L`intégration monétaire et financière européenne

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L’intégration monétaire et
financière européenne
Au début de l’intégration, la question de l’intégration monétaire
n’est pas très présente.
Pour raison simple, le système de change fixe institué au sortir de
la 2 WW2 Bretton Woods assure la stabilité des changes.
Il n’en va plus de même à partir de la fin des années 60 ou le
régime de change fixe connaît d’importantes difficultés
Paradoxe de Triffin, euro-marchés…Guerre au Viet-Nam,
concurrence de l’Europe et du Japon
Le change fixe adossé au dollar est de facto abandonné en 1971.
Les européens depuis 1968 avec le mémorandum de R. Barre qui
propose une intégration accrue commence à évoquer les questions
tournant autour de l’intégration monétaire et financière.
L’abandon des changes fixes par les EU accélère la réflexion en
Europe.
Les pays européens souhaitent maintenir la stabilité des changes
entres-eux afin de préserver l’essor de leurs échanges vont instauré
un mécansime de stabilisation des changes : le serpent monétaire
en 1972.
Ce système vise à stabiliser les taux de change entre les membre de
la communauté européenne par rapport au dollar.
Le serpent monétaire est créé le 10 avril 1972 par les accords de Bâle. Ceux-ci prévoient
que les monnaies ne doivent pas s’écarter de +/- 2.25 % par rapport au dollar
La volatilité macroéconomique fait voler en éclat le serpent:
La chute du dollar met la pression sur la compétitivité des
économies européens si bien qu’elles dévaluent les unes après les
autres abandonnant ainsi leur engagement dans le serpent.
La livre sort un moins après y être entrée en 1976 (mai-juin)
Le franc, bien que des efforts soit réalisés sous le gouvernement
Barre, dévalue en 74 puis en 76.
Le développement du FOREX dans les années 70 et la montée de la
spéculation sur les monnaies.
La difficulté c’est la montée de DM face aux autres monnaies et la
politique des petits pas.
1979 Système monétaire européen.
Création de l’ECU, monnaie d’échange entre les
Banques centrales qui interviennent mutuellement
pour sauvegarder leurs parités respectives.
Le SME est plus efficace que le serpent pour stabiliser
les monnaies entre elles.
Il traverse le second choc pétrolier, contribue à un
rapprochement des politiques économiques et participe
à la réduction de l’inflation.
Le triangle d’incompatibilité de Mundell
On a montré :
•Si les capitaux sont parfaitement mobiles, une politique monétaire autonome peut être
menée en changes flexibles, et elle influence le niveau d’activité.
•En changes fixes les autorités ne peuvent pas contrôler l’offre de monnaie et leur
politique monétaire n’affecte pas le niveau d’activité.
•Si les capitaux sont imparfaitement mobiles (à la suite d’un contrôle des changes) les
autorités peuvent mener une politique monétaire qui affecte le niveau d’activité que les
changes soient fixes ou flottants.
Mundell considère que les Gouvernements sont intéressés par trois objectifs :
•Assurer une parfaite mobilité des capitaux et donc ne pas recourir au contrôle des
changes.
•Avoir un taux de change fixe.
•Disposer d’une politique monétaire qui leur permette d’influencer le niveau d’activité de
leur économie.
Or, ce qu’on a démontré implique qu’il n’est possible de choisir que deux objectifs
dans les trois.
Cette idée simple est en fait très profonde et permet de comprendre beaucoup
d’échecs de politique économique observés dans l’histoire.
Si un Gouvernement n’effectue pas un choix clair de deux objectifs dans les trois, ce
n’est pas forcément parce qu’il est stupide.
Très souvent, les différents groupes d’intérêt qui constituent la Nation souhaitent des
choix différents.
Par exemple les intérêts financiers et commerciaux peuvent souhaiter un taux de
change fixe et la liberté des mouvements de capitaux,
les petites entreprises et les travailleurs préfèrent que leur Gouvernement dispose
d’une politique monétaire stabilisant la conjoncture.
Tiré de Laffargue
http://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=6&ved=0CE0QFjAF&url=http%3A%2F%2Fjourdan.ens.fr%2F~laffargue%2Fteaching
%2FMacroeconomie_du_developpement%2FChapitre3a.doc&ei=950dT5iBMMfIhAeFtOzKDA&usg=AFQjCNETv9iC6HnzyXqSri7jYKPwdS0Gcw
La triangle d’incompatibilité de Mundell
Le dollar, le yuan et le système monétaire international
AuteursMichel Aglietta
Crise du SME 1993
Des doutes sur la capacité de l’ensemble des pays signataire du
traité de Maastricht à respecter leurs engagements
•le taux d’inflation ne doit pas excéder de plus de 1,5% celui des
trois pays membres ayant les plus faibles taux d’inflation ;
•le déficit budgétaire doit être inférieur à 3% du PIB ;
•un endettement public inférieur à 60% du PIB ;
•les taux d’intérêts réels à long terme ne doivent pas excéder de 2%
celui des trois pays membres ayant les plus faibles ;
•pas de dévaluation monétaire dans les deux années précédant
l’intégration à l’union monétaire.
•Suite à la ratification du traité de Maastricht l'euro deviendra la
monnaie de la France, en 1999 pour les marchés financiers puis en
2002 comme monnaie fiduciaire.
Eléments tiré de l’ouvrage de Jean-Pierre Patat Histoire de l’Europe monétaire. Repère
De l’ensemble de ces critères c’est celui de l’inflation qui va poser le plus de problème.
On peut distinguer 3 groupe de pays au début des années 1990.
1)Les pays à faible inflation <3 % France, Allemagne fédérale, Belgique, Pays-Bas, Irlande et
Danemark
1)Les pays à inflation moyenne 4 > x > 7 %, Italie, Grande-Bretagne, Espagne.
1)Les pays à forte inflation la Grèce et le Portugal.
Les pays à forte inflation ne parviennent à maintenir leur pays dans le cadre du SME en
étant contraint de fournir des taux d’intérêt très élevés.
Ceci conduit à des mouvements spéculatifs où les spéculateurs parient sur la dévaluation
des monnaies à forte inflation.
Les critères du SME apparaissent trop rigides et finalement, les monnaies faibles vont être
dévaluées à travers la crise de change débutant en 1992 avec un paroxysme en 1993, pour
finalement s’arrêter en 1996
14 septembre 1992 dévaluation de la lire de 7 %
17 septembre dévaluation de la peseta de 5 %
17 septembre sortie de la livre sterling et de lire du SME
23 novembre dévaluation de la peseta et de l’escudo de 6
31 janvier 1993 dévaluation du punt irlandais de 10 %
13 mai 1993 dévaluation de la peseta de 8 % et de l’escudo de 6,5 %
2 août 1993 élargissement des marges de fluctuation à +/- 15 %
6 mars 1995 dévaluation de la peseta de 7 % et de l’escudo de 3 %
Cette crise relève à fois de facteurs économiques :
des écarts de compétitivités mesures par les coûts salariaux unitaires,
les déséquilibres des balances commerciales
De facteurs de marché:
La spéculation sur les devises, Stratégie de vente à découvert
De facteurs politiques:
Certains acteurs du monde politique, syndical et financier
ne souhaitaient pas voir l’union monétaire se réaliser.
L’union monétaire réduit les possibilités de spéculation,
L’abandon de la politique de change réduit les capacités
d’ajustement des pays et impose un discipline qui peut
apparaître comme excessive.
Cela impose le maintien de taux d’intérêt élevés et une
certaine discipline budgétaire qui peut être défavorable à
la croissance et l’emploi dans les pays moins compétitif.
D’un autre côte, une fois la confiance rétablie sur la
perspective de constitution de l’union monétaire, les taux
d’intérêt ont baissé fortement
Et ce en dépit du maintien de divergences réelles qui
seront à l’origine de la crise actuelle des dettes
souveraines.
C’est l’étape de l’UEM, l’union
économique et monétaire avec la
création de l’euro.
Il s’agit de la quatrième étape à travers la
coordination des politiques économiques.
A son lancement, l’avis général était qu’il ne tiendrait
pas longtemps. Mais le système reste incomplet.
C’est pourquoi, on va décider au début des années 1990
lorsque le SME est attaqué par les spéculateurs.
Pour éviter que les monnaies soient jouées, les uns
contre les autres, la solution consiste à abandonner les
monnaies nationales au profit d’une seule monnaie.
1992 Traité
d’intégration
de
Maastricht
et
les
5
conditions
Le taux d’inflation ne doit pas excéder de plus de 1,5% celui
des trois pays membres ayant les plus faibles taux d’inflation ;
Le déficit budgétaire doit être inférieur à 3% du PIB ;
Un endettement public inférieur à 60% du PIB ;
Les taux d’intérêt réels à long terme ne doivent pas excéder de
2% celui des trois pays membres ayant les plus faibles ;
pas de dévaluation monétaire dans les deux années précédant
l’intégration à l’union monétaire, 1999 introduction de l’euro
monnaie scripturale, 2002 euro monnaie fiduciaire.
On remarque une réduction du poids de la dette dans le PIB,
pour la plupart des pays depuis 1997, facilité par la reprise de
la fin des années 1990 tirée par la bulle internet.
Mais c’est une convergence limitée.
Malgré une diminution marquée de puis 1993 la Grèce, l’Italie
et la Belgique, les dettes souveraines sont autour des 100% du
PIB en 2008.
Pourquoi avoir décidé de créer une union monétaire?
Quelles sont les conditions qui permettent à une union
monétaire d’être viable ?
Quels sont les coûts liés à l’abandon de la politique de change ?
Quels sont les gains au passage à une union monétaire ?
C’est la problématique de la zone monétaire optimale décrit par
les travaux de Mundell et repris par la suite par de nombreux
autres auteurs, comme Kennen, MacKinnon, Frankel et Rose, etc.
Les limites l’intégration économique et monétaire
L’UEM n’est pas une zone monétaire optimale (Mundell
[1961]).
Quels sont les coûts et avantages pour un pays de participer à
une union monétaire ?
Mundell développe en 1961 une analyse coût-bénéfice de
l'union monétaire.
L’avantage de l'adoption d’une monnaie unique est la
réduction de l’ensemble des coûts de transaction qu’entraine
l'existence de plusieurs monnaies, et le gain en liquidité de la
monnaie.
Le désavantage est la perte de l’instrument du taux de
change entre les membres.
Le change flexible permettait d’absorber les chocs
spécifiques.
On de garder une certaine souplesse vis-à-vis de pays
dont la compétitivité ou plus globalement les structures
productives s’avèrent être toujours très différentes.
Les critères traditionnels pour former une zone
monétaire optimale sont liés à la mobilité sur le marché
du travail (Mundell, 1961) et du capital (Scitovsky,
1958),
à l’ouverture commerciale (McKinnon, 1963) et à la diversification
des productions (Kennen, 1969).
Il faut une réelle mobilité des facteurs de production à l’intérieur
de la zone liée aux condition de l’offre et de la demande.
Une réallocation de la main d’œuvre permettrait un ajustement
aux chocs asymétriques en l’absence de l’instrument du change.
(Mundell. 1961)[1]
Critère de la zone monétaire analysée : Les pays dont la
production et les exportations sont plus diversifiées et qui ont un
système de production similaire sont plus à même de former une
union monétaire. (Kenen. 1969)[2].
[1] « A theory of optimum currency areas », in The American Economic Review, novembre (1961))
[2] « The theory of optimum currency areas: an ecletic view », in Mundell, R., Swoboda, A.(eds), Monetary Problems of the international economy, Chigaco University Press (1969))
Sans ces conditions, la perte d’autonomie de la politique de change
ne peut être compensée par les gains de l’union monétaire pour
faire face aux chocs asymétriques.
Frankel et Rose (1998) remettent en cause les conditions
préalables à une union monétaire.
L’absence des conditions idéales ex ante décrites par la version
classique des ZMO n’interdirait aucunement la réussite ex post
d’une union monétaire
à condition toutefois que l’on observe une synchronisation
progressive des cycles économiques fondée sur un
approfondissement des échanges intra-branches
ce qui nous rapproche de la condition de Kennen, dans une
version dynamisée.
Quand bien même, initialement, les échanges intra-branches
pourraient être relativement faibles,
la dynamique d’échange impulsée par l’union monétaire serait en
mesure d’initier une augmentation sensible de ce type d’échange et donc
d’accroître la synchronisation des cycles économiques.
L’hypothèse cruciale porte désormais sur la nature et la dynamique
des échanges. Des échanges inter-branches, fondés sur une spécialisation
ricardienne conduiraient inévitablement à un accroissement des chocs
asymétriques. C’est la critique formulée par Krugman.
La théorie du risk-sharing se situe dans cette lignée :
le renforcement de l’intégration économique et financière tend à
augmenter l’hétérogénéité des structures productives des pays de la zone.
Mais dans un contexte de financiarisation croissante des
économies, la détention interrégionale de titres sur la production
d’autres régions permet un meilleur partage des risques
parallèlement à la montée de la spécialisation.
Globalement, le risk-sharing modifie les contours du débat sur les
ZMO.
Le critère principal n’est plus la symétrie des cycles mais la
décorrélation entre consommation et revenu domestique.
Mais dans un contexte de financiarisation croissante des
économies, la détention interrégionale de titres sur la production
d’autres régions permet un meilleur partage des risques
parallèlement à la montée de la spécialisation.
Cette approche permet théoriquement de réconcilier la présence
de fortes asymétries régionales en termes de cycle d’activité grâce à
une intégration financière profonde qui permet de diversifier les
portefeuilles d’actifs (chaque région détenant un actif d’une autre
région dont les prix et les revenus sont censés ne pas être corrélés)
et donc de partager le risque lié à un choc récessif réel à
l’intérieur de la zone monétaire.
Ce point de vue est notamment défendu par Artis (2006): « it
argues that business cycle concurrence is a less important criterion for
participation than was once believed.
Most important is the integration of financial markets and the
shrinking of financial premia that individual countries face: this opens
the way for countries to share the risk ».
Dans la théorie de la ZMO endogène, il n’y a pas besoin de
conditions préalables à la formation d’une union monétaire.
La théorie du risk-sharing est plus flexible que la ZMO
dynamique au sens de Frankel et Rose puisqu’elle autorise
l’existence du commerce inter-branche que la libéralisation
financière devrait pleinement favoriser.
L’effet adverse des chocs productifs asymétriques décrits
par Krugman disparaît si les ménages réalisent une
diversification optimale de leur portefeuille.
Dans ces conditions, la financiarisation complète de l’économie
permettrait d’immuniser la consommation face à des chocs
asymétriques en dépit d’une forte spécialisation des structures
productives.
Toutefois, dans la réalité, les ménages n’assurent pas leurs
revenus salariaux[1]. Par conséquent, l’assurance ne peut porter
que sur leurs revenus financiers qui constituent dans la plupart des
régions américaines et des pays européens une part minoritaire des
ressources des ménages.
De plus, comme l’ont fait remarquer Obstfeld et Rogoff (2000),
dans les pays développés, environ la moitié des biens et services
sont non échangeables ce qui conduit à un biais domestique dans la
composition des portefeuilles limitant la capacité d’ajustement.
Le risk-sharing au sens strict (via les marchés financiers) comme
vecteur de protection contre les chocs asymétriques existe mais
s’avère limité.
Par conséquent, les canaux d’ajustement par le marché ne peuvent
à eux seuls absorber la totalité du choc.
D’autres arrangements institutionnels peuvent compléter
l’ajustement par les marchés à l’instar des transferts budgétaires.
Des études antérieures ont souligné l’importance du budget
fédéral dans l’ajustement de chocs asymétriques grâce un
mécanisme d’assurance budgétaire (Rapport MacDougall, 1977 ;
Rapport Delors, 1989 ; Sala-i-Martin et Sachs, 1992).
Cette insuffisance se trouve renforcée dès lors que
l’union monétaire favorise un approfondissement de la
division du travail.
La réduction des coûts de transaction avec l’adoption
d’une monnaie commune y contribue largement
Mais avec un accroissement de la spécialisation, les
risques de divergences conjoncturelles augmentent,
comme l’a souligné P. Krugman (1993).
De plus, cette asymétrie productive pourra être
renforcée par des écarts de compétitivité croissants
conduisant à des divergences structurelles.
Ces phénomènes sont renforcés par l’adhésion de pays
dont le niveau de développement est nettement plus
faible que les pays du cœur de la zone euro.
Cette hétérogénéité productive, économique et sociale
conduit à des phénomènes de divergence dans la
convergence:
Les États, les régions sont en compétition pour attirer les
capitaux.
Ceci conduit à des mouvement de réduction de la
fiscalité sur les facteurs de production les plus mobiles.
Ce qui contribue à éroder les ressources des États
Une politique monétaire unique pour des
conjonctures très différentes conduit à des effets
non désirés comme l’accélération des crédits
dans les pays à inflation élevée Espagne et
Irlande conduisant à une crise immobilière
majeure.
Un taux d’intérêt commun génère des divergences.
Les pays en rattrapage ont une forte croissance et
bénéficient de taux d’intérêts trop faibles, qui renforcent
les écarts de croissance.
Inversement, trop restrictifs pour les pays à croissance
faible, ils contribuent à l’affaiblir davantage.
D’autre part les conséquences d’une politique monétaire
trop expansionniste peuvent être catastrophiques pour des
pays comme l’Irlande et l’Espagne.
Ceci peut être analyse par une règle de Taylor
Les graphiques suivant représentent une simulation avec des
règles de Taylor nationales.
Les taux d’intérêt sont calculé sur la base d’une règle de
Taylor.
Or on s’aperçoit que la politique monétaire n’est pas adaptée
pour plusieurs pays.
Modélisation de la fonction de réaction de la Banque Centrale Européenne / (Règle de Taylor:
TR= a1 * (inflation) + a2*(outputgap) + cst)
Méthode: Moindres Carrés Ordinaires
Variable dépendante : Taux effectif
de la BCE
CONSTANTE
1995Q1-2010Q1
1995Q1-2002Q1
2002Q12010Q1
2,2**
1,9**
2,4**
0,33**
0,54**
0,09*
0,38**
0,11(ns)
0,49**
R²
0,70
0,62
0,93
Durbin-Watson
0,26
0,56
0,67
INFLATION
OUTPUT GAP
test de Student: * significatif à 5 %, ** significatifs à 1 %, ns non significatif
Différence entre PIB et PIB potentiel
variation de l'indice des prix par rapport à l'année précedente
Taux d'intérêt réel neutre
Les taux d’intérêts correspondant aux économies espagnoles, irlandaise,
finlandaise sont nettement supérieurs au taux en place dans la zone euro jusqu’en
2008, jusqu'à 3 points de plus en 2007 pour l’Irlande.
Pour la Grèce, le taux en place est beaucoup trop bas par rapport à celui auquel
elle devrait prétendre jusqu’en 2005, puis devient plus adapté par la suite.
Une des conséquences d’une politique monétaire trop expansionniste pour ces
pays est une croissance mal contrôlée et trop rapide, notamment de l’endettement
privé dans le cas espagnol et irlandais, et public dans le cas Grec.
Le gouvernement espagnol avait été alerté sur cette question mais, a préféré
croire que tout irait bien.
C’est en Espagne et en Irlande que le taux d’endettement privé a été le plus
important, il a cru de près de 20% entre 2003 et 2006.
Les autres pays ont un secteur privé beaucoup moins endetté entre 2004 et 2007,
il s’est rapidement résorbé pour la Grèce.
La crise souligne une convergence de façade fondée sur des
déséquilibres insoutenables ; l’Espagne, l’Irlande et la Grèce en
sont les exemples les plus marquants. Un taux d’endettement privé
bien trop élevé.
Ces crédits sont destinés au secteur de la construction, qui prend
une part beaucoup plus important dans le PIB de des deux pays
entre 2004 et 2007, plus de 80000 nouveaux logements construits
en 2005 en Irlande. Les prix s’envolent, +300% en Irlande entre
1996 et 2005
Absence d’un budget à vocation contra cyclique au niveau fédéral.
La crise souligne l’impasse d’une intégration fondée uniquement
sur les mécanismes de marchés.
Jacques Mazier L’intégration européenne p.365 Dans Théorie de la
Régulation. L’Etat des savoirs 2002
Cours boursiers européens : Base 100 = Année 2005
Source : Datainsight, calculs des auteurs.
Au niveau de la zone euro, les cours boursiers sont
apparus assez corrélés jusqu’à l’éclatement de la crise
sur les dettes souveraines.
Les possibilités de faire des plus values sur les actifs
d’autres pays de la zone apparaissaient donc limitées.
Depuis, on observe une nette décorrélation entre les
indices devant conduire à un accroissement théorique
des effets du risk-sharing,
mais les pertes enregistrées avec la crise devraient
laisser les ménages éloignés durant de longues années
de la détention de titres.
Par ailleurs, un comportement de fuite a été observé de la part
des agents économiques visant à placer leur épargne dans les
pays plus sûrs.
Ce phénomène de mouvement vers la sécurité a été très
clairement observé à travers la réduction des taux d’intérêt des
obligations d’État des pays les plus solides de la zone euro, en
particulier l’Allemagne et même la France.
Ce mécanisme rationnel au niveau individuel n’est pas de nature
à améliorer la situation des pays les plus fragiles qui vont
manquer de soutien financier.
Ceci s’est traduit par l’envolée des écarts de rendements entre les
taux d’intérêt sur les obligations souveraines.
La fixité renforcée du régime de change intra-européen va permette
d’approfondir le commerce intra-zone.
Mais la perte de l’instrument de change va être difficile à accepter
par les pays.
Les difficultés du serpent monétaire, du SME, puis de la monnaie
unique souligne l’importance du taux de change comme instrument
d’ajustement.
Si l’union européenne veut se maintenir, les gouvernements de la
zone devront trouver un substitut à cet instrument.
Mais la mise en œuvre d’un budget fédéral à vocation contracyclique suppose une modification importante des équilibres
politiques au sein de l’union actuelle.
L’approfondissement de la crise pourra –t-elle y conduire ?
Cette situation résulte des phases antérieures de convergences rapides des taux
d’intérêt. La période allant de 2001 à 2008 est remarquable car hormis pour le
Luxembourg dont on peut s’apercevoir qu’il occupe une place particulière, pour
les autres pays la structure des taux d’intérêt a été extrêmement resserrée.
Les origines théoriques du Pacte
de stabilité
Le modèle IS-LM en économie ouverte
illustration du dispositif du pacte de stabilité
Le modèle est proposé au début des années 60s. Il étend le modèle IS-LM à l’économie
ouverte. Il retient un hypothèse de fixité des prix. Les effets des politiques économiques
Vont dépendre de la manière dont s’insert les économies dans les échanges internationaux
Mobilité du capital, régime de change
Rappel sur IS-LM
La courbe IS décrit les combinaisons du taux d'intérêt et du revenu qui sont compatibles avec l'égalité
entre l'épargne et l'investissement en économie fermée.
Elle est décroissante parce que (dans l'analyse keynésienne) l'investissement est, toutes choses égales
par ailleurs,une fonction décroissante du taux d'intérêt.
La baisse du taux d'intérêt permet de mettre en place des investissements qui n'étaient pas
réalisables avant et comme l'investissement est une composante de la demande, la production et le
revenu augmentent (mécanisme multiplicateur).
http://public.iutenligne.net/economie/Simonnet/politique_economique/documents/chapitre4/politique_budgetaire.html
La courbe LM décrit les combinaisons du taux d'intérêt et du revenu qui sont
compatibles avec l'égalité entre l'offre et la demande de monnaie.
Elle est croissante parce que, toutes choses égales par ailleurs, et pour une masse
monétaire donnée, lorsque le revenu augmente, la demande de monnaie à des fins
de transaction et de précaution augmente ce qui nécessite une hausse du taux
d'intérêt pour permettre une réduction de la demande de monnaie à des fins
spéculatives.
L’interdiction d’un recour excessif au déficit public est liée aux enseignement
prodigué par le modèle Mundell-Fleming, le modèle ISLM en économie ouverte,
ISLM-BP.
Une balance des paiements est toujours équilibrée. Elle retrace les entrées et sorties
dans une économie liée au commerce international, aux mouvements de capital et
aux crédit d’intervention spécifique (aide au développement)
BP=0 car BC=-BK, la balance des capitaux équilibre la balance commerciale.
Si on se trouve en libre échange, on pourra enregistré des surplus ou des déficits de
la balance commercial.
Si on se trouve en régime de change fixe, ces déséquilibres ne pourront se maintenir
sans dévaluation.
Mais avant la dévaluation on peut utiliser la politique monétaire pour réduire la
croissance et attirer les capitaux.
L’attraction de capitaux étrangers implique, la libéralisation du compte de capital.
Qu’on ne soit pas en autarcie financière.
L’indépendance de la banque centrale européenne
L’indépendance est censée constituer le remède contre le biais inflationniste des
politiques monétaires mises en œuvre directement par les gouvernements
Kydland et Prescott (crédibilité,[1977]).
Les gouvernements peuvent être tenté de laisser filer l’inflation afin de réduire le
niveau de chômage par l’arbitrage inflation/chômage de la courbe de Phillips.
Les gouvernements sont soumis aux cycles électoraux. Pour être réélus, ils
peuvent être tentés de mettre en place une politique monétaire accommodante.
Ces préjugés sont ceux hérités de la fin des années 70’s. Ils ont été conceptualisé
par l’approche des anticipations rationnelles à travers le concept de crédibilité.
Un autre élément en faveur de l’indépendance des BC, consiste à penser que la
monnaie en circulation ne s’arrête pas aux frontières nationales et qu’un système
mondial de BC indépendantes constitue un dispositif institutionnel adéquat pour
gérer la circulation mondiale des monnaie(Aglietta et Orléan, 1998).
Séquence est réalisée à partir de l’ouvrage de D. Plihon La monnaie et ses mécanismes
Mesurer la crédibilité n'est pas facile.
La plupart des auteurs recourent à des mesures indirectes de la crédibilité, le plus
souvent sous forme graphique : le niveau des anticipations d'inflation – fournies par
une enquête ou tirée des rendements des obligations d'État indexées sur l'inflation
lorsque de tels titres existent – est ainsi souvent comparé à l'objectif d'inflation
annoncé par la banque centrale.
La crédibilité a plus de chance d'être forte lorsque les taux longs sont proches de
leur minimum et faible lorsqu'ils sont à un niveau historiquement élevé.
La limite tient à la forte volatilité de cette mesure de la crédibilité, alors que celleci s'acquiert dans la durée et ne progresse probablement que lentement.
[2] La théorie de Kydland-Prescott énonce que la recherche de la prise de
décision optimale à chaque instant par les décideurs publics ne maximise pas
leur utilité intertemporelle si les anticipations des agents privés sont
rationnelles.
Par exemple, dans le domaine des brevets, il est judicieux, du point de vue du
décideur public, de promouvoir des brevets d'exclusivité pour dynamiser la
recherche et développement
mais, dans un second temps, l'appropriation privée de la recherche pose
problème et il devient optimal de faire tomber les découvertes dans le
domaine public (au nom des distorsions de concurrence et/ou de la
maximisation du bien-être social, par exemple).
A la longue, la recherche est ainsi découragée car les annonces des décideurs
vont être de moins en moins considérées comme crédibles.
Par conséquent, les stratégies des décideurs publics fondées sur la discrétion
(réagir aux événements de façon optimale, sans obligation de jouer ce que l'on
annonce) s'avèrent in fine inférieures aux stratégies reposant sur des règles
(antériorité de l'action publique sur les actions privées, les décideurs agissant sur la
base d'une fonction de réaction prédéterminée) :" rules rather than discrétion" est
le titre de leur article de 1977.
Tout va donc dépendre de la mise en œuvre d'une" technologie de préengagement", c'est-à-dire d'une certaine façon de s'imposer une volonté à ses
volontés.
Le message principal est que la politique économique pour être efficace, elle doit
être crédible, ce qui limite ces capacités d’actions.
C’est l’un des éléments qui aura justifié l’indépendance de la BCE.
Kydland et Prescott (1977). La crédibilité est fondée sur l’assurance qu’ont les
agents économiques que les autorités monétaires vont respecter leur
engagements dans le futur.
Les gouvernements peuvent manquer de crédibilité car ils ont, dans une certaine
mesure, un intérêt à dénoncer leurs engagements.
Au contraire une banque centrale indépendante dont les statuts précises
clairement les missions devrait éviter ce type de problème.
Néanmoins, durant les années 80 lorsque la Banque de France était encore dans le
giron du gouvernement, les autorités ont mis en place une politique désinflation
indiquant que le biais déflationnniste est loin d’être systématique.
De plus, la monnaie, n’est pas uniquement un véhicule facilitateur des échanges.
Elle possède une nature duale publique/privée. Il est donc important de conserver
une bonne maîtrise de cet outil (souveraineté).
La monnaie constitue également un élément de souveraineté. Or, confier cet
instrument à une autorité indépendante pose un problème démocratique.
Les fondateurs de l’Union monétaire ont perdu de vue la
dimension institutionnelle et politique de la monnaie
Mais créer dès le départ une monnaie d’emblé politique, c’està-dire avec un ministre européen de la monnaie se serait avéré
irréaliste. Dans la réalité, les conflits entre les Etats sur la
question monétaire aurait été trop important.
L’indépendance de la banque centrale européenne peut-être
perçue comme une phase intermédiaire de la construction de
l’union monétaire.
Le décalage entre l’intégration monétaire et l’absence d’un
gouvernement européen de la zone euro entre largement dans
l’explication de la crise.
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