Ceci veut dire que dans l’affrontement, le pratiquant d’Aïkido va chercher, par la
maîtrise des techniques acquises, sa sérénité intérieure, la confiance en lui et sa
capacité à surmonter la peur ou l’aversion de l’Autre, à résoudre le conflit d’une façon
harmonieuse; c’est à dire sans chercher à répondre par de la violence. Le geste
d’Aïkido est beau, donc juste, parce que non violent.
Ainsi, si l’Aïkido est une vois exigeante, qui nécessite un travail sur soi constant,
physiquement et moralement, elle est d’abord un cheminement vers plus de liberté
intérieure, une belle façon d’aller à la rencontre de l’Autre d’une manière
authentique, d’abord en se découvrant soi-même, en « s’apprivoisant » et en
dominant ses propres peurs. Il est tellement vrai que la violence trouve d’abord sa
source en chacun d’entre nous, dans nos peurs et dans nos enfermements…
Celui qui s’engage sur la voie de l’Aïkido, et qui persiste, va trouver devant lui un
long chemin au cours duquel il apprendra progressivement à mieux se connaître
pour mieux rencontrer l’Autre.
Pourquoi il n’y a pas de compétition en Aïkido?
L’Aïkido reste résolument opposé à l’idée de compétition, et ce, quelle que soit l’Ecole.
Le principe même de la compétition, qui consiste fondamentalement à mettre des
personnes en concurrence, en opposition, afin de désigner un vainqueur, est à
l’extrême opposé de la philosophie de l’Aïkido. En effet, si les trois composantes de ce
mot « aï », « ki », « do » signifient le « voie de l’harmonisation des énergies », ce
concept ne s’applique pas seulement au pratiquant lui-même mais aussi aux
interactions, aux relations qui se créent entre l’attaquant et l’attaqué; donc entre celui
qui donne l’énergie de l’attaque et celui qui va transformer cette énergie dans le cadre
d’une technique précise, pour qu’il y ait une résolution harmonieuse de la crise. Dès
lors, en Aïkido, il n’y a ni vainqueur, ni vaincu; chacun des partenaires concourant
alors à l’émergence d’un « geste créateur », créateur d’harmonie.
Cette idée peut, a priori, sembler abstraite mais très vite, lorsque l’on pratique
régulièrement, on peut ressentir que le geste d’Aïkido, sans rien perdre de son
efficacité martiale, tout en étant esthétique, n’est jamais l’affrontement de deux forces
antagonistes qui cherchent à se vaincre mais au contraire harmonisation de deux
énergies qui vont se rencontrer d’une manière fulgurante dans un geste (une