .bt spt 1 . spt .bt 1 1 y 1 y 1 y On peut déduire: n bt i .spt i n bt n avec i bt i .spt i 1 y 1 r avec lim n .bt n 0 i Economic School of Louvain - Namur n Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 32 Indicateur de soutenabilité des finances publiques n bt i .spt i n bt n avec i 1 y 1 r A partir de là, on peut exprimer la condition de soutenabilité: bt i .spt i avec lim n bt n 0, i n ce qui est le cas si r Δy La somme actualisée des surplus primaires futurs doit être supérieure ou égale au taux d’endettement. On remarquera que si sp est constant dans le futur, la condition revient à la condition nécessaire pour éviter l’effet boule de neige. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 33 Indicateur de soutenabilité des finances publiques à long terme L’ajustement nécessaire à rendre la situation soutenable peut se faire soit par des efforts graduels modifiant la séquence de sp dans le futur. On peut mesurer l’effort à fournir en calculant le montant de l’ajustement constant à travers le temps (une fois et pour toujours) qui égalise la dette et la somme des surplus primaires actualisés. bt β i (spt i taxgap) i L’indicateur taxgap est appelé S2 dans le jargon du Pacte de stabilité et de croissance européen Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 34 Indicateur de soutenabilité à long terme des finances publiques visant à éviter de faire payer aux générations futures les systèmes en place aujourd’hui S2 = IBP + LTC • IBP: Initial Budgetary position, la condition d’effet boule de neige IBP r y bt spt 1 y • LTC: Long Term Changes, le coût budgétaire du vieillissement 1 i spt i spt LTC Economic School of Louvain - Namur 35 Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP Economic School of Louvain - Namur Evaluation de la soutenabilité au niveau européen • Exercice coordonné d’évaluation du coût budgétaire du vieillissement • Application de la formule du taxgap permettant d’évaluer S2, en supposant les autres dépenses et recettes constantes par rapport au PIB • Recommandations aux Etats Membres dans le cadre de l’examen par le Conseil des programmes de stabilité annuels – Base: stratégie en trois volets • Ajustement du solde budgétaire (taxgap) • Augmentation du taux d’emploi • Réduction du coût budgétaire du vieillissement par des réformes structurelles du système de pensions – Dosage de chaque axe de la stratégie en fonction de la situation de chaque pays Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 36 Schéma méthodologique des projections du coût budgétaire du vieillissement Economic School of Louvain - Namur 37 Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP Economic School of Louvain - Namur Résultats des projections du coût budgétaire du vieillissement Projection de l'évolution des dépenses de retraites publiques (2007-2060 en points de pourcentage) Economic School of Louvain - Namur 38 Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP Economic School of Louvain - Namur Résultats des projections du coût budgétaire du vieillissement Facteurs qui contribuent à l'évolution des dépenses de retraite (en pourcent du PIB) Economic School of Louvain - Namur 39 Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP Economic School of Louvain - Namur Résultats des projections du coût budgétaire du vieillissement Le coût du vieillissement, UE 27 (variation en points de pourcentage) Economic School of Louvain - Namur 40 Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP Economic School of Louvain - Namur Résultats des projections du coût budgétaire du vieillissement Profil temporel des projections de dépenses de retraites publiques (en pourcent du PIB) Economic School of Louvain - Namur 41 Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP Economic School of Louvain - Namur Résultats des projections du coût budgétaire du vieillissement Ratio de dépendance (65 + / 15-64) et ratio de bénéfice Economic School of Louvain - Namur 42 Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP Economic School of Louvain - Namur Résultats des projections du coût budgétaire du vieillissement Le coût du vieillissement 2007-30 Economic School of Louvain - Namur 43 Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP Economic School of Louvain - Namur Résultats du calcul de l’indicateur de la soutenabilité S2 dans le rapport de soutenabilité de 2008 Coût budgétaire du vieillissement Total: S2 IBP LTC Belgique 6.6 1.8 -3.5 5.3 Allemagne 4.0 4.4 1.6 2.8 France 3.2 4.0 1.4 2.6 Pays-Bas 5.2 1.3 -3.1 4.4 Zone euro-12 4.4 3.5 0.2 3.3 Economic School of Louvain - Namur 44 Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP Economic School of Louvain - Namur Pays Déficit public en pourcent du PIB, 2009; scénario 2009 Ajustements requis Solde net à financer requis S2 IBP LTC Pour stopper l’effet boule de neige… et pour faire face au vieillissement -4,9 6,7 -2,4 -0,5 Grèce/Griekenland -13.6 20.3 8.7 11.5 Portugal/Portugal -9.4 8.9 7.0 1.9 Irlande/Ierland -14.3 14.8 8.3 6.5 -6 0,5 Espagne/Spanje -11.2 15.3 9.6 5.7 -1,6 4,1 Italie/Italië -5.3 2.6 1.1 1.6 -4,2 -2,7 France/Frankrijk -7.5 7.1 5.3 1.8 -2,2 -0,4 Belgique/België -6.0 6.5 1.7 4.8 -4,3 0,5 Pays-Bas/ Nederland -5.3 8.5 3.6 4.9 -1,7 3,2 Finlande/Finland -2.2 4.3 0.2 4.1 -2 2,1 Autriche/Oostenrijk -3.4 4.6 1.4 3.2 -2 1,2 Allemagne/Duitsland -3.3 4.5 0.7 3.7 -2,6 1,2 Zone euro 16 -6.3 6.8 3.3 3.6 -3 0,5 UK -11.5 13.5 9.9 3.6 -1,6 2 US -11.0 -11 -11 Source/Bron: Commission européenne – Europese Commissie Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP Taux d’intérêt Spread vis-àvis du Bund Juillet 2011 Juillet 2011 CCC 16,22 13,43 -7,8 BBB- 11,98 9,20 148 +3,7 BBB+ 12,23 9,44 129 1843 -4,1 A+ 5,49 2,70 Espagne/Spanje 73,6 639 -2,9 AA 5,85 3,07 Belgique/België 96,1 341 +1,4 AA+ 4,26 1,47 France/Frankrijk 97,3 1591 -2,6 AAA 3,30 0,51 Pays-Bas/Nederland 74,3 371 +7,2 AAA 3,17 0,39 Finlande/Finland 62,7 87 +3 AAA 3,17 0,38 80 205 +3,1 AAA 3,36 0,58 87,3 2080 +5,5 AAA 2,79 0,00 Pays Dette publique Dette publique Solde courant Prévision 2011 En pourcent du PIB En milliards d’euros en pourcent du PIB Grèce/Griekenland 157,1 329 -8,6 Portugal/Portugal 110,8 161 Irlande/Ierland 120,4 Italie/Italië Autriche/Oostenrijk Allemagne/Duitsland Rating S&P Source/Bron: S&P Echelle de notation S&P : AAA,AA+,AA-,A+,A,A-,BBB+,BBB,BBB-,BB+,BB,BB-,B+,B,B,CCC+,CCC,CCC-,CC,C,D Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP Pour que les finances publiques soient jugées soutenables, dit le FMI, il faut que: a. le surplus primaire soit à un niveau tel qu’il stabilise le taux d’endettement (condition de non explosion du taux d’endettement); b. ce surplus primaire doit pouvoir stabiliser la dette non seulement pour un scénario macroéconomique de référence, mais aussi pour des scénarios de chocs économiques “réalistes” c’est-à-dire comparables aux chocs observés dans le passé; c. il faut, en outre, que les mesures d’ajustement budgétaire nécessaires pour atteindre ce surplus primaire soient économiquement et politiquement faisables. Il est évidemment difficile de donner un critère de faisabilité précis. Notons, cependant, que la fragilité politique des gouvernements est un élément à prendre en compte, mais, surtout, la conscience et le consensus dans l'opinion publique que la soutenabilité de la dette est une préoccupation majeure, impérative et urgente et justifier des mesures d’assainissement difficiles; d. il convient que le niveau de la dette (ou en tous cas celui qui est visé) soit suffisamment faible pour qu’il ne soit pas un amplificateur du risque de défaut, pour que toute variation de la croissance ou des taux d’intérêt ne requiert pas des ajustements budgétaires infaisables; e. le FMI ajoute que le déficit et le surplus primaire doivent être compatibles avec une croissance potentielle satisfaisante, c’est-à-dire que le taux d’épargne national autorise un taux d’investissement suffisant. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 47 IV. Objectifs et stratégie budgétaire en UEM A. Objectifs et formulation de règles de politique budgétaire: approche théorique B. Objectifs de la stratégie budgétaire en UEM Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 48 A. Formulation de règles de politique budgétaire: approche théorique Scénarios de politique budgétaire 1. Option n°1 : le jeu des stabilisateurs automatiques 2. Option n°2 : politique budgétaire active 3. Option n°3 : politique d’équilibre budgétaire Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 49 Objectifs de long et de court terme • Stratégie budgétaire de long terme indépendamment du cycle – Séquence d’objectifs de solde budgétaire définis dans le cadre d’une stratégie soutenable : d* – Peut être déterminé à partir de la condition de soutenabilité • Supposons que le solde d* soit atteint, la situation conjoncturelle peut amener – le gouvernement à prendre des mesures discrétionnaires qui feront en sorte que le solde (corrigé des influences du cycle) s’écarte de d* bt i spt i – Une différence due au cycle Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP i d d * d d 50 L’écart entre le déficit effectif et le MTO (Medium Term Objective) définit le type de politique budgétaire : d* est le MTO • Politique de neutralité conjoncturelle d d * t y y * • Politique active contra-cyclique d d * d d d d * • Politique de solde budgétaire indépendante du cycle d d * t. y y * Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 51 Le problème de politique budgétaire à court terme (1) • La courbe de Phillips pt Et 1pt a y y t 1 p • La courbe IS y y t b r r *t 1 c Et 1 y y t m d d * t y • Le solde budgétaire d d * t y y d d * Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 52 Le problème de politique budgétaire à court terme (2) d d* 0 pour la politique de neutralité conjoncturelle d d * ou 0 pour la politique active contra-cyclique les mesures discrétionnaires compensent d d * t y y pour la politique de solde budgétaire: les stabilisateurs automatiques Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 53 Le problème de politique budgétaire à court terme (3) y 2 2 Et y y t 1 p 2 Et p p *t 2 2 d 2 Et d d *t 1 2 Et pt 2 Et pt 1 a y y t p, t 2 Et y y t 1 b r r *t c y y t m d d * t 1 y , t 1 Et d d *t 1 t Et ( y y)t 1 d d * t 1 Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 54 Le problème de politique budgétaire à court terme (4) pt Et 1pt a y y t 1 p y y b r r * t 1 t c Et 1 y y t m d d * t y d d * t y y d d * d d * t r r r *t 1 y y y t 1 p p p *t 1 Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 55 Le problème de politique budgétaire à court terme (5) L’analyse détaillée de ce problème d’optimisation montre que • si la stabilité des prix n’entre pas dans la fonction objectif, l’écart entre le taux d’inflation et l’objectif de taux d’inflation n’entre pas dans la règle de décision; • la politique de neutralité budgétaire s’applique dans le cas où tous les poids relatifs de la fonction objectif sont nuls, c’est-à-dire que le gouvernement n’accorde pas de préférence à aucun des trois objectifs. • par contre, quelles que soient les autres valeurs des poids dans la fonction objectif, l’écart de taux d’intérêt et l’output gap entrent dans la règle de décision. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 56 Coordination des politiques budgétaires et monétaires (1) • Les deux politiques sont prises anticipativement en t pour avoir un effet en t+1; • Elles agissent toutes deux sur la demande effective et sur l’output gap de t+1; • C’est la valeur anticipée de l’output gap de t+1 qui permet d’agir sur l’inflation de t+2. • Conséquence : les deux politiques sont concurrentes! • Le résultat dépend de la concordance des objectifs et du délai de transmission des deux politiques (exemple si une variation du taux d’intérêt met 3 trimestres pour influer sur l’output gap alors que les dépenses mettent 1 mois ) Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 57 Coordination des politiques budgétaires et monétaires (1 suite) On peut améliorer l’efficacité de la politique de stabilisation de 2 manières: • Un des acteurs n’accorde pas de poids à l’objectif d’output gap, par exemple le gouvernement adopte une politique de neutralité vis-à-vis de l’output gap (stabilisateurs automatiques) ou une politique de solde . La BC peut alors s’occuper de la stabilisation. Mais il faut que les politiques soient prévisibles et crédibles. • Les deux acteurs se mettent d’accord sur des objectifs communs et distribuent les rôles à propos des 2 instruments taux et solde net à financer en fonction du type de choc et de la situation économique. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 58 Coordination des politiques budgétaires et monétaires (1 suite) Deux cas où la politique budgétaire discrétionnaire peut être nécessaire : • Piège de la liquidité ou déflation (Japon) • Choc asymétrique dans une zone de taux de change fixes ou d’UE. – Exemple: le cas de l’Espagne – Exemple l Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 59 B. Objectifs et stratégie budgétaire en UEM 1. Contexte institutionnel: les contraintes de Maastricht et le Pacte de stabilité et de croissance 2. Le MTO: base de la politique budgétaire a. b. c. d. But des règles du Pacte Marges de manœuvre nécessaires face à des chocs conjoncturels Marges nécessaires pour assurer la soutenabilité à long terme Mode de détermination du MTO minimum de chaque pays par la Commission 3. Evolution de la politique budgétaire belge Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 60 1. Les contraintes issues du Traité de Maastricht et le Pacte de stabilité et de croissance • Les dispositions de base à l’origine (Traité art 104) – Déficit inférieur à 3% du PIB: correspond à l’origine au budget d’investissement et à une augmentation de la dette inférieure à la croissance moyenne du PIB. – Dette en % du PIB inférieur à 60% ou s’en rapprochant à un rythme suffisamment rapide. – Un déficit qui, en moyenne, est à l’équilibre ou en léger surplus: CTB (close to balance). – BUT: no bailing out par de la création monétaire ou le secours d’un autre pays. • Le pacte révisé – En 2005, on tire les leçons de 7 années d’application du Pacte – On précise de nombreux points, dont l’objectif de moyen terme: au lieu de CTB on définit le MTO: Medium Term Objective. – On précise la politique à mener durant le cycle (voir infra) • Le Traité budgétaire, le Six pack et le Two pack Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 61 Les dispositions du Pacte : volet préventif – Le volet préventif stipule que les gouvernements réalisent et maintiennent des positions budgétaires proche de l’équilibre ou en surplus sur une période de moyen terme (close to balance or in surplus). Si en moyenne sur le cycle, le solde budgétaire est à un niveau proche de l’équilibre, cela permet aux Etats-Membres de laisser jouer les stabilisateurs automatiques dans le cadre du cycle tantôt en surplus, tantôt en déficit, sans dépasser la limite de 3 pourcent du PIB stipulée dans le Traité. – De plus, les gouvernements soumettent annuellement un “programme de stabilité” à la Commission européenne (en principe en décembre de l’année précédente) indiquant les objectifs budgétaires du pays pour les 3 années à venir. La Commission et le Conseil évaluent la situation budgétaire et les programmes de stabilité de tous les Etats-Membres (en début d’année) et font des recommandations aux gouvernements des Etats-Membres sur base de cette évaluation. On peut trouver les programmes de stabilité et les évaluations des recommandations sur le site internet de la DG ECFIN. Economic School of Louvain - Namur 62 Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP Economic School of Louvain - Namur Les dispositions du Pacte – Pour le volet préventif: • Chaque Etat-Membre définit un objectif de moyen terme qui lui est propre (MTO: Medium Term Objective) plutôt que l’exigence uniforme de l’équilibre. Les MTO peuvent être révisés tous les 4 ans et en cas de grandes réformes structurelles qui ont un coût budgétaire. Toutefois, les MTO ne peuvent pas être inférieurs à 1 pourcent du PIB quelque soit le pays. • Ajustement structurel annuel: pour les pays qui n’ont pas réalisé leur MTO, le Pacte révisé requiert que ceux-ci améliorent leur solde structurel de 0,5 pourcent comme référence. Cet ajustement peut être modulé en fonction des conditions économiques ou des réformes structurelles qui sont mises en œuvre. L’accent est mis parmi les réformes sur la soutenabilité des finances publiques Economic School of Louvain - Namur 63 Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP Economic School of Louvain - Namur Les dispositions du Pacte : volet correctif – Le volet correctif du Pacte détaille la “Procédure de déficit excessif” (EDP) lorsqu’il est acté par EUROSTAT que le déficit du pays a dépassé la limite de 3 pourcent du PIB. Toutefois, dans “des circonstances exceptionnelles” la procédure n’est pas enclenchée: par exemple, lorsque le PIB chute de plus de 2 pourcent. La procédure détaille aussi le délai dans lequel le pays doit revenir sous les 3 pourcent ainsi que les sanctions qui seraient imposées si la procédure n’était pas respectée. Economic School of Louvain - Namur 64 Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP Economic School of Louvain - Namur Les dispositions du Pacte – Pour le volet correctif: • Ajustement structurel annuel des pays en déficit excessif. Pour ces pays, l’ajustement annuel doit toujours être au moins de 0,5 pourcent du PIB en terme structurels. En principe, il est requis de repasser sous les 3% deux ans après que le déficit excessif est constaté par le Conseil. • Révision des deadlines de la procédure EDP si des circonstances inattendues défavorables arrivaient. • Redéfinition des “circonstances exceptionnelles” qui peuvent conduire à l’abrogation de la procédure EDP: une réduction de la croissance telle que celle-ci devient négative ou que l’output gap est fortement négatif. • D’autres facteurs peuvent également être pris en compte en particulier l’implémentation des réformes du système de pensions. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 65 2. Le MTO: base de la politique budgétaire a. But du MTO • L’objectif de moyen terme, le MTO, doit permettre de créer des marges de manœuvre budgétaire permettant de faire face à des chocs conjoncturels sans dépasser la limite de déficit de 3% du PIB • Il doit aussi permettre d’assurer la soutenabilité des finances publiques ou de réaliser des progrès pour y arriver. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 66 b. Création de marges de manœuvre pour faire face à des chocs conjoncturels d d * t y y d d * d d * t y y d d * 3% d * 3% t y y d d * Il faut calibrer d* (le MTO) de telle manière qu’en laissant jouer au maximum les stabilisateurs automatiques et en prévoyant une marge de mesures discrétionnaires pour soutenir l’activité, le déficit effectif d reste inférieur à 3%. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 67 Illustration du déficit cyclique fluctuant autour du « déficit cycliquement neutre » Les fluctuations de l’output gap induisent des fluctuations du solde budgétaire à politique inchangée. -0,04 -0,06 Output gap 0 22 19 16 -0,02 Solde budgétaire 13 Maastricht -3% 0,02 10 22 19 16 13 10 7 4 -0,02 Solde budgétaire 7 Output gap 0 0,04 4 0,02 0,06 1 0,04 En pourcent du PIB Variation cyclique du déficit Déficit cycliquement neutre=0% 0,06 1 En pourcent du PIB Variation cyclique du déficit Déficit cycliquement neutre=-2% Maastricht -3% -0,04 -0,06 Années Années La position du déficit cycliquement neutre devrait permettre de laisser jouer les stabilisateurs automatiques sans dépasser la contrainte de 3% du Traité de Maastricht (graphique de droite). Pour un paramètre de sensibilité budgétaire et pour un output gap maximum (hors circonstances exceptionnelles), on peut calculer un tel déficit cycliquement neutre ou un MTO qualifié de « minimum benchmark ». Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 68 Estimation de la marge budgétaire nécessaire pour pouvoir laisser jouer les stabilisateurs automatiques B D E F IRL I L NL A P FIN EU-11 DK EL S UK EU-15 Economic School of Louvain - Namur Paramètre de sensibilité budgétaire à la conjoncture 0.65 0.5 0.4 0.45 0.4 0.4 0.6 0.85 0.3 0.3 0.65 0.5 0.85 0.35 0.8 0.45 0.5 Marge budgétaire cyclique (% PIB) Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 2.2 1.9 1.6 1.4 1.8 1.4 2.9 2.9 1 1.5 3.4 1.8 3.2 1.6 2.6 1.9 1.9 69 Définition d’un minimum absolu pour le MTO • En plus du calcul du minimum benchmark, la définition d’un minimum absolu est apparue dans le Six Pack. • Le minimum absolu est de: -1% du PIB pour tous les pays de l’UE. • Les pays signataires du Traité budgétaire (2014) ont souscrit à une limite plus contraignante: -0.5% du PIB. Parmi les signataires (25 pays), il y a tous les membres de la zone euro. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 70 c. Objectif de déficit permettant d’assurer la soutenabilité à long terme des finances publiques • La détermination du niveau de MTO devrait permettre aussi d’assurer la soutenabilité à long terme des finances publiques si S2>0 ou, en tous cas, de réaliser des progrès vers la soutenabilité. • Pour calculer le MTO minimum recommandé par la Commission à chaque Etat membre, il n’était pas possible d’utiliser une valeur estimée de S2 telle quelle: trop de paramètres étant incertains dans cette estimation. • Une formule complexe a été négociée additionnant 3 éléments: – un déficit de base si le taux d’endettement est au maximum de 60% du PIB; – Un effort particulier si le taux d’endettement du pays est supérieur à 60% du PIB – 30% du coût budgétaire du vieillissement • Par ce dernier élément, un arbitrage existe entre réforme des pensions et niveau du MTO Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 71 MTO « close to balance » : quelles en sont les implications? • Stabilité de la dette nominale • Diminution du taux d’endettement en fonction de la croissance nominale du PIB • Une fois atteint l’équilibre budgétaire, un effet boule de neige inversé se manifeste qui implique que: – Le solde primaire en % du PIB diminue en fonction de la réduction de la charge d’intérêt en % du PIB – La réduction du solde primaire constitue des marges de manœuvre pour le gouvernement qu’il pourra utiliser pour faire face, par exemple, à l’augmentation des dépenses liées à l’âge. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 72 d. Mode de détermination du MTO minimum de chaque pays par la Commission Le MTO minimum pour chaque pays est obtenu en prenant le maximum du • Minimal benchmark, • Minimum absolu (-1% du PIB si la dette est inférieure à 60% et les risques de soutenabilité sont faibles, sinon:-0.5% et de toutes façons pour les pays qui ont souscrit au Traité budgétaire) • MTO incorporant les considérations de soutenabilité à long terme (sustainability approach) La formule utilisée pour calculer cette troisième approche du MTO est la somme de trois composantes: • • • • Le niveau de déficit qui stabiliserait le taux d’endettement si la dette était à 60% Un effort particulier pour les pays dont la dette est supérieure à 60% calculé de la façon suivante: 0.024xTaux d’endettement-1.24 1/3 du coût budgétaire du vieillissement (actualisé et calculé sur base de la projection jusque 2060 réalisée par le AWG) Avec une limite maximum: MTO+i.b<5.5% (appliqué à la Belgique et à la Grèce) Economic School of Louvain - Namur 73 Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP Economic School of Louvain - Namur Le MTO décidé en 2013 pour les pays de la zone euro BE +0.75 GY -0.5 IR Pays sous programme GR Pays sous programme SP 0 FR 0 IT 0 CY Pays sous programme NL -0.5 AT -0.45 PT -0.5 FI -0.5 Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 74 En résumé, où en sont les règles européennes? 1. Les limites à ne pas dépasser spécifiées dans le Traité de Maastricht sont d’application: un déficit nominal maximum de 3% du PIB et un taux d’endettement public de 60% du PIB. 2. Les pays peuvent être mis en procédure de déficit excessif (monitoring tous les 3 à 6 mois par la Commission avec sanction à la clef) si: – La limite de 3% pour le déficit est dépassée – Le taux d’endettement (si celui-ci est supérieur à 60% du PIB) ne diminue pas annuellement de 5% de l’écart avec 60% (en moyenne sur 3 ans) 3. Les dépenses publiques ne peuvent pas augmenter plus rapidement que le taux de croissance du PIB potentiel si l’augmentation n’est pas accompagnée d’une hausse des recettes. 4. Les Etats Membres fixent leur MTO (en termes structurels, c’est-àdire corrigés des effets du cycle et des mesures “one-off”) au moins tous les 3 ans. Ils réduisent leur déficit structurel d’au moins 0.5% du PIB par an jusqu’à ce que le MTO soit atteint. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 75 5. La procédure de détermination du MTO est introduite dans la loi nationale de chaque Etat Membre avec, pour les pays qui ont signé le Fiscal Pact (Traité budgétaire, janvier 2014), une limite de -0.5% du PIB. La loi nationale doit aussi inclure une mécanisme automatique de correction si l’objectif n’est pas atteint. 6. Flexibilité durant les cycles: – – Comme les objectifs sont définis en termes structurels, le déficit peut varier en fonction des stabilisateurs automatiques. si la croissance se détériore (crise), les pays dont le déficit est supérieur à 3%, peuvent se voir octroyer un délai supplémentaire pour le corriger. Voir : Commission Européenne - MEMO/13/979 28/05/2014 Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 76 3. Evolution de la politique budgétaire belge • Stratégie de préfinancement conduit à partir de 2000 à l’engagement du gouvernement de constituer des surplus budgétaires pour assurer la soutenabilité sans réforme importante des pensions et en promouvant les dépenses de soins de santé • Politique effectivement suivie: grosso modo l’équilibre pas plus et effet boule de neige inversé • Effet de la crise: forte augmentation du déficit et de la dette • Quelle stratégie pour le futur: vers un «équilibre budgétaire » en fin de législature, une importante réforme des pensions et un allégement de la fiscalité sur le travail. Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 77 Solde budgétaire (en 2008) en % du PIB 1 0 -1 -2 -3 -4 -5 1994 1997 2000 2003 2006 Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 2009 2012 78 Surplus primaire et charges d’intérêt en % du PIB 10 9 8 7 6 5 4 3 1994 1997 2000 2003 Surplus primaire 2006 2009 2012 Charges d'intérêt Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 79 Recettes et dépenses primaires en % du PIB 50 49 48 47 46 45 44 43 42 41 40 1994 Recettes 1997 2000 2003 Dépenses primaires 2006 2009 2012 Dép. prim. en % du PIB potentiel Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 80 Scénario de long terme à politique constante en % du PIB 8 100 6 4 80 2 60 0 -2 40 -4 20 -6 -8 2000 0 2005 2010 2015 2020 Dette (échelle de droite) 2025 2030 2035 Solde primaire 2040 2045 2050 Solde budgétaire Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 81 Scénario conduisant au MTO en 2019 Montant cumulé des ajustement ex ante: 2O milliards €. Ecart de PIB en 2019: 2% 1.0% 1.0% 0.0% 0.0% -1.0% Structural balance -2.0% -2.0% -3.0% -3.0% -4.0% 2014 2015 2016 2017 2018 2019 -4.0% 2014 2.0% 105% 1.5% 100% 1.0% 95% 0.5% 0.0% 2014 Real GDP growth 2015 2016 Fiscal balance -1.0% 2017 90% 2018 Baseline Economic School of Louvain - Namur 2019 85% 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2017 2018 2019 Public debt 2015 2016 Policy scenario Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 82 Annexe Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 83 Self-defeating consolidation bt sp (1 r y).bt 1 b sp y r .bt 1 . bt 1 a a a a avec a : la mesure de l' effort d' ajustement ex ante sp y y 1 t. 1 t.mult car : mult a a a soit r 0 a b 1 .mult bt 1.mult mult.( bt 1 ) 1 a b 1 0 si mult a bt 1 Economic School of Louvain - Namur Facultés des sciences économiques et sociales FUNDP 84