diffi cile d’interpréter les « responsabilités communes mais différenciées » des organisations internationales,
des États, des gouvernements, des organisations non gouvernementales, des entreprises ou encore des
particuliers, face au changement climatique. Et, de la même manière, il n’est pas toujours aisé de savoir si
nos approches conventionnelles de la décision morale ou si les cadres conceptuels prédominants auxquels
nous recourons à cet égard sont vraiment appropriés aux enjeux éthiques du changement climatique et aux
réponses que nous leur apportons.
C’est en gardant de telles incertitudes à l’esprit que le présent rapport a été rédigé, afi n d’offrir
notamment certains principes directeurs, dans une conjoncture où peu d’entre eux, lorsqu’ils existent, sont
évidents. L’un des objectifs de ce rapport est, au minimum, de susciter le débat sur les fondements moraux
de nos réponses au changement climatique, tant au niveau politique que sur le plan de l’action.
Par ailleurs, ce rapport souligne que la plupart des dimensions éthiques du changement climatique
sont déjà implicitement reconnues dans certains travaux comme ceux du GIEC ou de la CCNUCC, ainsi
que dans les débats politiques internationaux sur le sujet. Il importe de mettre en lumière les dimensions
éthiques sous-jacentes à ces travaux afi n de pouvoir en débattre explicitement et de clarifi er les fondements
éthiques de nos réponses au changement climatique.
Le présent rapport est une version revue et corrigée du texte préliminaire examiné et approuvé par
la COMEST lors de sa sixième Session ordinaire qui s’est tenue à Kuala Lumpur (Malaisie) du 16 au 19 juin
2009. Ce texte a fait l’objet d’une révision fi nale et d’une dernière rédaction sur la base des délibérations
ayant eu lieu à cette occasion. Il a ensuite été diffusé, à titre de document d’information en annexe au point 56
de l’ordre du jour de la 182e session du Conseil exécutif de l’UNESCO qui répondait à la recommandation
suivante, adoptée par la COMEST lors de sa sixième session ordinaire :
« Étant donné la nature et l’ampleur des défi s scientifi ques, sociaux et humains du changement
climatique mondial, qui nécessitent l’adoption de politiques au niveau mondial pour répondre
aux besoins urgents des plus vulnérables face aux incertitudes majeures et aux exigences de
la coopération internationale, il est urgent de déterminer des principes éthiques universels
guidant les réponses à y apporter.
Par conséquent, la COMEST recommande à l’UNESCO de développer un cadre éthique de
principes en rapport avec le changement climatique. »
Après discussion, le Conseil exécutif a recommandé que la Conférence générale examine
l’opportunité d’une déclaration universelle de principes éthiques en rapport avec le changement climatique.
Cette recommandation a fait l’objet d’un intense débat lors de la 35e Session de la Conférence générale
de l’UNESCO, en octobre 2009, où la résolution de lancer le processus pouvant conduire à l’élaboration
d’une telle déclaration a été adoptée. La Directrice générale était invitée à présenter, lors de la 185e session
du Conseil exécutif en octobre 2010, un rapport sur l’opportunité d’élaborer un projet de déclaration de
principes éthiques en rapport avec le changement climatique et ce, après :
(a) consultation des États membres et des autres parties prenantes, notamment les agences des
Nations Unies concernées, et
(b) études complémentaires menées par la COMEST et le Secrétariat de l’UNESCO.
Au regard de ces considérations, la COMEST présente cet aperçu des enjeux éthiques liés au
changement climatique, non pas comme le « dernier mot » sur le sujet, mais comme un point de départ pour
de futurs débats et dialogues.