Martin Coiteux, Conférence donnée pour l’ASDEQ Au Hilton Québec, le jeudi 25 octobre 2007 © Martin Coiteux 2007 Cent ans après Stefan Zweig © Martin Coiteux 2007 Ein Land der Zukunft and a BRIC member En 1941, Stefan Zweig publiait un livre intitulé Brasilien. Ein Land der Zukunft (Le Brésil, terre d‘avenir) dans lequel il faisait l‘éloge d‘une société métissée harmonieuse, optimiste, tournée vers l‘avenir et modèle pour le monde. 60 ans plus tard, Fernando Henrique Cardoso, président du Brésil de 1995 à 2002, déclarait que le Brésil n’était pas un pays pauvre mais plutôt un pays injuste. Le PIB par habitant du Brésil se situait néanmoins alors aux environs de 3000 dollars, un niveau 5 à 10 fois moins élevé que celui des pays habituellement considérés riches. Goldman Sachs (2003) Dans moins de 40 ans, le PIB combiné des quatre pays émergents les plus peuplés de la planète, soit le Brésil, l’Inde, la Russie et la Chine (depuis lors surnommés les pays du BRIC) va dépasser le PIB combiné des pays du G6 (G7 moins le Canada). Cent ans plus tard, le Brésil aura-t-il donné raison à la vision idéalisée de Zweig? © Martin Coiteux 2007 La vision Goldman Sachs © Martin Coiteux 2007. Source du graphique: Site Internet de Goldman Sachs Un BRIC à croissance lente… Goldman Sachs table sur une croissance de 3,6% par an d’ici à 2050. © Martin Coiteux 2007. Source des données: Euromonitor souvent dépassé par ses voisins… La croissance «chinoise » de l’Argentine est peu susceptible de durer mais le Pérou est un pays à suivre. Le Mexique, également un géant, demeure le premier centre manufacturier de l’Amérique latine et croît au moins aussi vite que le Brésil (BRICM?). © Martin Coiteux 2007. Source des donnée: Euromonitor mais reprenant ses forces. © Martin Coiteux 2007. Source des données: Banco Central do Brasil Retrouver son indépendance © Martin Coiteux 2007 Adeus FMI La discipline budgétaire, renforcée lors du premier mandat de Lula, ainsi que l’accumulation de réserves permise par le surplus commercial, ont permis au Brésil de rembourser la totalité de ce qu’il devait au FMI le 13 décembre 2005. Contrairement à l’Argentine, le Brésil s’est affranchi du FMI sans restructurer de manière unilatérale la dette qu’il avait envers ses créanciers privés et sans recourir au financement «bolivarien» d’Hugo Chavez. © Martin Coiteux 2007. Source des données: Banco Central do Brasil L’inflation va-t-elle mourir sans que l’on asphyxie l’économie? Un dividende encore modeste mais bienvenu au moment où le PAC est lancé. © Martin Coiteux 2007. Source des données: Banco Central do Brasil Un rôle prédestiné dans la division internationale du travail? © Martin Coiteux 2007 Une puissance agro… © Martin Coiteux 2007. Source des données: Banco Central do Brasil exportatrice © Martin Coiteux 2007. Source des données: Banco Central do Brasil qui a connu un tournant en 2002 2006: 12,9% du PIB Juin 2002 marque un changement dans la tendance de la croissance des exportations 2002: 1996: 5,7% du PIB 10,5% du PIB © Martin Coiteux 2007. Source des données: Banco Central do Brasil Les volumes suivent la hausse vertigineuse du prix des produits de base… © Martin Coiteux 2007. Source des données: Banco Central do Brasil en mettant le fer en vedette… La Chine offre une rente phénoménale à CVRD… dont 17 milliards de dollars ont été utilisés pour acheter INCO en 2006 . © Martin Coiteux 2007. Source des données: Banco Central do Brasil Le soya poursuit sa progression sans toutefois bénéficier d’une hausse aussi spectaculaire des prix La Chine constitue encore une fois le premier marché d’exportation. © Martin Coiteux 2007. Source des données: Banco Central do Brasil Les exportations manufacturières reprennent également La reprise argentine qui a débuté au troisième trimestre de 2002 et la bonne tenue des marchés latino-américains poussent les exportations manufacturières. © Martin Coiteux 2007. Source des données: Banco Central do Brasil Et l’aéronautique? Comme Bombardier, Embraer a souffert du contexte postSeptembre 2001 mais une reprise est peut-être en cours. © Martin Coiteux 2007. Source des données: Banco Central do Brasil L’industrie reprend donc ses droits… © Martin Coiteux 2007. Source des données: Banco Central do Brasil tandis que le commerce extérieur continue de dominer la croissance Les exportations manufacturières, notamment celles du complexe électronique, ont un fort contenu en importations, surtout asiatiques et particulièrement chinoises. © Martin Coiteux 2007. Source des données: Banco Central do Brasil Chine-Brésil-Argentine: Une triangulation révélatrice Composantes électroniques et mécaniques Fer et soya Soya Téléphones cellulaires, appareils ménagers © Martin Coiteux 2007 Le Brésil a aujourd’hui un rôle dual dans la division internationale du travail Maintenant 6,1 % du total, tout juste derrière l’Argentine à 8,5% Les produits basés sur les ressources naturelles (54% du total) sont pour l’Asie et l’Europe; les biens manufacturés sont pour l’Amérique, surtout latine. © Martin Coiteux 2007. Source du graphique: CEPAL Les défis ont-ils changé? © Martin Coiteux 2007 La vision Goldman Sachs: PIB et PIB per capita en 2050 A son taux de croissance actuel et compte tenu des hypothèses démographiques, le Brésil n’aura pas encore rejoint les pays industrialisés et sera rejoint par la Chine. © Martin Coiteux 2007. Source du graphique: Site Internet de Goldman Sachs Enfin pays du futur? Les défis: Croissance lente pour un pays en voie de développement et une population profondément divisée sur le plan de l’accès aux richesses. A court terme, la croissance est lente par ce que les exportations ne pèsent pas encore suffisamment pour que les effets de leur progression se fassent sentir dans l’ensemble de l’économie. Héritage d’une économie longtemps repliée sur elle-même, relativement autarcique sans pour autant avoir atteint les niveaux de productivité des pays les plus avancés. Par ailleurs, de nombreux pans du secteur manufacturier, compétitifs à l’échelle latino-américaine compte tenu des politiques commerciales actuelles, ne le sont pas nécessairement à l’échelle mondiale. L’appréciation actuelle du real, gonflé par le prix des produits de base exportés et les taux d’intérêt réels élevés n’aide d’ailleurs en rien cette compétitivité. © Martin Coiteux 2007 Enfin pays du futur? A long-terme: Les prix des ressources naturelles et des produits alimentaires pourraient connaître des périodes plus ou moins longues de correction à la baisse, même si leur tendance devrait demeurer haussière. Ein land der zukunft? Peut-être mais pour cela il faudra: Exposer graduellement l’ensemble des secteurs de l’économie brésilienne à la concurrence globale (et pas seulement latinoaméricaine), de manière à favoriser l’atteinte de standards mondiaux de qualité et de productivité dans un plus grand nombre d’activités. Cela pourrait vouloir dire une moins grande diversification manufacturière mais un plus grand nombre d’émules d’Embraer. Des investissements importants dans les infrastructures de transport, de communication et d’énergie mais aussi et surtout dans le capital humain. Dans ce dernier cas, il faudra briser le mur des inégalités afin que le Brésil puisse réaliser le plein potentiel de compter aujourd’hui près de 190 million d’habitants. © Martin Coiteux 2007 Vos questions? © Martin Coiteux 2007 Le secteur manufacturier brésilien perd de la compétitivité en même temps que le real s’apprécie. © Martin Coiteux 2007